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24 avril 2024

IV. 21 – Sergueï Lavrov, à la tribune de l’Assemblée Générale de l’ONU, 27 septembre 2014



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Discours du ministre russe des Affaires étrangères,
Sergueï Lavrov, à l’ONU, 27 septembre 2014

IV. 21 – Sergueï Lavrov,
à la tribune de l’Assemblée Générale de l’ONU,
27 septembre 2014

Le 27 septembre, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, devait, à la tribune de l’ONU, rappeler le grand principe des États-Unis : “Faites comme je dis, mais pas comme je fais.” :
« L’alliance occidentale avec, à sa tête, les États-Unis, [qui] se dit partisan[e] de la démocratie, de la suprématie du droit et des droits de l’homme, à l’intérieur de certains pays, affiche une position tout à fait contraire sur la scène internationale, rejetant le principe de l’égalité souveraine des États qui figure dans la Charte des Nations Unies en tentant de pouvoir juger ce qui est bien et ce qui est mal. » [Débat général de la 69e session de l’Assemblée Générale de l’ONU, Allocution de S.E. M. Sergueï V. Lavrov, ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, 27 septembre 2014. Vidéo du 27 septembre 2014. Traduction simultanée. Note FP : Les ajouts entre crochets sont de moi.]

Voilà qui montre les États-Unis sous leur vrai jour… Pour les États-Uniens, il n’y a, sur la Terre, que deux entités : le Bien et le Mal. Eux se croient les gardiens du Bien contre le Mal… en détruisant les pays, en bombardant les populations, en renversant les gouvernements, en assassinant les chefs d’États ou Guide révolutionnaire. Pour les États-Uniens, aucun dialogue ne paraît possible ; seules les bombes parlent.

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Cela fait ricaner ou sourire les États-Uniens.
Mais peut-être plus pour très longtemps…

Dans le même discours, le ministre russe des Affaires étrangères, devait s’élever contre l’intervention militaire états-unienne en Syrie :
« Washington a déclaré son droit ouvertement à utiliser l’intervention militaire de façon unilatérale, là où il l’entend pour défendre ses propres intérêts. L’interventionnisme militaire est aujourd’hui la norme bien que nous sachions que toutes les interventions militaires, entamées ces dernières années par les États-Unis, se sont soldées par un échec.
La stabilité du système international est aujourd’hui mise à mal. Elle l’a été plusieurs fois par le passé : les bombardements en Yougoslavie, l’invasion de l’Irak, les attaques contre la Libye, l’échec et le fiasco – je dirais même – en Afghanistan… Autant d’exemples qui le montrent.
C’est grâce à nos efforts diplomatiques intenses que nous avons réussi à éviter l’agression contre la Syrie en 2013. Et nous avons l’impression, aujourd’hui, que les révolutions de couleur – comme on les appelle – et les autres projets de changements de régime ont pour but de provoquer le chaos et l’instabilité. Aujourd’hui, la dernière victime en date de cette politique arrogante est l’Ukraine. » [Idem.]

Sergueï Lavrov souligne le fait que le gouvernement légal de Syrie n’a pas été associé à cette intervention qui a débuté le 23 septembre. Autrement dit, les États-Unis, depuis leurs interventions tardives et brèves en Europe lors des première et seconde guerres mondiales, n’ont cessé de bombarder là où ils veulent, quand ils veulent, le temps qu’ils veulent, au mépris de la souveraineté des pays et des peuples.
« La lutte contre les terroristes en Syrie doit se faire en coopération avec le gouvernement syrien qui s’est d’ailleurs dit prêt à coopérer. La Russie, depuis le début du printemps arabe, a expliqué qu’il ne fallait pas laisser les pays arabes être détruits par les extrémistes, qu’il fallait être unis pour contrer, dès son début, toute menace terroriste. » Idem.]

Le Guide révolutionnaire Muammar Gaddhafi était intervenu, avec d’autres chefs d’États africains, durant les années 1980-90, c’est-à-dire dès l’apparition de troupes armées non gouvernementales dans le Maghreb, pour alerter le monde. Les États occidentaux n’ont pas voulu l’entendre parce que cela les arrangeait de voir, dans la partie la plus développée du continent africain, des populations à forte majorité musulmane être en butte aux bandes armées d’Al-Qaïda qui vivaient notamment sur le trafic de la drogue acheminée depuis le Pakistan et l’Afghanistan, via le Maghreb, vers les Amériques pour acheter des armes. Dans la suite logique, les États occidentaux (États-Unis, Grande-Bretagne, France) et pro-occidentaux (Arabie saoudite, Qatar) sont à l’origine dudit « printemps arabe ». D’ailleurs, ces États nourrissent dans leur sein, les bi-nationaux et bi-nationales, exilé(e)s depuis des années, voire des décennies, et qui ne rêvent que de la mise au pas capitaliste de leurs pays natals : tels les Mohammed Mogarief, Ali Zeidan… pour la Libye, telles les sœurs Kodmani… pour la Syrie. Quant à leur créature, Al-Qaïda, et ses dérivés comme l’ÉI, elle-ils sont des jouets entre leurs mains jusqu’à ce qu’elle-ils deviennent leurs cibles militaires… C’est bien la raison pour laquelle certains messages ne passent pas !
« Nous avons mis en garde contre les menaces qui existaient en Syrie : Al-Qaïda, Jabhat al-Nosra, et d’autres groupes étaient sur place, y compris l’ÉIIL. La Russie apporte une véritable contribution à la lutte contre l’ÉIIL et avec tous les autres groupes terroristes dans la région : nous fournissons en effet des armements de défense à l’Irak, à la Syrie et à d’autres pays de la région ; nous allons continuer à soutenir ces pays dans leurs efforts de répression des terroristes. » [Idem. Note FP : Le mot a été barré qui entrait en contradiction avec le reste de la phrase elle-même.] Mais… La destruction des pays arabo-musulmans par les bombes occidentales, ne profiterait-elle pas à un État dans la région ?

Voici ce que dit le ministre des Affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, à propos de l’ÉILL (État Islamique d’Irak et du Levant) : « L’EIIL n’est qu’une partie du problème. Nous proposons d’organiser, sous l’égide du Conseil de sécurité, une véritable enquête sur les menaces de l’extrémisme et du terrorisme sur la région du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord. Une telle approche suppose aussi de se pencher sur le conflit israélo-palestinien et d’autres conflits dans la région. Le fait que le problème palestien demeure non résolu contribue, aujourd’hui, à l’instabilité dans la région car cela aide les extrémismes à recruter davantage de djihadistes. » [Idem.]

C’est bien pourquoi, rien ne presse… Il y a encore des territoires palestiniens à usurper et des colonies à implanter.

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Mais où donc étaient ceux et celles qui désertaient la salle
pendant le discours du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov ? À la buvette ?

Suite : IV. 22 – 2015 : la parlote de certains onusiens contre l’expression du peuple syrien

Françoise Petitdemange
13 février 2017

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