Libye : le soutien au GNA s’effondre, estime l’émissaire de l’Onu
14 août 2016
Le soutien au gouvernement d’union nationale en Libye est en train de s’effondrer en raison des difficultés croissantes dans le pays, estime l’émissaire de l’Onu dans un entretien publié vendredi par un journal suisse.
Le soutien au gouvernement d’union nationale en Libye est en train de s’effondrer en raison des difficultés croissantes dans le pays, estime l’émissaire de l’Onu dans un entretien publié vendredi par un journal suisse.
Le gouvernement d’accord national (GNA) peine à imposer son autorité dans un pays confronté à de profondes rivalités politiques et militaires ainsi qu’à la multiplication des coupures d’électricité et à une chute de la monnaie qui pénalise les importations de biens indispensables.
Pour l’émissaire onusien Martin Kobler, il n’existe pas d’alternative au soutien au GNA même si, reconnaît-il, le gouvernement a perdu une partie de sa popularité.
Lorsque le cabinet dirigé par le Premier ministre Fayez Seraj avec le soutien de l’Onu s’est formé, Kobler estimait que 95% des Libyens lui étaient favorables.
« C’était en avril. Il y avait alors beaucoup de bonne volonté en faveur du gouvernement d’union », explique le diplomate allemand dans les colonnes du Neue Zürcher Zeitung. « Il a depuis perdu une partie de son soutien. »
« A l’époque, Tripoli avait 20 heures d’électricité par jour, aujourd’hui c’est 12. En avril, les gens payaient 3,5 dinars pour un dollar. Aujourd’hui, c’est cinq dinars. Cela est dévastateur pour une économie fondée sur les importations. Le soutien est en train de s’effondrer », poursuit l’émissaire.
Selon lui, les opérations aériennes menées depuis le 1er août par les Etats-Unis ne parviendront pas à triompher du groupe Daech qui s’est implanté dans le pays.
« Ce combat doit être celui des Libyens. Il se gagnera avec des troupes au sol », affirme-t-il.
Les combats se poursuivaient jeudi soir entre forces loyalistes et rebelles de Daech dans la ville côtière de Syrte.