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24 novembre 2024

La Tunisie et l’Algérie face aux attentats.


Omar MAZRI: La Tunisie et l’Algérie face aux attentats.

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La Tunisie et l’Algérie face aux attentats.
Omar MAZRI 8 mars 2016
Les attentats perpétrés contre la Tunisie avec l’intensité de leur violence et leur répétition semblent en apparence valider la thèse de la folie de DAESH et consorts qui frappent n’importe où et n’importe quand, d’une manière tant imprévisible qu’insensée. La logique islamiste sans programme politique pourrait laisser croire que la vocation de l’Islam est le terrorisme.

La Tunisie et l’Algérie face aux attentats.
Omar MAZRI 8 mars 2016
Les attentats perpétrés contre la Tunisie avec l’intensité de leur violence et leur répétition semblent en apparence valider la thèse de la folie de DAESH et consorts qui frappent n’importe où et n’importe quand, d’une manière tant imprévisible qu’insensée. La logique islamiste sans programme politique pourrait laisser croire que la vocation de l’Islam est le terrorisme.
Les individus et les groupuscules qui composent cette armada sont bien entendu des atomes de terreur et de chaos pour multiples raisons : discours religieux immature, situation politique incohérente, désœuvrement mental et social, nihilisme idéologique, fantasme sur une dawla islamique à réaliser par la conquête militaire. Ces tares n’expliquent que partiellement ce qui se passe. En 2010, j’ai deux livres sur l’Islamphobie et la révolution arabe ainsi que des dizaines d’articles et de conférences. Cinq après je reste davantage « sidéré » par la lutte idéologique que se livrent les partisans dans le monde arabe que par ma lecture correcte des événements et que le temps a globalement confirmé la justesse. J’ai du mal à comprendre comment la haine d’un régime et la dénonciation de son pouvoir puissent tolérer non seulement le silence, mais l’applaudissement lorsque les avions et la marine des ennemis de nos peuples détruisent les territoires, font couler le sang des innocents, et éradiquent toute possibilité de développement.
L’islamophobie est littéralement une crainte irrationnelle (relevant de l’affectif) de l’Islam et de ses adeptes. Personne ne peut craindre sans raison un phénomène, un être ou une chose s’il n’a pas auparavant grandi dans l’imaginaire collectif qui cultive cette crainte du fait de l’expérience vécue ou des légendes racontées ou des représentations imaginées et infondées reposant sur l’ignorance. L’Islamophobie est une machine de guerre rationnelle qui instrumentalise les peurs et les ignorances et qui fabrique les expériences de haine, de cruauté et de déraison focalisées sur l’Islam et les musulmans tant dans le monde musulman qu’en Occident. Après le juif errant, l’asiatique jaune, le communiste rouge, c’est au musulman vert de jouer son rôle dans la partition de destruction des mentalités et des diversités. Le drame est que le musulman le fasse parce qu’une partie de lui-même est complice ou otage alors que l’autre partie est inspiratrice de la machinerie diabolique qui fait le travail de sape et de subversion médiatique, idéologique, géopolitique.
Ce travail de sape et de diversion ne peut être joué par des individus ou des groupuscules même s’ils sont l’expression de la cruauté et de la folie la plus inimaginable. Il est joué derrière des paravents par des gouvernements pervers narcissiques qui haïssent l’humain et qui ne sont guidés que par des mobiles bestiaux de prédation vorace et des motivations démoniaques de pouvoir absolu.
La Tunisie paye le prix du soulèvement des masses populaires, même s’il a été confisqué par les appareils et les petites bourgeoisies. Le potentiel de ce qu’on a nommé le « printemps arabe » pour le récupérer et le soumettre reste intact, car les conditions qui l’ont créé sont toujours présentes : les jeunes et les pauvres exclus de tout avenir et de toute participation au devenir de leur pays.
La Tunisie est, par sa position géographique et par l’implantation des officines étrangères de renseignement et de subversion, le laboratoire par excellence pour exporter le chaos en Afrique du Nord. C’est à partir de la Tunisie que le scénario de « printemps arabe » sous tutelle a été reconduit sur la Libye, l’Égypte et la Syrie avec toutes les conséquences dramatiques que l’on sait.
La Tunisie est, par sa proximité avec la Libye, l’environnement qui subit tous les dommages de la déstabilisation mise en œuvre par les pervers narcissiques arabes, sionistes et occidentaux. Les suites de l’intervention de l’OTAN en Libye avec la bénédiction des élites politiques et religieuses arabes et musulmanes vont continuer à se manifester en Tunisie avec cette fois plus de nuisance puisqu’il s’agit de finir le travail entamé par la liquidation de Maâmar Kadhafi : mettre la Libye sous protectorat militaire, la partitionner et la vider des richesses de son pétrole et de son eau. L’Égypte, la Libye et l’Algérie disposent des plus grandes nappes phréatiques dans le monde pouvant satisfaire les besoins mondiaux en eau potable et eau d’irrigation. La Tunisie subissant les nuisances à sa frontière et à l’intérieur de ses terres est sans doute invitée à se soumettre et remettre sa souveraineté, son territoire, sa police, son armée et ses services de renseignement aux appareils des pervers narcissiques. Les Algériens doivent se montrer plus vigilants et plus agissants en assistant directement nos frères tunisiens et ne pas les laisser seuls face à l’épreuve. Il ne s’agit pas de les aider symboliquement, mais d’investir des milliards de dollars pour les soutenir socialement et économiquement sans parler du soutien sécuritaire et militaire. C’est dans ce contexte qu’il faut se réveiller et construire le Maghreb des peuples.
L’Égypte et l’Algérie sont visées. Il s’agit d’exercer une pression sécuritaire à leurs frontières pour les pousser à faire des concessions géopolitiques, politiques, sécuritaires et économiques. C’est ainsi qu’on détourne les appareils d’État et c’est ainsi qu’on menace les cadres décisionnaires et qu’on leur arrache les derniers outils de souveraineté nationale.
Il s’agit aussi de les impliquer directement et militairement en Libye en forces armées et sécuritaires agissant consciemment ou inconsciemment pour le compte de l’Empire et de ses alliés occidentaux et arabes. Une fois impliqués dans les engrenages du présentiel en Libye, non seulement le dernier prestige et les dernières ressources s’épuiseront, mais la subversion interne trouvera les opportunités, les pertinences et les alliés (conscients ou insensés) pour saper l’édifice fragile. Aucune armée et aucune force de sécurité ne peuvent préserver l’intégrité des frontières ni garantir la paix civile si le peuple continue d’être marginalisé et si les mécontents politiques continuent de cultiver leur ressentiment et leur désir de vengeance.
Nous avons perdu des années en cherchant les faux semblants, les boucs émissaires et le triomphalisme infantile alors que les pervers narcissiques construisaient et ajustaient méthodiquement leurs machines de prédation. Il n’est jamais trop tard, l’Algérie a un peuple brave et austère ainsi que des cadres compétents et patriotes qui peuvent faire face à la situation si les bureaucrates et les rentiers trouvaient l’ordre et la rigueur qui mettraient fin à leur nuisance et à leur irresponsabilité.
Si nous continuons d’attendre, la culture de la haine et de la violence qui fabriquent la méfiance et la défiance afin de rendre impossible toute idée de changement vont fatalement miner ce qui nous reste de raison et de rationalité et nous faire croire que le statu quo est la sagesse par excellence et qu’il vaut mieux confier notre destin aux appareils de l’Occident lui-même en déliquescence totale. Ce sont les pervers narcissiques arabes et occidentaux qui ont produit les monstres de DAESH et qui continuent de les manipuler. La lutte idéologique voudrait nous faire croire autre chose. Elle voudrait que la peur et la haine soient telles que nous soyons nous-mêmes qui sollicitons Janus pour nous sauver de nous-mêmes. Elle voudrait que ses monstres soient l’alternative au HAMAS et au Jihad islamique en Palestine en bloquant toute situation et en criminalisant la résistance à l’occupant.

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