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25 avril 2024

LE PETIT JOURNAL DE CHRIS


Info février 2016

LE PETIT JOURNAL DE CHRIS
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Jeudi 4 février 2016

Le Grand Soir s’est invité au dîner de l’Elysée avec Raul Castro le 1er février 2016

Agent LGS 117           
 
Un sympathisant, introduit dans l’entourage de Hollande, nous a refilé un carton d’invitation traficoté (ci-contre). Muni de ce Sésame, notre agent LGS 117 s’est glissé dans la foule en partie composée de courtisans qui auraient applaudi naguère si Cuba avait péri sous les missiles US. Mais là (puisque Obama a décidé de chagriner le parti républicain US par la normalisation), ils se bousculaient autour du président cubain, quêtant un regard, un sourire, n’osant espérer une poignée de mains à raconter illico par texto à la terre entière dont une partie penserait aussitôt : « Pauvre idiot, qu’est-ce qu’on en a à fiche, et pourquoi c’est important ? » LGS


C’était dans la douceur d’une soirée d’hiver qui fit croire à Raul qu’il ne neigeait pas plus à Paris qu’à La Havane, ce qui était la seule explication plausible à la présence de centaines de dormeurs sur les trottoirs, couchés sur des cartons, peinards, à la fraîche.

Lire la suite : http://humeursdemarisse.blogspot.fr/2016/02/le-grand-soir-sest-invite-au-diner-de.html

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De plus en plus riches, ils sont devenus « super-riches » !

pamillet                       

 

En France, entre 2008 et 2012

- les 10% plus pauvres ont perdu 541€/an
- les 10% les plus riches ont gagné 450€/an
- les 1% les plus riches ont gagné 9 800€/an
- les 0,01% de super riches ont gagné 243 000€/an

D’où vient leur richesse ? De notre travail !

Le plus gros de leurs revenus vient des dividendes versés par leurs entreprises (chiffres 2012) :

Lire la suite : http://humeursdemarisse.blogspot.fr/2016/02/de-plus-en-plus-riches-ils-sont-devenus.html

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La parole à Etienne :
A propos des élections… du pouvoir des riches.. de l’impuissance des pauvres :
Prenez 5 minutes et regardez ce document…

 

 
A diffuser un maximum…..mais nous ne pouvons pas faire grand chose pour que cela change.

 

CENSURE SUR LA 2…
En voilà au moins un qui à TOUT compris! Et nous  !!

 

FRANCE 2, au nom de la propriété intellectuelle, a supprimé l’accession à cette vidéo !
Le comble pour un service public.
Alors, partagez-la sans retenue.
Il n’y a pas de crise, tout se passe… comme prévu.

 

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Roger Waters interpelle la France sur la campagne BDS

Europalestine         
 
Ci-dessous une lettre adressée par le musicien britannique Roger Waters, au peuple de France à la suite des procédures judiciaires engagées contre des personnes soutenant le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) dirigé contre l’état d’Israël, afin que celui-ci cesse de persécuter les Palestiniens. Cette lettre a été récemment envoyée à une agence de presse qui ne l’a pas publiée. Merci au Cercle des Volontaires de l’avoir traduite.
 
Lettre Ouverte de Roger Waters, traduite par Lawrence Desforges.

Lire la suite : http://humeursdemarisse.blogspot.fr/2016/02/roger-waters-interpelle-la-france-sur.html

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les israéliens ont peur des Palestiniens, de tous les Palestiniens.. même de ceux qui ne sont pas encore nés ! ! !
pour s’en convaincre, il suffit de lire l’article ci-dessous, au sujet des mésaventures du couple Salah Elsa et de leur futur bébé.. 
les misères qu’on leur fait pour qu’il ne puisse surtout pas naître à Jérusalem.
Retour sur l’arrestation et l’expulsion d’Elsa Lefort par Israël     (http://www.pourlapalestine.be/retour-sur-larrestation-et-lexpulsion-delsa-lefort-par-israel/)
Nous avons rendu compte il y a quelques jours de l’arrestation et de l’expulsion par Israël d’Elsa Lefort, l’épouse de Salah Hamouri. Elle a publié sur le site du journal L’Humanité des précisions sur cette affaire, qui n’a pas été traitée par les médias avec toute la rigueur qu’on pouvait espérer. Une fois de plus, certains ont eu une oreille des plus complaisantes pour les mensonges débités par les agents de la propagande israélienne. La mise au point d’Elsa Lefort mérite donc qu’on y prête attention :
    Depuis quelques jours, l’épisode de mon expulsion d’Israël est médiatisé. J’ai pu lire de nombreux articles à ce sujet, contenant des informations plus ou moins exactes. Je m’étonne toutefois que la grande majorité des journalistes n’ait pas crû bon contacter la principale intéressée afin de croiser leurs sources, règle éthique primordiale, me semble-t-il, en journalisme. En effet, je n’ai été contactée que par une minorité d’entre eux.
    Le journaliste de l’AFP, dont la dépêche est, comme souvent, reprise par de nombreux médias, n’a pas fait cet effort, se contentant de citer le texte de la pétition réalisée en ma faveur mais laissant tout loisir au porte-parole du Ministère des Affaires étrangères israélien de s’exprimer, ne m’offrant ainsi aucun droit de réponse et allant même jusqu’à prendre pour vérité absolue les affirmations mensongères de ce dernier !
    Si l’AFP et d’autres journalistes m’avaient contactée, j’aurais pu leur parler de mes deux jours et deux nuits en détention dans des conditions plus que précaires dont ils n’ont pas fait mention dans leurs articles. J’aurais pu également leur décrire la procédure qui permet d’obtenir un « visa de service ». La demande est faite par l’employeur directement auprès du MAE israélien, et c’est ce même employeur qui récupère le visa une fois accordé. A aucun moment je n’ai donc menti au Ministère des Affaires étrangères israélien puisqu’à aucun moment je n’ai été en contact avec lui.
    Cette demande de « visa de service » a donc été faite par le Consulat général de France à Jérusalem directement auprès du Ministère des affaires étrangères israélien qui l’a accordé en octobre 2015, ce visa étant valable un an. Le Consulat français étant bien évidemment au courant des difficultés administratives que je rencontrais depuis plus d’un an m’empêchant de circuler librement ; il était au courant du rejet de ma demande de « visa épouse » mais également de l’appel que j’avais déposé contre cette décision, comme le prévoit la loi israélienne. Cet appel étant suspensif, j’étais tout à fait en règle au regard des autorités et des lois israéliennes depuis octobre 2015 et donc en janvier 2016, à la date de mon expulsion.
    Les autorités israéliennes qui m’ont délivré mon « visa de service » en octobre 2015 ne pouvaient pas ignorer mon statut marital, puisque toutes les démarches ont été faites de façon correcte, avec le même passeport qui est utilisé lors de mes démarches de demande de visa d’épouse.
    Par ailleurs, les accusations de « dangerosité » et même de « terrorisme » qui me sont imputées sont tout bonnement diffamatoires et quiconque lit le jugement du tribunal ayant rejeté mes appels lors de ma détention, comprend aisément que le dossier est totalement vide. Mais là encore, il eût fallu que les journalistes se renseignent et se plongent dans une lecture approfondie de ce jugement.
    Comment la titulaire d’un visa délivré en octobre 2015 par les autorités israéliennes qui disposent d’un des meilleurs services de renseignements au monde, se révèle être une « dangereuse terroriste » quelques mois plus tard ?
    Le lieu de naissance de notre enfant n’est pas anodin, compte tenu du statut très spécifique des Palestiniens de Jérusalem-Est, statut que possède Salah, mon époux. Si notre enfant ne peut pas naître comme prévu à Jérusalem, il n’aura pas le même statut que son père et pourra à son tour, être empêché d’entrer dans son pays. Il pourra même être placé en détention en attendant son expulsion puisqu’une cellule dite « familiale » existe dans ce centre de détention…
    Chaque année, des centaines de familles, dont l’un des parents est Jérusalémite, se voient ainsi séparées.
    Une fois encore, il est possible aux journalistes de se renseigner sur le sujet en consultant le rapport sur l’impact des politiques israéliennes sur les enfants Jérusalémites, réalisé par l’ONG Society of Saint Yves
    Bien entendu, et comme le sérieux journal l’Humanité l’a précisé, ma détention-expulsion ne découle pas d’un banal différend administratif mais bel et bien d’un choix politique délibéré ayant pour but de m’éloigner de Jérusalem et de mon époux, au moment même où n’importe quel couple souffrirait d’un tel éloignement forcé aux derniers mois d’une grossesse et juste avant la naissance d’un premier enfant.
aller sur le site pour voir d’autres articles à ce propos :
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Palestine occupée – 1 février 2016

La sécurité de l’occupation sioniste ébranlée face à l’endurance des Palestiniens

Par Palestine Info

http://www.ism-france.org/analyses/La-securite-de-l-occupation-sioniste-ebranlee-face-a-l-endurance-des-Palestiniens-article-19897

Une nouvelle étude confirme que l’effort du peuple palestinien pour se libérer de l’occupation sioniste fait perdre à l’entité sioniste son sentiment de sécurité. Désormais, l’entité sioniste est devenue un des lieux les moins sûrs du monde. Le centre d’Al-Quds pour les affaires israéliennes a publié une étude sous le titre « La stratégie d’ »Israël » pour l’année 2016 face aux défis sécuritaires ». En effet, « Israël » met chaque année une nouvelle stratégie qui a pour objet de s’adapter aux changements régionaux et internationaux.

La sécurité de l’occupation sioniste ébranlée face à l’endurance des Palestiniens

Persuasion en échec

Le dossier de la sécurité intérieure reste le défi le plus important auquel « Israël » fait face, dit Imad Abou Awad, directeur du centre. La guerre contre Gaza de 2014, une guerre de cinquante et un jours, n’a pas pu réussi à réaliser ses objectifs.
Puis l’Intifada d’Al-Quds vient pour réaffirmer la faiblesse du front intérieur israélien. Benyamin Netanyahu, le premier ministre israélien, a lui-même dit qu’il ne possède pas de solutions magiques.

Les changements régionaux

Et pour ce qui est des changements régionaux, « Israël » est persuadé, souligne Abou Awad, que les changements ne sont pas pour son profit, même s’il profite à court terme des guerres qui l’entourent et qui affaiblissent tous ses adversaires.

« Israël » ne regarde pas par exemple d’un bon œil la faiblesse de certains régimes arabes amis, la Jordanie et l’Egypte en tête.

Le parti libanais Hezbollah reste un point d’inquiétude pour « Israël ». « Israël » considère toujours l’accord nucléaire avec l’Iran comme un point négatif pour ses intérêts.

La stratégie à venir

« Israël » croit que les situations actuelles du Moyen-Orient demeureront pour de longues années à venir et que la Syrie ne sera plus un Etat unifié ; « Israël » se prépare à cela.

« Israël » se prépare également à un affrontement militaire plus fort avec le Hezbollah libanais dont les forces armées ont augmenté. Il prend aussi en considération le rôle croissant des Russes dans la région.

Et pour ce qui est des négociations avec les Palestiniens, « Israël » s’orienterait vers une séparation concrète des Palestiniens, en cas d’échec de ces négociations. Sur les frontières avec Gaza, « Israël » se prépare à un nouvel affrontement au vu de la montée en puissance de la capacité balistique du mouvement Hamas. Il tente également d’allumer le feu d’une guerre entre l’Egypte et Gaza.

Affrontements à venir

« Israël » a fait progresser ses relations avec certains pays arabes et a eu des soutiens énormes de la part des Occidentaux. D’autres pays arabes sont disloqués, à l’instar de l’Iraq et la Syrie. En dépit de tout cela, « Israël » pourrait voir un de ses fronts s’effondrer, au sud ou au nord. Il se prépare à affronter les deux fronts à la fois.

« Israël » a trois points faibles et il le sait. La faiblesse de sa direction politique, la faiblesse de sa direction militaire au profit de directions sécuritaires bien hésitantes et la baisse de l’efficacité de ses soldats, malgré les capacités géantes de son armée.

Alaa Ar-Rimaoui, directeur du centre d’Al-Quds, croit que l’année 2016 est bien minée pour « Israël », surtout au dernier trimestre.

Tous ces changements requièrent que les Palestiniens aient une vision nationale qui comprenne bien tous les enjeux environnants afin de pouvoir réduire les dommages et accroître et renforcer les atouts, résume-t-il enfin.

Source : Palestine Info : http://french.palinfo.com/site/pages/details.aspx?itemid=45252

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Une Autorité palestinienne corrompue, vouée corps et âme à l’occupant

Par Asa Winstanley le 05 février 2016
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Le blocus de Gaza pour protéger les intérêts des compagnies gazières américaines et israéliennes ?


Al-Haq 

L’association palestinienne des droits de l’homme Al-Haq vient d’annoncer la publication de son dernier rapport sur les ressources naturelles, « Annexion de l’énergie : Exploitation et entraves au développement du pétrole et du gaz dans les territoires palestiniens occupés ».
 
Le rapport étudie comment Israël a systématiquement empêché le développement par la Palestine de ses ressources de gaz naturel dans la zone maritime de Gaza et de ses ressources pétrolières àRantis, en Cisjordanie. Selon le ministère palestinien de l’Économie, cela a débouché sur une situation dans laquelle la facture énergétique palestinienne constitue « la plus grosse contribution au déficit commercial de la Palestine avec Israël ».

Lire la suite :  http://humeursdemarisse.blogspot.fr/2015/12/le-blocus-de-gaza-pour-proteger-les.html

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La campagne de boycott BDS visant Israël prend de plus en plus d’ampleur

 
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VENEZUELA :
 

PAYSAGE AVANT LA BATAILLE

 
 

Avec l’élection de deux tiers de députés de droite vient de se répéter le scénario médiatique qui accompagna la défaite électorale des sandinistes au Nicaragua en 1990. Le pays semble rentrer dans l’ordre néo-libéral, on reconnaît que la « dictature » est une démocratie, on félicite les perdants pour leur reconnaissance immédiate des résultats.

Mais pourquoi Caracas, au lendemain du scrutin, était-elle si triste ? Pourquoi une telle victoire n’a-t-elle déclenché la moindre liesse dans le métro, dans les rues ? Comment comprendre la mobilisation de collectifs populaires, ou que les syndicats se déclarent en « état d’urgence », alors qu’il y a trois jours une partie de cette même base populaire ne s’est pas mobilisée en faveur des députés bolivariens ?

Dès l’élection de Chavez en décembre 1998, nombre d’institutions révolutionnaires se sont peuplées du « chiripero » – surnom donné à la masse d’employés qui troquèrent en 24 heures la casquette du populisme des années 90 pour une chemise rouge (alors que souvent les révolutionnaires authentiques étaient écartés). L’angoissante guerre économique a rendu insupportables la corruption et la surdité de ce secteur de fonctionnaires face à l’exigence d’une protection forte, d’un État plus efficace, plus participatif, travaillant à écouter les citoyens.

Parallèlement, le « changement » promis par la droite a été interprété comme la fin de la guerre économique : les rayons des magasins se rempliraient de nouveau, les files disparaîtraient avec le retour du secteur privé au pouvoir. Or les leaders de l’opposition ont d’ores et déjà annoncé qu’il ne sera pas possible de régler le « problème économique » à court terme et que la priorité sera d’appliquer un programme visant à « modifier » les lois et acquis sociaux. Fedecámaras, organisation des commerçants et des chefs d’entreprises du secteur privé, demande à l’assemblée nationale d’annuler la Loi du Travail (1).

En ligne de mire : les hausses de salaire, la protection des travailleurs contre les licenciements, les conditions trop favorables des congés de maternité, la réduction de la durée du travail, les samedis libres, le paiement des heures sup, les bons d’alimentation. Les syndicats annoncent déjà des mobilisations de rue, réclament la nationalisation de la banque. Menacée et traitée de « cloaque » par le leader de l’opposition Ramos Allup, la chaîne parlementaire ANTV vient d’être remise intégralement à ses travailleurs par le gouvernement, et le président Maduro décrètera une loi pour protéger les travailleurs du service public, en étendant l’interdiction de licenciement de 2016 à 2018.

La droite – elle ne s’en cache pas – veut revenir sur la plupart des acquis de la révolution (loi de contrôle des prix, loi des semences anti-OGM, loi de la réforme agraire, de protection des locataires, éducation gratuite, santé gratuite, construction de logements publics, pensions…), organiser avec les États-Unis la privatisation du pétrole et des autres ressources du pays, annuler les accords de coopération énergétique avec les pays plus pauvres des Caraïbes et tout autre accord qui défie la vision unipolaire de Washington (PetroCaribe, ALBA, etc.), etc. Elle annonce aussi une « amnistie » pour les militants et le leader de “l’Aube Dorée” locale Leopoldo Lopez, organisateurs de violences meurtrières – celles de 2013 ont fait 43 morts, la plupart dans le camp bolivarien, et six membres des forces de l’ordre tués par balles. Ce sont eux que les médias internationaux appellent des “prisonniers d’opinion” au motif qu’ils appartiennent à l’extrême droite. Pour réaliser tout cela au plus vite, la droite cherchera, dans les mois qui viennent, à destituer le président bolivarien par un coup parlementaire comme celui subi par Fernando Lugo au Paraguay.

Faire la révolution n’est pas simple.

On voit la difficulté de construire une révolution socialiste sans démocratiser la propriété des médias, sans s’émanciper de cette prison culturelle de consommation massive, d’invisibilisation du travail, de fragmentation du monde, de passivité du spectateur. Le récent « rapport sur l’imaginaire et la consommation culturelle des vénézuéliens » réalisé par le ministère de la culture est en ce sens une excellente analyse politique. Il montre que la télévision reste le média préféré et que la majorité associe le Venezuela à l’image de Venevision ou Televen : «  jolis paysages/jolies femmes ». Comment mettre en place une production communale à grande échelle, sans la corréler avec un imaginaire nouveau où la terre n’est plus la périphérie de la ville mais le centre et la source de la vie, de la souveraineté alimentaire ? Comment transformer des médias en espaces d’articulation et d’action populaire, de critique, de participation, si le paradigme anglo-saxon de la communication sociale (« vendre un message à un client-cible ») reste la norme ?

En conclusion

Une immense bataille commence, et deux issues sont possibles : soit un repli du camp bolivarien, avec répression des résistances sociales (l’histoire répressive (2) et les liens de la droite vénézuélienne avec le paramilitarisme colombien et la CIA sont bien documentés (3) ), vague de privatisations, retour à l’exploitation et à la misère des années 90, et silence des médias internationaux – comme lors du retour des néo-libéraux au Nicaragua de 1990 à 2006.

Soit les politiques de la droite serviront de fouet à la remobilisation populaire que Nicolas Maduro a appelée de ses vœux en provoquant la démission du gouvernement et en organisant une réunion avec les mouvements sociaux et le Parti Socialiste Uni (PSUV). Malgré l’usure de 16 ans de pouvoir et ces deux dernières années de guerre économique, la révolution bolivarienne conserve un socle remarquable de 42 % des suffrages. Même si les deux tiers des sièges parlementaires donnent à la droite une grande marge d’action, le chavisme dispose pour l’heure du gouvernement et de la présidence, de la majorité des régions et des mairies, et de l’appui d’un réseau citoyen – conseils communaux, communes, mouvements sociaux. Si le président réussit à repartir rapidement sur des bases nouvelles, sans diluer ses décisions dans une négociation interne entre groupes de pouvoir, si toutes ces énergies de transformation se reconnectent et agissent en profondeur, la leçon aura été salutaire.

Thierry Deronne, Caracas, 9 décembre 2015

Notes:

(1) Lire « La nouvelle loi du travail au Venezuela », https://venezuelainfos.wordpress.com/2012/05/04/nouvelle-loi-du-travail-au-venezuela-un-pas-de-plus-vers-la-vraie-vie/

(2) Lire « la jeunesse d’aujourd’hui ne sait rien de ce qui s’est passé il y a trente ou quarante ans » https://venezuelainfos.wordpress.com/2013/01/19/la-jeunesse-daujourdhui-ne-sait-encre-rien-de-ce-qui-sest-passe-au-venezuela-il-y-a-trente-ou-quarante-ans/ et « comment la plupart des journalistes occidentaux ont cessé d’appuyer la démocratie en Amérique Latine » https://venezuelainfos.wordpress.com/2014/03/16/comment-la-plupart-des-journalistes-occidentaux-ont-cesse-dappuyer-la-democratie-en-amerique-latine/

(3) Lire « Venezuela : la presse française lâchée par sa source ? » https://venezuelainfos.wordpress.com/2015/08/04/venezuela-la-presse-francaise-lachee-par-sa-source/

URL de cet article : http://wp.me/p2ahp2-27P

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Renaître avec toutes les forces du mouvement populaire
Katherine Castrillo
lire l’article (avec nombreuses foto)   :   https://venezuelainfos.wordpress.com/author/venezuelainfos/
Ma génération, celle qui a grandi sur les cendres vaincues de nos parents, a été témoin de l’agonie d’un projet politique misérable. Comme de nombreuses mères démobilisées par la pauvreté, le paramilitarisme, les grandes propriétés agraires ou la famine, la mienne fut contrainte de vivre sur une des hautes collines urbaines d’où elle sortait de l’eau pratiquement en creusant avec les mains. Mon frère conservait une longue cicatrice au bras de sa chute sur du verre brisé durant le Caracazo (1). Il avait neuf ans. J’ai grandi à la vue de cette blessure, en écoutant toutes les sornettes sur « comment surgir du bas », « comment sortir du barrio », qu’il fallait laisser le barrio « loin derrière soi », que nous ne devions pas nous habituer à lui, ne voir en lui que les murs hébergeant des familles à la recherche du « progrès » et qu’un jour on l’abandonnerait, pour devenir, enfin, « quelqu’un ».
Je recours à la mémoire parce que dans les heures de “chute” c’est le seul lieu originel où je peux me convaincre du chemin que nous avons parcouru. Cette mémoire me dit que l’heure est venue pour nous de retrouver une racine partagée par des millions de vénézuélien(ne)s qui sommes né(e)s, paradoxalement, de la victoire sur plusieurs défaites. En 1989, quand le sang du peuple se réveilla sur du verre brisé, les forces d’alors pouvaient dire que nous avions échoué parce qu’on nous avait assassinés par milliers. Nous sommes rentrés chez nous pour ressentir en 1992 une secousse abyssale (2): non plus une défaite mais une victoire qui ne resta pas confinée à un « pour l’heure » : le point à partir duquel une autre culture et un autre horizon se firent nécessaires et irréversibles. En 1999, après des siècles de bataille et de résistances à notre corps défendant, nous avons enfin gagné (2). Ce ne fut pas la naissance d’une identité chaviste unique : nous venions d’histoires communes mais de consciences différentes. Ce point est important pour comprendre le chavisme d’aujourd’hui, son engagement envers ce qui a été construit, son pari pour un projet de pays.
“Rien ne peut se créer sans un lieu de départ » : l’affirmation de Chavez vaut la peine d’être relue aujourd’hui au moment où quelque chose s’ouvre sous nos pieds. Cette chose qui nous habite – la morale intacte de celui qui sait perdre – nous oblige à respirer profondément et à nous interroger sincèrement : jetons-nous toute l’énergie, tout notre être, dans la construction de ce “lieu” à partir duquel le Venezuela commencera à engendrer une nouvelle société, un projet socialiste ? Ce lieu a pour nom la commune.
5En 2009, dix ans après notre première victoire électorale, Chavez déclara à San Juan de Los Morros (état de Guarico), qu’il fallait créer d’urgence des projets productifs, aux mains des travailleurs, du peuple. Un plan d’entreprises mixtes entre État national et régions pour créer un nouveau tissu d’entreprises publiques de propriété sociale. Or le coup de massue quotidien que nous recevons depuis deux ans s’opère justement à travers l’accaparement, la contrebande, la revente de la nourriture et des produits de première nécessité, les files d’attente pour ne pas devoir payer au centuple le même produit dans la rue, quand on le trouve. Ce qui pousse des conseils communaux à inventer des systèmes de distribution d’aliments, des cultivateurs de terres récupérées à revenir aux semences éliminées par les transnationales, des conseils paysans à récolter des centaines d’hectares qui avaient été spoliés par des grands propriétaires, tout en espérant ne pas grossir la liste des deux cents paysans morts dans cet effort, des ouvriers à occuper des usines pour les faire produire après leur mise en faillite par des entrepreneurs qui ont ensuite abandonné le pays. Dans ces expériences qui ne sont pas peu nombreuses, se trouve la réponse sur le tournant à prendre. Il faut croire sans réserve aux pouvoirs créateurs du peuple. S’il doit y avoir un changement dans ce pays ce ne sera pas le retour à la misère mais l’émergence croissante d’une culture socialiste, et cela commence par la commune.
Chaque expression communale, disait Chavez, doit avoir son propre profil économique. Chaque expression de l’organisation citoyenne (il incluait les centres culturels) doit devenir une cellule de socialisme.
Y-a-t-il des accords communs pour cette construction parmi les hauts dirigeants du chavisme ? Si tel est le cas nous devons faire nôtres les paroles du président Maduro: rien ne s’est arrêté, rien ne s’arrêtera. Mais ces accords semblent assez récents et ils deviennent particulièrement urgents à l’heure de redéfinir les priorités de la révolution qui passent par la reconnaissance et le transfert de compétences au gouvernement populaire. Nous devons nous demander si comme mouvement populaire nous avons dépassé le stade de la légitimation interne, pour passer à la construction effective de la commune.12
Les résultats de ces élections sont liés à ces dettes historiques, au bureaucratisme, à l’indifférence et à l’arrogance de nombreux cadres moyens ou d’en haut qui sont restés en place, conjoncture après conjoncture, impunément, parce que ce n’était jamais le moment de la discussion transformatrice. A quoi il faut ajouter les erreurs de communication sur ce projet, dont la stratégie institutionnelle s’est limitée au slogan et à la phraséologie, avec pour résultat, comme l’explique José Roberto Duque: “Une légion de jeunes qui croient que la révolution c’est obtenir un poste, un salaire, un uniforme, des resto-tickets et des avantages bureaucratiques.”
La reconnaissance des propositions de la diversité sexuelle, qui s’incarne aujourd’hui à l’assemblée dans la présence de la députée de droite transgenre Tamara Adriàn, la discussion diaphane et engagée sur la Loi des Semences, la tardive mise en place du nouveau moteur productif non dépendant du rentisme pétrolier, la non-reconnaissance de leaderships populaires et les yeux fermés sur la situation de contrebande qui s’est étendue fortement en zone frontalière grâce à la Garde nationale bolivarienne, sont quelque uns des aspects devenus monstrueux au quotidien.
Ces jours derniers, en voyant les marxiens et chavistologues traiter Nicolas Maduro de “clientéliste”, l’accuser de ne pas appuyer les petits partis qui auraient évité “l’effondrement de la révolution », à entendre ceux qui disent avoir dû voter finalement pour l’opposition par frustration, on se dit que vraiment il revient au peuple d’orienter et de conduire ses processus, et non aux analystes de bistrot ou aux leaders de partis nains.
Qu’est-ce qui est en jeu dans cette nouvelle étape ? En peu de jours les factions de la droite haussent la voix pour dresser la liste de leurs mesures: éliminer la Loi des Locataires, ce qui permettrait de mettre à la porte, rien qu’à Caracas, plus de 25 mille familles; la Confédération des Associations de Producteurs Agricoles demande d’arrêter la discussion de la Loi des Semences impulsée par des paysans et par des mouvements sociaux, pour la remplacer par des articles permettant l’usage d’OGMs. Réaliser des “modifications” à la Loi des terres et du Développement agraire pour que les grands propriétaires récupèrent ces terres volées, qu’ils maintenaient improductives. La Fédération de Chambres de Commerce et de Production du Venezuela (Fedecamaras, d’où est parti le coup d’État de 2002, avec l’auto-proclamation comme président de la république du patron des patrons Pedro Carmona Estanga) demande de “revoir” la Loi du Travail pour éliminer l’interdiction de licencier et les autres conquêtes du monde du travail; plusieurs fédérations patronales qui se battent pour l’élimination de la Loi des Prix Justes et de la Loi Antimonopole.
Cette “nouvelle” Assemblée Nationale est composée des mêmes représentants de vieux projets qui dans ces 16 années ont refusé de reconnaître 18 des 20 élections, qui des dernières élections présidentielles de 2013 à l’opération « sortie » ont provoqué la mort de plus de 50 personnes, jusqu’à ce que la supposée « dictature » s’évapore le dimanche 6 décembre par le simple fait qu’ils ont remporté les élections.
Dans sa volonté de restaurer le néo-libéralisme des années 90, la droite veut aller plus loin. Les attributions de la majorité qualifiée de l’assemblée sont la formulation de lois organiques, le limogeage de magistrats du Tribunal Suprême de Justice, la désignation du Juge, Contrôleur et Défenseur du Peuple, la réforme constitutionnelle et la censure du vice-président ou des ministres. Cependant, la Constitution prévoit que tout acte qui remettrait en cause les garanties et les droits fondamentaux de la population peut entraîner la dissolution du parlement.
Notre force majeure a été et continue d’être un peuple actif et mobilisé. Dès le lendemain des élections, dans plusieurs zones du pays, dans les terrains de sport, les places et les espaces culturels, la population a cherché spontanément à se réunir pour débattre des résultats et à réfléchir sur l’attitude à adopter face à ce qui pourrait se passer.
Le président Maduro a su faire une rapide et correcte lecture des événements, s’est adressé au pays pour inviter à créer des espaces d’analyse, de débats et d’agendas de travail, a réuni en congrès les 980 délégués des partis qui composent le grand pôle patriotique et les conseils du gouvernement citoyen (délégations des mouvements sociaux, à rang présidentiel). “Il faut apprendre des difficultés. Les nouvelles étapes nous mèneront aux chemins de la victoire” a-t-il dit. Il n’y a pas d’autre voie que revoir, rectifier, et réimpulser. Nous l’avons déjà vécu lors de notre défaite au référendum sur la réforme de la Constitution : le message de Chavez fut alors que chaque bataille électorale permet au pays de continuer à mûrir.
Les mouvements de femmes, écologistes, de communication populaire, et beaucoup d’autres ont commencé à organiser leurs propres espaces de rencontres pour la réflexion et l’action. La tâche est de définir les plans d’action de la nouvelle étape : lutte contre la corruption, relance de l’économie productive et renforcement des mouvements sociaux.
C’est pourquoi je suis revenue à la mémoire. Comme nous l’avons appris ces dernières  années, la mémoire ne concerne pas seulement la période d’avant 1999 (première élection de Hugo Chavez, NdT) mais aussi d’après 1999. C’est de là que sortent les grandes lignes de ce que demande le peuple aujourd’hui : la fin des processus inefficaces, de corruption et technocratiques.
Immédiatement après le premier bulletin de résultats donné par le Conseil National Électoral, le leader de l’opposition Ramos Allup a dit qu’il en finirait avec la “porcherie” qu’a été jusqu’ici l’Assemblée Nationale et changerait radicalement la chaîne de télévision parlementaire. C’est cela que pense l’opposition de tout ce que nous avons gagné à force de résistance et d’offensives : la révolution est une porcherie. C’est ce type de pensée qui a fait que des femmes comme ma mère ont baissé le visage vers la terre durant des dizaines d’années pour en sortir de l’eau. Nous ne retournerons pas à cela.
Ceux qui ont voté pour le “changement” promis par la droite ont en réalité choisi de revenir aux modèles d’exclusion et conservateurs, par certitudes ou par vote-sanction. De toute manière, ceux d’entre nous qui croyons qu’il faut approfondir ce qui a commencé avec les révoltes contre le FMI en 1989 (1), allons vers le temps de la renaissance avec toutes les forces du mouvement populaire.
Texte : Katherine Castrillo @ktikok
Traduction : Thierry Deronne
Notes:
   1. “Caracazo” est le nom donné à la répression des révoltes de la faim contre les “mesures d’ajustement” du FMI appliquées par le président social-démocrate Carlos Andrés Pérez en 1989. Celui-ci ordonna à l’armée d’étouffer les manifestations populaires. Bilan : plusieurs milliers de morts et de disparus.
   2. C’est contre le précité Carlos Andres Perez qu’Hugo Chavez organisa une insurrection civico-militaire en 1992. L’opération ayant échoué, il apparut à la télévision pour demander à ses compagnons de se rendre. C’est là qu’il prononça son célèbre « pour l’heure les objectifs fixés n’ont pu être atteints ». De manière inattendue ce bref passage à l’antenne en fit un héros populaire. Après plusieurs années de prison, et la décision de fonder un mouvement politique, il fut finalement élu président en décembre 1998.
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Rafael Correa : « l’opposition vénézuélienne est dix mille fois plus putschiste que la nôtre »
Publié par Venezuela infos dans Equateur, unité latino-américaine 14 décembre 2015
correa3correa_7Peu après avoir reçu le titre de Docteur Honoris Causa des mains de Francisco Tamarit, Recteur de l’Université argentine de Cordoba, pour sa contribution à « l’unité régionale, à la cause de l’environnement et aux valeurs démocratiques » et avoir rencontré la présidente sortante Cristina Fernandez à Buenos Aires, le président équatorien Rafael Correa a estimé que “si en Equateur l’opposition est putschiste, l’opposition vénézuélienne, elle, est dix mille fois plus putschiste que la nôtre. Il y a eu clairement des financements de l’extérieur, une guerre économique comme il y en a eu une ici, mais que nous avons réussi à surmonter ».
Correa a expliqué que dans les deux pays les forces d’opposition ont en commun une stratégie de guerre d’usure contre le gouvernement, et que ses adversaires politiques chercheront à gagner l’Assemblée Nationale pour, de là, boycotter le gouvernement de la révolution citoyenne, du nom du projet politique dont il espère qu’il sortira vainqueur des urnes de 2017.
Le chef d’État andin a ajouté que sous son administration il n’y a pas eu d’opposition : « ce qu’il y a eu c’est une contre-révolution, des gens qui s’ils peuvent nous tuer, nous tuent. » Il a rappelé que le type de stratégie suivie est celle des « coups de basse intensité » : « ils savent qu’ils ne peuvent pas nous vaincre mais leur objectif est de saper nos forces au maximum. »
Traduction : T.D.
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Un article un peu pénible à lire, un peu dogmatique et maladroit mais qui est important car il donne une vision assez juste de la Russie, ce qui est bien utile en ce moment !..
La Russie de Poutine — ni ange ni démon. Réflexions pour une analyse marxiste de la politique russe
Willi Gerns
19 janvier 2016
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Avec en toile de fond les événements actuels en Ukraine, nous connaissons pour le moment dans les pays impérialistes une campagne de haine antirusse quasi sans précédent. En Allemagne, elle rappelle de façon terrible les années de la dictature nazie et de la Deuxième Guerre mondiale, de même que celles de l’apogée de la guerre froide (à l’époque sous la forme de l’antisoviétisme). Les ondes sonores de cette campagne trouvent même un certain écho chez des éléments de gauche. D’un autre côté, on retrouve aussi ça et là, en réaction à ce courant, un soutien sans nuance à la politique russe qui ne tient pas compte des rapports de classe. Ni l’une ni l’autre de ces approches ne peuvent être communistes.
Rapports de propriété et de pouvoir en Russie
En tant que marxistes, lorsque nous jugeons de la politique d’un État, nous partons de la question de savoir quel est l’ordre social, quels sont les rapports de propriété et de pouvoir qui règnent dans ce pays, quels sont les intérêts de classe qui déterminent cette politique. Nous nous efforçons également, grâce à une « analyse concrète d’une situation concrète » (Lénine) (1), de percevoir le rôle actuel de ce pays dans le contexte politique mondial.
Lorsque nous appliquons ces principes à la Russie d’aujourd’hui, nous devons faire les constatations suivantes. La Russie est un pays capitaliste dans lequel la plus grande partie des moyens de production est passée aux mains de détenteurs de capitaux privés à la suite de la contre-révolution antisocialiste. Ce qui domine dans ce secteur, c’est la propriété volée par le clan des oligarques. Parallèlement, en dépit des privatisations étendues, on retrouve encore un assez grand secteur de propriété d’État ou de propriété mixte de moyens de production ou de moyens financiers. Lorsqu’il s’agit d’entreprises stratégiques dans ces secteurs, l’État dispose en général encore d’une majorité de contrôle.
Le pouvoir politique est exercé par une élite dominante, dans laquelle le pouvoir de la bureaucratie supérieure d’État s’allie de plus en plus au pouvoir économique de certains clans d’oligarques. Par allusion à l’organe de pouvoir suprême dans l’Union soviétique, les auteurs d’une étude parue en 2012 sur le Web (2) sur le mécanisme du pouvoir dans le régime de Poutine désignent son étage supérieur comme le « Politburo 2.0 ». Cette quasi-institution du pouvoir collectif, d’après les auteurs — les politologues russes Evgeni Mitchenko (président du holding Mitchenko Consulting) et Cyrille Petrow (dirigeant de la section analyse de l’Institut international d’expertise politique) —, se serait formée au cours des années 2000 suite à la redistribution des ressources des petits clans d’oligarques, de la destruction des empires médiatiques et de la liquidation d’une grande partie des chefferies régionales.
Le président Poutine est apparu dans un rôle d’arbitre et de modérateur. Le chef de l’État exerçait également un contrôle direct sur les contrats gaziers à long terme, la direction du secteur énergétique et des banques stratégiques. Ce sont les membres de cet étage supérieur du pouvoir ainsi que leurs positions politiques et économiques et leurs associés les plus proches, qui sont désignés comme « candidats Politburo 2.0 ».
La référence au Bureau politique du Comité central du PCUS est excessive. Il s’agissait alors du sommet d’un système de pouvoir basé sur une tout autre base économique, même opposée. Cependant, la description par cette étude de l’union, comme noyau du système, entre le pouvoir politique de l’État et la puissance économique de certains clans d’oligarques particulièrement proches du Kremlin est tout à fait pertinente. On peut donc parler — en dépit de toutes les particularités — d’une variante de capitalisme monopoliste d’État en Russie.
La Russie, un pays impérialiste ?
Le marxisme-léninisme considère le capitalisme monopoliste d’État comme une variante de développement du stade impérialiste du capitalisme. C’est pourquoi nous voudrions aborder brièvement la question de savoir si et dans quelle mesure les caractéristiques essentielles de l’impérialisme que Lénine a décrites dans son ouvrage « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme » s’appliquent au capitalisme russe d’aujourd’hui.
Il n’y a aucun doute qu’on y trouve les caractéristiques économiques fondamentales qui sont citées dans l’ouvrage de Lénine. En particulier, l’existence et la domination des monopoles qui jouent un rôle déterminant dans la vie économique ; la fusion du capital bancaire et du capital industriel et la création d’une oligarchie financière sur la base du capital financier ; de même que le rôle toujours plus important joué par le capital d’exportation. Cependant, il faut aussi tenir compte des particularités russes. Alors que la domination des monopoles dans les pays impérialistes classiques a été le résultat de longs processus historiques de concentration et de centralisation du capital, elle est le résultat dans la Russie d’aujourd’hui d’un processus criminel relativement court où les gros morceaux de la propriété du peuple ont été pillés lors de la contre-révolution antisocialiste. En outre, le capital oligarchique s’est alors développé en structures encore plus puissantes — par concentration et centralisation. En Russie également, le capital bancaire et industriel a fusionné, comme le montre indubitablement l’existence de conglomérats, et une puissante oligarchie financière a vu le jour. Les tendances au développement des investissements directs russes à l’étranger montrent que le capital d’exportation joue aussi un rôle toujours plus important. Cela est vrai sur le sol russe comme à l’étranger, du fait de l’enchevêtrement avec le capital international. En conclusion, la Russie de Poutine est un pays capitaliste dans lequel les fondements économiques du capitalisme monopoliste — un impérialisme avec certains particularismes — existent manifestement.
En ce qui concerne la politique de la Russie, il est nécessaire de faire une distinction entre la politique intérieure et extérieure, de même qu’entre deux niveaux dans la politique extérieure.
La politique intérieure est déterminée par les profits et les intérêts de pouvoir de la classe dominante décrite plus haut. Elle est orientée d’un côté vers la création de conditions favorables à l’exploitation la plus efficace et profitable possible de la classe ouvrière russe, mais également, d’un autre côté, vers l’affermissement de la stabilité du régime à la fois par des concessions sociales et par une politique musclée.
En outre, le positionnement occasionnellement positif à l’égard de l’héritage de l’Union soviétique sert aussi à obtenir l’attachement de fractions importantes du peuple russe au régime de Poutine, des fractions qui sont fières de la superpuissance soviétique comme apogée de l’histoire russe. Cette fierté s’exprime même aussi dans une certaine mesure chez certaines fractions de la classe dominante, en particulier chez ceux qui, comme Poutine, sont originaires du groupe des silowiki, les porteurs d’uniforme. Néanmoins, cela n’a plus rien à voir avec une sympathie pour le socialisme. Cela reflète aujourd’hui des positions nationalistes russes, une aspiration à une Russie capitaliste forte.
Deux aspects dans la politique étrangère russe
Dans la politique étrangère, le premier aspect concerne ce que l’on appelle en Russie l’étranger proche. On veut dire par là les relations avec les États qui ont succédé à l’Union soviétique, à l’exclusion des États baltes. Le régime de Poutine y poursuit une politique à long terme de réintégration sous la direction russe. Le pivot en est l’union douanière entre la Russie, la Biélorussie et le Kazakhstan qui doit être ensuite transformée en une communauté économique eurasienne puis en une union eurasienne. À ce niveau, on reconnaît dans les relations de la Russie avec ses partenaires plus faibles des pratiques qui rappellent les méthodes impérialistes. Il s’agit entre autres de la pression économique répétée sur la Biélorussie pour contraindre ses dirigeants à abandonner la propriété d’État biélorusse à la multinationale russe Gazprom et à ouvrir la voie à l’entrée des oligarques russes dans l’économie biélorusse.
Les États-Unis, l’Otan et l’Union européenne veulent à tout prix empêcher une réintégration des anciennes républiques soviétiques. La Russie doit être limitée à ses propres frontières et, simultanément, être encerclée économiquement et militairement grâce à des traités d’association entre l’UE et les États successeurs de l’Union soviétique et par la poursuite de l’élargissement de l’Otan à l’Est. Il s’agit de la toile de fond de la crise ukrainienne actuelle.
Le deuxième aspect de la politique extérieure russe concerne la politique mondiale. À la différence des États-Unis et de leurs acolytes de l’Otan, on ne doit pas attendre aujourd’hui ni dans le futur proche de la part de la Russie des ambitions de domination mondiale. Les rapports de force nécessaires n’existent d’ailleurs pas pour une telle domination. La Russie de Poutine cherche plutôt à opposer aux ambitions de domination mondiale de l’impérialisme étasunien un ordre mondial multipolaire. Dans ce but, il existe une grande concordance entre la position de la Russie et les intérêts de la Chine et des autres BRICS, de même qu’avec ceux d’autres pays. Cette position se trouve être objectivement dans l’intérêt de la paix et du progrès social.
La prise en considération des affirmations de Lénine sur l’existence de différentes variantes de la politique capitaliste et impérialiste, de même que l’analyse concrète de la situation concrète avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, ont permis à l’Union soviétique, en dépit de toutes les contradictions avec les puissances occidentales impérialistes, de reconnaître dans l’Allemagne impérialiste le danger principal pour l’URSS et l’humanité. Cela devint le fondement de la lutte de l’Union soviétique pour sa sécurité collective et rendit possible, dans les faits et en dépit de toutes les difficultés, la coalition antihitlérienne, facteur significatif de la victoire sur l’Allemagne nazie.
Je suis convaincu que l’analyse concrète de la situation historique concrète actuelle dans le monde doit nous conduire à reconnaître clairement dans le domaine de la politique internationale que la Russie est aussi un pays capitaliste, dominé par des oligarques et une bureaucratie d’État qui lui est étroitement liée ; à faire une différence nette entre la Russie et les grandes puissances impérialistes et à considérer comme danger principal pour la paix et le progrès social la politique de domination mondiale de l’impérialisme étasunien et de ses acolytes impérialistes de l’Otan et de l’UE.
Willi Gerns est collaborateur de la revue Marxistische Blätter. Cet article et le suivant sont traduits de l’allemand. La revue Études marxistes cherche des personnes prêtes à traduire occasionnellement des articles de l’allemand vers le français. Contacter la rédaction : emms@marx.be.
Notes :
(1) Cet article est paru pour la première fois dans Unsere Zeit, juin 2014, p. 12.
(2) Lénine, « Le communisme », Œuvres, t. 31, p. 168.
(3) Voir www.mitchenko.ru/analitika. Cette étude a été discutée de façon détaillée dans le numéro de Unsere Zeit du 14 septembre 2012.
Source : Etudes Marxistes
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L’EMPIRE DE LA TERREUR MAIS POUR COMBIEN DE TEMPS ENCORE ?
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La barbarie gagne du terrain


Par Luciana Bohne – Le 16 décembre 2015 – Source CounterPunch
En octobre  1930, Thomas Mann a lancé un «Appel à la raison» dans le Berliner Tageblatt :
«Cet état d’esprit fantastique, d’une humanité qui n’a plus d’idées, est compensé par une mise en scène politique grotesque, qui utilise les techniques de l’Armée du Salut : alléluias, tintements de cloche et répétition de slogans monotones à la manière des derviches, jusqu’à ce que tout le monde ait l’écume à la bouche. Le fanatisme se transforme en une source de salut, l’enthousiasme en extase épileptique… et le visage de la raison disparaît sous un voile.»
L’appel a échoué. Hitler est devenu chancelier en 1933, et peu de temps après l’incendie du Reichstag, il a fait passer un Décret d’habilitation qui suspendait les libertés individuelles, la liberté d’opinion, y compris la liberté de la presse, la liberté de s’organiser et de se rassembler, la confidentialité des communications postales, télégraphiques et téléphoniques. Bien que soumis à des perquisitions, des restrictions sur la propriété et des confiscations, les Allemands se sentaient libres tant qu’ils se comportaient comme de bons Allemands et obéissaient à la loi.
On dirait qu’en Europe, on est revenu aux années 1930, bien que les idéologiessoient censées avoir disparu avec la chute de l’Union soviétique. Heureusement, le parti de droite radicale de Marine Le Pen, le Front National, vient de perdre les élections régionales en France, mais on n’a pas coupé à la crise d’épilepsie des médias sur son éventuelle victoire. Et la France est toujours maintenue dans l’état d’urgenceinstauré par le gouvernement socialiste après les attaques sur Paris.
L’Europe d’aujourd’hui me rappelle la ville du roman d’Albert Camus, La Peste (1947). Dans le roman, l’Oran des années 1940, à l’époque de la colonisation française de l’Algérie, était dépeinte comme une ville commerçante, sans arbres, ni jardins, ni pigeons, où les fleurs importées d’ailleurs annonçaient la venue du printemps. Une ville artificielle avec une vie artificielle et une conscience inerte. Dans un premier temps, les colons industrieux d’Oran ont refusé de voir rôder les rats infestés de la peste dont les corps s’entassaient à la périphérie de la ville. «Ils se croyaient libres [mais] personne ne sera jamais libre tant qu’il y aura des fléaux». Comme métaphore d’un mal sournois soigneusement ignoré, le livre La Peste est indépassable.
Aujourd’hui, les rats infestés de la peste sont de retour en Europe. L’Ukraine est en proie à un délire convulsif de retour en arrière historique. Le 14 octobre, elle a célébré la première Journée des défenseurs, une fête nationale légalement créée par le Parlement ukrainien. La date est importante, car c’est ce jour-là que l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) a été créée, il y a soixante-trois ans. Pendant la Seconde Guerre mondiale, l’UPA a collaboré avec les nazis en leur fournissant un

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