Ces derniers jours ont vu une recrudescence de l’hystérie anti-Russe aux Etats-Unis et en Europe: Hystérie verbale avec les accusations sur les « hackers Russes » et la publication annoncée à grands renforts de trompette d’un « rapport » établi par les services de Renseignement américain – rapport qui ne démontre absolument rien -, mais aussi et surtout une hystérie traduite par des faits très concrets avec le déploiement en Europe de plusieurs unités militaires aux frontières de la Russie.
Ces mouvements militaires posent une question très simple: Peut-on sérieusement imaginer qu’Obama prendrait sur lui de déplacer en Europe des milliers d’hommes et de chars sachant qu’il quitte son poste dans 10 jours alors que son successeur annonce clairement qu’il ne cherchera pas de noises à la Russie? Imaginer que Donald Trump le 21 janvier ordonnera le retrait de ces troupes est complètement illusoire, Obama a de très nombreux défauts mais il n’est pas un imbécile. S’il se lance dans ce genre d’opérations c’est qu’il sait parfaitement que son successeur ne fera pas machine arrière: Ne voudra pas ou ne pourra pas faire machine arrière.
Si l’on se fie à la rhétorique occidentale, la Russie veut envahir l’Europe, donc on y envoie des troupes pour se défendre de la Russie. Cette rhétorique est celle d’Obama bien sûr, mais aussi d’une grande partie du Pentagone et des services de Renseignement américains. Tous ces éléments ne changeront pas miraculeusement par l’arrivée de Donald Trump et on notera qu’hier le Président élu s’est aligné sur la position des services de Renseignement US puisque son Chef de Cabinet Reince Priebus a déclaré sur Fox News que le Trump “ne nie pas que des entités en Russie soient derrière cette campagne de cyberattaques”. Un virage à 180 degrés.
La campagne médiatique contre la Russie en Europe a un but bien précis: On prépare les européens à une guerre contre la Russie, Russie qui n’a qu’un but, celui d’envahir l’Europe. Et ça marche puisque des sondages montrent qu’entre 60 et 70% des européens ont « peur de la Russie »: Il est donc clair que si les nouvelles troupes sont dans quelques jour renvoyées chez elles, cela sera un choc important pour les populations européennes. Or Donald Trump malgré sa préférence – logique – pour les intérêts des Etats-Unis d’abord, ne peut pas s’aliéner l’Europe ni sur le plan stratégique, ni sur le plan économique.
Il semble donc clair que Trump ne retirera pas les troupes américaines d’Europe, et Obama le sait parfaitement. Il serait osé de dire qu’il agit actuellement avec l’accord explicite de Donald Trump, mais il serait faux de dire qu’il agit en sachant que son successeur annulera ses ordres dans quelques jours.
Par ailleurs, il est difficile d’évaluer le coût des déploiements et manoeuvres militaires de l’OTAN et des USA en Europe, mais elles se chiffrent à des centaines de millions de dollars avec un coût quotidien élevé. Alors que les économies d’Europe sont en quasi-faillites, alors que le déficit américain atteint des sommets, de telles dépenses militaires se doivent d’être « rentabilisées » au plus vite.
Dans les cercles du Pouvoir en Russie, nombreux sont ceux qui pensent que l’élection de Donald Trump ne changera strictement rien mais qu’elle aura seulement retardé la guerre de quelques mois. D’autres, plus alarmistes, voient dans les mouvements de troupes actuels une menace militaire à très courte échéance contre la Russie, menace contre laquelle il serait judicieux de réagir préventivement, avant que l’OTAN ne frappe.
Quoi qu’il en soit, la situation actuelle en Europe, si l’on y ajoute la guerre « par proxy » entre la Russie et les Etats-Unis en cours tant en Syrie qu’en Ukraine où les troupes de Kiev financées par les Américains et l’OTAN relancent les hostilités contre les « indépendantistes pro-Russes », est explosive et ne pourra pas rester longtemps dans le statu-quo.
source: https://rusreinfo.ru/fr/2017/01/trump-espoir-ou-illusion/