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23 avril 2024

ANNIVERSAIRE DE LA CONTRE- OFFENSIVE VICTORIEUSE DE L’ARMEE ROUGE DEVANT MOSCOU


  • # LUCMICHEL. NET/
    PERSPECTIVE HISTORIQUE 1941-2016 : 75

    Luc MICHEL (/ Люк МИШЕЛЬ)/ 2016 12 22/

    PERSPECTIVE II
    Il y a 75 ans, à partir du 7 décembre 1941, l’Armée rouge contre-attaquait victorieusement
    devant Moscou la Wehrmacht, infligeant au IIIe Reich une première défaite, premier tournant
    décisif de la seconde guerre mondiale. Qui annonce celui de Stalingrad. Quelle est la portée
    de cette première victoire devant Moscou ? « Pour De Gaulle, c’est en apprenant, à Londres,
    les premiers succès soviétiques dans la résistance de leurs armées contre l’envahisseur
    allemand qu’il se persuade que la victoire des alliés sera acquise plus vite que prévu. Sans les
    batailles de Russie, pas de débarquement en Afrique du Nord, en Italie, en Provence, en
    Normandie. Dit autrement : sans le national-bolchévisme, point de combat efficace contre le
    national-socialisme », analyse Jean Daniel (dans son « Voyage au bout de la Nation »).
    Cette bataille de Moscou, perdue par Hitler face à Staline (qui est resté au Kremlin et
    commande, alors que les colonnes allemandes sont à 18 km du Kremlin), est au cœur d’une
    autre bataille, idéologique celle-là, où le révisionnisme occidental entend s’emparer de la
    victoire soviétique de 1945 (1). On diffuse en ce moment « Apocalypse Staline » sur la chaîne
    ‘Histoire’ (de Buisson, passé de Minute à Sarkozy et de celui-ci à Marion Maréchal-Le Pen,
    chaîne où officient Courtois, renégat du PC, Field et Adler, ex dirigeants trotskystes). Où on
    fait de Moscou le cœur du mal absolu, oubliant que ce mal absolu était celui d’Hitler et que
    sans Staline il aurait gagné la guerre !
    L’HISTOIRE MILITAIRE CONTRE LE REVISIONNISME OCCIDENTAL :
    MOSCOU 1941. LE PIEGE STRATEGIQUE TENDU AUX ARMEES ALLEMANDE
    Les éditions PRESIDIO PRESS, bien connues des amateurs d’histoire militaire, ont publié il y
    a déjà une vingtaine d’années une nouvelle analyse de la campagne allemande de 1941, la
    fameuse Opération Barbarossa, qui finit par échouer devant Moscou, au mois de décembre de
    la même année. « THUNDER ON THE DNEPR – ZHUKOV-STALIN AND THE DEFEAT
    OF HITLER’S BLITZKRIEG », est l’œuvre de deux auteurs : un historien américain, Bryan
    FUGATE, et un historien russe, ancien officier d’état-major de l’armée soviétique, le colonel
    Lev DVORETSKY (2).
    « Cela constitue d’ailleurs … un gage de qualité, car cette « double
    vision » est assortie d’une « plongée » particulièrement bien informée dans les archives
    soviétiques récemment déclassées et les plus originales. De nombreuses légendes sont ici
    mises à mal : l’excellence des généraux allemands et les entraves supposément mises en
    travers de leur route par l’immixtion politique de HITLER dans leurs décisions ; le caractère
    central de la boue et du « général Hiver » dans l’échec allemand, etc. Non, il apparaît bien en
    effet que les Soviétiques, malgré de graves lacunes et déficiences, disposaient tout de même
    de stratèges de bon niveau tels que Joukov ou Timoshenko, et qu’ils avaient soigneusement
    planifié une partie de leurs actions de retardement et d’attrition de l’armée allemande ». (3)
    Ce nouveau regard sur la conduite de la guerre par le maréchal STALINE fait également
    apparaître des faits que les critiques considèrent comme « troublants », notamment le piège
    stratégique « tendu aux armées allemandes du centre, que STALINE et ses généraux ont attiré
    devant Moscou pour les y écraser » ! Bien loin des soi-disant « erreurs politiques et
    stratégiques » d’un STALINE « paralysé de sympathie pour un régime nazi »

 

  • (vision de ‘Apocalypse Staline) qui était la négation même de la vision de l’homme nouveau
    que prônait le Bolchévisme et la Russie soviétique. « On y apprend aussi des faits aussi
    troublants que « parlants » pour les praticiens du jeu d’histoire que nous sommes : ainsi le fait
    que les bonnes décisions prises par ces deux généraux soviétiques durant cette désastreuse
    année 1941 étaient principalement le résultat d’études réalisées en 1940 et dans les premiers
    mois de 1941 lors de gigantesques séances de « kriegspiel » menées au Kremlin, en présence
    de Staline, et qui avaient abouti à la conclusion que, non seulement les Allemands pouvaient
    être stoppés avant Moscou, mais encore qu’il était alors vain, pour l’Armée rouge, de contre-
    attaquer trop tôt. Ces jeux avaient encore montré qu’une défense en profondeur devait être
    disposée tout au long du Dniepr, dans le but de ralentir et d’épuiser les Allemands. Le centre
    de gravité de ce dispositif allait être situé sur la petite localité de Yelnia (nom bien obscur en
    regard de Leningrad, Stalingrad et autre Koursk… !), où de féroces combats se déroulèrent
    bel et bien à l’automne 1941. Là, l’Armée rouge tendit une « embuscade stratégique » au
    Groupe d’armées Centre, lequel se montra dès lors incapable de résister à la contre-attaque
    soviétique de décembre ». (4)
    POURQUOI L’OCCIDENT ET LA 5
    e
    COLONNE RUSSE DENATURENT LE ROLE DE
    STALINE ?
    Ce rôle essentiel, crucial, de Staline dans la victoire de 1945 explique pourquoi la figure du
    Maréchal soviétique s’impose aujourd’hui, malgré six décennies de calomnies, dans la
    mémoire et le cœur des Russes.
    Car il existe une forme de révisionnisme encore plus insidieuse, rencontrée chez les anciens
    partisans du Gorbatchévisme (dans la ligne de Kroutchev), et qui est de nier le rôle de Staline
    dans la victoire. De l’avis du politologue Leonid Radzikhovsky, « si un autre que Staline avait
    été à la tête de l’URSS il n’y aurait peut-être pas eu 30 millions de morts, mais il n’y aurait
    pas eu non plus la Victoire (…) L’apport gigantesque fait par Staline (et aussi par son parti et
    son système) à la Victoire est indéniable » (5). « Les mots « le peuple a vaincu sans Staline »
    ont un sens émotionnel, seulement ils n’ont aucune teneur réelle. Il est clair que c’est le
    peuple qui combat, le peuple qui est organisé, qui est dirigé », avait dit le politologue dans
    une interview accordée au quotidien gouvernemental ROSSISKAÏA GAZETA en mai 2005.
    L’opinion publique russe ne s’y trompe pas. Et la politique du Kremlin l’a bien compris. Ceci
    dès 2005.
    LUC MICHEL/ ЛЮК МИШЕЛЬ
    (1) Luc MICHEL, POUR EN FINIR DEFINITIVEMENT AVEC LE MYTHE YANKEE DU
    « 6 JUIN 1944″ : NON, LE SOLDAT RYAN N’EST PAS VENU «LIBERER L’EUROPE» !
    sur http://www.lucmichel.net/2014/06/01/pcn-info-pour-en-finirdefinitivementavec-le
    mytheyankeedu-6-juin-1944-non-lesoldatryan-nestpas-venu-libererleurope/
    (2) Bryan FUGATE et Lev DVORETSKY, “THUNDER ON THE DNEPR – ZHUKOV-
    STALIN AND THE DEFEAT OF HITLER’S BLITZKRIEG”, Presidio Press, USA
    (Californie), 1998.
    (3) (4) Laurent HENNINGER, « La Bibliothèque stratégique, l’art de la guerre », in « VAE
    VICTIS », Paris, n° 20, mai-juin 1998.

 

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