Par Fayçal Métaoui (revue de presse : TSA – 6/5/17)*
Les élections législatives du jeudi 4 Mai 2017 ont été marquées par la fraude et le bourrage des urnes en faveur du FLN et du Rassemblement National Démocratique (RND), a affirmé, samedi 6 Mai 2017, Abderrazak Makri, président du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP) dont la coalition a obtenu trente-trois sièges à l’Assemblée Populaire Nationale (APN).
« Nous avons constaté une fraude large, pire de ce que nous avons vu en 1997. Nous avons des preuves, des images, des vidéos et des documents. Dans certaines régions, nous ne pouvons pas prouver le détournement des voix parce que les contrôleurs ont été chassés des bureaux et parfois nous n’avons pas pu avoir les procès-verbaux. Les wilayas connues pour être un fief de notre parti ont été particulièrement ciblées comme Blida, el Oued et Msila. La violence a été utilisée contre nous sans intervention des autorités. À el Oued, un candidat du FLN a proféré des menaces de mort sans être inquiété », a-t-il affirmé lors d’une conférence de presse.
Un document montrant le décompte des voix dans plusieurs communes de la wilaya de Blida a été remis aux journalistes. « Vous constatez que, dans la commune de Blida, par exemple, le FLN a eu sept mille trente et une voix, selon le procès-verbal de dépouillement. Le procès-verbal de décompte dressé à l’APC donne trente-sept mille cent soixante-dix-huit voix à ce parti. En tout, le FLN a eu cinquante-trois mille quatre cent quarante-six voix de plus. C’est un scandale. Cette situation a été constatée dans plusieurs autres régions du pays », a-t-il souligné.
Selon lui, des armes blanches, dont des sabres, ont été utilisées contre les contrôleurs du parti pour les empêcher de faire leur travail. « Nous avons eu à faire aux pratiques de Baltaguia. Le ministre de l’Intérieur a, lui-même, annoncé un taux de vingt-neuf pour cent de présence de scrutateurs des partis dans les bureaux de vote. Autrement dit, soixante-dix pour cent des bureaux n’étaient pas contrôlés », a expliqué Abderrazak Makri, précisant que le MSP a les moyens d’avoir des contrôleurs dans tous les bureaux.
Selon lui, les encadreurs de l’opération électorale ont été changés à la dernière minute. « Ceux qui ont été ramenés avaient pour mission de frauder. Le but de prolonger le vote pendant une heure était de bourrer les urnes et de changer les procès-verbaux. Les chefs de daïras ont joué un grand rôle en ouvrant la voie au FLN et au RND », a-t-il accusé.
« Dans les wilayas, nos militants sont en colère. Ils veulent aller vers l’escalade. Et, ils nous ont demandé de retirer nos députés élus de l’APN pour protester contre la fraude. C’est une demande qui sera étudiée par le Madjliss Echoura. Notre position en tant que direction est qu’il faut toujours participer et être présents dans les institutions », a-t-il expliqué.
Source : TSA