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gilad-atzmon5Alimuddin Usmani — Joe le Corbeau est un caricaturiste français. Il se moque notamment de « personnalités sionistes » comme BHL, de la « religion de l’ » ou bien du « Nouvel ordre mondial ». Le 28 janvier dernier, il a été arrêté par la police pour avoir mis en ligne la photo d’un homme qui a effectué une devant une école juive. Joe le Corbeau a été mis en examen pour incitation à la raciale. Plusieurs institutionnels avaient publié la même sans avoir eu un quelconque problème. Selon vous, Joe le Corbeau est-il victime d’une vengeance tribale à travers la justice française?Gilad Atzmon — Une fois de plus nous apprenons que ni le gouvernement socialiste français, ni ses intendants de Jérusalem ne peuvent supporter un certain genre de parodie. Est-ce une coïncidence ?

Depuis plusieurs générations, l’humour yiddish se moque de manière outrancière des goyim et de leur prétendue naïveté et stupidité, tout en célébrant de manière simultanée  l’intelligence imaginaire des juifs. Nous constatons une fois de plus que « se moquer des autres » est un domaine réservé aux seuls juifs. Au moins, le gouvernement socialiste français est assez aimable pour nous éclairer sur ce que signifie la notion de peuple élu dans la pratique.

Allons plus loin. Par le passé, la gauche était préoccupée par la montée de la xénophobie – l’animosité envers l’étranger, envers autrui. Or, ce que nous constatons dans la actuelle, c’est plutôt un phénomène opposé qui est en train de se mettre en place : l’oikophobie – l’émergence d’une peur et d’une haine de l’oîkos – la maison, l’indigène, l’hôte, l’enraciné, l’authentique.

Sous couvert de lutte contre la xénophobie, la Nouvelle gauche, soumise aux diplômés de la yeshiva de la communauté de Francfort, nous a fait connaître la politique de l’identité – une volonté manifeste de fragmenter la société en une multitude de secteurs marginaux. Ceci a abouti à une rapide métamorphose de la culture de gauche. La politique traditionnelle favorable à la classe ouvrière a été remplacée par une notion factice de diversité, qui s’est traduite en pratique par une diversité de disputes sectaires insensées.

Menacée par le nationalisme et le patriotisme, l’intelligentsia juive voulait que la société se délite en une multitude de discours déterminés par l’ethnicité, la race et le genre (LGBT). Elle a essentiellement redéfini la philosophie occidentale en une coopérative de synagogues sans Dieu. La gauche post-soixante-huitarde a rejoint cette expérience politique très périlleuse dans une tentative désespérée de destruction de la classe ouvrière, soudée et ouvertement nationaliste. Les conséquences furent dévastatrices, comme nous le savons. Au lieu de braver la xénophobie, le racisme ou l’intolérance, chacun de nous est devenu un étranger dans son propre pays. Nous avons volontairement procédé à notre propre « altérisation » au point de tomber dans l’oubli.

C’est précisément là ou Dieudonné vient s’immiscer. Par le biais de l’humour, il a réussi à nous réunir tous : noirs, , blancs, poètes et patriotes. Il nous a rappelé la signification-même de la Résistance. Dieudonné est parvenu à relancer une authentique dynamique dialectique de gauche, alimentée par la négation. Une fois de plus, nous sommes unis par nos oppresseurs. Ceux-ci peuvent être facilement définis : le combatif et autoritaire lobby juif et ses pantins socialistes au gouvernement.

Joe le Corbeau est également opposé à l’oikophobie ; son humour est un emblème de l’oîkos – le foyer, la Nation, l’enracinement, l’authenticité, la francité. Je présume qu’un demi-siècle d’endoctrinement de la yeshiva de la communauté de Francfort touche à sa fin.

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giladshot3Joe le Corbeau est le publicateur de Hebdo qui est une parodie de , dont les cibles favorites sont le catholicisme et l’islam. Si l’on prend en considération que Charlie Hebdo jouit du soutien régulier des pouvoirs en place, le travail de Joe le Corbeau est-il utile dans la prise de conscience du deux poids, deux mesures concernant le blasphème ?C’est loin d’être une coïncidence si les satiristes et les comédiens sont pratiquement les seuls à être en phase avec la vérité au sein de la société occidentale. La politique, les médias, les académies et les sciences humaines ont été depuis longtemps castrés par le moyen du politiquement correct. La satire est certainement la dernière frontière. Elle explique très justement pourquoi l’élite française juive a envoyé en première ligne son grand frère socialiste dans le but d’imposer sa novlangue Orwellienne et de retirer du jeu Joe le Corbeau, Dieudonné et d’autres dissidents. Or, pour l’instant, sa piteuse campagne s’est retournée contre elle.  Elle a fait de Dieudonné un héros international.

Que pensez-vous du concours de caricatures sur l’Holocauste lancé en Iran à l’époque du gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad ?

À l’époque, j’avais publié un grand nombre de ces dessins sur mon site. Je pense que le concours a su délivrer un message astucieux. Il a juxtaposé les Holocaustes juif et palestinien. Il a tourné en ridicule les lois sur le déni de l’Holocauste – une législation européenne absurde qui a été mise en place pour nous empêcher de revisiter et de réécrire notre passé. Ce concours s’est également moqué de la « religion de l’Holocauste », un précepte banal alimenté par un mélange de vengeance tribale et de victimisation judéocentrique.

Laissez-moi vous raconter le plus important : j’ai grandi en Israël, dans une société qui était profondément embarrassée par l’Holocauste et qui a rejeté ses survivants (lisez le livre de Tom Segev, Le Septième million). Les blagues sur l’Holocauste que j’ai entendues à Tel Aviv étaient bien plus méchantes et cruelles que tout ce que j’ai pu voir dans ce concours iranien ou bien partout ailleurs.

Le Portugal s’apprête, à l’instar de l’Espagne, à accorder la nationalité aux descendants de juifs séfarades ayant été expulsés de la péninsule ibérique au 15e siècle. Quel est votre réaction par rapport à cette affaire ?

Je pense que c’est une idée brillante. À présent, il ne nous reste plus qu’à nous assurer que les Khazars vont reprendre leurs juifs ashkénazes. Ce serait la solution finale la plus pacifique à la question juive.

Bernard-Henri Lévy s’est rendu le 9 février à Kiev pour soutenir l’opposition en Ukraine. Au sein de l’opposition, on trouve notamment le parti nationaliste Svoboda, qui utilise des symboles néonazis. Selon vous, est-ce une coïncidence si BHL se retrouve du même côté que ces types ?

C’est un fait établi, Bernard-Henri Lévy a développé une mentalité interventionniste unique en son genre. Cet étrange état d’esprit morbide est effectivement caractéristique des sionistes qui, depuis 20 ans, provoquent des guerres par procuration (Iraq, Iran, Syrie, Libye ou Ukraine). Cependant, le fait que BHL fasse un rapprochement avec un parti néonazi est finalement un développement positif. Cela veut simplement dire que BHL, au moins, a trouvé ses vraies racines idéologiques et intellectuelles. Après tout, le sionisme est un précepte motivé par le nationalisme expansionniste et par le racisme. Il est intrinsèquement lié au nazisme.

Je me réjouis de découvrir quel accord BHL pourrait conclure avec Svoboda. Après tout, Holodomor, l’extermination systématique par la faim de millions d’Ukrainiens, est de loin le crime le plus épouvantable du 20e siècle. Les lobbys juifs à travers le monde ont investi beaucoup d’énergie et d’efforts politiques pour tenter de dissimuler le rôle des bolcheviques juifs dans ce génocide.

Le 20 mars prochain vous tiendrez une conférence à Genève. Pouvez-vous nous dire un mot sur son contenu ?

Je vais parler de vérité et de dissimulation. Je vais faire une comparaison entre Athènes et Jérusalem, je vais examiner le continuum dévastateur entre l’élu et le progressiste, entre Israël, le sionisme et la Nouvelle gauche. Je vais essentiellement expliquer, une fois pour toutes, pourquoi rien de bon n’est arrivé en Palestine, à Paris ou à Détroit depuis belle lurette. Je vais indiquer qu’en l’état actuel des choses, nous sommes tous des Palestiniens et nous devrions de préférence nous unir pour passer à autre chose.

Propos traduits de l’anglais et recueillis par Alimuddin Usmani, le 24 février 2014

Site officiel de Gilad Atzmon
Article en Anglais

http://croah.fr/a-la-une/entretien-exclusif-gilad-atzmon/