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27 décembre 2024

L’« œuvre positive » de la colonisation ? Que du bonheur!


Algérie en phase avec le mouvement du monde

© Chems Eddine Chitour

Samedi 17 février 2018

«Notre système de colonisation consistant à ruiner l’Arabe, à le dépouiller sans repos, à le poursuivre sans merci et à le faire crever de misère, nous verrons encore d’autres insurrections.»
Guy de Maupassant Au Soleil (1884)

Mon attention a été attirée par une contribution d’un auteur français qui sévit depuis quelque temps et s’est fait une réputation de négationniste s’agissant des horreurs de la colonisation. Pour lui et pour ceux qui sont encore nostalgériques dans leur fuite en avant, la colonisation y a bon. Ce qui m’a fait bondir outre mesure c’est le nouveau concept de la colonisation, outre sa «positivité», celui du bonheur, l’auteur parle de colonisation heureuse!! Par honnêteté intellectuelle je rapporte les propos essentiels d’une contribution de Bernard Lugan colonialiste engagé.

« Les bienfaits des invasions » et l’encouragement à ne pas en rougir

Lisons cette logorrhée: «Lorsque, à la fin du XIXe siècle, l’Europe entreprend la colonisation de l’Afrique noire, la situation de ce continent est catastrophique. (…) Or, en quelques années, administrateurs, officiers et missionnaires apportent aux Africains la notion jusque-là inconnue de sécurité quotidienne. Comment ils ont apporté, et pourquoi sont-ils venus Médecins et infirmiers font reculer le paludisme, la tuberculose, la bilharziose, la maladie du sommeil, le trachome et les diverses parasitoses qui achevaient de tuer des millions de malheureux sous-alimentés. Outre les soins, les Africains mangent alors partout à leur faim et l’essor démographique devient considérable (…).» (1)

«Pourtant, l’Europe a appris à avoir honte de cette oeuvre humanitaire, tant les esprits ont été imprégnés par les slogans culpabilisateurs. (…) Durant trente années au moins, l’idée sans cesse répétée, pour ne pas dire martelée, selon laquelle le Nord s’était enrichi en exploitant le Sud a acquis force de loi.» (1)

«De la boucle du Niger à la mer Rouge et du Soudan au Mozambique, les musulmans esclavagistes s’employaient à vider l’Afrique de ses habitants quand la colonisation y mit un terme. Ne perdons jamais de vue – contrairement à ce que veulent faire croire les culpabilisateurs – que l’Europe n’a pas eu l’initiative de la traite des Noirs, puisque, du VIIIe au XXe siècle, les Arabes n’ont cessé de la pratiquer. Si durant trois siècles, les Européens transplantèrent environ 8 millions d’hommes d’Afrique en Amérique, en 12 siècles, les Musulmans en puisèrent environ 15 millions dans le véritable vivier humain qu’était pour eux l’Afrique noire (…)» (1)

Parlant de l’esclavage arabe pour minimiser celui des Blancs il écrit:
«En 1890, il y a encore 78 marchands d’esclaves au Caire et 73 à Alexandrie, qui reçoivent des captifs clandestinement, puisque la traite est officiellement interdite. En Afrique orientale, les musulmans de Zanzibar sont les organisateurs d’un vaste trafic dont ils tirent d’énormes bénéfices(…) Une fois encore, l’Europe intervient et il faudra un demi-siècle d’efforts aux pères du Saint-Esprit, aux Pères blancs, aux pasteurs de la Church Missionary Society pour combattre les esclavagistes sur leur propre terrain. Mais leurs efforts seraient demeurés vains sans l’implantation militaire de la Grande-Bretagne, de l’Allemagne, de la France, du Portugal et de la Belgique»(1)

Ensuite l’auteur fait appel à un autre auteur aussi « convaincu que lui des bienfaits de la colonisation en l’occurrence l’universitaire Jacques Marseille et qui part du principe que les Européens ne se sont pas enrichis Il compare des pays entre eux . Nous lions : « Et pourtant,  déclare-t-il parmi les pays du Nord, les plus riches ne sont ni l’Espagne, ni le Portugal, ni la France, ni la Grande-Bretagne, qui furent les principales puissances impériales, mais la Suisse, la Suède, l’Allemagne, les États-Unis et le Japon.»

«Le cas français étudié par Jacques Marseille constitue la seule analyse scientifique de la question. Ses conclusions permettent d’affirmer que, depuis 1930 environ, l’empire entravait plus qu’il ne stimulait la croissance économique de la France et que la décolonisation fut un délestage voulu par une certaine fraction du patronat français pour stimuler la croissance de ses activités ». Mais il y a plus important encore. Non seulement les productions coloniales coûtent très cher à l’économie française, puisqu’elles sont achetées largement au-dessus de leur cours mondial, mais encore, en entrant en concurrence directe avec des productions métropolitaines (…) Après la décolonisation, dégagée des subventions indirectes et allégée des secteurs moribonds, l’économie française a pu se lancer dans la bataille de la compétitivité.» (1)

La colonisation heureuse : nouveau concept

Bernard Lugan  conclut: «La colonisation fut une parenthèse brève mais positive – et pourquoi pas heureuse? – pour les populations d’Afrique: le gendarme assurait la paix; le médecin soignait les corps; l’instituteur transmettait son savoir; le colon fournissait du travail; le juge protégeait de l’arbitraire.». «Certains penseront peut-être que ce tableau est trop résolument favorable à la colonisation. Qu’ils lui opposent alors la situation qui prévaut actuellement dans des pays comme l’Ethiopie, l’Angola, le Mozambique, le Zimbabwe, l’Uganda, l Tanzanie, le Nigéria, le Ghana, le Tchad, Madagascar, etc., où famines, épidémies, massacres inter-ethniques, gabegie, concussion, arbitraire sont le lot quotidien des malheureuses populations.» (1)

Après la  lecture  de ce plaidoyer pro-colonisation, nous allons répondre à monsieur Bernard Lugan point par point. D’abord, l’auteur tente de nous expliquer  pédagogiquement – en fait il s’adresse à ses concitoyens – qu’il ne faut pas rougir, qu’il ne faut pas culpabiliser que c’était çà la civilisation, il n’apporte aucun argument sauf que c’est la méthode Coué, croyez que vous êtes irréprochables et vous serez irréprochables à force d’incanter cela.

Les races supérieures  et le devoir de civilisation

Son postulat de base est que les races blanches ont reçu d’une façon immanente le droit de civiliser les races inférieures et tout doit être fait pour les présenter aux concitoyens comme des peuplades préhistoriques s’exterminant les unes les autres; sans unité – oubliant à titre d’exemple que quand l’Europe était « gouvernée- le mot est fort, de «rois fainéants», de « seigneurs,  en fait d’Astérix plus frustes les uns que les autres il y avait à titre d’exemple un empire au Mali et même une charte des droits de l’homme vers 1200 bien avant l’Habéas corpus anglais, qui fut copiée par les révolutionnaires en France et par la suite l’Occident qui les codifie sous le vocable de déclaration des droits de l’homme que naturellement la France s’attribue au point de vouloir, d’une façon incantatoire en se souvenant que pour Jules Ferry déjà, la fin du XIXe siècle les droits de l’homme ne sont pas valables dans les colonies.

Pire encore il martèle il y a un devoir pour les races supérieures de civiliser les races inférieures. Ce concept de droit sera mis au gout du jour un siècle par  Bernard Kouchner avec son fameux et triste devoir d’ingérence, avec des conséquences qui sont passées à la trappe, à savoir le million de morts  au  Burundi,, et quelques années plus tard, ce même devoir d’ingérence sera invoqué par Bush  en  Afghanistan en Irak  en Libye et en Syrie, se permettant même en commandeur de tracer des lignes rouges que les peuples barbares ne doivent pas dépasser….

L’esclavage arabe  en première ligne

Là où on sent la jouissance de l’auteur c’est d’avoir trouvé le maillon faible, à savoir celui de l’esclavage des Arabes qui, certes, avait lieu mais n’avait rien à voir quantitativement avec le commerce triangulaire et la règle des trois C: Christianisation commerce, colonisation. «Naturellement, les chiffres qu’il donne ne reposent sur aucune donnée. Il va jusqu’à repérer des marchands d’esclaves à l’unité oubliant d’une façon pudique désintéressée pour tout simplement, par crainte de représailles, le commerce non moins tragique des juifs esclavagistes.» Ensuite, il nous dit que la métropole n’a rien pris, elle n’a fait que donner. Il n’est que de voir comment les Suds épuisés ont vu leurs matières premières partir de ces pays africains qui n’avaient pas de développement endogène, les matières premières servaient l’industrie française.

Nous conseillons à M. Lugan apparemment ignare en ce qui concerne par exemple l’oeuvre positive au Congo de lire un  excellent texte d’Aimé Césaire, sur le chemin de fer Congo Océan. Et sur le verdict sans concession d’André Gide : « Le chemin de fer Congo-Océan est un effroyable consommateur de vies humaines »

S’agissant de ce qu’a « donné »  l’Algérie à la France, C’est un fait, que la « Métropole » a aspiré tout ce qui pouvait l’être en terme de métaux  ( fer, Nickel, cuivre, plomb, mercure…) de charbon  et bien plus tard de pétrole   Un document nous apprend, à titre d’exemple,  que toute la métallurgie française de qualité doit beaucoup à l’acier algérien; On peut dire sans se tromper que l’essentiel de la fabrication de qualité est du au fer algérien.  On avance que la tour Eiffel a été construite avec le fer algérien. La contribution suivante  en  témoigne : «Les Algériens visitant ce monument, ne se doutent certainement pas que cette dame de fer » symbole et fierté des Français, est en fait du minerai extrait de la terre algérienne. Et pour cause, tout le fer utilisé pour sa construction, 8000 tonnes pour la charpente métallique, a été extrait des mines algériennes, de Rouina (Aïn Defla) et de Zaccar (Miliana). «D’ailleurs, en guise de reconnaissance, Gustave Eiffel avait remercié les mineurs de Rouina, en offrant une horloge (montée sur une tour métallique) à l’école du village de Carnot (l’actuel El Abadia, wilaya de Aïn Defla). Il faut souligner que Rouina était l’une des premières mines exploitées en Algérie par les Français. Gustave Eiffel fut ébloui par la pureté de son fer qui est un minerai à haute valeur ajoutée, ayant des propriétés mécaniques idéales et convenables à ses projets, titrant une teneur moyenne de 56-60%, ce qui permettait l’obtention de fer «puddlé» (brassé), très indiqué pour ce genre de structure, contrairement au minerai de fer extrait des «minettes de Lorraine» et autres mines européennes, pauvre et inadapté aux structures nécessitant une résistance et une flexibilité mécanique aux aléas naturels »

« Le journal français l’Echo des mines avait rapporté en 1896 que «le fer qui a servi à la construction de la tour n’est pas n’importe lequel. Il a fait l’objet d’un choix minutieux. Il vient de mines algériennes et a été fabriqué dans les forges et usines de Pompey Fould-Dupont’ en Lorraine, Gustave Eiffel l’a choisi notamment en raison de ses propriétés mécaniques. Pour illustrer l’intensité de l’activité minière, à cette époque, il y a lieu de noter que la production du minerais de fer a enregistré en Algérie une moyenne de 400 000 tonnes par an depuis 1875 pour culminer en 1928 à 2 006 092 tonnes,   Le prix de la tour Eiffel, avec l’ornementation et les nécessités architecturales, a atteint les 5 millions de francs, tandis que la tour métallique a coûté à elle seule 3,405 millions de francs de l’époque. Le minerai provenant d’Algérie représente plus de 68% du prix de la tour! (…)» (2)

Un autre site confirme s’il en était besoin la pureté  et la provenance du fer nécessaire à la construction de la Tour Eiffel. Nous lisons : « Le fer qui a servi à la construction de la tour n’est pas n’importe lequel, bien sûr. Il a fait l’objet d’un choix minutieux. Il a été acheté à une usine de Meurthe-et-Moselle et vient de mines algériennes. La question de l’origine du fer de la tour Eiffel nous amène donc en voyage… Lorsque Gustave Eiffel passe commande pour 8 000 tonnes de fer puddlé, ce dernier se tourne vers des fournisseurs de minerai. La qualité demandée par Eiffel est à récupérer en Algérie, dans les mines de Zaccar et de Rouïna, deux sites distincts. Les mines du Zaccar sont en Algérie, à Miliana.  La mine est surprenante, son entrée n’est qu’un simple trou de deux mètres de diamètre, à flanc de coteaux de la montagne. L’étaiement laisse à désirer, la galerie finit par arriver à un puits de plus de 10m de profondeur. C’est au fond de ce puits que commencent les galeries d’extraction. Ces galeries sont équipées de chemin de fer et de wagonnets dans lesquels sont versées les roches. Tirés à main d’hommes, ils sont ensuite vidés dans une fosse qui tombe sur des terrasses à ciel ouverts. C’est de ces terrasses que l’on récupérait les pierres avant chargement et envoi en Lorraine. Il faut signaler que ce site n’est pas un site industriel, c’est la raison pour laquelle il n’y a aucun équipement comme des hauts-fourneaux. C’est juste un site d’extraction.  Rouïna est une ville d’Algérie, assez proche de Miliana.  Durant l’occupation française la mine de Rouïna était équipée d’infrastructure sidérurgique de pointe, avec entre autre un haut-fourneau à moyenne température. Le minerai qui en était extrait était broyé et acheminé dans ces fonderies d’Algérie ou de France » (3).

L’auteur nous explique ensuite que la civilisation a pacifié  (trois pages) les escarmouches intertribales (en prenant un cas sur la multitude) c’est comme si on rapportait les escarmouches de lorrains de Bretons entre eux comme connaissent tous les peuples, à l’instar des guerres dites de trente ans, de cent ans en Europe où les serfs en nombre veillaient au confort des nobles.

Pour lui, Dieu fait alors appel aux Européens pour sauver les Africains. Ce qu’il firent avec un sabre dans un main et un goupillon de l’autre si on en réchappe pour donner l’extrême onction ou être converti  en étant   sauvé par l’église Pour lui c’est une bénédiction qu’il y ait eu ce sabre et ce goupillon et la guerre d’épouvante pour sauver ceux qui restent des génocides européens pour les faire rentrer à tout prix dans le giron de la vraie religion tout en faisant des sous –hommes taillables et corvéables.

La colonisation n’est donc apparemment pas plus à l’origine de la puissance industrielle de l’Occident qu’elle n’est la cause du sous-développement de l’Afrique. En clair, malgré toute la rapine les pays européens du Sud, l’auteur avoue que les pays du Nord sont plus développés. Naturellement, il n’attribue pas ce retard économique à une déficience scientifique économique,  la cause – fausse au demeurant- est le boulet colonial.

L’auteur martèle à la suite de son renfort Jacques Marseille, que les colonies était un poids mort pour la métropole – chiffres discutables à l’appui- et que quand elle s’en est débarrassée la France s’est développée  La question que nous lui posons  est la suivante : Pourquoi la France est restée dans un pays qui lui coutait cher ? Pourquoi fallait il  ensuite une guerre -évènements d’Algérie pendant longtemps- qui a duré huit ans, une guerre qui a laissé des cicatrices dans l’imaginaire algérien qui ne s’est pas remis d’un tsunami qui a eu lieu un matin de juillet 1830,qui s’est perpétué pendant 132 ans de malheur et de désolation et terminé avec l’extermination d’un million des meilleurs enfants Pourquoi a-t-il fallu huit ans de guerre  pour qu’il y ait délestage, qu’il y ait 30000 soldats français morts pour une cause perdue d’avance malgré toutes les tentatives de « troisième force du MNA, des Bellounis, .. »  , de Sahara mer intérieure »…

On est en droit de s’interroger pourquoi la propagande coloniale a-t-elle donné l’illusion aux Français nés en Algérie, qu’ils étaient là pour l’éternité  en tant que colons ne faisant rien pour considérer les Algériens comme des citoyens à part entière qui avaient droit à la dignité au lieu et place du Code de l’indigénat qui leur a été infligé ?

La détresse réelle des rapatriés européens  et des harkis – considérés bien plus tard comme des sous hommes par un ténor du parti socialiste n’avaient pas vocation à rester en France parce que pour de Gaulle ,ce n’était pas la patrie de leur père » , cette détresse , ils la doivent au pouvoir colonial et pour certains à leur certitude qu’ils appartenaient à une race supérieure, ne pouvant concevoir d’avoir des concitoyens algériens comme eux dans une République algérienne libre et équidistantes des espérances religieuses. L’OAS n’a fait qu’ élargir le fossé entre les communautés, et les 200.000 Français d’Algérie qui sont restés, en définitive, sur le million   ont compris  qu’ils n’avaient à craindre que leur avenir était en Algérie.  Certains même reviennent d’une façon discrète et sont étonnés de voir comment les Algériens sont avenants dans leur accueil au point que certains regrettent d’être  partis..

Certains parmi ces français d’Algérie eux se sont battus côte à côte avec les autres Algériens pour la liberté et l’indépendance de l’Algérie. Il eut été plus sage pour la France de n’être jamais venue en Algérie ou au mieux partir à partir du moment où les dépenses de la colonie étaient insupportables pour la colonie et l’empêchaient d’avoir le niveau de la Suède si elle n’avait pas perdu 132 ans à supporter une colonie qui n’a fait que prendre!!

Ce que fut « l’œuvre positive » de l’Algérie pour la France

Sans rentrer dans le détail de tout ce qu’a fait l’Algérie pour la France durant un compagnonnage de 132 ans , nous en avons rendu compte dans plusieurs de nos écrits il nous plait de nos ressouvenir de quelques « moments’ » par exemple ce que l’auteur « oublie pieusement » d’écrire que -la France fut accompagnée dans toutes les querelles qu’elle a faites au monde- par les Algériens qui payèrent le prix du sang en vain. Non content de prendre les matières premières, le pouvoir colonial «s’empare de la force vive pour guerroyer de par le monde et offrir de la chair à canon algérienne. Mieux encore, en période de paix ce sont les tirailleurs béton qui ont participé à la reconstruction de la France, les trente glorieuses, les constructions des autoroutes, des bâtiments, des usines et tous les métiers indignes des Français ont été le lot des émigrés sans reconnaissance aucune. Dans son texte, l’auteur va jusqu’à s’apitoyer sur le sort des peuples africains, il oublie que c’est grâce à la colonisation que ces peuples sont clochardisés pour reprendre l’expression de Germaine Tillon. Qui sait s’ils n’auraient pas évolué différemment s’ils n’avaient pas été tenus soigneusement en marge du progrès et de la connaissance? Quand on pense qu’en 132 ans la colonisation a formé en Algérie moins d’un millier de personnes aucune pratiquement dans les sciences et la technologie. (4)

Le président Ferhat Abbas a déclaré lors d’une réunion avec les cadres formés alors que la guerre d’épouvante battait son plein, «nous avons formé en cinq ans plus que le système éducatif colonial en 132 ans en cadres techniques et scientifiques».

La reconnaisse des Algériens pour les « Justes »

 Cependant, le peuple algérien de par sa culture, son identité et son espérance religieuse n’est pas ingrat, il n’oublie pas les  » Justes »,  toutes celles et ceux qui l’on accompagné pendant ces 132 ans d’épreuve. Dans ce cadre, si l’éducation ne fut permise aux Algériens qu’à dose homéopathique,-nous fûmes des voleurs de feu pour reprendre l’élégante formule de Jean El Mouhouv Amrouche nous ne pouvons pas être reconnaissants à nos maîtres, ces hussards de la République qui prirent beaucoup de risques pour venir devant nous et nous éduquer. Je veux associer dans le même hommage le dévouement de beaucoup de médecins qui comprirent leur mission en soignant la détresse des Algériennes et des Algériens. Je veux enfin ajouter le dévouement de tous les Européens d’Algérie qui ont cru en la nécessité de l’indépendance de l’Algérie qu’ils considèrent à juste titre comme leur pays pour s’y être battus, je pense notamment à Claudine et Pierre Chaulet, à Daniel Timsit, à Fernand Yveton, à Maurice Audin, à Henri Maillot à Maurice Leban, l’abbé Berenguer et tant d’autres qui se dévouèrent à en mourir pour l’Algérie.

Pour ma part, je n’oublie pas d’ajouter que dans ce long et douloureux compagnonnage il y eut des Français qui défendirent la cause algérienne, je veux citer là aussi Frantz Fanon, Francis Jeanson, Jean-Paul Sartre. Ils se dévouèrent sans retenue. Notre pays grandirait en affirmant qu’à côté de Saint Arnaud qui avait «les états de service d’un chacal» à en croire Victor Hugo,, des Berthezène, des Bugeaud, il y eut des justes à qui nous témoigneront de notre reconnaissance. La nostalgérie  n’a pas d’avenir devant la réalité de la colonisation qui fut globalement négative et malheureuse pour les indigènes que nous étions.

En terminant cette analyse, je retiens le nouveau concept de colonisation heureuse voilà qui nous perturbe quant à la définition du bonheur! Les 6 millions d’Algériens qui sont passés de vie à trépas, victimes de l’oeuvre d’épouvante, de l’évangélisation forcée d’un autre enragé, le cardinal Lavigerie, des famines organisées et par-dessus tout de la torture tout au long de ces cent trente deux ans témoignent de cette colonisation heureuse; Non, la réconciliation n’est pas pour demain avec ces envahisseurs imbus de la certitude d’appartenir à la race des élus qui veulent notre bonheur à tout prix, même à celui de nous exterminer…

 

1.Bernard Lugan: Le vrai bilan de la colonisation en Afrique (L’Occident sans complexes) https://henrydelesquen.fr/2016/03/15/le-bilan-positif-de-la-colonisation-en-afrique/

2. https://salimsellami.wordpress.com/2017/10/03/en-fait-saviez-vous-que-la-tour-eiffel-est-algerienne.

3. https://www.merveilles-du-monde.com/Tour-Eiffel/Fer-de-la-tour-Eiffel.php

4. Chems Eddine Chitour : https://www.legrandsoir.info/ce-que-fut-la-colonisation-l-oeuvre-positive-de-l-algerie-envers-la-france.html

Article de référence http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_chitour/286569-que-du-bonheur.html

Prof. Chems Eddine Chitour
Ecole Polytechnique Alger

 

 

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Source : Chems Eddine Chitour
http://chems.over-blog.com/…
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