En Suède, il n’y a plus de neutralité et on se livre à des jeux de guerre pour débiles affamés de nucléaire. En Norvège, on diffuse des feuilletons pour dénoncer la prochaine occupation russe. On France on hurle tout le temps après Poutine et maintenant la Chine. On se demande pourquoi tout le monde devient belliciste en Europe. J’avais déjà expliqué (1) que la plupart des chefs d’Etat baltes sont des agents américains, élevés et dressés aux Etats-Unis, ou reformatés dans les universités comme Georgetown célèbre pour sa préparation mentale. On utilise la sous-culture de Marvel comics pour les masses abruties et les universités pour des élites dont le job consiste à nous soumettre aux diktats des banksters et des militaires du Pentagone.

Les élites européennes sont des automates dirigés depuis Washington, comme certaines fourgonnettes. Le reste est acheté ou éliminé. Rien de nouveau sous le soleil, Craig Roberts a parlé des valises de billets qui servaient à acheter les politiciens débauchés en Europe et Guy Debord disait dans ses Commentaires :

« …sur le plan individuel, la cohérence qui règne est fort capable d’éliminer, ou d’acheter, certaines exceptions éventuelles. »

Les politiciens hostiles ou jugés peu sûrs, comme Schroeder, Berlusconi, Villepin, ont tous été éliminés, déconsidérés.

Le NYT va plus loin et explique comment les marchands et les fabricants d’armes qui possèdent une partie de notre presse en France, encadrent l’Otan et favorisent sa gestuelle militaire et eschatologique aux quatre coins de cette malheureuse planète. Mais tant qu’on les laissera faire…

Il n’y a pas besoin de théorie de la conspiration quand on a une bonne pratique de la constatation. Raymond Aron disait à Missika-Wolton qu’il suffisait de savoir lire la presse, qu’on ne nous cache rien en fait (ou trop bien, c’est selon – méthode Edgar Poe dans le Double assassinat) ; il suffit de lire les bonnes pages des bons outils du système médiatique-industriel qui nous mène à notre perte.

Récemment donc (2) le NYT a reproché à la Turquie ses achats russes. C’est que l’Otan appartient aux marchands d’armes, et que ces derniers, recycleurs de généraux-acheteurs, n’aiment pas qu’on aille faire ses courses ailleurs ! Grâce à mon ami Maurizio Blondet, je tombe sur ce texte étonnant qui explique froidement le dessous des cartes, comme disent les andouilles sur Arte ! Je donne ma petite traduction, plus littéraire que celle de Google :

« Les marchands d’armes occidentaux ont fortement fait pression (lobbied) pour l’expansion de l’Otan dans les pays de l’ex-pacte communiste de Varsovie. Ils ont ensuite fait pression pour que les Etats membres de l’Otan n’aillent pas voir ailleurs (stray outside) pour leurs achats d’armes, ce qui nuirait (cut into) à leur business. »

On conçoit donc l’intérêt de la diabolisation de Poutine. Il sert à vendre des armes. A préparer à la guerre. A conditionner les esprits, comme dans tout bon roman orwellien. De ce point de vue on se demande si la reprise de la Crimée par la Russie n’était pas secrètement désirée par l’Otan, pour rassembler les troupes, siffler la fin de la récré, et préparer la troisième guerre qui les enrichira tous… jusqu’à la mort.

Je laisse toujours le mot de la faim à Louis-Ferdinand Céline, qui voyait tout venir :

« Une telle connerie dépasse l’homme. Une hébétude si fantastique démasque un instinct de mort, une pesanteur au charnier, une perversion mutilante que rien ne saurait expliquer sinon que les temps sont venus, que le Diable nous appréhende, que le Destin s’accomplit. »

On n’était qu’en 1940… Et comme on n’arrête pas leur progrès…

Nicolas Bonnal

1) http://www.bvoltaire.fr/pourquoi-les-politiciens-baltes-detestent-poutine-et-la-russie/amp/

2) https://www.nytimes.com/2017/09/12/world/europe/turkey-russia-missile-deal.html