Aller à…
RSS Feed

29 mars 2024

Libye: chaos, état d’urgence et nouveaux combats entre milices à Tripoli


Seul Saïf Al Islam saura débroussailler ce chaos crée par ceux qui ont détruit la Libye (uSA, France, Angleterre avec l’aide du Qatar), car il a la légitimité donnée par le peuple Libyen
ginette
Fayez al-Sarraj, le chef du gouvernement d’union nationale en Libye, le 20 septembre 2017, à New York.
© Drew Angerer/Getty Images/AFP

En Libye, les combats ont repris de plus belle, ce lundi 3 septembre, dans le sud de Tripoli, après seulement quelques heures d’accalmie. Les milices qui combattent depuis huit jours cherchent à dominer Tripoli. Il y a, d’une part, la milice des révolutionnaires de Tripoli, elle-même composée de plusieurs milices de quartiers, et la milice de Tarhouna, « la septième brigade » qui était auparavant chargée de la sécurité, au sud de la capitale libyenne. La confusion est totale à Tripoli et les efforts pour une trêve durable ne semblent pas aboutir. Dans ce chaos ambiant, le Premier ministre libyen, impuissant, décrète l’état d’urgence.

L’accord politique inter-libyen de Skhirat, signé fin 2015, devait mettre fin à la domination des milices, surtout sur Tripoli, en les intégrant dans des forces loyalistes ou dans la garde présidentielle, sous ordre du gouvernement. Mais pour plusieurs raisons, cela ne s’est pas fait et c’est le gouvernement de Fayez al-Sarraj qui s’est en quelque sorte trouvé captif en se pliant à l’ordre de ces milices et non l’inverse.

Aujourd’hui, sur le terrain, ce sont des milices qui dépendent du ministère de l’Intérieur qui combattent des milices qui dépendent du ministère de la Défense. C’est dire l’absurdité de la situation.

Fayez al-Sarraj, le Premier ministre, assure que la milice « la septième brigade », ne dépend plus de l’Etat, depuis le mois d’avril dernier. Pourtant, l’Etat continue à payer les salaires de cette milice.

Un responsable de la septième brigade que RFI a pu joindre affirme avoir reçu, contre l’arrêt des combats, des offres de très hauts postes au gouvernement. Offre qu’ils ont refusé. « Nous allons continuer le combat jusqu’à nettoyer Tripoli de toutes les milices », affirme ce responsable.

Ce nouveau cycle de violence dans la capitale libyenne exprime une volonté des assaillants venant d’une autre région et d’une autre tribu, à l’ouest, de mettre la main, eux aussi, comme les quatre autres milices de Tripoli, sur les revenus de l’Etat et accéder au pouvoir. Profitant d’un système généralisé de corruption qui mine l’Etat libyen depuis le temps de Kadhafi et qui s’est aggravé depuis, la plupart des chefs de guerre, en Libye, sont devenus des millionnaires.

Plusieurs spécialistes considèrent que ces affrontements vont se poursuivre jusqu’à l’élimination de l’une des deux milices engagées dans ces combats.

C’est une bataille inter-tribale et interne pour le contrôle de la ville de Tripoli.
Majid Bouden
Partager

Plus d’histoires deDroit de l'Homme