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18 novembre 2024

Contestation en Algérie : «Le président Macron doit sortir du silence»


 

France-Irak Actualité : actualités du Golfe à l’Atlantique

Analyses, informations et revue de presse sur la situation en Irak et du Golfe à l’Atlantique. Traduction d’articles parus dans la presse arabe ou anglo-saxonne.

Publié par Gilles Munier sur 29 Septembre 2019, 22:11pm

Catégories : #Algérie

Jean-Pierre Mignard, avocat et proche du chef de l’Etat, juge que la France doit parler de l’Algérie, alors que des manifestations vont se dérouler à Alger ce vendredi pour la 32e semaine.

Par Philippe Martinat (revue de presse : Le Parisien – 27/9/19)*

Depuis que le mouvement populaire a démarré en février en Algérie, le silence de la France est très remarqué. Comment l’expliquez-vous ?

JEAN-PIERRE MIGNARD. Il y a une raison, la France est pétrifiée. Non pas qu’elle désavoue ce qui se passe en Algérie, mais, depuis très longtemps, toute expression de la France au sujet de ce pays donne lieu à des règlements de compte interminables et on reproche constamment à la France une intrusion, une immixtion, une intervention dans les affaires intérieures algériennes. Résultat, elle ne dit rien, ne bouge pas, ce qui a des conséquences : beaucoup de pays, notamment de l’Union européenne, tentent d’apprécier ce qu’est la position ou l’analyse française avant de réagir à leur tour. Le silence de la France entraîne donc un silence plus général, alors qu’on assiste à un moment exceptionnel.

Qu’est-ce que la France pourrait dire ?

Elle doit prendre acte du fait que les Algériens ont décidé de passer à une deuxième étape de leur histoire politique. La France doit dire : nous vous regardons, nous avons besoin de vous, ce que vous faites peut être un exemple pour nous et pour tous les peuples de la Méditerranée, surtout ne sombrez pas dans la violence, c’est le risque majeur. Il ne faut pas que se crée une situation où l’armée soit contrainte de s’opposer au peuple. La France a des responsabilités vis-à-vis de l’Algérie, ce que j’appelle la dette. C’est une dette qui ne doit pas introduire de la rancœur ou de la vengeance, mais toujours plus de solidarité et de proximité.

Vous pensez que les autorités françaises vont bientôt se décider à briser ce silence ?

Je crois qu’il serait bon que le président de la République prenne la parole sur ce sujet si important. Comme il aime bousculer les traditions quand elles sont devenues obsolètes -il est le président qui a dit que la colonisation était un crime contre l’humanité – il est en droit de dire aujourd’hui au peuple algérien un certain nombre de choses, sans qu’on lui reproche quoi que ce soit sur un passé qui, en termes d’état civil, ne peut pas être le sien.

En tant qu’avocat, comment jugez-vous la vague d’arrestations arbitraires qui ont eu lieu ces dernières semaines ?

On assiste à une forme de révolution. C’est justement dans ces moments-là que des garanties nouvelles doivent être apportées, que les procès doivent être transparents, que les droits de la défense doivent être les plus exigeants.

Trouvez-vous normal que ce soit un tribunal militaire qui a condamné les membres du clan Bouteflika ?

Je vous répondrai simplement : moi je n’aime pas les tribunaux militaires.

*Source : Le Parisien

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