Les milliardaires algériens aiment Paris. Et leurs multiples acquisitions immobilières le confirment. Algérie Part a obtenu des documents exclusifs démontrant qu’à partir de décembre 2015, deux importants hommes d’affaires algériens ont acquis tout un immeuble situé au niveau du boulevard Vaugirard dans le prestigieux 15 arrondissement de Paris.
L’immeuble situé plus exactement au niveau de la rue Armand Moisant a été acquis pour la modique somme de 932 mille euros par Bachir Ould Zemirli, détenteur de plusieurs entreprises en Algérie dans l’immobilier ou l’agroalimentaire comme la marque d’eau minérale Sidi Rached, Président d’honneur du NA Husseïn Dey et actuellement deuxième vice-président de la Fédération Algérienne de Football (FAF) dirigée par Kheïreddine Zetchi. Cet oligarque fortuné figurait aussi sur le listing des Algériens détenant des comptes à HSBC-Suisse lorsque le scandale “SwissLeaks” éclate en 2015. Bachir Ould Zemirli détenait en 2006-2007 un compte HSBC pourvu de 5,6 millions de dollars. Bachir Ould Zemirli a réalisé cette transaction en compagnie de son associé et beau-frère Ayoub Aissiou, patron et propriétaire de la chaîne de télévision privée El-Djazaïra TV, et promoteur immobilier ayant réalisé et commercialisé plusieurs résidences luxueuses dans les quartiers les plus huppés d’Alger comme Hydra.
Comme le démontrent nos documents, les deux hommes d’affaires algériens sont propriétaires d’une Société Civile Immobilière (SCI) basée à Paris et au capital de 10 mille euros. Il s’agit de la SCI Les Jasmins. Il est à noter que dans leurs documents administratifs, les deux businessmans algériens ont fait savoir qu’ils demeurent en France, pour le cas de Bachir Ould Zemirli, et Dubaï, pour le cas d’Ayoub Aissiou.
Les deux milliardaires algériens prétendent donc ne pas résider en Algérie alors qu’ils mènent régulièrement leurs activités à Alger et disposent, selon nos informations, d’une résidence algérienne puisque l’essentiel de leurs fortunes provient de leurs activités économiques menées sur le territoire algérien. Dans ce cas de figure, l’article 8 du règlement de la Banque d’Algérie n°07-01 stipule clairement que “hormis les cas expressément prévus par l’article 126 de l’ordonnance n°03- 11 du 26 août 2003, susvisée, la constitution d’avoirs monétaires, financiers et immobiliers à l’étranger par les résidents à
partir de leurs activités en Algérie est interdite”. En clair, un algérien résident en Algérie n’a pas le droit d’utiliser l’argent qu’il gagne sur le territoire national pour s’offrir des biens immobiliers ou financiers à l’étranger sans l’autorisation de la Banque d’Algérie. Et cette autorisation est rarement, très rarement délivrée car elle obéît à des critères très stricts.
En général, seuls les opérateurs économiques remplissant certains critères peuvent demander une autorisation de transfert de capitaux comme le stipule le Règlement n° 14-04 du 29 septembre 2014 fixant les conditions de transfert de capitaux à l’ étranger au titre de l’investissement à l’étranger.
Les services de la Banque d’Algérien ne devraient-ils pas, dans ce contexte, réclamer des explications à Bachir Ould Zemirli et Ayoub Aissiou ? Algérie Part poursuit ses investigations et reviendra prochainement sur ce dossier avec de nouvelles révélations.
Source : Algerie-part