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18 avril 2024

La pollution de l’air fait près de 50 000 morts par an en France


Ma Terre>Nature|21 juin 2016,
ILLUSTRATION. La pollution, et notamment l’exposition aux particules fines dans les grandes agglomérations, est responsable de 48 000 décès par an en France.LP/Olivier Arandel

NaturePollutionParticules Fines

Les effets dramatiques de la pollution sur la santé se confirment une fois de plus. La pollution de l’air due aux particules fines est responsable de 48 000 décès chaque année en France, dont plus de 34 000 seraient évitables, selon une étude rendue publique ce mardi.

 

Le poids sanitaire («fardeau») de cette pollution liée aux activités humaines (transports, industrie, chauffage avec des énergies fossiles comme le fuel, agriculture…) correspond à 9% de la mortalité en France continentale, selon l’étude d’impact de Santé Publique France, qui regroupe depuis début mai l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), l’Institut de veille sanitaire (InVS) et l’Etablissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus). «Le fardeau de la pollution de l’air se situe au troisième rang derrière celui du tabac (78 000 morts) et de l’alcool (49 000 morts)», souligne le Pr François Bourdillon, directeur général de cet organisme public. L’étude française confirme notamment l’étude européenne Cafe (Clean air for Europe, soit Air pur en Europe, en français) de 2000 qui estimait à plus de 40 000 le nombre de décès liés à la pollution en France.

 

VIDEO. La pollution, troisième cause de mortalité en France

 

Selon Santé publique France, une personne de 30 ans perd jusqu’à plus deux ans d’espérance de vie. Cette perte est, en moyenne, plus élevée dans les grandes villes (15 mois et plus), mais elle n’épargne pas les zones rurales (9 mois). Au niveau géographique, la carte des concentrations de particules fines montre par exemple qu’elles sont plus élevées dans de grandes zones urbaines : région parisienne, Nord-Est de la France et l’axe Lyon-Marseille.

 

L’amélioration de la qualité de l’air permettrait des bénéfices importants, selon les scénarios envisagés dans ce travail. Plus de 34 000 décès seraient évitables chaque année si les communes atteignaient le niveau de particules fines des 5% des communes équivalentes (taille de population) les moins polluées, selon l’un de ces scénarios. «Les personnes de 30 ans gagneraient en moyenne 9 mois d’espérance de vie», précise Mathilde Pascal, épidémiologiste de Santé Publique France. Ce gain dépasserait un an dans les zones les plus polluées (19,6 millions d’habitants).

 

L’exposition chronique plus dangereuse que les pics de pollution

 

Par ailleurs, à long terme, les pics de pollution pèsent moins sur la santé que l’exposition chronique aux particules fines. Dans les 17 villes du programme de surveillance «Air et santé», de 2007 à 2010, entre 85 % (Nancy) et 100 % (Montpellier et Nice) des décès (hors accidents) et des hospitalisations pour causes cardiaques attribuables aux effets à court terme des PM10 (les particules d’une taille inférieure à 10 micromètres) sont associés à des niveaux journaliers inférieurs au seuil d’alerte des pics de pollution. Enfin, outre les maladies cardiovasculaires (infarctus…), l’exposition aux particules fines contribue aux maladies respiratoires ou neurologiques et au développement de cancers.

  Leparisien.fr avec afp

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