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29 mars 2024

La liberté d’expression selon Jean Bricmont et Alain de Benoist


ENTRE LA PLUME ET L’ENCLUME

Publié le 20/05/2017

  • La liberté d'expression selon Jean Bricmont et Alain de Benoist

Jean Bricmont et Alain de Benoist étaient invités à parler de « la liberté d’expression en temps de guerre », en mai 2016.

Pour tous les deux, le temps de guerre, c’est maintenant, c’est ici, c’est partout, et ce n’est pas nouveau.

Même en temps de paix, la censure a toujours régné, dit Alain de Benoist, et elle s’attaque, non seulement à l’expression, mais aux opinions les plus secrètes. L’autocensure est encore plus destructrice que la répression voyante, puisqu’elle amplifie la menace en anticipant les coups. La répression brutale, avec sa vue basse, trahissant naïveté, férocité et opportunisme chez ceux qui choisissent de l’exercer, donne au contraire l’occasionrêvée à la résistance de faire resplendir  les armes de la logique.

L’être humain n’a pas de droits, mais seulement des libertés, insiste Alain de Benoist. On est dans le déni radical des principes de notre société, au-delà du détournement des lois. L’arbitraire, la malhonnêteté institutionnelle et l’illogisme pourront-ils encore longtemps faire tenir notre société? De Benoist est voltairien et marxien, il aime à situer sa réflexion dans un long sillage de pensée prudente et généreuse.

Jean Bricmont va au feu, et défend nommément les grands rebelles de notre temps: Dieudonné et Faurisson. Avec précision, il prend le taureau par les cornes: la France en se targuant de la loi Gayssot pour attaquer l’Iran fait bien piètre figure, et c’est nous qui retombons dans la superstition religieuse, dit-il. Il reprend l’argumentation toute en finesse de son livre La République des censeurs, et souligne à quel point Pressac, historien amateur publié par le CNRS, mettait en oeuvre la méthode révisionniste, celle-là même qu’on reproche à Robert Faurisson, et auquel il était censé porter le coup de grâce. Sur les tribunaux belges, qui ont condamné Dieudonné à deux mois de prison ferme,Bricmont est à son tour un excellent humoriste.

Alain de Benoist et Jean Bricmont ne pouvaient guère débattre entre eux, puisqu’ils sont d’accord sur l’essentiel. Alors que notre gouvernement réaffirme sa ferme intention de se soumettre totalement aux injonctions orwelliennes de Georges Soros et de son vicaire Attali, leur bonne santé intellectuelle est un exemple: à eux deux, ils constituent les piliers du front de libération mentale dont notre nation a besoin.

Mais, stratégiquement, il leur reste un terrain intime à reconquérir: tous les deux, pour évoquer l’exécrable, rappellent l’Inquisition et ce qu’il y a derrière, l’esprit religieux. La force de tous les pays qui se moquent de nous et de nos prétentions à être le peuple éclairé entre tous, c’est que tous, sans exception, se réclament de Dieu. La révolution française se réclamait de l’Etre Suprême, pas de Satan. Faut-il vraiment se priver de toute référence autre que celle de Voltaire l’acide? Une fois la rouille tartuffique décapée, n’y a-t-il vraiment pas l’or du vrai à montrer? On ignore généralement que le jeune Marx avait écrit une ode à la sainte Vierge, pour qui il avait une réelle dévotion. Les gens qui se réclament de l’athéisme sont des gens en colère contre Dieu. Bricmont comme De Benoist ont dépassé l’âge d’être de simples indignés, et ils construisent, patiemment, habilement, solidaires, fraternels. Dès que nous aurons donné à voir un bloc qui abandonne la phraséologie anticatholique, qui arrête de jeter l’Enfant avec l’eau du bain, nous verrons le bout du tunnel, et le dialogue bloqué trouvera ses vrais interlocuteurs. Alors, la censure n’aura plus de prise sur les âmes.

 

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