«Quand la crise du coronavirus rejoint la géopolitique mondiale»
18 avril 2020
Publié par Gilles Munier sur 18 Avril 2020, 09:55am
Par Dominique Delawarde (propos liminaires – bulletin Covid-19 du 17/4/20)*
Il n’aura échappé à personne que la gestion du «chacun pour soi» de l’épidémie du coronavirus avait mis à mal la cohésion de l’UE et celle de l’OTAN: inutile de revenir sur des faits que nous avons déjà évoqués à plusieurs reprises. Par ailleurs, tant le FMI que les gouvernements occidentaux prévoient que l’année 2020 va se terminer par une récession et des difficultés économiques, voire sociales plus fortes en occident que dans le bloc eurasiatique de l’OCS (Organisation de Coopération de Shangaï), beaucoup moins affecté par la pandémie. La France, pour sa part envisage une récession de 8%, un déficit public de 9 % et l’explosion d’une dette déjà considérable …..
C’est bien dans ce contexte général que va se poser, dans les mois qui viennent, le double problème du respect, par les pays membres, de leurs engagements financiers vis à vis de l’Alliance Atlantique et de l’élaboration d’un nouveau concept stratégique qui doit intervenir en 2021.
Ce concept stratégique devra, comme tous ceux qui l’ont précédé, justifier l’existence de l’OTAN en définissant une menace, ne serait-ce qu’imaginaire, et il ne fait aucun doute que cette menace sera directement tirée de la dernière «National Defense Strategy US» de février 2018. En clair, pour les USA qui «gouvernent» l’OTAN, la Chine et la Russie devront être désignées comme les deux menaces principales pour la sécurité de l’Occident.
La définition d’une menace ne se décrète pas à la dernière minute lors du processus de réactualisation d’un concept stratégique. Il faut évidemment diaboliser l’adversaire durant de longs mois, en exploitant toutes les occasions et en utilisant tous les moyens possibles, pour convaincre les opinions publiques de l’existence d’un adversaire sournois et mal intentionné. Il faut aussi rebâtir la cohésion de l’OTAN, autour du «chef de meute» US, face à un adversaire puissant, clairement désigné et justifier/assurer le financement de l’Organisation.
Quelques indicateurs précis, notamment la multiplication des articles de presse malveillants contre la Chine et la Russie, me font penser que la campagne de diabolisation est désormais lancée et qu’elle va durer jusqu’au prochain sommet de l’Alliance de 2021.
Je vous invite donc tous à observer ce qui va se passer dans les semaines et les mois qui viennent. Les principaux acteurs de cette diabolisation sont toujours les mêmes: certains médias mainstream US et Européens soutenus par les GAFAM et par une myriade de sites internet dits de réinformation ou d’ONG, tenus ou subventionnés par des services spéciaux (CIA) ou des fonds US (Soros par exemple). Quels médias faut-il suivre avec vigilance ? Aux USA , le New York Time, le Washington Post et CNN; en France, BFMTV, France Intox, RMC, le Monde, le Figaro, voire Ouest France.
Notez avec moi que tous ces médias et/ou moyens GAFAM et/ou services spéciaux sont déjà « contrôlés » par un lobby transnational d’obédience néoconservatrice bien connu, qui tient également en laisse bon nombre de dirigeants des grands pays de la coalition occidentales (USA, UK, FR, Canada, Australie.…).
Il va certainement y avoir du sport car la Russie et la Chine ne se laisseront plus faire comme par le passé. Et c’est déjà parti avec le dénigrement de la Chine sur l’épidémie……
Ne prenez donc pas pour argent comptant les belles histoires qui vont vous être servies, si vraisemblables puissent-elles vous paraître. Ces gens sont forts, très forts pour manipuler les masses. Ils pourraient même vous vendre un Président de la République quand ils le veulent…
*Dominique Delawarde, général (2s) – ancien chef du bureau Situation-Renseignement-Guerre Électronique de l’Etat-major Interarmées de Planification Opérationnelle – fait le point, tous les jours, sur la pandémie Covid-19.
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