Décidément, on découvre un scandale dans le scandale avec les « Panama Papers ». Et cette fois-ci, les pays africains sont particulièrement concernés.
En effet, l’ONG Oxfam a révélé que la Banque Mondiale, à travers sa filiale IFC (International Finance Corporation) spécialisée dans les prêts au secteur privé, est mouillée dans le scandale panaméen. Selon OXFAM, les ¾ des entreprises (51 sur 68) qui ont bénéficié des prêts de l’IFC ont eu recours à l’évasion fiscale dans des paradis fiscaux, spécialement l’île Maurice, pour y placer leurs avoirs avant de les rapatrier « sous la forme déguisée » d’IDE (Investissements Directs Etrangers) bénéficiant à ce titre de gros avantages fiscaux dans leurs pays d’origine (pratique du « carroussel »).
Il va sans dire qu’une telle manœuvre prive scandaleusement les pays africains de rentrées fiscales importantes dont ils en ont grandement besoin pour leur développement (100 Milliards USD par an selon OXFAM).
Aussi, cet état de fait accrédite la thèse selon laquelle la Banque Mondiale est un instrument d’appauvrissement des pays du sud. Selon Susana Ruiz, spécialiste de politique fiscale chez OXFAM, non seulement la Banque Mondiale connaît bien l’existence de cette pratique mais, elle «l’encourage » même. La spécialiste s’indigne, en outre, en affirmant que la BM « ferme les yeux sur le fait que ces mêmes entreprises pourraient bien priver les pays pauvres de recettes fiscales nécessaires pour lutter contre la pauvreté et les inégalités ». Pour preuve, le montant des investissements accordés à des entreprises véreuses abonnées aux paradis fiscaux a plus que doublé en 5 ans (de 1,20 Milliards USD en 2010 à 2,87 Milliards en 2015).
A-t-on encore besoin de preuve supplémentaire pour dire que plus on reçoit de fonds de la part de ces institutions (BM et FMI), plus le trou de notre misère sera abyssal ? Pourtant, force est de constater que chez nos dirigeants, on voue un culte providentiel à ces institutions.
A-t-on déjà vu, en 50 ans « d’aide »(ndlr BM ou FMI), un seul pays africain sorti du sous-développement ?
Une Banque Mondiale complice de l’appauvrissement des pays africains associée à des dirigeants politiques véreux, dépourvus de tout sens patriotique, résultat : nous resterons éternellement sous-développés.
Au vu de ce qui précède, il n’est point abusif d’affirmer qu’il y ait un lien de causalité entre le sous-développement de Madagascar et l’Ile Maurice ? Pourtant Rajaonarimampianina venait d’ouvrir largement les portes aux mauriciens dans le cadre d’une « coopération bilatérale » entre les 2 pays.
REVEILLONS-NOUS !!
CESSONS DE BAISSER NOS PANTALONS DEVANT L’OCCIDENT !! (Président Lula Da Silva à ses homologues africains, 2011)
TG
Pour en savoir plus:
La Banque mondiale investit majoritairement dans des entreprises présentes dans les paradis fiscaux