“Ankara est en train de déclencher une guerre régionale”, titre le quotidien russe Nezavissimaïa Gazeta, après les bombardements turcs pendant deux jours consécutifs, les 13 et 14 février, sur les positions kurdes en Syrie. L’artillerie turque a ainsi visé des positions des Unités de protection du peuple (YPG), le bras armé du Parti de l’union démocratique (PYD), aux alentours de la ville d’Azaz, dans la province d’Alep, dans le nord-ouest de la Syrie.

“Le conflit s’est brusquement aggravé juste après l’accord conclu au sein du Groupe international de soutien à la Syrie [constitué de 17 pays], avec la Russie et les Etats-Unis en tête, qui a scellé [le 12 février], la cessation des hostilités en Syrie dans un délai d’une semaine et la relance du processus de paix”, rappelle le journal.

Les bombardements turcs en Syrie représentent un sérieux atout pour la diplomatie russe, estime pour sa part Alexeï Malachenko, du Centre Carnegie de Moscou, interrogé par le quotidien en ligne Gazeta.ru : “Moscou a plus d’une fois accusé Ankara d’avoir une influence destructrice sur le processus de paix syrien. Erdogan vient lui-même de donner raison à ces accusations en se lançant dans une opération militaire dangereuse.”

“Le nœud syrien devient de plus en plus difficile à démêler. Les efforts russes et américains pour mettre fin à la guerre civile en Syrie ont probablement été réduits à néant par les actions turques”, déplore Nezavissimaïa Gazeta.