Aller à…
RSS Feed

6 octobre 2024

Irak : Vers une révision de la Constitution ?


Publié par Gilles Munier sur 22 Octobre 2019,

Catégories : #Irak

Déclaration du cheikh Jamal al-Dhari, président du Projet National Irakien (18/10 /19)*

Le Projet National Irakien considère avec un vif intérêt l’invitation du Président de la République, M. Barham Salih, de convoquer une conférence nationale plénière chargée d’examiner la constitution actuelle et de réviser le système étatique et les relations intergouvernementales entre autres, ce qui a permis de stabiliser le processus politique en Iraq, en tant que réaction méritée et appropriée aux revendications populaires justes exprimées par le Parlement. # Les manifestations de masse lancées le premier octobre et que nous appelons depuis la mise en place du projet national irakien comme étant la clé de toutes les solutions possibles en Irak, qui sont centrées sur la structure du processus politique et sur son échec.

Cependant, la révision de la constitution, et peut-être son amendement ou sa réécriture, ne peut pas, à son tour, ruminer les mêmes erreurs que celles qui ont été commises au moment de sa rédaction. Et l’a amené à cette étape difficile.

La première chose à faire à cet égard est d’exclure du processus de révision toutes les forces politiques traditionnelles qui ont contribué à la rédaction de la constitution actuelle. Leur existence permettra de mettre en doute la faisabilité de l’ensemble du processus et de le considérer comme un moyen de contenir la volonté du peuple, de gagner du temps pour procrastiner et de tourner dans le même cercle d’échec.

Alors que le projet national irakien soutient l’appel du président Barham Saleh à une révision de la constitution, il présente sa vision du problème sous la forme suivante:

  1. Former un secrétariat général comprenant des personnalités aux compétences académiques non affiliées à un parti ou à une organisation politique et ne détenant aucun poste administratif de niveau supérieur ou égal à celui de directeur général.
  2. Le Secrétariat général invite les compétences académiques et juridiques spécialisées dans les constitutions, les personnalités régionales, ethniques et tribales, les représentants des syndicats et les comités populaires, à organiser une conférence nationale exhaustive, à organiser des séances, à définir l’ordre du jour des discussions et des priorités, ainsi qu’à déterminer la relation entre le Secrétariat et les forces populaires et politiques extérieures.
  3. Demander aux Nations Unies, à l’Union européenne, à la Ligue arabe, aux syndicats légaux internationaux et aux organisations de la société civile de surveiller et d’aider au développement du processus d’amendement constitutionnel.
  4. Ouvrir la porte aux discussions sociales et aux factions nationales et internationales sur tous les axes et questions liés à la Constitution.
  5. Tous les médias accordent des moments ou des espaces spéciaux pour ces discussions, à condition qu’un organe spécial de la gestion de la conférence se charge de suivre les points de vue du public et de les transmettre au Secrétariat général.
  6. Présenter le premier projet d’amendements au débat général entre les Iraquiens avant de revenir étudier dans le cadre de la conférence.
  7. Présenter la version finale du référendum populaire.

*Source : Iraq National Project

Le cheikh Jamal al-Dhari préside l’Iraqi National Project. Il est un des chefs de la tribu sunnite irakienne Al-Zoba et le neveu de Harith al-Dhari, président de l‘Association des savants musulmans irakiens (AMSI) considéré comme le chef spirituel de la résistance irakienne (décédé à Istanbul en mars 2015). Dans le monde arabe, la famille Al-Dhari est célèbre pour sa participation à la Révolution de 1920 contre l’occupation britannique de l’Irak, notamment pour avoir éliminé Gerard Leachman, un colonel de l’Intelligence Service particulièrement détesté.

 

Partager

Plus d’histoires deDroit de l'Homme