L’Arabie saoudite, l’Egypte, les Emirats arabes unis et Bahreïn ont annoncé la rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar, lundi 5 juin, en invoquant des questions de sécurité nationale et en accusant Doha de déstabiliser la région et de soutenir des « groupes terroristes ».
Dans de brefs communiqués diffusés par leurs agences de presse officielles, l’Arabie saoudite et Bahreïn annoncent en outre la suspension de toutes les liaisons terrestres, aériennes et maritimes avec l’émirat. La compagnie aérienne Etihad des Emirats arabes unis a, quant à elle, annoncé la suspension de ses vols vers et en provenance du Qatar, à partir de mardi et « jusqu’à nouvel ordre ».
Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson, qui se trouve à Sydney (Australie), a réagi à cette annonce en appelant les pays du Golfe à tenter de régler leurs divergences et à rester unis. « Certainement, nous encouragerions les parties à s’asseoir et à parler de ces divergences, a-t-il déclaré. Si nous avons un rôle à jouer pour les aider à affronter [leurs différends], nous pensons qu’il est important que le CCG [Conseil de coopération du Golfe] reste uni. »
Créé en 1981, le CCG réunit l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar.
Danger terroriste
L’agence saoudienne, qui cite un responsable du royaume, précise que la décision de Riyad est justifiée par la nécessité de protéger « la sécurité nationale des dangers du terrorisme et de l’extrémisme ».
La coalition militaire arabe, intervenant au Yémen sous commandement saoudien, a également annoncé l’exclusion du Qatar en raison de « son soutien au terrorisme ».
En 2014, les trois pays du Golfe avaient rappelé leurs ambassadeurs à Doha en reprochant au Qatar ses liens avec l’organisation des Frères musulmans après le renversement du chef d’Etat égyptien Mohamed Morsi, qui était issu de la confrérie, par l’actuel président Abdel Fattah Al-Sissi.
Concurrence
L’Arabie saoudite voit dans la confrérie fondée en Egypte il y a près d’un siècle un rival à la pensée salafiste qu’elle promeut.
Les tensions étaient remontées d’un cran ces deux dernières semaines après des articles de presse prêtant à l’émir du Qatar, Tamim Bin Hamad Al-Thani, des critiques contre la rhétorique anti-iranienne de ses voisins du Golfe et contre le président américain Donald Trump, qui a été reçu en grande pompe en Arabie saoudite il y a deux semaines.
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L’émir du Qatar a démenti avoir tenu de tels propos mais, il y a une semaine, un ministre émirati avait prévenu qu’une « grave crise » était sur le point d’éclater au sein du Conseil de coopération du Golfe.
Lundi, en début de matinée, Doha n’avait pas officiellement réagi à l’annonce faite par ses quatre voisins.