Jamais l’humanité n’a connu une telle concentration de richesses et de pouvoir auprès d’aussi peu d’humains
17 mai 2016
Selon Oxfam, 62 personnes possèdent désormais autant que la moitié la plus pauvre de la population mondiale. Elles étaient encore « 388 il y a cinq ans » (*)
Mais comment en sommes-nous arrivé à une telle concentration, jamais connues, des pouvoirs et de la richesse ?
Postulat :
Tous nos systèmes démocratiques, constitutionnels, organisationnels, judiciaires, électoraux, sont construit de façon à répondre au postulat suivant :
« Si les plus pauvres ont le pouvoir alors ils s’en prendront aux biens des riches , il faut donc gérer cette évidence. »
Comment la gérer ? Deux approches sont possibles :
- Comme le préconise Aristote (auteur du traité sur la démocratie a Athènes) : réduire les inégalités
- Comme le propose Madison (auteur de la constitution Américaine ) : Organiser une gouvernance politique telle qu’elle permette de monopoliser tous les pouvoirs dans les mains d’une minorité riches.
De toute évidence la deuxième option est celle qui régit le monde depuis le début de la révolution industrielle et plus que jamais, aujourd’hui.
Mais comment est-ce possible que la majorité pauvre de la population humaine acceptent d’être paupérisée, précarisée pour protéger une minorité riche et puissante ?
LA réponse tient dans la mise en place et la pérennisation des 10 principes suivants :
Diminuer la démocratie
- Le pouvoir doit être concentré entre les mains des riches
- L’objectif des constitutions est de protéger les intérêts de la minorité de certains riches contre la majorité pauvre dès lors la constitution est donc organisée pour contenir la démocratie.
Modeler l’idéologie
Contrôler les efforts égalitaires , « l’excès de démocratie ». Pour ce faire Le politique établi un environnement d’insécurité justifiant la répression , la mise sous tutelle de la liberté individuelle.
Redessiner l’économie
- Augmenter l’importance des institutions financières . Passée d’une économie de production à une économie de spéculation. C’est le financiarisation de l’économie.
- Mettre en concurrence les travailleurs du monde entier
- Libre circulation des capitaux mais pas du travailleur.
- Garder les travailleurs en situation précaire ils resteront sous contrôle
Déplacer le fardeau.
- Remodeler le système de taxation afin que les impôts payer par les riches soient réduits et que l’imposition de la majorité laborieuse augmente, assurant de la sorte leur paupérisation pour mieux les contrôler.
- Concentrer les taxes uniquement sur les salaires et la consommation et pas sur les dividendes et la richesse et le prétexte , il en faut toujours un, est cela va permettre d’augmenter l’investissement et l’emploi. Mais rien ne le prouve, si ils voulaient vraiment augmenter l’investissement et l’emploi ils augmenteraient les salaires de travailleurs qui consommeraient plus entraînant la stimulation de la production ce qui demandera plus de travail et donc moins de chômage et plus d’investissement. Par contre , et aujourd’hui cela frise l’absurde, les entreprise sont assises sur une montagne de liquidités dont ils ne savent plus que faire et de plus beaucoup d’entre elles (les plus puissantes) ne paie aucun impôt.
Le fardeau du soutien social a donc été complètement déplacé vers le reste de la population.
Attaquer la solidarité
- La solidarité est dangereuse, car pour eux vous ne devez penser qu’à vous , pas aux autres. Pour arriver à cet objectif les politiques attaquent la sécurité sociale qui est basé sur le principe de solidarité , de compassion pour les autres. Une grande partie de la population survit grâce à cela mais cela ne sert pas aux intérêts des riches. Donc ils se concertent pour détruire cela. Comment ? en coupant les vivres, en privatisant.
- L’éducation est également dans la mire de cette logique de privatisation. Car elle est un efficace ascenseur social et continuer à y donner accès à tous gratuitement ne répond pas aux intérêts élitistes des riches. Si les universités , écoles, sont privatisées vous devez payer et pour certains (beaucoup) cela signifie s’endetter , vous êtes coincé. Néanmoins si vous le faites-vous devrez rembourser la dette et donc travailler dans une société privée pour ce faire , vous y serez coincé, corvéable à merci. Aux états unis cela est évident , dans les années 50 l’état était moins riche que aujourd’hui et l’éducation était complètement gratuite, payée par l’état. Aujourd’hui l’état est plus riche et malgré cela les politiques disent qu’ils n’y a plus d’argent pour financer l’éducation. C’est une attaque en règle contre l’égalité des chances de réussir dans notre société.
Gérer les législateurs , les régulateurs
- Si on analyse la genèse des réglementation économique et financière on remarque qu’elles sont souvent initiées par ceux-là même qui sont régulées. « On est jamais mieux servi que par soit même » et comment mieux se régulé qu’en contrôlant les législateurs ? Les lobbys banquiers écrivent eux-mêmes la régulation financière.
- Une grande vague de dérégulation a commencé dans les années 70 et depuis lors il y a de plus en plus de « crash » . Mais qu’importe puisque le gouvernement intervient pour soutenir les institutions financières avec l’argent du peuples. Dans un système vraiment capitaliste les investisseurs , institutions qui ont pris des risques seraient ruiner, ici pas !
Les riches et puissants ne veulent pas d’un système capitaliste ils veulent pouvoir demander de l’aide aux Etats dès qu’ils sont en problèmes afin de recevoir l’argent des contribuables. « to big to Fail ». Par contre pour les pauvres aucunes intervention si ils ne savent pas s’acquitter de leur dettes pour eux le gouvernement n’est pas la solution mais le problème. C’est la base du néolibéralisme :des règles pour les riches , des règles opposées pour les pauvres. Et cela continueras tant que la population l’accepte docilement. C’est à un tel point « institutionnalisé » que les agences qui analyse la santé des entreprises, institutions financières intègre déjà dans leurs scénarios, les intervention de l’état (l’argent des contribuable) en cas de nouveau crash.
Manipuler les élections
- La concentration des richesses entre quelques-uns entraîne la concentration du pouvoir et l’augmentation du coût d’une campagne est telle que les candidats ne peuvent penser à se présenter que si ils sont soutenu financièrement par les riches , les puissantes entreprises. Et cela d’une façon tout à fait légale.
- Les présidents, premiers ministres, ministres … sont élus , nommés par le pouvoir de l’argent et pas par la voix du citoyen.
Maîtriser la populace
- Les attaques répétées et de plus en plus virulentes contre les syndicats sont un moyen de réaliser ce principe.
- Les syndicats sont une menace pour les puissants car c’est un contre-pouvoir mobilisateur , et pour régner il faut diviser. Ils faut donc réprimer les syndicat pour maîtriser la populace . Aux états unis seuls 7% des travailleurs sont syndiqués suites aux répressions successives des gouvernement libéraux de Reagan , Bush.
- Progressivement faire croire au peuple qu’il n’y a pas de classe sociale, qu’il n’y a pas de lutte des classes. Alors que la définition des classes est simplement répondre aux questions : Qui donne les ordres ? Qui les suit ?
Modeler le consentement
- L’industrie de la publicité doit son origine au fait qu’il est clair que les puissants se rendent compte que contrôler la population par la force ne serait pas chose aisée. Le contrôle pourra par contre se faire sur les croyances et les attitudes et comment mieux le faire si ce n’est qu’en « fabricant des consommateurs » en fabricant des envies. Créer un » troupeau d’ahuris ».
- L’idée derrière la publicité est de contrôler tout le monde, créer un société d’ahuri(e)s dociles. Et cela marche : Qui passe son samedi après-midi à la bibliothèque plutôt que se promener agar dans les allées des centres commerciaux ?
- La société idéale, pour eux , est une société duales , vous et votre télé, vous et votre connexion aux services relayés par internet et qui vous montre à quoi une vie idéale ressemble, ce que vous devez posséder. Ce n’est pas un besoins, vous n’en voulez pas, et vous le jetterez peut-être, mais c’est à cela que l’on mesure une vie idéale.
- L’objectif de la publicité est de créer des acheteurs mal informés qui prendrons des décisions irrationnelles. Ainsi en va-t-il pour les électeurs lors des élections, mal informés (désinformés) et irrationnels .
Marginaliser le population
- Une étude récente démontre que 70% de la population n’a aucun moyen d’influencer la politique et cela s’exprime par des frustrations des attaques désordonnées contre tout un chacun ou sur des cibles vulnérables et cela dévaste les relations sociales. Mais c’est le but. Le but est que les gens se détestent et se craignent les uns les autres, qu’ils se replient sur eux-mêmes, et ne fassent rien pour les autres.
CONCLUSIONS :
C’est la mise en œuvre de ces dix principes qui permet aux puissants, aux plus riches de continuer a mettre en avant le précepte hideux « Tout pour moi. Rien pour les autres ».
Une société ou la compassion, la solidarité, l’empathie, les instincts, les émotions humaines normales auraient disparu est une société horrible. Je ne voudrais pas que mes enfants y vivent.
Tant que les institutions de production, de commerce, de médias ne seront pas sous un contrôle participatif et démocratique , nous n’aurons pas une société démocratique fonctionnelle.
« la politique ne sera que l’ombre du marché projeté sur la société ».
Il faut être organiser pour pouvoir mener un contre-pouvoir efficace et pérenne.
« Seules importent les innombrables petites actions des inconnus qui posent les bases des événements significatifs entrant dans l’histoire ».
Ce sont eux qui ont fait changer les choses dans le passé, ce seront eux qui feront changer les choses dans le futur
Soyons ces inconnus !
(*)Sources : Les Echos