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23 novembre 2024

Le Yémen sans Saleh


 

France-Irak Actualité : actualités sur l’Irak, le Proche-Orient, du Golfe à l’Atlantique

Analyses, informations et revue de presse sur la situation en Irak, au Proche-Orient, du Golfe à l’Atlantique. Traduction d’articles parus dans la presse arabe ou anglo-saxonne, enquêtes et informations exclusives.

 

Publié par Gilles Munier sur 7 Décembre 2017,

Catégories : #Yémen, #Arabie, #Iran

Ali Abdallah Saleh

Ali Abdallah Saleh

Revue de presse : Moon of Alabama / Le Saker francophone (extrait – 4/12/17)*

…(…)… Les circonstances de la mort de Saleh ne sont pas encore connues, mais on dit qu’il s’enfuyait de Sanaa quand le destin l’a rattrapé.

Comme nous l’avons écrit dans notre récapitulatif de samedi, Saleh avait tout à coup fait la paix avec les Saoudiens et avait demandé à ses partisans de prendre les armes contre ses anciens alliés. Pendant plus de deux ans, il s’était allié aux Houthis contre les forces d’invasion saoudiennes et leurs forces par procuration soutenues par les États-Unis et le Royaume-Uni. Vendredi, après plusieurs jours d’affrontements locaux avec les Houthis, il avait appelé ses partisans à chasser les Houthis de la capitale yéménite, Sanaa.

Pendant une journée, ses combattants, menés par quelque 1 000 soldats de la garde personnelle de Saleh, ont eu le dessus et ont réussi à expulser les Houthis de plusieurs de leurs positions. Mais ils n’ont pas réussi à les écraser. Les Houthis ont fait venir de nouvelles troupes et dimanche ils ont regagné le terrain et les bâtiments perdus. Ils ont pris les locaux de la télévision de Saleh. Sa chaîne de télévision a commencé à transmettre les slogans de ses ennemis. Il leur a fallu une nuit et un jour pour vaincre les troupes de Saleh.

La raison pour laquelle les partisans de Saleh ne sont pas venus à son aide en plus grand nombre reste un mystère. Sanaa est son territoire et chaque fois qu’il a appelé à des manifestations dans la ville, des centaines de milliers de personnes sont sorties dans les rues. Pendant la majeure partie de ses 34 ans de règne en tant que président et même après sa démission forcée, Saleh a pu faire appel aux sept « tribus en collier » dont les territoires entourent la capitale. Cette fois, elles ne sont pas venues à son aide. Saleh continuait également à commander des parties importantes de l’ancienne armée yéménite. Elles occupent actuellement des positions éloignées de Sanaa contre les forces saoudiennes par procuration qui tentent de conquérir le territoire montagneux du nord-ouest du Yémen. On se demande pourquoi il ne les a pas rappelées à temps.

Il se peut que sa volte-face inattendue et sa nouvelle alliance avec les éternels ennemis du Yémen, les Saoudiens, ait aliéné ses partisans.

La famille et le clan Saleh sont importants et pleins de ressources. Beaucoup de ses proches ont occupé des postes militaires élevés dans l’armée yéménite et ont assez d’argent pour s’assurer de la loyauté de leurs troupes. Un de ses neveux pourrait reprendre sa bannière. On ne sait pas si son remplaçant sera capable d’entraîner à sa suite les anciennes unités de l’armée sur lesquelles Ali Abdullah Saleh pouvait compter.

Les Saoudiens avaient récemment parié sur Saleh pour mettre fin à l’impasse de leur guerre contre le Yémen. S’il avait gagné, cela aurait pu amener une pause dans la guerre et probablement sa fin. Maintenant que les Houthis ont pris le dessus à Sanaa, la guerre, les bombardements saoudiens incessants et le blocus du Yémen vont probablement continuer. Les Houthis continueront à attaquer l’Arabie saoudite sur son territoire et les combats avec les forces saoudiennes par procuration se poursuivront sur le terrain.

Il faudra attendre une autre occasion propice pour que la guerre s’arrête.

Source : Le Saker francophone

http://lesakerfrancophone.fr/le-yemen-sans-saleh

Traduction : Dominique Muselet

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