Revue de presse : Comaguer (bulletin 410 – 22 août 2020)*
Nous reprenons pour en approfondir certains aspects le récit couramment véhiculé par tous les médias internationaux des évènements ayant précédé la catastrophe meurtrière de Beyrouth du 4 Aout: 2750 tonnes de nitrate d’ammonium (NA) chargées à Batoumi Géorgie en septembre 2013 à destination du port de Beira Mozambique pour une entreprise portugaise Fabrica de Explosivos de Mozambique fabriquant des explosifs et qui ne sont jamais parvenues à destination.
Le fournisseur est une entreprise chimique géorgienne Rustani Azot installée depuis l’ère soviétique à Rustani à l’est de Tbilissi et qui fabrique des produits azotés à partir de gaz naturel reçu d’Azerbaïdjan. Cette entrepris était la plus grosse entreprise industrielle de Géorgie et a bénéficié après la dissolution de l’URSS de l’aide financière de la BERD, banque destinée à soutenir l’activité économique dans les anciennes républiques soviétiques. L’Occident aidait ainsi les nouvelles républiques à s’insérer dans l’activité économique capitaliste internationale. La Géorgie était un des objectifs de cette réinsertion et était destinée à intégrer l’OTAN et l’Union européenne. Pas de chance cette entreprise a été rachetée par une autre après 2013 et ses dirigeants actuels n’ont, disent–ils, pas de trace de la «commande mozambicaine». Pour mémoire, 2013 est l’année où la Géorgie se débarrasse de l’agent étasunien Saakashvili arrivé au pouvoir grâce à la première révolution des couleur ou plus exactement l’année où les Etats-Unis se débarrassent d’un agent décidément trop agité dans une république ex soviétique où ils sont particulièrement influents. Il existe de nombreux producteurs de nitrate d’ammonium et ce produit fait l’objet d’un commerce international important. Les statistiques existantes indiquent qu’en 2013 la Géorgie n’a pas exporté de NA. Elle figure sur le tableau qui suit mais avec exportation en 2013 = zéro et au-delà du 20° rang dans le classement. Par contre à cette date et pendant toutes les années suivantes la Russie occupe la place de premier exportateur mondial de NA et pour d’autres produits chimiques de la famille des engrais azotés. Ceci expliquerait que certains articles publiés depuis le 4 Aout mentionnent l’intervention d’une société de négoce russe spécialisée dans la vente du NA et qui aurait servi d’intermédiaire entre le fournisseur géorgien et le client mozambicain. Mais le site internet de cette entreprise est fermé ! …(…)…
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