Algérie: le général Toufik sera-t-il un concurrent de Bouteflika à l’élection de 2019?
12 octobre 2018
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Publié par Gilles Munier sur 12 Octobre 2018, 09:09am
Catégories : #Algérie, #Bouteflika, #DRS
Le général Mediène, dit Toufik
Revue de presse : Sputnik (mise à jour – 8/10/18)*
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Deux associations algériennes ont appelé, la semaine dernière, le général Toufik, ancien chef de l’ex-service de renseignements algérien DRS (1990-2015), à se porter candidat à l’élection présidentielle d’avril 2019 face au Président sortant Abdelaziz Bouteflika.
Les choses s’accélèrent en Algérie à l’approche de la prochaine élection présidentielle d’avril 2019. En l’espace de trois jours, deux appels ont été lancés au général de corps d’armée Mohamed Lamine Mediène dit Toufik, l’ancien chef du Département du renseignement et de la sécurité (DRS) pour se porter candidat à cette élection..
Le 15 septembre, n’ayant adhéré à l’idée d’un cinquième mandat pour le Président Abdelaziz Bouteflika, le bureau de la wilaya de Tizi Ouzou de la Fédération nationale des fils de chahid (martyr), a exhorté, dans un communiqué, l’ancien chef du DRS à se présenter à l’élection présidentielle de 2019.
Deux jours avant l’appel de cette organisation faisant partie de la famille révolutionnaire, l’Association culturelle Casbawia de la wilaya d’Alger, a, quant à elle, dans sa déclaration du 13 septembre, mis en avant, dans une logique de précampagne électorale, les qualités du général Toufik.
Tout en affirmant baser son appel sur les «positions nationalistes» du général et son «engagement sans faille pour l’Algérie», cette association affirme que l’ancien haut gradé «fut depuis son jeune âge un soldat modèle de l’ALN [l’Armée de libération nationale, ndlr], et a contribué avec ses frères pour le développement de l’ANP [l’Armée nationale populaire, ndlr], a veillé efficacement à sa stabilité et à la sauvegarde de l’unité de la Nation lors de la décennie noire», lit-on dans la déclaration signée par le président de l’association Nacer Atbi.
En souhaitant que son appel soit entendu, l’association Casbawia ajoute que «le général Mediène Mohamed a su garder un silence très significatif face aux bouleversements politiques de notre pays, afin de préserver les acquis démocratiques pour lesquels sa contribution ne peut être ignorée, il porte à jamais sa Patrie dans le cœur».
À l’approche de l’élection présidentielle d’avril 2019 en Algérie, et au milieu d’une effervescence politique concernant la question d’un 5e mandat pour le Président sortant Abdelaziz Bouteflika, l’Armée nationale populaire algérienne (ANP), dans le numéro du mois d’août de sa revue El Djeich (l’Armée), a clarifié une nouvelle fois sa position par rapport aux appels de différents partis politiques à son intervention dans le champ politique pour organiser une transition démocratique. L’ANP a opposé définitivement un non catégorique à l’idée de son intervention dans les affaires politiques du pays, ce qui ne relève pas des missions que lui a fixées la Constitution.
Réaffirmant d’une manière claire son attachement à son caractère républicain, la revue de l’ANP souligne que «de même, il est important que tout le monde ait conscience que les lourdes responsabilités dont est investie l’ANP font que son attachement à demeurer éloignée des questions qui ne sont pas de ses prérogatives, constitue un devoir national motivé par l’intérêt suprême de l’Algérie.»
Dans le même sens, répondant aux diverses rumeurs faisant état d’un veto qu’aurait opposé l’armée algérienne à un 5e mandat du Président Bouteflika, l’ANP a réaffirmé sa loyauté au Président de la République. L’Armée nationale populaire est «une armée qui reçoit ses directives du […] Président de la République, et qui veille à appliquer scrupuleusement ces directives dans le cadre des lois de la République et conformément à la Constitution», a conclu la revue El Djeich.
Source : Sputnik
Commentaire (AFI-Flash) : Le général Mediène, dit Toufik, autoproclamé un temps « Rab D’zaïr » (le Dieu de l’Algérie), répondra-t-il favorablement aux sollicitations qui lui sont envoyées par voie de presse (dont il est peut-être l’instigateur) ? Si oui, il faut qu’il s’attende à des mises en cause et à des questionnements sur son rôle dans les disparitions et les tortures qui ont marqué la « décennie noire », la guerre civile déclenchée fin 1991 par l’annulation des élections législatives qui devaient porter le FIS (Front Islamique du Salut) au pouvoir.
Sur le même sujet: Histoire des services secrets algériens (par Lyes Laribi, préfacé par Gilles Munier – Ed. ErickBonnier)