
Le maréchal Khalifa Haftar, nouvel homme fort de la Libye ???
19 septembre 2016
À l’exemple de l’Égypte et du maréchal Abdel Al-Sissi, ce pays sera dirigé bientôt par le désormais maréchal Khalifa Haftar.

J’informais, dans un récent article, la saisie des terminaux et ports pétroliers par l’armée nationale libyenne, sous les ordres du général Khalifa Haftar.
Nous assistons, depuis quelques jours, à un scénario, sur fond d’économie pétrolière, qui bouleverse complètement la situation politique du pays.Le désormais maréchal Haftar, proclamé à cette distinction par des parlementaires de l’est de la Libye, a mis en scène un scénario préparé à l’avance qui n’était envisagé par aucune des parties en présence, et d’ailleurs totalement inespéré.
Après la saisie des terminaux et des ports pétroliers de Sidra, Ras Lanouf, Brega et Zoueitina, le maréchal Haftar vient de les remettre officiellement entre les mains de l’entreprise nationale du pétrole : la Compagnie nationale libyenne du pétrole (CNLP).
Le gouvernement d’union nationale, ainsi que les six pays de la communauté internationale (États-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne, Italie et France) qui exigeaient un retrait immédiat des forces de Haftar, se trouvent devant l’obligation de composer avec cette nouvelle donne.
Ils n’avaient, d’ailleurs, pas le choix puisque l’Égypte, associée à la Russie et à la Chine, s’était opposée à une quelconque condamnation, par le Conseil de sécurité de l’ONU, à l’action de force entreprise la semaine dernière par le général Haftar.
De son côté, le peuple libyen voit d’un très bon œil l’éloignement des milices de Brahim Jadhrane qui, depuis 2014, contrôlaient la gestion du croissant pétrolier, et sa remise sous contrôle de la CNLP, dont le PDG, Mustapha Sanallah, a déclaré, mercredi 14 septembre, la reprise immédiate des exportations.
Des « pétroliers » sont déjà sur place pour s’approvisionner, à partir des terminaux libérés, et cela, pour la première fois depuis 2014.
Mis devant le fait accompli, l’envoyé spécial des USA en Libye, Jonathan Winer, a déclaré à l’AFP qu’il soutenait cette reprise des exportations à la condition que les ventes s’effectuent via la banque centrale libyenne. Il a appelé à la poursuite des négociations avec le maréchal Haftar.
Dès lors, l’ONU, par Martin Kobler, totalement opposée hier, envisage aujourd’hui une véritable réconciliation avec le gouvernement de transition de Fayez el-Sarraj, dont l’un des vice-présidents, le Misrati Ahmed Myitigue, estime que son gouvernement est là « pour trouver des solutions et non pas créer des problèmes ».
Selon le déroulement futur de ce scénario, il est fort probable qu’à l’exemple de l’Égypte et du maréchal Abdel al-Sissi, qui est un acteur incontournable de la politique libyenne, ce pays sera dirigé bientôt par le désormais maréchal Khalifa Haftar et, on ne peut que l’espérer, retrouvera un semblant de stabilité.