Le président Obama a nommé deux fois le lieutenant général Michael T. Flynn à des postes clés de la sécurité nationale dans son administration, y compris comme directeur adjoint du renseignement national et plus tard comme directeur de l’Agence de renseignement de la Défense, mais il n’a jamais une seule fois rencontré Flynn en personne.
Le général, qui a passé 33 ans dans le domaine du renseignement, a dit à la fondation Daily Caller News qu’il n’a jamais été appelé pour une réunion en face à face avec Obama, que ce soit pour lui donner son analyse sur Daesh en train de se déchaîner au Moyen-Orient, ou durant la débâcle politique en Libye et en Egypte, ou sur les tentatives de l’Iran de construire une bombe nucléaire, ou sur le « reset » russo-américain qui a mal fini.
En quatre ans, Flynn n’a jamais été invité pour informer le président sur une quelconque question de renseignement. Jamais.
« Voici l’essentiel de ma relation avec Obama, » a affirmé Flynn au DCNF (The Daily Caller News Foundation) dans une longue interview mardi. « Je suis là, à faire fonctionner l’une des plus grandes agences de renseignement du monde. Il m’a nommé à deux reprises — une fois comme directeur adjoint du renseignement national et une autre comme directeur de la Defense Intelligence Agency. Je suis aussi son officier supérieur du renseignement. Et j’ai combattu presque cinq ans. »
Il fait une pause, puis il ajoute : « Je ne l’ai jamais rencontré une seule fois. »
« Pour ce qui est du relationnel, c’est un gars bizarre, » a déclaré Flynn au DCNF. « Il est très distant et très lointain. Je n’étais pas dans ses priorités. Je n’apparaissais pas sur son radar, c’est vraiment déplorable. C’est incroyable. »
Maintenant, dans un retournement de situation, Flynn est conseiller du probable candidat républicain Donald Trump et il est largement présenté comme figurant sur la liste réduite des personnes pressenties comme vice-président de Trump.
Contrairement à Obama, Trump n’a pas seulement rencontré Flynn mais a passé des heures à écouter ses points de vue.
Les réponses typiques de Flynn sont franches et directes. Sur le choix possible d’être le colistier et futur vice-président de Trump : « C’est un honneur d’être pris en considération et de participer à ce mélange de talents. Le fait que je sois choisi parmi ce petit groupe pour ce poste prestigieux est la chose à laquelle je prêterai la plus grande attention. »
Et il ajoute : « J’ai dit que je voulais continuer à servir ce pays, quel que soit mon rôle. »
Comme Trump, Flynn est un personnage hors du commun qui déteste le politiquement correct.
Il vient de publier son premier livre après avoir été congédié sans ménagement par Obama en 2014 pour avoir donné une évaluation pessimiste de l’EI devant le Congrès. La présentation contredisait directement la prédiction du président estimant que l’EI était sans importance — une « JV team » [une équipe universitaire, NdT].
Flynn aurait pu choisir d’écrire le livre classique de l’initié décrivant de l’intérieur l’administration Obama. Au lieu de cela, il a fait équipe avec Michael Ledeen, expert de l’Iran et du Moyen-Orient, pour écrire un livre sérieux au sujet de la menace du terrorisme islamique intitulé « The Field of Flight: How We Can Win the Global War Against Radical Islam and Its Allies » (Le champ de bataille : comment nous pouvons gagner la guerre globale contre l’Islam radical et ses alliés).
Flynn dit qu’il est impressionné par Trump. « Je l’ai rencontré. Nous nous sommes assis et avons parlé dans ses bureaux à New York. La première fois remonte à un certain temps. Je suis resté en contact avec lui et son premier cercle depuis septembre dernier, » a-t-il dit au DCNF.
« Il prend très, très au sérieux l’avenir de ce pays. C’est un auditeur attentif. J’ai eu le sentiment que nous avons eu une bonne discussion sur l’état du monde. »
À la première réunion, « il m’a posé deux ou trois questions, j’ai trouvé qu’elles étaient très révélatrices de sa perspicacité et de ses connaissances. »
Alors, a dit Flynn, les deux « ont passé en revue le monde pendant environ une heure et demie, en passant d’un sujet à l’autre. »
Flynn décrit Trump comme « très rafraîchissant ». Le candidat à la présidentielle « s’est vraiment penché profondément sur les problèmes de l’Amérique et sur ses relations avec le monde. Et aussi sur l’Amérique elle-même, » a-t-il dit.
« Mon impression — et j’ai côtoyé de nombreux bons leaders dans ma carrière — est que j’ai trouvé en lui un chef de file très fort et dynamique. Et je pense que c’est pourquoi il est si attrayant pour tant de gens dans ce pays en ce moment. »
« Trump a une vision plus ambitieuse et plus à long terme de ce pays que de simplement siéger comme président pendant quatre ans. Il a cette vision. Et voilà ce qui m’impressionne, » a dit Flynn au DCNF.
Flynn est moins charitable envers l’ancien secrétaire d’État Hillary Clinton, l’un de ses collègues de l’administration Obama.
« C’est quelqu’un qui vous donne l’impression d’avoir un autre programme secret, » dit-il. « J’ai toujours eu l’impression que là où il y avait des interférences, il y avait un autre programme caché, et pas nécessairement dans le meilleur intérêt du pays. Comme s’il y avait quelque chose d’autre derrière. »
Il pointe du doigt le « reset » russo-américain de Clinton, qu’il considère comme l’un de ses plus grands échecs. Le “reset” était une initiative de Clinton dans le but de rétablir des relations positives avec l’homme fort russe Vladimir Poutine.
« Le “”reset” a été un échec complet. C’était en quelque sorte son bébé. Elle n’a rien compris de la façon dont la Russie se comporte sur la scène mondiale, comme de la façon dont elle traite les personnes, les personnalités, ainsi que les rapports entre nations, ni de la manière dont ils nous voient, » ajoute Flynn.
« Elle a agi dans cette affaire avec arrogance et avec un manque de compréhension. »
Contrairement à certains sceptiques à Washington, Flynn pensait à l’époque que le « reset » russe pourrait fonctionner. « Cette réinitialisation des relations aurait pu effectivement se transformer en une sorte de respect mutuel. Mais en fait, sous sa direction, cela s’est complètement effondré. »
Il est également sévère sur la corruption et la Fondation Clinton : « La corruption publique entre la Fondation Clinton et le Département d’État pourrait ne jamais être découverte. Comme elle pourrait très bien être découverte bien après l’élection. Dans tous les cas, c’est un problème très réel. »
Flynn a remis en question l’acceptation par la fondation de 100 millions de dollars de donation venant des cheiks du golfe Persique.
« Le fait qu’elle accepte ne serait-ce qu’un seul dollar de l’Arabie Saoudite est une honte, » a déclaré Flynn. « Tous ces pays détruisent les droits des femmes. Et ensuite, elle se tient là et clame qu’elle défend les femmes. »
Hillary Clinton « devrait rendre chaque centime qu’elle reçoit de ces gars-là, » a dit Flynn. « Ensuite seulement pourra-t-elle parler des droits des femmes. »
Richard Pollock
Source : The Daily Caller
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.