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29 mars 2024

Le vautour et la dinde


Publié par Gilles Munier sur 15 Mai 2020, 10:46am

Revue de presse : Chroniques du Grand Jeu (15/5/20)*

Le bras médiatique de l’empire ne s’en remet décidément pas si l’on en croit un article du Washington Post, aussi partisan que réaliste, intitulé « L’Amérique sur le déclin, la diplomatie charognarde de la Russie réussit au Moyen-Orient« . Le titre veut tout dire…

Le vautour russe profite de l’affaiblissement américain dans la région pour avancer ses pions dans des proportions considérables, nous dit l’auteur paniqué. Au-delà des éléments de langage qui parsèment joliment le papier, quelques admissions objectives :

  • le chaos moyen-oriental va profiter à Moscou qui réalisera son rêve multi-séculaire de plusieurs bases navales dans les mers chaudes (c’est déjà le cas en Syrie).
  • s’ils se retrouvent confrontés, comme les Américains en leur temps, aux inextricables divisions de la région, les Russes risquent d’y laisser beaucoup moins de plumes. Leur investissement militaire et financier est en effet faible par rapport aux gains réalisés.
  • Le dilemme des Etats-Unis cette année tournera autour du retrait de Syrie. Les commandants US privilégieront un accord avec les Russes plutôt qu’une bataille pour un territoire qu’ils quitteront de toute façon.

Si le dernier point reste à voir, le ton général de l’article ne trompe pas et reprend bien des éléments que nous répétons depuis des années. Au Moyen-Orient, le faiseur de rois a changé de visage…

Vladimirovitch est décidément un magicien. Selon l’humeur (et les consignes) de nos plumitifs, il réussit la gageure de passer tour à tour pour le dirigeant rustre d’un pays impotent et le président machiavélique d’une dangereuse puissance. Ce double langage tragi-comique de notre bonne presse « libre » est tout sauf nouveau mais atteint parfois des proportions qui laissent rêveur.

Et puisque nous parlons de bouffonnerie, accueillons comme il se doit la dinde volante. Le mois dernier, nous revenions sur les énièmes et énormes déficiences du F35. Ce fiasco exorbitant et retentissant fait les délices des sites spécialisés et nos Chroniques l’ont abordé à plusieurs reprises (ici ou ici entre autres).

La pompe à perfusion de la dinde comateuse nous a donné quelques nouvelles et elles ne sont guère glorieuses. Les F35 B et C, destinés à la Navy et aux Marines, ne peuvent durablement dépasser la vitesse du son… sans se décomposer. Le problème étant insoluble, le Pentagone a tout simplement jeté l’éponge et demande maintenant aux pilotes de limiter les vols à plus de Mach 1 !

Un malheur ne venant jamais seul, ses alter ego russes ou chinois n’ont pas ce genre de menus désagréments. Les Soukhoïs 57 semblent d’ailleurs gentiment survoler les bases américaines en Syrie et en Irak sans être détectés…

*Source : Chroniques du Grand Jeu

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