Aller à…
RSS Feed

25 avril 2024

BDS : Est-ce que le PS veut obliger les consommateurs à acheter des produits israéliens ?


BDS : Est-ce que le PS veut obliger les consommateurs à acheter des produits israéliens ?

Publié par Gilles Munier sur 14 Février 2016,

Catégories : #Palestine

BDS : Est-ce que le PS veut obliger les consommateurs à acheter des produits israéliens ?

Communiqué de CAPJPO-EuroPalestine

Le gouvernement français met actuellement les bouchées doubles, sous la pression des officines israéliennes, pour tenter de contrecarrer le succès de la campagne internationale de boycott d’Israël (BDS), qui commence à sérieusement gêner l’occupant israélien, tant sur plan économique que culturel et universitaire. (Voir notamment à ce sujet cet article éloquent dans le quotidien Haaretz : http://www.europalestine.com/spip.php?article11505)

Dans un contexte général de tentative pour terroriser l’ensemble de la population et restreindre ses libertés comme ses acquis, sous couvert de lutte contre le terrorisme, le régime colonial israélien essaie d’avancer ses pions. Après les récentes déclarations de Manuel Valls, en présence du CRIF, promettant des sanctions contre les boycotteurs d’Israël, ce sont les élus PS de la Ville de Paris qui viennent de proposer mercredi un « Voeu » dans ce sens.

Ci-dessous notre réponse à ce « voeu »* :

Boycott d’Israël : notre réponse au PS

Après les Républicains c’est au tour du PS de demander à la Ville de Paris de condamner le boycott d’Israël.

Sans surprise, dira-t-on, étant donné la conduite des dirigeants du PS qui sont au gouvernement et qui cautionnent en permanence les crimes commis par l’occupant israélien.

Mais tout de même, réussir à pondre un texte dans lequel toute notion d’occupation et de colonisation a disparu, où occupants et occupés sont placés sur un même plan, il faut le faire !

Pas une seule mention de l’illégalité de l’oppression que fait subir Israël aux Palestiniens depuis des décennies, ni du vol de terres, des massacres répétés, des emprisonnements et tortures d’enfants.

Toutes les résolutions de l’ONU et les Conventions de Genève bafouées en permanence par Israël, le PS n’en a que faire.

Qu’importe si le rapporteur des Nations-Unies a donné sa démission le mois dernier parce qu’Israël ne lui a jamais permis d’entrer dans les territoires palestiniens occupés.

Qu’importe qu’une armée surpuissante et 600.000 colons aient les mains libres pour tuer, emprisonner, démolir les maisons, déraciner les oliviers, chasser les Palestiniens du peu de terres qu’il leur reste.

Le PS émet le « voeu » d’une « solution dite de deux peuples pour deux Etats ». Quelle hypocrisie ! Dans quel Etat, à leur avis, va pouvoir se trouver la Palestine, quand chaque jour Israël annexe davantage de terres sans qu’ils lèvent le petit doigt, eux qui sont si prompts à partir en guerre contre d’autres pays ?

Et il faudrait que les citoyens arrêtent de boycotter Israël dans ces conditions ?

Dans son « voeu », le PS demande à la Ville de Paris de « condamner le boycott d’Israël ». Mais comment faire ? Comment le PS compte-t-il obliger les consommateurs à acheter des produits exportés par Israël et provenant de colonies et de terres volées aux Palestiniens, alors qu’il ne demande même pas l’étiquetage de ces produits en fonction de leur véritable origine ?

Comment espère-t-il les obliger, même si ce « voeu » était accepté, à acheter les médicaments du laboratoire israélien TEVA, qui verse chaque année des centaines de millions qui profitent à l’armée d’occupation israélienne ? Chacun est libre d’acheter les médicaments génériques de son choix, non ?

Comment compte-t-il obliger les citoyens aller voir les spectacles ou équipes sportives qui viennent représenter un Etat criminel en France ?

Le PS va-t-il faire voter une loi disant qu’il est désormais obligatoire de consommer israélien et d’apprécier ce qui vient d’un pays où l’on brûle vifs les bébés, où l’on torture systématiquement les enfants, où on empêche les artistes et les sportifs de circuler et d’exercer leur profession ?

Et peut-être aussi une autre loi disant que l’on peut appeler au boycott de tous les pays du monde, comme Mme Aubry pour le Mexique, ou M. Bernard-Henry Lévy pour la Chine et la Corse… sauf Israël ?

Et pendant ce temps, M. François Hollande continuera à aller se recueillir sur la tombe de Gandhi, l’apôtre du boycott ?

Un arrêt de la Cour de cassation en France a, le 20 octobre 2015, condamné l’action BDS de militants de Mulhouse, dans un jugement ahurissant, où les oranges et les patates douces étaient assimilées à des personnes discriminées.

Un jugement scandaleux détournant une loi qui a été conçue pour protéger les personnes qui recherchent un emploi ou un logement contre les discriminations en raison de leur « race, ethnie, religion ou nation ».

C’est ce que le syndicat de la magistrature a qualifié d’« attentat judiciaire » et c’est ce qu’ont refusé de faire d’autres tribunaux en France, y compris des procureurs qui ont choisi de désobéir aux consignes ineptes de leur hiérarchie, y compris cette même Cour de Cassation, saisis de nombreuses fois par le parquet et le lobby israélien.

Alors, cessez de mentir en disant que le boycott est « illégal » en France !

Votez d’abord une loi disant que seul le boycott d’Israël est illégal, avant d’essayer de rouler les gens dans la farine !

Même les dirigeants américains, qui voudraient bien faire plaisir à Israël, ont les cheveux qui se dressent sur la tête quand ils apprennent que l’Etat français réprime des actions d’appel au boycott pacifiques de la part de citoyens.

Vous ne pouvez rien contre l’irrésistible ascension de la campagne internationale Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS), tant que vous refuserez de prendre les sanctions qui s’imposent, que vous bafouerez vos propres lois et règlements, comme vous avez ignoré le vote du parlement Européen qui s’est prononcé à la majorité, en avril 2002, pour la suspension de l’accord commercial avec Israël, tant que ce pays ne respectera pas les droits de l’homme, comme vous vous êtes assis sur le jugement de la Cour Internationale de Justice qui a demandé en juillet 2004 le démantèlement du Mur israélien et des colonies construites sur les terres palestiniennes, en raison de leur illégalité.

Nous retiendrons la phrase de Ghandi à propos de l’impérialisme britannique qu’il appelait à boycotter : « Au début, ils nous ignorent ; après ils se moquent de nous ; ensuite ils nous combattent ; et à la fin, on gagne ».

Source : CAPJO-EuroPalestine

*Lire le vœu déposé par les élus PS au Conseil de Paris

Partager

Plus d’histoires deLibye