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10 mai 2024

Dans B‌r‌i‌e‌f‌.‌m‌e ce week-end, la reconnaissance de la Palestine, la neutralité du Net, des photos de rue étonnantes et une visite du Vatican.


Samedi 27 avril 2024

Nous sommes heureux de vous offrir Brief.me jusqu’au mardi 7 mai pour vous aider à y voir clair dans l’actualité.

Ce dimanche, vous recevrez la première parution de « Des idées pour l’Europe », nos éditions spéciales consacrées aux élections européennes. Ce premier numéro vise à vous éclairer sur les propositions des listes en matière de défense.

Pour recevoir tous les prochains numéros de notre série consacrée aux élections européennes et nos explications quotidiennes, il suffit de vous abonner à Brief‌‌.‌‌me.
ON REVIENT AU DÉBUT
La reconnaissance de la Palestine

Les États-Unis ont mis le 18 avril leur veto à une demande d’adhésion de la Palestine à l’ONU en tant qu’État membre. La demande de la Palestine a recueilli 12 des 15 voix des pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU. « Ce vote ne reflète pas une opposition à la création d’un État palestinien, mais plutôt la reconnaissance du fait qu’il ne viendra que de négociations directes entre les parties », a expliqué le représentant permanent adjoint des États-Unis à l’ONU. La Palestine réclame un État souverain depuis plusieurs décennies.
À l’origine

En 1917, le ministre britannique des Affaires étrangères, Arthur Balfour, publie la déclaration portant son nom, dans laquelle il affirme que son gouvernement approuve la création d’un « foyer national juif » en Palestine, région contrôlée alors par le Royaume-Uni. Entre 1922 et 1947, plusieurs centaines de milliers de juifs y émigrent. Fin 1947, l’ONU propose une résolution partageant la Palestine en deux États indépendants, l’un arabe, l’autre juif. Débute alors la « Nakba » (« catastrophe » en arabe), soit l’exode forcé d’entre 550 000 et 750 000 Palestiniens. Cet exode résulte de la « volonté délibérée » des représentants du peuple juif « de faire partir les populations pour déclarer l’État d’Israël », explique à B‌r‌i‌e‌f‌.‌m‌e Jean-Paul Chagnollaud, président de l’Iremmo, un institut de recherche spécialisé dans le Moyen-Orient. Le 15 mai 1948, l’État juif proclame son indépendance sous le nom d’Israël. Les États arabes voisins envoient leurs armées en Palestine pour empêcher le partage territorial. La guerre accentue l’exode palestinien. Le premier conflit israélo-arabe prend fin début 1949 avec la victoire d’Israël. Ce dernier prend le contrôle d’une partie du territoire de l’État arabe prévu par le plan de l’ONU.
Les dates clés

1988
La déclaration d’indépendance de la Palestine

Yasser Arafat, président de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), une organisation politique et paramilitaire créée en 1964, déclare l’indépendance de la Palestine le 15 novembre 1988, à Alger, en Algérie. Cette déclaration s’appuie sur la résolution de l’ONU de 1947 prévoyant un partage territorial en deux États. Yasser Arafat considère que cette résolution assure « les conditions de légitimité internationale qui garantissent également le droit du peuple palestinien à la souveraineté et à l’indépendance ». Le dirigeant palestinien reconnaît ainsi implicitement l’existence de l’État d’Israël. Dans son discours, Yasser Arafat affirme que l’État de Palestine « condamne la menace de l’usage de la force, de la violence et du terrorisme » et affirme y renoncer. Le 15 décembre 1988, l’Assemblée générale de l’ONU « prend acte » dans une résolution de la proclamation d’indépendance de la Palestine. Elle affirme aussi « qu’il est nécessaire de permettre au peuple palestinien d’exercer sa souveraineté sur son territoire occupé depuis 1967 », qu’Israël a conquis à l’issue de la guerre des Six Jours [voir nos cartes].

1993
La création de l’Autorité palestinienne

Yasser Arafat et le Premier ministre israélien, Yitzhak Rabin, signent sous l’égide du président des États-Unis Bill Clinton le premier accord d’Oslo en 1993. Avec la signature de ce texte, les deux parties reconnaissent leurs droits mutuels à une existence en paix et le gouvernement israélien accepte le droit des Palestiniens à se gouverner eux-mêmes en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Cet accord conduit au retrait partiel des forces israéliennes des territoires occupés et à la mise en place progressive de l’Autorité palestinienne, l’entité gouvernementale palestinienne, dans la bande de Gaza et sur une partie de la Cisjordanie. Les compétences en matière de santé, d’éducation, de protection sociale et d’impôts directs sont transférées à l’Autorité palestinienne dans ces régions. L’accord d’Oslo II, signé en 1995, donne lieu à l’organisation des premières élections générales palestiniennes l’année suivante, à l’issue desquelles Yasser Arafat devient président de l’Autorité palestinienne. Le texte prévoit aussi qu’Israël et l’Autorité palestinienne se partagent le contrôle de la Cisjordanie.

2007
L’infructueuse conférence d’Annapolis

Les accords d’Oslo prévoient que certains points de négociation pour une solution à deux États, comme le statut de Jérusalem et les frontières définitives, soient réglés ultérieurement. Lors de la conférence d’Annapolis (États-Unis) en 2007, le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, et le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, acceptent de s’engager dans de nouvelles négociations visant à « conclure un accord avant la fin de l’année 2008 ». Dans les mois qui suivent la conférence, Israël, qui s’était engagé à geler la colonisation, poursuit pourtant ses travaux de construction en Cisjordanie. En 2008, une guerre éclate dans la bande de Gaza entre Israël et le groupe islamiste palestinien Hamas, qui contrôle depuis peu l’enclave palestinienne. Mahmoud Abbas suspend les négociations et aucun accord n’est conclu. Le processus d’Annapolis fait partie des nombreuses tentatives en faveur de la paix qui n’ont pas abouti. Il y a à l’époque « une profonde lassitude » envers « les nouvelles initiatives » de paix, écrit en 2009 le chercheur Patrick Müller dans la revue Politique étrangère.

2012
Le statut d’État non membre observateur à l’ONU

En novembre 2012, un an après la demande d’adhésion pleine et entière à l’ONU présentée par le président palestinien Mahmoud Abbas, la Palestine obtient le statut d’État non membre observateur. La décision est votée à 138 voix pour, dont la France, neuf voix contre, dont Israël et les États-Unis, et 41 abstentions. L’OLP avait, depuis 1974, le statut d’observateur auprès de l’Assemblée générale des Nations unies, mais pas la Palestine en tant qu’État. Ce statut lui permet de participer à toutes les procédures de l’ONU, « à l’exception du vote sur les projets de résolution et de décisions dans ses principaux organes et institutions », explique l’ONU sur son site. « Nous ne sommes pas venus ici pour bloquer le processus de paix, nous sommes plutôt venus pour tenter un dernier effort sérieux pour la paix », affirme alors Mahmoud Abbas dans son discours devant l’Assemblée. À ce jour, 140 des 193 pays membres de l’ONU, dont la quasi-totalité de l’Amérique du Sud, de l’Afrique et de l’Asie, reconnaissent l’État palestinien.
LE SAVIEZ-VOUS ?
La pastèque, symbole de résistance

En 1967, le gouvernement israélien interdit le drapeau palestinien en Cisjordanie occupée. À l’époque, on n’avait « pas le droit de peindre en rouge, vert, blanc et noir, les couleurs du drapeaux palestinien », a expliqué l’artiste Sliman Mansour à Al Jazeera en 2021. En 1980, à Ramallah, en Cisjordanie, ses peintures, jugées politiques, ainsi que celles de deux autres artistes, sont confisquées. Ils entendent un officier israélien leur dire : « Même si vous faites une pastèque, elle sera confisquée ». Le fruit aux couleurs du drapeau palestinien devient alors un symbole populaire de résistance, utilisé jusqu’à aujourd’hui dans des œuvres d’art, lors de rassemblements en soutien à la Palestine et pour contourner les algorithmes des réseaux sociaux.
Pour aller plus loin
picto cat7 Notre panorama sur le conflit israélo-palestinien.
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ON REMBOBINE LA SEMAINE
GAZA

L’armée américaine a commencé la construction d’un port flottant au large de la bande de Gaza pour l’approvisionnement en aide humanitaire, a annoncé hier le département de la Défense des États-Unis. Il doit être opérationnel « au début du mois de mai » et permettre l’arrivée de « jusqu’à 150 chargements » d’aide par jour, soit des millions de repas. Ce dispositif vise à contourner les restrictions israéliennes sur l’acheminement terrestre d’aide humanitaire vers la bande de Gaza.
picto cat3 Lire notre article sur l’ouverture d’un point de passage pour l’aide humanitaire vers Gaza.
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IMMIGRATION

Les membres de la Chambre des communes, l’une des deux chambres du Parlement britannique ont voté lundi un projet de loi permettant l’expulsion vers le Rwanda de demandeurs d’asile entrés illégalement au Royaume-Uni, quelle que soit leur origine. Le Premier ministre conservateur, Rishi Sunak, s’est félicité de l’adoption de ce texte et espère commencer les expulsions « d’ici 10 à 12 semaines ». La Cour suprême du Royaume-Uni doit encore se prononcer avant que la loi entre en vigueur.
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ÉTATS-UNIS

Le Parlement des États-Unis a adopté mardi par un vote du Sénat (à 79 voix contre 18) une loi qui prévoit d’interdire l’application TikTok si elle n’est pas vendue à une entreprise non chinoise dans un délai de neuf mois. Les élus américains à l’origine du texte considèrent que l’application de l’entreprise chinoise ByteDance, qu’ils soupçonnent de liens avec l’État chinois, représente une menace de sécurité.
picto cat3 Lire notre article de mercredi sur l’interdiction de TikTok aux États-Unis.
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UKRAINE

Le Sénat américain a adopté mardi une aide à l’Ukraine d’un montant équivalent à 57 milliards d’euros. Le texte comprend également un soutien de 24 milliards d’euros pour Israël et 7 pour Taïwan. L’aide à l’Ukraine avait été bloquée pendant six mois en raison de l’opposition d’élus républicains avant un vote favorable, le 20 avril, de la Chambre des représentants, l’autre chambre du Parlement.
picto cat3 Lire notre article de mardi sur l’aide américaine à l’Ukraine.
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EUROPE

Emmanuel Macron a présenté jeudi à l’université de la Sorbonne, à Paris, ses propositions pour une « Europe puissance ». L’UE « peut mourir », a-t-il estimé, affirmant qu’elle était « dans une situation d’encerclement » face à d’autres puissances territoriales comme la Russie et l’Iran. Il souhaite faire de l’Union européenne le « leader mondial » d’ici 2030 dans cinq secteurs stratégiques, dont l’énergie et l’intelligence artificielle. Il souhaite également intégrer « un objectif de croissance, voire un objectif de décarbonation » dans les missions de la Banque centrale européenne.
picto cat3 Lire notre article de jeudi sur le discours d’Emmanuel Macron.
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JUSTICE

La Cour de cassation a définitivement confirmé jeudi la condamnation de l’ancien Premier ministre François Fillon, de son épouse et de son suppléant à l’Assemblée nationale Marc Joulaud pour détournement de fonds publics et complicité dans l’affaire de l’emploi fictif d’assistante parlementaire de Penelope Fillon. La plus haute juridiction judiciaire en France a en revanche annulé la décision de la cour d’appel relative aux peines prononcées contre François Fillon (quatre ans de prison, dont un ferme) et aux dommages-intérêts à verser. La cour d’appel devra se prononcer de nouveau sur les sanctions.
ÇA VEUT DIRE QUOI
Neutralité du Net

La Federal Communications Commission (FCC), l’autorité de régulation des télécommunications aux États-Unis, a décidé jeudi de restaurer la neutralité du Net qui avait été supprimée en 2018 sous la présidence de Donald Trump. Cette décision « garantit qu’Internet soit rapide, ouvert et équitable », a déclaré la FCC dans un communiqué. La neutralité du Net consiste, pour les fournisseurs d’accès à Internet, à accorder le même traitement à toutes les données circulant sur Internet, quel que soit le type de contenu, l’expéditeur ou le destinataire. Selon cette règle, ils ne peuvent modifier volontairement la vitesse de débit pour faciliter ou ralentir l’accès à un contenu ni bloquer l’accès à certains sites ou applications. Ce principe est protégé dans l’UE par un règlement de 2015. En France, l’Arcep, l’autorité de régulation des télécoms, est garante de son application. « Cette notion tend à préserver le concept originel d’internet, bâti autour d’une gestion des flux simple et égalitaire où les réseaux retransmettent fidèlement les signaux qu’ils véhiculent », explique l’Arcep sur son site.
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ÇA VAUT UN CLIC

Street photography étonnante. Le photographe Tony Van Le, basé à San Francisco, sait déclencher son appareil photo au moment lui permettant de saisir une situation incongrue. Le site Colossal présente une sélection de ses photographies, qui mêlent hasard et banalité, pour un résultat étonnant, voire absurde.

Art envoûtant. Le processus de création d’une illusion d’optique est presque aussi captivant que l’œuvre elle-même. Dans une vidéo publiée sur sa page Instagram, l’artiste américaine Morgan Echols publie une vidéo de ce long et rigoureux procédé. Elle précise dans les commentaires que la réalisation présentée lui a pris près de 70 heures.

Dans les coulisses du Vatican. De l’escalier de Bramante à la salle des animaux en passant par le bureau du conservateur des musées, National Geographic propose sur son site de suivre en images Gianni Crea, le gardien des clefs en chef du Vatican, pour visiter la résidence du pape.

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