NON, le pouvoir ne doit pas devenir le Conseil d’Administration de la filiale France de la multinationale Allemagne !
16 mai 2017
par Jean Lévy
mardi 16 mai 2017, par Comité Valmy
Après la présidentielle : la leçons à en tirer : lors des élections législatives les 11 et 18 juin prochains. Pas une voix ne doit aller aux mauvais bergers qui ont fait gagner Macron, quel que soit le sigle dont ils s’affublent.
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Le nouveau Président de la République ne s’en cache pas : il veut activer l’intégration de notre pays dans l’ensemble européen : en clair faire à terme de la France une région – un land – au sein d’une Europe fédérale. Pour atteindre ce but, Macron veut transformer les institutions républicaines de notre pays en une administration totalement obéissante et dévouée à son chef. Sa politique a pour objectif d’adapter l’ensemble de nos lois aux impératifs définis par la Commission de Bruxelles, c’est-à-dire répondre aux voeux impératifs de BusinessEurope, le Medef européen. A commencer par « la libération du travail » – en fait la libération de toute obligation pour les patrons envers les salariés – par la liquidation du Code du Travail, considéré comme une entrave à la « libre entreprise ».
Mais pour atteindre sans délais cet objectif, il faut à Macron une majorité parlementaire à sa botte. C’est dans cet esprit que son staff choisit ses candidats, ses futurs députés. De fait, ceux-ci ont été recrutés par un DRH, sur la base d’un CV de motivation, analysé comme un engagement personnel en faveur du PDG de l’entreprise France. Quand on pense qu’il s’agit des futurs « représentants du peuple », on reste confondu face à cette accélération du pouvoir personnel. N’est pas Charles de Gaulle qui veut : il ne faut pas confondre « la France Libre » et la banque Rothschild !
Mais pourquoi en est-on arrivé là ?
La découverte de l’oiseau rare, son envol, tel l’Empereur débarquant de l’île d’Elbe, a en quelques mois déferlé sur la France dans un climat de terrorisme médiatique. L’enfant béni de l’oligarchie depuis les fonds baptismaux de la banque Rothschild et de l’Elysée, choisi par les grands prêtres du Capital, Jouyet et Attali, aidés par les soutiers de l’info médiocratique, les Patrick Drahi, les Xavier Niel, Mathieu Pigasse et Pierre Bergé, les Lagardère… soutenus agressivement par les maîtres des chaînes de radio et télés publiques.
Tout ce beau monde a créé un climat de guerre civile idéologique : les partis, les hommes qui osaient s’élever contre Emmanuel Macron, étaient désignés à la vindicte publique comme force obscure de trahison. Et ils ont osé appelé ce déferlement totalitaire une « campagne électorale » : d’un côté les forces du Bien En Marche vers le pouvoir face au forces du Mal, le Front National, puis la France Insoumise. Et les médias de soutenir à 50% les Anges gardiens du système et de dénoncer à 50% les possédés du Diable. C’est ce qu’ils appellent l’équité !
Jamais la France et les Français n’ont été victimes d’un tel feu roulant de l’idéologie en place. Même sous l’Occupation, la propagande quotidienne n’avait atteint un tel degré d’intensité. Chacun savait alors que « Radio-Paris ment, Radio Paris est allemand » … Aujourd’hui, la pluralité de façade, qui fait encore illusion, recouvre une machinerie unique, dont les maîtres d’oeuvre sont les forces de l’argent. Celles-ci sont pressées : les pratiques parlementaires anciennes, avec de longs débats, des controverses publiques, le temps pour le peuple hostile de s’organiser et de s’opposer dans la rue, ne sont plus de mise par l’oligarchie. Celle-ci est pressée par la logique de la rotation accélérée du capital, inhérente à sa financiarisation à sa concentration et à la mondialisation… Plus que jamais, pour lui, le temps, c’est de l’argent.
D’où l’objectif du nouveau pouvoir Macronien de recourir au ordonnances, une procédure sans vote des Assemblées, une sorte de recours autorisé de 49.3 permanents. Cette période d’exception,les Français l’ont déjà connue dans leur histoire : les derniers gouvernements de la IIIème République y ont eu recours en 1938, sous forme de « décrets-lois » décidés hors d’une Chambre des Députés mise en vacances. On connaît la suite : la mise hors la loi du parti communiste pour délit d’opinion, la chasse aux militants et quelques mois plus tard, face à l’assaut de notre pays par les Panzers Division la défaite, l’occupation des 2/3 de notre territoire, les pleins pouvoirs accordés à Pétain et à son Etat Français le 10 juillet 1940. Les parlementaires d’alors se sont jetés dans les bras d’un Sauveur étoilé pour « éviter Hitler »…
Ils ont eu Pétain qui les a jetés à Montoire dans les bras d’Hitler pour construire ensemble une « Europe nouvelle » pour mille ans…
Aujourd’hui, l’histoire semble recommencer. Certes, les personnages ont changé. Les circonstances sont différentes. Plus de SA, plus de SS, plus de Gestapo, plus de miliciens à leur service… Mais les objectifs demeurent : placer la France économiquement et politiquement dans l’orbite allemande, au nom d’une collaboration renouvelée : l’Allemagne disposerait de l’industrie, contrôlerait la monnaie, tandis que la France se contenterait du tourisme et des emplois de proximité. Tels sont les enjeux de la partie qui commence aujourd’hui.
Mais comment en est-on arrivé là ?
Sans refaire l’histoire des dernières décennies, disons que de capitulation en capitulation de la classe politique, les dirigeants dits de « gauche » avec le PS et de droite avec Chirac et Sarkozy ont berné notre peuple avec le mirage européen.
Les yeux s’ouvraient, la population française semblait s’écarter du chemin tracé par « les élites ».
La pauvreté, la misère même, atteignaient de larges couches de la société.
La colère aussi.
Le rêve européen annoncé faisait place à un cauchemar, gros de révolte.
La résistance populaire prenait forme. Il était temps pour l’oligarchie menacée de réagir.
Aussi, la bourgeoisie française aux affaires a senti qu’il fallait à la fois berner encore une fois le peuple, lui donner l’illusion de renouveau et, simultanément désigner à la vindicte publique un danger énorme, menaçant comme un personnage issu de « la guerre des étoiles« , pour égarer sa colère. Telle s’est développée la campagne contre la menace de « l’extrême-droite« , le FN et Marine Le Pen, diabolisés, tel l’antéchrist contre lequel tout le monde devait se mobiliser. Il fallait en faire un leurre de masse pour faire tomber le peuple dans le panneau.
Disons-le tout net, l’opération a réussi dans sa phase présidentielle. Un grand nombre d’électeurs a regardé le doigt lepéniste sans voir la lune oligarchique. Et Macron revendique aujourd’hui « d’être le président le mieux élu de la Vème République« .
Et, avant le scrutin, il avait prévenu : « En votant pour moi, vous approuvez mon programme et mes objectifs »
Ainsi a été intronisé Manuel Macron Président.
La responsabilité en incombe aux mauvais bergers de la fausse gauche, aux dirigeants du PCF, Pierre Laurent en tête, aux responsables CGT, qui ont fait voter Macron. C’est grâce à eux que Macron se « déclare le Président le mieux élu de la Vème République » ! Sans les millions d’électeurs populaires qui ont suivi ces consignes, Macron ne serait pas aujourd’hui Président de la République. « J’appelle à nouveau tous les responsables de gauche, de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, à joindre leur voix à la nôtre pour dire qu’il faut se déplacer le 7 mai pour empêcher Marine Le Pen d’être élue« , a ensuite insisté M. Laurent sur BFM TV.
Mélenchon n’est pas tombé dans le piège.
Les responsables du PCF, de la CGT qui ont ainsi trompé les Français, se sont disqualifiés à jamais à l’égal des élus de mai 36 du Front populaire, qui ont voté les pleins pouvoirs à Pétain en 1940. Cette leçon doit avoir des suites lors des élections législatives les 11 et 18 juin prochains.
Pas une voix ne doit aller aux mauvais bergers qui ont fait gagner Macron, quel que soit le signe dont ils s’affublent.
Un seul mot d’ordre doit guider notre choix :
Tout faire pour faire échouer Macron, l’empêcher d’obtenir une majorité à l’Assemblée !
Ainsi nous gagnerons une première bataille, celle des ordonnances, qui ne pourront ainsi avoir l’aval des nouveaux députés.
Jean LEVY
Membre du Bureau national du Comité Valmy
15 Mai 2017