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23 avril 2024


FRANÇOIS BELLIOT
littérature, géopolitique, médias
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PUBLIÉ LE7 NOVEMBRE 2020 PAR FRANCOISBELLIOT

Octobre 2020 – l’été indien terroriste en France
Résumé : Cette étude passe au crible les trois attentats perpétrés à l’automne 2020 en France : le 25 septembre 2020, l’attaque au hachoir de deux employés de l’agence Premières Lignes devant les anciens locaux de Charlie Hebdo ; le 16 octobre 2020, la décapitation de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie à Conflans-Sainte-Honorine ; le 29 octobre 2020, le triple assassinat de la basilique Notre-Dame de Nice. Elle remet en perspective ces trois affaires sanglantes avec toutes celles du même type perpétrées de 2015 à 2019, après la longue parenthèse covidienne globalement respectée par les terroristes partout en Europe. Elle pointe l’hystérie médiatique et politique disproportionnée et l’instrumentalisation par le régime français de ces trois agressions, dans le contexte de l’ouverture, après cinq ans d’attente, du procès des attentats de janvier 2015 et la republication par Charlie Hebdo des caricatures de Mahomet, médiatisation outrancière bien utile pour faire oublier la catastrophe économique en cours et à venir, catastrophe aggravée par les mesures anti Covid de plus en plus délirantes, liberticides et antidémocratiques. Elle souligne enfin la duplicité du pouvoir, qui d’un côté prétend lutter de toutes ses forces contre la menace terroriste, et de l’autre laisse toutes les portes du pays grandes ouvertes aux aspirants jihadistes, en soutenant de fait ces derniers à l’extérieur, qu’il s’agisse d’Al Qaida en Syrie, ou d’Al Qaida au Yémen.

Sommaire
Introduction
25 septembre 2020 – attaque au hachoir de deux employés de l’agence Premières Lignes rue Nicolas Appert
Les faits
Le profil4
1) Zaheer Hassan Mahmoud, 25 ans, « migrant » Pakistanais
2) Youssef « H »6
Réactions politiques
Youssef « H » versus Lassana Bathily
16 octobre 2020 – décapitation de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie9
les faits
le profil
Biais et lacunes de la couverture politique et médiatique
Le tabou de l’immigration et des « migrants »
Le tabou de la pornographie
le tabou de la catastrophe économique
L’ami d’Idlib
Tout est bon dans le terrorisme ! Haro sur Jean-Luc Mélenchon
Les amis d’AQPA sont nos amis
La canonisation de Saint Samuel
Le tabou de la liberté d’expression de pacotille
L’autorisation des grands rassemblements républicains malgré la redoutable seconde vague
29 octobre 2020 – Triple assassinat dans la basilique Notre-Dame de Nice – 29 octobre 2020
Les faits
Le profil
Conclusion
Introduction

Dans notre étude sur l’activité attribuable à Daech en France de 2015 à 2020 (Base de données+synthèse), nous avons établi que la quasi totalité des actions terroristes de ces dernières années étaient le fait de criminels isolés âgés de 20 à 40 ans, issus de l’immigration maghrébine, nés à l’étranger pour beaucoup, à l’enfance chaotique, mentalement perturbés, intellectuellement limités, passés par la case prison pour faits de délinquance plus ou moins graves et répétés, influencés par la propagande de Daech sur internet ou par des imams salafistes rencontrés en prison ou dans des mosquées.

Nous avons également établi que « l’activité de Daech » en France n’avait cessé de décroître ces dernières années avec la réduction progressive du nouvel autoproclamé califat au Levant jusqu’à son éradication territoriale en mars 2019. Ainsi, depuis décembre 2018 et l’assassinat de 5 personnes sur le marché de noël de Strasbourg, nous n’avons pu relever comme faits divers sanglants notables que l’attaque de surveillants au sein-même de la prison dite « de haute-sécurité » de Condé-sur-Sarthe le 5 mars 2019 par le psychopathe Mickaël Chiolo, le très louche massacre commis par Mickaël Harpon au sein-même de la préfecture de police le 3 octobre 2019, et l’assassinat au couteau d’un joggeur dans un parc de Villejuif par Nathan C le 3 janvier 2020.

Sur une trentaine d’opérations réparties sur 5 ans, nous avons encore établi que 50 % d’entre elles n’avaient même pas été revendiquées par Daech, le facteur étiquetant résidant dans la réussite ou non de l’opération (réussi je revendique, raté je ne revendique pas), et que plus de la moitié des opérations revendiquées, surtout les plus sanglantes, meurtrières, collectivement édifiantes (Charlie Hebdo, 13 novembre, Nice, Saint-Étienne de Rouvray, Champs Élysées) étaient marquées par des anomalies et coïncidences troublantes qui suggéraient l’action ou l’influence d’un adjuvant extérieur non daéchien, autrement dit de terrorisme d’état ou de terrorisme fabriqué ou assisté.

Nous avons enfin fait remarquer que depuis mars 2020, la propagande anti Covid avait, du jour au lendemain, complètement remplacé – un épouvantail étant remplacé par un autre exactement au même endroit de la conscience collective – la propagande antiterroriste dans les transports communs, à l’école, à la télévision, dans les discours politiques ; à tel point qu’à l’orée de l’automne 2020, celle-ci avait pour ainsi dire complètement disparu des esprits, comme si elle n’avait jamais existé.

Or la propagande antiterroriste est revenue avec fracas sur le devant de la scène en septembre et octobre 2020 avec trois nouvelles opérations qui ont fait l’objet d’un battage médiatique rappelant les grandes heures des opérations de tangos fous de Daech de 2015 à 2017. Nous allons examiner dans le présent article ces trois nouveaux événements et leur couverture médiatique, en les mettant en perspective avec tous ceux recensés et analysés précédemment : Daech est-il de retour ? Les Français doivent-ils vraiment être terrifiés et avoir le cerveau retourné par ces deux nouveaux faits divers sanglants ? La couverture médiatique n’est-elle pas artificielle et disproportionnée ? Cette réactivation brutale de la menace terroriste a-t-elle une signification politique ?

Nous allons commencer par résumer les trois opérations en collant au même patron adopté pour l’exposé de toutes les affaires résumées dans la partie « base de données », avec une première partie « faits », et une seconde « profil ». Nous ne pouvons tout de même manquer de préciser pour commencer que ces deux opérations interviennent dans un contexte précis : l’ouverture du procès des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher au Tribunal de Paris le 2 septembre 2020. Prévu pour durer 47 jours, attendu depuis 5 ans, devant juger onze personnes inculpées, pour certaines en détention provisoire depuis plus de 5 ans (!) il s’agit à coup sûr de l’événement judiciaire de la rentrée, qui a remis au premier plan l’événement historique qui a inauguré la nouvelle vague d’actions terroristes en France au XXIème siècle, le plus symbolique d’entre eux à défaut d’être le plus meurtrier, celui qui également a été le plus exploité médiatiquement et politiquement par le régime républicain. C’est donc dans un contexte surdéterminé que surviennent les trois opérations que nous allons résumer et analyser : la flaque d’essence était là, miroitante à portée de briquet, avec les médias à l’affût.

En outre, l’hebdomadaire Charlie Hebdo, toujours dirigé par Laurent Sourisseau (Riss), a décidé le 2 septembre 2020 de republier en une la célèbre série de caricatures de Mahomet avec la une représentant un Mahomet effondré se lamentant : « c’est dur d’être aimé par des cons », et en réaction, l’organisation Al Qaida dans la Péninsule Arabique (AQPA ou « al Qaida au Yémen »), dont on n’avait plus entendu parler depuis plus de cinq ans, en janvier 2015, et sa revendication du massacre de Charlie Hebdo, a diffusé le 11 septembre 2020 un explicite appel à passer à l’acte en France1. Sur la scène internationale, dans le cadre d’un voyage à Beyrouth en soutien aux populations traumatisées par la gigantesque explosion ayant ravagé le port et la ville, le président Macron a défendu mordicus, lors d’une conférence de presse le 1er septembre, la republication des caricatures au nom de la « liberté de blasphémer », qui serait selon lui dans l’ADN de la République française. Des manifestations contre Charlie Hebdo ont de nouveau éclaté dans différents pays musulmans en cette occasion.

25 septembre 2020 – attaque au hachoir de deux employés de l’agence Premières Lignes rue Nicolas Appert

Fresque peinte sur le mur de l’entrée de l’immeuble qui hébergeait les locaux de Charlie Hebdo jusqu’au massacre du 7 janvier 2015, représentant les 11 victimes. L’endroit ne bénéficiait d’aucune mesure de surveillance particulière, malgré le procès très médiatisé des attentats de janvier 2015 qui avait commencé le 2 septembre 2020 (photo de michelle@c)
Les faits

Alors que le procès des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher a commencé depuis trois semaines, le 25 septembre 2020, Pierre-Adrien et Lucie, deux salariés de l’agence Premières Lignes, celle-là même dont la porte d’entrée donnait sur le même couloir que celle de Charlie Hebdo en janvier 2015, sont sortis fumer une cigarette sur le trottoir au pied de l’immeuble. Il ne s’agit pas de journalistes mais d’employés. Un homme qui rôdait aux alentours se précipite soudain sur eux pour les frapper violemment l’un au visage, l’autre sur le crâne, avec un hachoir, puis prend la fuite. Rapidement l’on apprend que deux hommes ont été arrêtés, un jeune Pakistanais d’une vingtaine d’années, et un Algérien de 33 ans. L’action n’est revendiquée par aucune organisation. Comme en janvier 2015, la salle du théâtre Comédie Bastille, située à un jet de pierre, sert de lieu d’exfiltration. Par la faute d’une fuite, comme en janvier 20152, deux photos, l’une de l’arme du crime ensanglantée, l’autre du Pakistanais, sont diffusées sur les réseaux sociaux, épaississant la psychose et amenant le parquet de Paris à ouvrir une procédure judiciaire pour déterminer l’origine de la fuite ; une enquête est ouverte pour « violation du secret de l’enquête ». Le criminel est rapidement arrêté sur le parvis de l’opéra Bastille, le sang dont il a été éclaboussé ayant facilité sa reconnaissance.

L’arrestation de Zaheer Hassan Mahmoud au bas des marches de l’opéra Bastille (Photo de Laura CAMBAUD / AFP) via Getty Images)
Lors de sa garde à vue, les enquêteurs apprennent que le jeune Pakistanais a été inspiré par le contexte politique et médiatique ambiant, tant en France qu’au Pakistan, théâtre récemment de manifestations anti Charlie Hebdo. Il avait, rapporte le Parisien, « l’habitude de regarder des vidéos du chef religieux Khadim Hussain Rizvi, chef d’un parti politique islamiste, qui organisait des rassemblements au Pakistan pour condamner les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo. » En arrivant près du journal, près duquel il s’était rendu en repérage les jours précédents, il a aperçu les deux victimes, et, pensant qu’elles travaillaient pour le journal, les a attaquées.

Une nouvelle polémique éclate sur la non sécurisation des lieux de l’agression. Certes, Charlie Hebdo a déménagé depuis 2015 dans des locaux ultra sécurisés3 à une adresse tenue secrète, mais à l’occasion du procès, l’ancienne adresse, qui est toujours celle de l’agence Premières lignes a été écrite, dite ou montrée des centaines fois dans les médias, et il n’était évidemment pas à exclure qu’un marginal et/ou un déséquilibré et/ou un fanatique s’en prenne à cette cible. Les journalistes du Monde citent le journaliste de Premières lignes Paul Moreira : « on aurait dû penser que [l’adresse] allait réveiller les fragiles du bulbe qui ne demandent qu’à mourir le plus vite possible au nom de Daech »/ « Le 10, rue Nicolas Appert, c’est un bâtiment symbolique, et une cible molle »/ Premières Lignes a joui d’une protection policière « pendant deux mois et demi à peu près » après le 7 janvier, puis plus rien. « Là, pour le procès, on n’avait rien réclamé. On s’est laissé ramollir. Je suis en colère parce que [le ministre de l’Intérieur Gérald] Darmanin et [le Premier ministre Jean] Castex [qui se sont déplacés sur les lieux de l’attaque le vendredi après-midi], comme nous auraient pu y penser. Mais c’est inimaginable, un truc pareil. Comme ce qu’ont fait les frères Kouachi était inimaginable. »/ « Quand tu tapes « Charlie Hebdo » dans Google Maps, tu arrives rue Nicolas Appert. N’importe quel mec un peu débile, c’était sûr qu’il allait atterrir là »/ « Quand on a revu la façade passer en boucle sur les écrans à l’occasion du procès, ça a renforcé notre sentiment d’inquiétude », abonde Élise Lucet, présentatrice sur France 2 du magazine « Cash investigation » produit par Premières lignes.

Le profil4

1) Zaheer Hassan Mahmoud, 25 ans, « migrant » Pakistanais

Lors de son interrogatoire, on apprend que l’homme, pakistanais, prétend se nommer Hassan Ali. S’étant déclaré né en 2002 à Islamabad, il est parvenu à rallier la France en 2018 comme « migrant » où il s’est fait enregistrer comme mineur isolé, ce qui lui a permis de bénéficier d’une prise en charge, comme l’impose la réglementation en vigueur5. Comme le jeune homme a l’air beaucoup plus vieux que l’âge qu’il avance, une procédure est engagée pour vérifier la véracité de ses prétentions, mais en juillet 2019, la justice lui donne raison, ce qui oblige le conseil départemental à poursuivre l’accompagnement d’Ali jusqu’à sa majorité officielle, survenue le 10 août 2020. Il était donc dans une phase de transition au cours de laquelle il courait le risque d’être renvoyé dans son pays d’origine. Son cas rappelle celui de ce Rwandais qui pour se venger de son expulsion imminente a mis le feu, dans la nuit du 25 au 26 juillet 2020, à la cathédrale de Nantes dont un gros naïf lui avait confié les clés. Les journalistes du Monde rappellent que « le nombre de migrants se présentant comme mineurs isolés a explosé en France ces dernières années ». Ali H n’avait pas d’antécédent judiciaire, ni de radicalisation, et n’était pas suivi par les services de renseignement. Tout au plus avait-il fait l’objet d’un rappel à la loi pour port d’armes prohibé sur la voie publique (un tournevis).

En explorant son téléphone portable, les enquêteurs découvrent une photo de sa carte d’identité pakistanaise sur laquelle il affiche 25 ans : il se nomme en réalité Zaheer Hassan Mahmoud, n’est pas né en 2002 mais en 1995, et avait donc 23 ans et non 16 quand il est arrivé en France en se présentant comme un jeune pauvret. L’homme, qui parle à peine français et anglais, avoue la fraude en même temps qu’il assume franchement la nature religieuse de son acte. Il a quitté le Pakistan en mars 2018 et est arrivé en France en juillet, après être passé par l’Iran, la Turquie, et l’Italie. On lit par ailleurs dans l’article que le Parisien y consacre : « Contacté par téléphone par l’AFP, le père de l’assaillant présumé de la rue Appert s’est dit « très heureux » et « très fier » des actes de son fils, qui a « protégé l’honneur du Prophète ». « Le village tout entier est venu me féliciter », a-t-il assuré depuis le Pakistan. » Où l’on apprend donc qu’en plus d’avoir menti sur son identité et sa détresse, il n’avait pas vraiment de problèmes au Pakistan, où il était au contraire bien entouré, en particulier par un père qui considère comme un honneur d’avoir tenté d’assassiner au hasard dans la rue deux inconnus dans le pays qui a eu la gentillesse de lui tendre la main.

Ce profil est évidemment très gênant pour les médias qui font aux Français la promotion inconditionnelle des « migrants » depuis les grands flux de septembre 2015. Ce cas paraît aussi dangereusement emblématique pour ceux qui dénonce la passoire que constitue la prise en charge des mineurs isolés par l’Aide Sociale à l’Enfance, et trouvent de manière générale qu’on a tendance en France à accueillir et accorder la nationalité française à n’importe qui. Le fait de s’être trompé de 7 ans dans l’estimation d’un âge, en accordant l’âge de 16 ans à un homme qui en avait 23 constitue une bourde à peine croyable, surtout dans un pays dont les autorités prétendent lutter de toutes leurs forces contre le terrorisme depuis 2015. La minorité du criminel a été établie par un juge des enfants. On ne sait pas si ce juge avait sollicité, ce qu’il est le seul habilité à pouvoir faire, des tests de maturité osseuse : la marge d’erreur de ce test est de 18 mois, mais dans ce cas elle était plus que confortable. Le 29 septembre, Zaheer Hassan Mahmoud est mis en examen pour « tentatives d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Du 25 au 29, la couverture médiatique de ce fait divers sanglant fond comme neige au soleil. Alors que les médias et les politiques piaffaient d’impatience dans leurs stalles pour faire une grosse piqûre de rappel à l’opinion sur la lutte contre le terrorisme, la mise en examen du criminel est signalée le 29 par des entrefilets en bas de page de milieu des quotidiens.

2) Youssef « H »6

Cette résurgence de la menace terroriste semble dans un premier temps d’autant plus exploitable que le profil de la seconde personne interpellée semble correspondre aux canons recherchés : un homme de type maghrébin âgé de 33 ans. Un nouveau Chérif Kouachi, Yassin Selhi, ou Larossi Abala ? Quand il tombe entre les mains de la Brigade de Police et d’Intervention (BRI), on lui plaque un masque anticovid sur le bas du visage, un masque occultant pour lui cacher les yeux, et une cagoule sur la tête, avant de l’emmener en garde-à-vue. En s’apprêtant à cuisiner leur prise, les enquêteurs se rendent vite compte qu’ils ont fait une boulette monumentale : non seulement l’homme qu’ils ont violemment arrêté n’a rien à voir avec l’agression, mais c’est un héros, qui a poursuivi le criminel jusque dans le métro, tenté de l’arrêter, indiqué à des policiers la direction qu’il prenait, et s’est rendu de lui-même ensuite à la police.

Se trouvant par hasard sur les lieux du crime dans sa voiture, il a pensé d’abord assister à l’agression d’un homme par une femme, qu’il a entrevue dans le rétroviseur de sa voiture. Pas un instant il n’a pensé à un acte terroriste. N’écoutant que son courage, il a jailli de son véhicule et s’est mis à prendre en chasse le fuyard, s’est engouffré dans la bouche de métro où il l’a vu disparaître ; l’apercevant sur le quai opposé il lui a intimé : « Toi tu restes là ! ». Alors qu’il est parvenu gravissant et descendant quatre à quatre les escaliers pour le rejoindre, le criminel sort un cutter avec lequel il le menace, puis entre calmement dans la rame de métro, incognito, en direction de Bastille. Croisant des policiers, Youssef leur indique la direction qu’il a prise. Après l’avoir dans un premier temps soupçonné, ceux-ci le laissent partir. Comme « sa photo commence à circuler, rapporte le Monde, et est montrée au gardien d’immeuble où travaille son frère [et lui-même en tant qu’ouvrier], ce dernier resté sur les lieux, le rappelle pour lui dire de revenir rapidement, raison pour laquelle il fait demi-tour. » C’est en revenant de lui-même sur les lieux qu’il est violemment interpellé par les hommes de la BRI. Détail peu glorieux pour ces derniers, rapporte Youssef : non seulement ils ne veulent rien entendre à ses explications mais « avant de sortir du métro, ils ont parlé entre eux, en demandant : “Est-ce qu’ils sont là ?” Ils parlaient des journalistes. Ils voulaient que ça se voie qu’ils avaient arrêté quelqu’un. »

Alors que quelques rares personnalités demandent que l’homme soient publiquement élevé au rang de héros national comme il se devrait, et de lui accorder la nationalité française après laquelle il court depuis 10 ans, les médias mettent immédiatement un opaque oreiller sur ce gros trou d’air. Après le 27 septembre, nul n’entendra plus parler, ou presque, de « Youssef, le héros du deuxième attentat de Charlie Hebdo ».

Réactions politiques

Cela n’a évidemment pas empêché dans un premier temps les plus hautes autorités et personnalités politiques, comme des pêcheurs sentant surexcités la touche qu’ils guettaient en vain depuis des heures, de surréagir pavloviennement sur la résurgence de la menace terroriste.

Relevé dans la presse, en vrac :

« La menace terroriste est toujours persistante dans notre pays« , a rappelé Emmanuel Macron en Conseil des ministres ce lundi. Le président de la République, qui s’exprimait pour la première fois au sujet de l’attaque au hachoir près des anciens locaux de Charlie Hebdo, qualifie les faits de « très graves. » Il se dit prêt à « réinterroger certains dispositifs » à l’issue de l’enquête « si des défaillances sont constatées« , rapporte son porte-parole Gabriel Attal. Le chef de l’État renouvelle « ses pensées, sa solidarité aux victimes et à leurs proches, sa reconnaissance aux forces de l’ordre et de secours.«

« Nous sommes toujours en guerre contre le terrorisme islamiste (…) Le gouvernement n’a pas baissé la garde« , vient de déclarer le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en déplacement dans une synagogue de Boulogne à l’occasion de la fête de Yom Kippour.

Dans un entretien publié demain matin par Le Parisien, l’ex-Premier ministre [Manuel Valls] appelle à un « sursaut » contre l’islamisme, qu’il considère comme « l’ennemi et le défi de ce début de siècle« , après l’attaque survenue hier à Paris. « C’est toute la société française qui est placée par les djihadistes comme cible prioritaire, et notamment ceux qui incarnent le combat contre l’islam politique. C’est intolérable et cela demande un sursaut« , déclare notamment Manuel Valls dans cette interview.

L’ancien Premier ministre Manuel Valls, au sens propre ressuscité médiatiquement en octobre 2020 à la faveur de l’été indien terroriste en France. De quoi faire oublier sa gestion calamiteuse des sanglantes années 2015 et 2016 en matière de terrorisme?
Ces déclarations ont l’apparence de partitions de solistes dans un orchestre médiatique dont tous les instruments sont soudain mobilisés pour la mise en scène de ce nouveau drame, qui permet opportunément de rappeler à peu de frais, au cas où on l’aurait oublié que la menace terroriste n’a jamais vraiment diminué, que les Français qui s’étaient un peu endormis ces derniers temps doivent redoubler de vigilance, que la France, patrie de la liberté d’expression et berceau des Droits de l’Homme est de nouveau la cible des forces du mal islamofascistes, et bla, et bla, et bla…

Youssef « H » versus Lassana Bathily

Il est intéressant de comparer les cas de Youssef H et de Lassana Bathily, le faux héros de l’Hyper Cacher7. Pour rappel : Lassana Bathily est ce jeune Malien sans papiers qui a été érigé au rang de héros national au lendemain de la prise d’otages de l’Hyper Cacher. Selon la légende, qui n’a jamais été publiquement corrigée, il aurait caché des otages juifs dans la chambre froide au sous-sol du super marché, leur sauvant la vie, avant de s’enfuir par le monte-charge et la porte de derrière. Cornaqué par les associations juives, qui l’ont imposé à l’opinion comme un symbole des bienfaits de la société multiculturelle et de l’immigration, il a fait le tour du monde (libre) pour rabâcher en grande pompe la forgerie du « musulman qui a sauvé des vies juives ». Présent au procès des attentats de janvier 2020 avec son avocat, il continue d’être présenté dans les médias, avec tout de même quelques bémols car les démentis les plus clairs ont été apportés à sa fable, comme le « héros de l’Hyper Cacher ». Et l’homme a bien profité du roman : naturalisation expresse en grande pompe sous l’égide de Christiane Taubira, Bernard Cazeneuve, et Manuel Valls, octroi d’un logement et d’un emploi par la mairie de Paris, cours de français accélérés, nomination à la présidence du comité de soutien à Yann Brossat (PCF) aux élections européennes de février 2019, pour « ne pas rester les bras croisés face à la montée de l’extrême-droite en Europe ». Ça ne s’invente pas ! On gardera éternellement en mémoire la conception du « Français » énoncée par Bernard Cazeneuve à l’occasion de la grandiose cérémonie de sa naturalisation : « Selon cette conception, comme l’a magnifiquement écrit Renan, « l’homme n’est esclave ni de sa race, ni de sa langue, ni de sa religion, ni du cours des fleuves, ni de la direction des chaînes de montagnes. Une grande agrégation d’hommes, saine d’esprit et chaude de cœur, crée une conscience morale qui s’appelle une nation. » Être donc français, ce n’est donc pas forcément naître en France, ce n’est pas professer une religion plutôt qu’une autre, ce n’est pas nécessairement avoir le français pour langue d’origine, ce n’est pas non plus posséder une carte d’identité ou bénéficier d’une protection sociale étendue, c’est, comme l’a rappelé le Premier ministre avec force mercredi dernier, adhérer à une histoire, à un projet commun. »

Ce pauvre Youssef « H », musulman comme Lassana, n’aura jamais quant à lui la chance de devenir un héros national, alors qu’il le mérite bien plus. Sa naturalisation n’est pas à l’ordre du jour, malgré dix ans de présence sur le sol français, un français courant alors que Bathily ne savait pas même prononcer correctement les sons et les syllabes. Quelques médias ont certes sporadiquement corrigé le tir8, souvent avec deux ou trois semaines de retard, mais aucun collectif ne s’est mobilisé avec les tam-tams et les trompettes habituels pour plaider hystériquement sa cause. Quand la République crée de faux héros et ignore les vrais… à l’heure où l’un des objectifs de l’État profond, afin de se maintenir sur son vacillant nid d’aigle, est de créer les conditions la guerre civile en clivant plus encore l’incompréhension et la haine entre Gaulois et néo-français arabo-musulmans, la figure de Youssef mettrait trop à mal le storytelling. La promotion éhontée, juste après le confinement en juin 2020, « au nom de l’émotion légitime » pour reprendre les mots du ministre de l’Intérieur de l’époque Christophe Castaner, du mouvement Black Lives matter, stigmatisant le racisme des policiers français en particulier et des Français originels en général, participait de la même perverse stratégie. Pour le régime républicain, qui depuis la crise des Gilets jaunes surmontée sans pitié dans le sang et la violence, joue sa survie, le musulman idéal ne peut pas être un maghrébin intégré, musulman, et héroïque, cela ne peut être que, cela doit être, un immigré mal intégré, violent, sadique, s’attaquant aux symboles : c’est du symbole du barbare décapiteur dont la République a besoin pour conserver son empire sur les âmes encore captives de son envoûtement.

Un dernier mot avant de passer à la seconde affaire : Cette histoire d’agression devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, par son traitement médiatique m’a rappelé un épisode oublié des débuts de la guerre en Syrie en mars 2011 : les premiers mois, les médias étaient avides de toute victime symbolique susceptible de diaboliser aux yeux de l’opinion publique le « régime syrien » et « Bachar el-Assad le boucher qui massacre son propre peuple ». C’est ainsi qu’après d’autres figures, fut mise en exergue celle d’une jeune blogueuse lesbienne du nom d’Amina Araf persécutée par l’infâme dictateur. La demoiselle cochait presque toutes les cases progressistes : femme, jeune, lesbienne, démocrate, opposante déclarée. La machine a fabriquer les mythes modernes commençait à tourner à la chaîne quand la gênante nouvelle tomba : Amina Araf était en fait un personnage fictif créé par un blogueur étasunien du nom de Tom Mac Caster qui avait estimé l’idée bonne pour faire avancer le débat sur les questions de genre. Les médias furent alors contraints de publier quelques correctifs discrets pleins de colère rentrée de s’être fait berner, ce qui du reste n’avait aucune importance : quand les media se trompent, il n’ont jamais à s’excuser ou rectifier le tir ; il leur suffit de passer du vacarme au silence, et de remplacer le mythe par un autre en déclenchant un autre tintamarre, comme si de rien n’était, tablant sur le fait que les masses, déboussolées par le passage d’une émotion intense à une autre, ont une mémoire de poisson rouge et n’ont ni le temps ni l’idée d’observer avec vigilance le maniement frauduleux des gobelets par l’escroc au bonneteau.

Dans ce cas, le palimpseste sera d’autant plus facile à reprendre que de l’attaque au hachoir nous allons passer à la décapitation d’un professeur d’histoire-géographie ayant exposé à ses élèves des caricatures de Charlie Hebdo.

16 octobre 2020 – décapitation de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie9

les faits

Le 16 octobre 2020, en fin d’après-midi, à 30 km au nord-ouest de Paris, dans une rue pavillonnaire de Conflans Sainte-Honorine (Yvelines), à 300 mètres du collège du Bois-d’Aulne où il vient de terminer sa journée de travail, Samuel Paty, 47 ans, professeur d’histoire-géographie, est attaqué par un homme qui le poignarde à plusieurs reprises avec un long couteau de boucher puis le décapite à même le trottoir. Le criminel prend en photo la tête décollée et la poste sur le compte tweeter @tchetchene_270, légendée de la façon suivante : « Au nom d’Allah,le tout miséricordieux, le très miséricordieux (…à à Macron, le dirigeant des infidèles, j’ai exécuté un de tes chiens de l’enfer qui a osé rabaisser Muhammad, calme ses semblables avant qu’on ne vous inflige un dur châtiment. »

Aux alentours de 17 heures, une équipe de policiers municipaux découvre le corps mutilé, avec à ses côtés le psychopathe visiblement agité qui prend la fuite. Rattrapé par une patrouille de la brigade anticriminalité (BAC), il est abattu les policiers après leur avoir tiré dessus avec un pistolet airsoft10 en criant « Allahou Akbar ». Une enquête en flagrance est ouverte par le juge antiterroriste Jean-François Ricard. 10 jour auparavant le 7 octobre, dans le cadre d’un cours d’EMS (Enseignement Moral et Civique) sur la liberté d’expression, Samuel Paty avait montré à ses élèves de quatrième des caricatures de Charlie Hebdo, parmi lesquelles la une d’un numéro de septembre 2012 montrant Mahomet nu à quatre pattes, le pénis gouttant, une étoile à la place de l’anus, prêt à être empoigné en levrette, avec la légende : « Mahomet, une étoile est née ! ». Il avait laissé le choix à ses élèves d’assister ou non au cours, mais des parents ont été scandalisés et ont fait part de leur indignation sur les réseaux sociaux. En particulier, le père d’une jeune fille raconte dans une vidéo qui devient vite virale qu’il a été choqué que le professeur demande aux élèves musulmans de se signaler au cas où ils voudraient quitter la classe, et qu’il montre un dessin représentant Mahomet tout nu les fesses à l’air. Il s’avérera finalement que la collégienne n’a pas assisté au cours et amplifié une rumeur : le professeur s’est en fait contenté de proposer aux élèves qui le souhaitaient de détourner le regard quelques secondes, qu’il soient musulmans ou non. En compagnie d’un autre adulte le parent d’élève s’est rendu le lendemain au collège pour réclamer de la principale le renvoi de l’enseignant. Il a ensuite mis en ligne une vidéo appelant à la mobilisation, en donnant l’adresse du collège où exerce l’enseignant. « Le même jour, rapporte le JDD », il a porté plainte au commissariat pour diffusion d’images pornographiques », Samuel Paty déposant une contre-plainte dans la foulée. Le 13 octobre, la fille du parent d’élève livre son propre témoignage dans une vidéo également mise en ligne. Les journalistes du Monde jugent pertinent de préciser, comme s’il s’agissait de circonstances aggravantes, le fait que l’homme qui a filmé la fille du père indigné « est un proche du Hamas, mouvement fondamentaliste palestinien, [qui] a créé le collectif Cheikh Yassine, du nom du chef religieux du Hamas tué [assassiné pour être exact, NDA] en 2004 par l’armée israélienne. Il avait été l’un des fers de lance des manifestations contre l’imam de Drancy Hassen Chalghoumi [considéré comme un traître par l’immense majorité des musulmans de France, NDA] qui entretenait de bonnes relations avec la communauté juive. Prompt aux déclarations aux sous-entendus antisémites, pourfendeur de l’islamophobie, il avait encore en 2006 participé au projet de candidature de Dieudonné, qui a fait de l’antisémitisme une marque de fabrique [amalgame et caricature scandaleux, NDA]. »

L’enquête révèle que le criminel a préalablement rôdé aux abords du collège du bois d’Aulne, et obtenu de deux élèves de 14 et 15 ans, contre 300 euros en petites coupures, l’identification de Samuel Paty. Les deux adolescents délateurs sont mis en examen pour « complicité d’assassinat en relation avec une entreprise terroriste ». Le parent d’élève Brahim Chnina, auteur de la vidéo, et l’homme qui l’a filmé et Abdelhakim Sefrioui sont mis en examen pour « complicité d’assassinat terroriste ». Trois autres hommes de l’entourage d’Anzorov sont également mis en examen, deux des trois au même chef.

le profil

Abdoullakh Abouzeezidovitch Anzorov, 18 ans, russe d’origine tchétchène résidant avec sa famille à Évreux. Inconnu des services de renseignement et jamais condamné, il avait déjà tout de même été mis en cause pour des dégradations de biens publics et des violences en réunion. Sa famille a bénéficié de l’asile politique en 2011, suite à une décision de la cour nationale du droit d’asile (CNDA), décision après coup très polémique puisque, rappelle Fabien Rives dans un article publié sur le site de RT France le 26 octobre, « l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) ainsi que la Pologne auraient, en amont de la décision finalement prise par la CNDA, rejeté les demandes d’asile d’Abouyezid Anzorov, le père de famille. Mais en 2011, dans le cadre d’une demande à la Cour, Abouyezid Anzorov aurait insisté, expliquant être dans le collimateur des autorités russes, admettant également son implication dans la mouvance séparatiste tchétchène, celle-là même qui a été à l’origine d’une vague d’attentats meurtriers en Russie. «[Abouyezid Anzorov] craint de subir des persécutions pour des motifs politiques en raison de son soutien aux combattants tchétchènes [qu’il a notamment] hébergés et pour lesquels il a également servi de chauffeur à trois reprises», peut-on par exemple lire dans le jugement de la CNDA obtenu par RT France. » Interrogé par RT France, l’ancien haut-fonctionnaire René Guigue fait justement remarquer : « On peut légitimement se poser des questions sur la responsabilité politique de l’état, concernant l’usage qu’il a fait du droit d’asile pendant les guerres de Tchétchénie. Comment se fait-il que des dizaines de milliers de Tchétchènes ont été accueillis en France, alors qu’il y avait parmi eux de nombreux individus soupçonnés d’activité terroriste, par la Russie, un pays souverain avec qui nous avions des relations diplomatiques ? ». Depuis le mois de mars et sa majorité, Abdoullakh était donc un adulte en situation régulière pour une période de 10 ans. Il avait en vain sollicité à deux reprises une carte professionnelle qui lui aurait permis, quelle ironie ! de travailler dans la sécurité, comme son père, et il ne lui restait que quelques heures de conduite avant d’obtenir son permis. Il a été conduit sur le lieu du crime en voiture par un proche qui s’est spontanément présenté au commissariat, affirmant qu’il ne savait rien des intentions de son passager.

Ces deux attentats terroristes, sans oublier le troisième, celui de Nice que nous détaillerons plus loin ont suscité dans les médias une avalanche soudaine et ininterrompue de commentaires, sonnant le tocsin face à la résurgence de la menace terroriste en France, décrétant l’état d’urgence sécuritaire, en plus de l’état d’urgence sanitaire, invoquant la nécessité du salutaire rassemblement autour des valeurs républicaines. Nous allons à présent dérouler une série de remarques et observations qui dans un pays normal et sainement dirigé auraient dû être faites pour éclairer l’opinion publique.

Biais et lacunes de la couverture politique et médiatique

Le tabou de l’immigration et des « migrants »

Comme près de la moitié des criminels passés à l’acte depuis 2015 en se réclamant de l’idéal de Daech, Mahmoud, Anzorov et Issaoui (l’auteur de l’attentat de Nice), en plus d’être d’origine étrangère et non titulaires d’un passeport français, présentent le point commun de ne pas être nés en France : Mahmoud avait 16/23 ans et Anzorov 8 ans à leur arrivée sur le territoire. Quant à Issaoui, il s’y trouvait depuis 1 jour ! Le premier et le troisième sont même des « migrants », pour user de l’euphémisme désormais consacré. Les autorités françaises auraient depuis pu faire le lien entre criminalité daéchienne et immigration – comme elles auraient pu plus largement le faire entre criminalité tout court et immigration -, soudainement frappées d’une illumination elles auraient pu décider d’enfin fermer les vannes de l’immigration de masse, surtout dans une période de crise économique interminable et gravissime, avec déjà des milliers de fichés S pour radicalisation dans ces milieux à surveiller comme le lait sur le feu. Hé bien non, strictement rien n’a été fait pour inverser le mouvement ; comme d’habitude, ceux qui veulent y mettre un coup d’arrêt, voire envisager une « remigration » sont accusés de racisme, d’ennemis du vivre-ensemble, de faire le jeu de l’extrême-droite, de manquer de générosité et d’ouverture vers « l’autre » : alors qu’il est évident comme le nez au milieu de la figure que l’immigration de masse est un facteur indéniable de la multiplication des « radicalisations » salafistes et des passages à l’acte criminel aveugle, pas un seul journaliste ou politique n’a osé le mettre sur le tapis pour expliquer ces trois derniers crimes. Contentons-nous ici de citer Riss, actionnaire principal, éditorialiste et directeur de la publication de Charlie Hebdo, dans le n°1475 du 28 octobre 2020 : « Il faut des actions fortes pour réprimer l’islamisme, mais aussi pour condamner le moindre geste, la moindre parole intolérante et haineuse envers les Français issus de l’immigration. Car la France n’est pas divisée entre les Musulmans et les non musulmans, entre les croyants et les non croyants, entre les français de souche et les français d’origine immigrée. » Pas d’amalgame ! Pas d’amalgame ! Certes… Mais un peu de lucidité, tout de même, dame ! Il est vrai que Riss et Charlie Hebdo sont les chantres inlassables de l’immigration, de l’accueil des migrants, tout en concentrant la majorité de leurs attaques contre l’Islam et les « islamistes », qu’ils ont tendance à mettre sans nuances dans le même sac. Dur de tenir en équilibre sur un fil aussi fin, lâche, et tranchant, quand la plupart des « migrants » sont issus de pays musulmans conservateurs… Nous avions nous-mêmes indiqué dans « l’activité de Daech en France : synthèse », qu’il était tout simplement impossible d’empêcher le passage à l’acte de « loups solitaires malades », dans la situation ou la France se trouvait, c’est-à-dire ouverte à une immigration de masse incontrôlée. C’est inévitable ! Des attentats multi sites sophistiqués et coordonnés comme ceux de janvier et du 13 novembre 2015 sont très difficiles à concevoir et mettre en œuvre en raison de l’impressionnant arsenal anti terroriste dont la République s’est dotée ces dernières années, mais de tels passages à l’acte solitaires, surtout quand les autorités (médias+politiques) jettent massivement de l’huile sur le feu comme à l’occasion du procès des attentats, avec des centaines de milliers d’immigrés de fraîche date dans la nature, sont une fatalité. Et nous rappelons que, aussi horribles soient-ils, ces trois crimes pourraient tout à fait être entrés dans la catégorie « faits divers sanglants » : c’est ainsi que depuis des années, les médias minorent ou étouffent systématiquement toutes les innombrables crimes souvent horribles commis par des racailles issues de l’immigration contre de paisibles Français, lesquels à l’évidence pâtissent d’un malus racial aux yeux des médias, lié à l’origine et à la couleur de la peau : pendant des décennies la censure dans ce cas a été de rigueur.

Le tabou de la pornographie

On chercherait en vain, dans les centaines d’articles publiés en France sur l’assassinat de Samuel Paty, la précision soulignée que c’est pour avoir soumis ses élèves à des images pornographiques, et non pour avoir montré des caricatures de Mahomet, que deux parents d’élèves ont porté plainte au commissariat : des bites, des chattes, des culs, des sodomies, des hommes et des femmes à poil, sans oublier les excréments : tel était et est encore en effet l’un des dadas des dessinateurs de Charlie Hebdo. Pourquoi pas ? Pour un public composé de majeurs consentants cela ne pose évidemment pas de problème, comme les sex-shops, les peep-shows, le cinéma pornographique ; maintenant est-il normal, souhaitable, pédagogique, d’exposer des collégiens à de tels contenus, sous prétexte de lutter contre l’obscurantisme et promouvoir la liberté d’expression ? La pornographie a tellement envahi le quotidien, est tellement entrée dans les mœurs, par la publicité, la télévision, le cinéma, les innombrables sites pornographiques en libre accès contre lesquels on n’entend jamais aucun homme politique ni aucun media de masse s’élever, comme si le phénomène était dépourvu d’existence et de nocivité, en particulier auprès des adolescents qui y sont massivement exposés de façon de plus en plus précoce : nous avons tellement été habitués à la pornographie, dans les démocraties occidentales, que nous avons pour certains complètement perdu de vue à quel point cela peut paraître choquant pour dans des pays dont la société est encore fermement adossée aux valeurs traditionnelles comme la pudeur, plus encore quand elle est associée au blasphème. La pornographie a tellement été banalisée et même promue11 qu’on peut considérer qu’elle fait même désormais partie des fameuses « valeurs de la République », aux côtés de la laïcité, de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme, et du soutien inconditionnel au sionisme et à Israël, l’état le plus raciste du monde… à tel point que ce que l’on retient de la plainte des deux parents d’élèves, c’est la manifestation de l’intolérance blasphème religieux – non la pornographie. Comme l’a justement remarqué l’intellectuel Charybde sur son site internet : « On peut supposer que si l’enseignant s’en était tenu à un exposé oral sur la liberté d’expression, y compris véhément contre la religion en question, le parent de l’élève n’aurait ni porté plainte ni diffusé son appel sur la Toile. En effet, comme dans le cas du journal p-graphico-satirique «CHARLIE», le catalyseur de la tuerie a été l’exploitation d’images p-graphiques. » Loin de prendre conscience de l’incongruité de la diffusion de tels contenus en milieu scolaire, le pouvoir, par l’intermédiaire des présidents de région de France, a sauté sur l’occasion pour annoncer la distribution prochaine à tous les lycéens français d’un livre de caricatures politiques et religieuses, dont certaines, naturellement, tirés de numéros de Charlie Hebdo.

le tabou de la catastrophe économique

La surmédiatisation depuis des mois de la pandémie de covid 19, sur un mode angoissant, avec son cortège de mesures sans cesse remises à jour, jusqu’à cet invraisemblable couvre-feu pour une durée minimale de quatre semaine dans neuf métropoles à partir de 21 heures annoncé par le président Macron l’avant-veille de la décapitation de Samuel, étendu à 38 nouveaux départements le 24 octobre, agrémentée depuis le 16 octobre de la surmédiatisation de l’assassinat de Samuel Paty et la réactivation de la menace terroriste dans l’esprit collectif, enfin l’annonce du reconfinement général de la population, suivie immédiatement du triple assassinat commis par un migrant tunisien dans la cathédrale de Nice, ont permis à médias et politiques de garder un silence complet sur le désastre économique vers lequel nous allons tout droit, pour cause de gestion calamiteuse depuis des décennies, brutalement aggravée par les mesures anticovid suicidaires prises par les autorités depuis le premier confinement en mars 2020. Dans une vidéo enregistrée le 16 octobre, avant l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine, le président de l’UPR François Asselineau a expliqué :

« Il n’y a pas que la catastrophe annoncée dans de nombreux secteurs économiques, qui sont déjà durement touchés par le premier confinement. Il y a une autre conséquence économique : le 7 octobre 2020, on a appris le même jour, d’une part que les milliardaires, sur la planète en général, mais en France en particulier, ont vu leurs revenus s’accroître prodigieusement leur fortune depuis le début de cette année. Au même moment, c’est notamment le journal le Monde qui nous l’a appris, en citant une dépêche de l’Agence France Presse : les conséquences de la pandémie ont précipité un million de Français dans la pauvreté. Ce basculement dans la pauvreté n’est pas uniquement du à la pandémie, ça c’est que disent les médias, non non non, ce basculement dans l’extrême pauvreté d’un million de français dans l’extrême pauvreté est due à la gestion politique de la pandémie par M. Macron : on ne retrouve pas cette évolution en Suède. Ces conséquences vont évidemment s’aggraver avec les nouvelles mesures annoncées de couvre-feu. Alors lorsque M. Macron, ou la chroniqueuse d’Europe 1 sa belle-fille [Tiphaine Auzières] parlent du fait que l’on ne doit plus êtres des hommes libres mais solidaires, il se moque vraiment du monde, parce que non seulement on met les Français sous les verrous, non seulement on leur met des muselières toute la journée, mais en plus de ça on renonce à nos libertés, et on accroît de façon phénoménale les divergences sociales, les inégalités sociales. Un tout petit nombre de personnes deviennent immensément riches, et un million de Français ont basculé dans l’extrême pauvreté. Le cinquième point, c’est pourquoi tout ça ? (…) M. Macron et son gouvernement a priori ne sont pas complètement imbéciles. Pourquoi est-ce qu’ils ameutent la population. Vous savez j’ai une devise personnelle, c’est quand il y a quelque chose que je ne comprends pas, c’est qu’il y a quelque chose à comprendre. Je ne crois pas que M. Macron, M. Veran et autres, prennent ces décisions pour le plus grand bien des Français. Je pense qu’il y a deux raisons principales. La première, c’est qu’ils anticipent éventuellement des poursuites judiciaires. On voit d’ailleurs que des poursuites ont été mises en œuvre avec des perquisitions il y a quelques jours chez M. Édouard Philippe, chez Mme Sibeth N’Diaye, chez Mme Agnès Buzyn, donc je pense que c’est cette peur de procès qui leur a dit « on va essayer de s’agiter ». C’est une possibilité… mais il y a une autre possibilité, qui n’est d’ailleurs pas exclusive de la précédente. Je voudrais ici vous parler du sujet dont on parle le moins, alors qu’il est peut-être celui où se trouve la clé du mystère. Il s’agit de l’évolution de la dette publique, du fait des mesures prises par le gouvernement. La dette publique en France est passée de 2380 milliards d’euros au 31 décembre 2019, c’est à dire 98,1 % de notre PIB, de ce que produit la France en une année, nous sommes passés à 2638 milliards d’euros, c’est-à-dire 114,1 % de PIB au 30 juin 2001. Cela représente une augmentation de la dette de près de 1,5 milliard d’euros par jour. Cette augmentation phénoménale correspond à une augmentation par jour et par habitant de 22 euros cinquante, y compris les bébés. Et pourquoi tout cela ? Cela découle, pour une très large partie des mesures gouvernementales. A ce rythme nous atteindrons sans doute les 116/117 % du PIB à la fin de l’année. M. Lemaire, le ministre des finances, vient de chiffrer à un milliard d’euros supplémentaire le coût du couvre-feu, il est vraisemblable que ce coût sera très supérieur. Un expert des finances publiques M. François Ecalle, magistrat de la cour des comptes a récemment imaginé plusieurs scénarios de croissance et de dépense publique jusqu’en 2030, ça a donné un article dans le magasine Le Point, et on nous apprend que dans le meilleur des cas, celui d’une gestion exceptionnellement rigoureuse comme on est peu capable de le faire, l’endettement de la France pourrait retomber à 106 % du PIB en 2030. C’est-à-dire que dans dix ans il serait encore huit points plus élevé qu’au 31 décembre de l’année dernière. Et dans le pire des cas notre endettement pourrait exploser jusqu’à 173 % du PIB en 2030. Alors qu’est-ce que ça veut dire ? Ça veut dire que nos dirigeants nous forcent à prendre des décisions aux conséquences totalement délirantes par rapport au danger. Ça veut dire qu’en 2025 ou 2028, M. Macron ou son successeur, si c’est un successeur dans la veine de M. Macron, si c’est un européiste, pro euro, pro OTAN, M. Macron ou son successeur nous expliquera que la dette publique est beaucoup trop élevée et qu’il faut faire des sacrifices. Ils expliqueront que tout cela est de la faute des fonctionnaires, qui ne travaillent pas, de la faute des services publics qui ne fonctionnent pas, qui ne sont pas rentables, que tout ceci est de la faute des gilets jaunes, de la faute du covid, et donc ils nous expliqueront que cet endettement qu’ils ont créé eux-mêmes, qu’ils nous obligent à faire comme la Grèce, parce que 173 % du PIB c’est le ratio de la Grèce avant les réformes, et ils nous expliqueront donc qu’il faut démanteler EDF, ils nous expliquerons qu’il faut achever de privatiser la SNCF, la Poste, qu’il faut privatiser des pans entiers de notre système de sécurité sociale, et peut-être même la sécurité sociale en entier, et puis ils procéderont comme en Grèce au pillage de notre patrimoine national. Je rappelle que la Grèce a dû vendre des îles (…) Ce n’est pas faire preuve de pessimisme ou d’un excès de réalisme d’imaginer que dans quelques années on nous expliquera que puisque l’on a 160 % de dette publique et bien… il faut vendre des joyaux du patrimoine national. Vous verrez ! Vous risquez de le voir ! (…) En réalité, et c’est peut-être là le point le plus vicieux de toute cette affaire, c’est que la politique menée par M. Macron, n’a pour conséquence fatale que de faire augmenter notre dette publique, dans un contexte de surabondance des liquidités, où des grands investisseurs internationaux ne savent plus quoi faire de leur argent, sachant que la planche à billets américaine a créé des dizaines, des centaines, des milliers de milliards de dollars factices. Et bien ces grands investisseurs prêtent volontiers cet argent à la France et dans 5 ans, dans 7 ans nous demanderont l’addition, et pourront nous dépouiller si besoin est. Je résume : la gestion de la covid 19 par M. Macron, sur la base d’informations parcellaires et contredit par une majorité de médecins, une majorité d’états du monde, et contredite par l’OMS, cette gestion par M. Macron a pour conséquence fatale que la France qui était déjà très endettée va atteindre le niveau d’hyper endettement de la Grèce, d’ici trois ou quatre ans, et si la France atteint le niveau d’hyper endettement de la Grèce dans trois ou quatre ans, on nous appliquera le traitement de la Grèce, c’est-à-dire le bradement de tout notre patrimoine, la division de nos retraites par deux ou trois, la privatisation de tous les services publics. En conclusion, nous allons à la fois vers une dictature sournoise qui est en train de faire main basse sur nos libertés publiques et sur tous les médias, qui est en train d’interdire de facto toutes les oppositions de se faire connaître, mais nous allons également vers une France dont les dirigeants sont en train de brader notre patrimoine restant. M. Macron est en train de procéder à la gestion extinctive de la France, c’est-à-dire qu’il est en train de procéder à son démembrement, M. Macron est en train de laisser filer tout notre patrimoine industriel, et M. Macron est en fait là pour procéder à l’enterrement de notre pays et à son démantèlement. Et face à ce désastre d’une ampleur millénaire et je n’exagère pas, je suis solennel, où sont les opposants ? »

L’actualité sur médiatisée de la « deuxième vague » de l’épidémie de Covid 19, redoublée par la réactivation en trois temps du péril du terrorisme islamiste, est un moyen formidable de placer sous l’éteignoir tout questionnement sur les questions économiques et sociales, les dizaines de milliers de faillites de petits commerces, petites et moyennes entreprises, inéluctables ou déjà survenues. En pesant de tout son poids sur ces deux leviers radicaux que sont la peur du terrorisme et la peur du Covid, autrement dit la peur de la mort, le pouvoir profond a usé de l’artifice psychologique le plus puissant pour affermir sa prise sur les âmes de ceux qui demeuraient encore sous l’emprise de ses sortilèges. La terreur, c’est connu depuis des lustres par les ingénieurs sociaux et les propagandistes, est le moyen le plus sûr de court-circuiter les fonctions supérieures du cerveau, et donc de manipuler l’opinion avec autant de facilité que le chat qui conserve en vie la souris afin de s’amuser avec elle jusqu’au moment où il décide de lui porter le coup de grâce. La décision délirante de reconfinement annoncée le 26 octobre rend encore plus pertinente l’analyse de François Asselineau quand il utilise l’expression de « gestion extinctive ». Pour paraphraser feu le président Chirac au IVème sommet de la Terre en 2002 à Johannesburg : « Notre économie brûle, et nous regardons ailleurs. » Médias et politiques nous forcent à regarder ailleurs.

L’ami d’Idlib

On apprend quelques jours plus tard qu’Anzorov a eu le temps, entre la décapitation de Samuel Paty et son occision par la BAC, non seulement de rendre public son forfait sur Twitter dans un français parfait, mais d’envoyer une photo de son courageux exploit à un ami russophone, vraisemblablement tchétchène, ayant lui choisi comme terre d’épanouissement personnel la Syrie, en l’occurrence la province d’Idlib, que le journal le Monde ose encore qualifier de « dernier bastion jihadiste et rebelle ». Et oui ! il faut toujours que les terroristes du Levant continuent d’être toujours un peu « rebelles », toujours un peu « modérés », sinon cela impliquerait de reconnaître que depuis 9 ans ce que l’on a soutenu envers et contre tout, ce sont des « jihadistes » et des « terroristes ». Le combattant ferait partie du groupe Ahrar el Cham, c’est-à-dire l’une des brigades takfiries les plus actives dans la déstabilisation de la Syrie depuis le début de la guerre en mars 2011. Cette brigade est essentiellement soutenue par la Turquie d’Erdogan. Nul ne songe à rappeler que de fait la France a longtemps été l’alliée d’Ahrar el Cham comme elle a longtemps été l’alliée de Jabhat el-Nosra, lesquels à l’époque faisaient encore du « bon boulot » en Syrie, dixit le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius en 2012, contre les troupes loyalistes de l’armée syrienne. Cette communication téléphonique permet utilement de rappeler combien c’était jouer avec le feu de la part des apprenti-sorciers au pouvoir en France que de prendre parti, indéfectiblement et dès le début des événements, pour ces organisations terroristes d’inspiration salafiste au lieu de soutenir la Syrie laïque et multiconfessionnelle contre l’invasion tous azimuts à laquelle elle faisait face. La province d’Idlib serait encore sous contrôle des autorités syriennes, et il n’y aurait pas d’organisation terroriste susceptible de fournir une terre d’accueil à tous les aspirants jihadistes bas de plafond envoûtés par la propagande d’Al Qaida et de Daech, à qui envoyer la preuve photographique que l’on peut faire aussi bien de son côté.

Tout est bon dans le terrorisme ! Haro sur Jean-Luc Mélenchon

Le dicton populaire « Tout est bon dans le cochon », pourrait être opportunément être modernisé en : « Tout est bon dans le terrorisme ». Tant qu’à fuir ses responsabilités, autant rejeter la faute sur un bouc émissaire commode, surtout si l’inversion accusatoire permet de remplir des objectifs politiques supérieurs. C’est ainsi que dans la majorité présidentielle, on a vu nombre de figures de premier plan s’en prendre violemment à La France Insoumise (LFI) et à son président Jean-Luc Mélenchon, en le désignant clairement comme un complice de l’assassinat de Samuel Paty. Ce qui a mis le feu aux poudres ? Les appels au rassemblement le lendemain du meurtre, le 17 octobre, par des représentants de LFI, alors que LFI avait participé le 10 novembre 2019 à la marche contre l’islamophobie, aux côtés de membres des Frères musulmans.

Le ministre de l’Éducation Nationale Jean-Michel Blanquer, dans les colonnes du Journal du dimanche du 25 octobre 2020 : « C’est un paradoxe énorme de voir l’extrême-gauche française, pour la première fois, tourner le dos aux idéaux de la Révolution française au bénéfice d’une vision du monde plus proche des États-Unis et au service de l’obscurantisme le plus sombre. M. Mélenchon veut être dans l’histoire. Mais c’est pour cette trahison qu’il y figurera. »

L’ancien Premier ministre Manuel Valls, littéralement ressuscité12 depuis l’agression au hachoir devant les anciens locaux Charlie Hebdo fin septembre : « Jean-Luc Mélenchon a une très grande complicité, une très grande responsabilité dans tout ce qui s’est passé13, dans le rapport de la gauche avec cette lutte contre l’islamisme. Il m’a traité de nazi un jour, dans un couloir. Il a sa part de responsabilité dans cette lâcheté qu’a eu une part de la gauche. Vous savez, après ce drame effrayant, cette décapitation de cet enseignant, ce qu’il faut c’est agir. Les querelles politiques, c’est intéressant, mais cela a ses limites. Moi dès que mon pays est attaqué, je suis là. Je suis là parce qu’en plus sur la montée de l’antisémitisme, de l’islamisme, de l’Islam politique, parce que j’ai dit les choses, parce que c’est mon engagement, parce que j’ai été aux côtés de Charlie Hebdo dès le premier jour, je considère que j’ai ma part de responsabilité dans cet engagement, et donc je serai toujours là pour lutter contre cet ennemi et défendre la République. »

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal : « Jean-Luc Mélenchon a eu mardi à l’Assemblée des propos très républicains, mais son parti manifestait il y a encore quelques mois avec des collectifs qui représentent l’Islam politique. Il a par ailleurs tenu ce week-end des propos au mieux maladroits, au pire terriblement cyniques, en pointant du doigt la communauté tchétchène, sans doute pour éviter d’avoir à nommer le vrai problème, à savoir l’islam politique. Ces propos, qui ont divisé au sein même de sa famille politique, m’ont choqué. On ne répond pas à une fatwa par une autre fatwa. Que Jean-Luc Mélenchon corrige le tir. Ce serait une bonne manière d’engager un tournant à La France insoumise qui s’est trop illustrée comme le parti de la complaisance, de la laïcité honteuse et des valeurs républicaines à géométrie variable. »

l’ancien ministre de l’Intérieur et Premier ministre Bernard Cazeneuve14 : « La République s’affaisse. Elle s’affaisse parce que certains sur ses principes ont la main qui tremble. Dans la classe politique, dans un certain nombre d’organisations de la classe politique, on voit un certain nombre d’élus s’arranger avec les salafistes dans les quartiers, dans un clientélisme assumé, pour gagner les élections et les gagner de nouveau une fois qu’on est installé à la tête des municipalités. On voit sur la question de la laïcité toute une série d’acteurs tenir des discours ambigus. (…) On instille dans la République les ferments de la dislocation. »

Il y a évidemment des visées électoralistes lorsque Jean-Luc Mélenchon et LFI s’associent à une marche contre l’Islamophobie, mais il y en a tout autant pour d’autres à faire systématiquement l’amalgame entre Islam et Islamisme : les adversaires de Jean-Luc Mélenchon se livrent à un jeu encore plus dangereux quand ils prennent le cas d’Anzorov pour l’isoler et en faire un cas représentatif des Musulmans de France. Et dans ce cas particulier, nous avons vu que la responsabilité, comme pour le jeune Pakistanais âgé de 16/23 ans, reposait sur les services administratifs qui accordent l’asile, l’accueil, voire la nationalité française, en masse et de façon inconsidérée à n’importe qui. Le Tchétchène Anzorov est arrivé en France à l’âge de 10 ans, en compagnie de toute sa famille d’opposants à Vladimir Poutine, dont on sait qu’elle a trempé dans la lutte armée et sans doute dans le terrorisme mais puisqu’elle est opposante à Poutine, c’est-à-dire, n’est-ce pas, l’une des cinq figures du démon dans les médias depuis près de 20 ans, elle a bénéficié de la sympathie et de la compréhensive bienveillance des juges au moment de lui accorder l’asile politique.

Comble de l’hypocrisie, si des hommes politiques doivent être accusés de complaisance envers la mouvance salafiste, Daech, les groupes islamistes en Syrie qui servent de modèles à toute une batterie de tarés inassimilables, ce sont bien des gens comme Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, Laurent Fabius, François Hollande, Emmanuel Macron, qui sont depuis 10 ans les alliés indéfectibles des monarchies salafistes de l’Arabie Saoudite et du Qatar, leur vendant pour des milliards de dollars d’armes de toutes sortes, dont certaines finissent entre les mains des groupes jihadistes que ces pays sponsorisent au Levant en Irak et contre la Syrie de Bachar el-Assad, et entre les mains de l’armée saoudienne dans la meurtrière guerre oubliée contre le Yémen. Dans ces cas la collaboration ne se fait pas ponctuellement dans le cadre d’une manifestation pacifique, mais continûment dans le cadre de guerres engageant le pays tout entier, sans jamais nous consulter sur le bien-fondé de cette alliance. Ces monarchies arabes ont par ailleurs toute latitude pour financer en France des mosquées et des imams qui répandent libres comme l’air l’idéologie wahhabite/salafiste/takfirie mortifère qui est chez elles la religion d’État.

Les attaques contre Jean-Luc Mélenchon sont d’autant plus injustes – et ce n’est pas, loin de là, un partisan LFI qui s’indigne -, que M. Mélenchon a été l’un des seuls hommes politiques français de premier plan à défendre, sur son blog, en public, et devant les caméras, une vision beaucoup plus lucide des fameux printemps arabes, disant certes amen à l’invasion de la Libye, mais dénonçant inlassablement par la suite la campagne de déstabilisation tous azimuts contre la Syrie : minimisant à juste titre la responsabilité du « régime » dans le déclenchement des troubles, rappelant que le front al Nosra était une filiale d’Al Qaida, favorable en 2015 à l’intervention militaire russe, défendant l’éventualité que les « rebelles » puissent être coupables de l’attaque chimique de Khan Chaykhoun en avril 2017. En 2016, cible de critiques extrêmement vives et répétées, il avait lâché : « Une propagande mortelle interdit tout débat [sur le sujet], toute critique, tout point de vue non aligné. Pire, quiconque refuse de s’aligner est assigné à résidence politique chez l’adversaire. J’en sais quelque chose depuis des mois. »

Ce n’est évidemment pas un hasard que Jean-Luc Mélenchon soit l’une des rares personnalités politiques de premier plan à être très régulièrement la cible du site de chiens de garde Conspiracy Watch, financée par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah (FMS), dirigée par l’inquisiteur Rudy Reichstadt, et œuvrant pour les intérêts néoconservateurs et pro-israéliens (pléonasme) en France : quoique parfaitement aligné, en bon et pieux franc-maçon, sur la plupart des « valeurs de la République », par certains points de vue il s’écarte trop du droit chemin, ce qui fait de lui, à l’instar d’un certain François Fillon, un élément à éliminer du paysage politique ou à tenir aussi loin que possible des portes du pouvoir réel. Rien de tel qu’une bonne décapitation de professeur par un fou d’Allah pour crier haro. Une occasion pareille ne se présente pas tous les jours. Tout est bon dans le terrorisme.

De manière plus générale, il faut se tuer à le répéter : quand médias et politiques nous demandent, en donnant l’exemple les yeux confits de jus d’oignon, de verser des torrents de larmes et en nous indignant pour la mort d’untel ou d’une telle, au fondement il ne s’agit jamais, JAMAIS de compassion authentique. Les exhibitions de cadavres et de tas de cadavres sont toujours des opérations de manipulation des masses, rien d’autres que de froids boutons sur un tableau de commandes. Le cas récent du recyclage des morts de la guerre de Syrie l’a amplement et définitivement montré, si besoin était, et nous renvoyons au second volume de notre ouvrage sur la guerre en Syrie qui ne traite que de ça15.

Une semaine plus tard, Jean-Luc Mélenchon devait annoncer sa candidature à l’élection présidentielle. Pour ses adversaires qui redoutent qu’un trublion vienne troubler un jeu de rôle d’élection en élection toujours plus prévisible, ce haro sur le meluche tombe à point nommé. Abel Monstre écrit dans le Monde du 28 octobre : « Une chose est sûre : il y a urgence pour LFI à sortir de cette polémique. M. Mélenchon doit déclarer sa troisième candidature à l’élection présidentielle dans les prochains jours. Or, il semble impossible de se lancer dans un tel climat politique. Les « insoumis » doivent s’atteler à réexpliquer leur conception de la république et de la laïcité. »

Les amis d’AQPA sont nos amis

On a vu que le nom d’Al Qaida dans la Péninsule Arabique avait ressurgi du passé, comme un clin d’œil, le 11 septembre 2020, 19 ans jour pour jour après les attentats qui nous ont fait changer d’ère, pour avertir la France qu’attention ! elle la tenait à l’œil ! elle allait lui mettre une correction si elle continuait à mal se tenir ! Dans sa lettre de menaces de 5 pages, l’organisation salafiste exhortait notamment « les musulmans de France, d’Europe et de l’extérieur (…), les moujahidines de tous les fronts et nos héroïques lions solitaires à les [les Français] poignarder à leur retour »/ « Vous avez diffusé une première fois vos dessins en pensant être à l’abri de toute attaque (…). Nous rappelons à la France et à son journal que, depuis l’attaque de nos deux héros [les frères Kouachi], plus de 251 Français sont morts lors d’opérations djihadistes et des centaines ont été blessés sur son sol. Qui vous assure que vous ne ferez pas partie des prochaines centaines ? ». Pour rappel, c’est l’AQPA qui avait désigné comme cible le rédacteur en chef de Charlie Hebdo Stéphane Charbonnier (Charb) en mars 2013 dans son magasine Inspire avec 11 autres personnalités, et qui ensuite avait revendiqué le massacre du 7 janvier 2015. L’AQPA qui n’est pas une organisation si redoutable que cela, pour ce qui concerne les actions extérieures, puisque depuis 5 ans, elle n’a pas mené ni revendiqué la moindre opération en Europe, la seule autre mémorable étant la piteuse tentative d’attentat au slip piégé du jeune Nigérian Umar Farouk Mutallab à noël 2009 sur le vol Amsterdam-Détroit, vol sur lequel il était parvenu à embarquer, excusez du peu, sans avoir à présenter de passeport ! Enfin soit… admettons que les nouvelles menaces de l’AQPA doivent être prises au sérieux, à tout le moins que son message puisse être entendu par l’un des cas sociaux, débiles mentaux, décérébrés, toxicomanes, délinquants multirécidivistes « repentis » qui forment la cohorte d’aliénés au front bas s’attaquant à des gens au hasard dans les rues européennes en hurlant « Allah ouakbar ».

Pourquoi diable les médias ne précisent-ils pas que la France, de facto, est l’alliée de l’AQPA sur le terrain au Yémen, dans la guerre menée par l’Arabie saoudite contre son petit voisin du sud, comme elle est l’alliée du front al Nosra et Ahrar el Cham en Syrie dans la guerre menée contre la Syrie ? Pourquoi ne pas saisir l’occasion pour expliquer au Français que si la « France » prétend combattre al Qaida et la « menace islamiste » sur son propre sol, elle est son alliée, non seulement en Syrie, mais encore au Yémen ?!

Pour que tout cela soit compréhensible il faut revenir un peu sur l’histoire récente de la péninsule arabique :

le 25 mars 2015, l’Arabie saoudite, à la tête d’une coalition de pays sunnites, comprenant l’Égypte, le Maroc, le Soudan, les Émirats arabes Unis, le Qatar, le Koweït et la Jordanie, lance l’opération « Tempête décisive » au Yémen contre les rebelles Houthis chiites qui ont pris le pouvoir dans l’ouest du pays, après avoir pris la capitale Sanaa et fait un coup d’état le 6 février 2015. Cette guerre s’inscrit dans le cadre plus large de la lutte d’influence entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, qui soutient les Houthis.

Carte de la situation militaire au Yémen en février 2019. Les zones vertes sont tenues par les Houthis, les zones roses par les troupes loyalistes du président Hadi soutenues par la coalition emmenée par l’Arabie saoudite, les zones blanches par AQPA.
A l’heure ou j’écris ces lignes, fin octobre 2020, cette guerre n’a toujours pas trouvé d’issue. Les territoires yéménites tenus par les Houthis ont été visés par des bombardements aériens massifs et soumis à un blocus qui a provoqué une crise humanitaire gravissime, à tel point qu’en novembre 2017, Mark Lowcock, le chef des opérations humanitaires de l’ONU averti : « Le Yémen risque la pire famine depuis des décennies, il faut agir ». Cette situation catastrophique n’a entraîné aucune réaction de la « communauté internationale » en général et de la France en particulier : si médias et politiques depuis bientôt 9 ans recourent à tous les mensonges les plus ignobles pour dénoncer et faire consentir au renversement le « régime syrien » qui mènerait une guerre contre son propre peuple, ils gardent un silence absolu sur le martyre du peuple yéménite massacré par une dictature obscurantiste à laquelle nous livrons des armes par milliards. Ce qui certes s’explique sans peine, quand on a bien conscience que le régime français est dans ces deux situations l’alliée de l’Arabie saoudite, le principal sponsor, avons nous dit, du salafisme, autrement dit de l’islamisme radical et terroriste, dans le monde.

Venons-en à l’AQPA… L’AQPA a été créée en 2009, par le regroupement des combattants yéménites et saoudiens affiliés à al Qaida, officiellement opposants à la monarchie saoudienne. Profitant de la guerre civile yéménite opposant le pouvoir détenu par le président Ali Abdallah Saleh depuis 32 ans à ses opposants, parmi lesquels les Houthis chiites sont les plus déterminés et les mieux organisés. Comptant également dans ses rangs des fidèles du président Saleh, l’AQPA profite du chaos pour s’étendre dans l’est du pays, jusqu’à contrôler la vaste province de l’Hadramaout à l’est du pays, produisant 1/3 du pétrole du pays, avec le port en eau profonde d’Al Mukalla, d’avril 2015 à avril 2016.

Or, dès le début de l’opération Tempête décisive, l’Arabie saoudite et ses alliés, d’une part ménagent l’AQPA dans les zones stratégiques que l’organisation contrôle, notamment en ne procédant pas à des bombardements, d’autre part se mettent à recruter leurs combattants pour leur servir d’auxiliaires dans la guerre contre les Houthis yéménites. Par ricochet, de même que la France est devenue l’alliée d’Al Qaida en Syrie pour renverser Bachar el Assad, elle devenue de fait l’alliée d’Al Qaida au Yémen, puisqu’elle livre de gigantesques quantités d’armes à l’Arabie saoudite, et la soutient de fait dans cette guerre ! Encore plus symbolique, si l’on regarde la chronologie, la France est devenue l’alliée de l’AQPA deux mois après le massacre de Charlie Hebdo, et l’est encore à ce jour, cinq ans plus tard. Les médias, en brandissant l’épouvantail de l’AQPA le 11 septembre 2020, et plus généralement, en l’évoquant à l’occasion du procès de Charlie Hebdo, poussent des hurlements terrifiants sans dire un mot de cette coupable schizophrénie des autorités françaises. Clôturons ce point en citant notre confrère Maxime Chaix, auteur début octobre d’un des rares articles pointant cette dissonance : « ce soutien d’AQPA offert par l’Arabie et les Émirats n’a jamais convaincu les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France de geler leurs lucratives exportations d’armes vers ces pétromonarchies, ni de stopper leur soutien militaire en faveur de ces opérations. En clair, l’on ne peut être Charlie tout en étant pétromonarchiste, et il est regrettable que nos confrères les plus prompts à fustiger les musulmans sans les distinguer des djihadistes observent un silence religieux face à cette inquiétante schizophrénie occidentale. »

La canonisation de Saint Samuel

En République « française », comme dans les contes pour enfants et les blockbusters hollywoodiens, il y a pas de demi mesure. Soit on est très très méchant et on est dénoncé comme l’incarnation du mal, soit on est très très gentil et on est présenté comme l’incarnation du bien. Que l’on soit mort ou vif, il est impossible d’y échapper. C’est ainsi qu’en même temps qu’une chasse aux sorcières était déclenchée contre LFI et Jean-Luc Mélenchon, aucun fidèle n’oubliant de lancer sa pierre dans la figure diabolique désignée à la lapidation, le président Macron revêtait solennellement sa tunique de grand prêtre pour mener tambour battant la cérémonie de canonisation du malheureux professeur, au milieu d’une pluie d’hommages.

Qu’on s’entende, il ne s’agit pas pour nous de contester l’horreur du crime, encore moins de nous réjouir (!) de cet horrible assassinat, mais nous savons d’expérience que pour ce régime les morts ne sont rien d’autre que du carburant à la mise en branle des émotions collectives : il s’agit toujours d’inciter le troupeau hypnotisé à se diriger de lui-même dans la direction voulue, qu’il s’agisse de la pâture, de l’écurie, ou de l’abattoir : qu’on se souvienne, encore, de la mise en scène du corps sans vie du petit Aylan sur une plage en septembre 2015, recyclé sans vergogne pour faire accepter à l’opinion occidentale naïve l’afflux sur le sol européen (et pas ailleurs!) des millions de « migrants ». D’une certaine façon, c’est grâce à ce genre de manipulation du plus haut cynisme que les Anzorov et autres Issaoui et Hassan peuvent être accueillis en masse à bras ouverts.

La photo du cadavre d’Aylan Kurdi « échoué » sur une plage a fait le tour du monde. A l’évidence ce cadavre a été disposé pour le rendre photogénique et susciter un élan de compassion maximal, afin de fabriquer le consentement des peuples d’Europe, et seulement eux, à l’accueil de millions de « migrants » sur leur sol.
Voici maintenant une liste non exhaustive des œuvres pies et cérémonies organisées pour assurer la transmigration de l’âme de Saint Samuel à travers le corps étoilé de la grande Nout républicaine. Le 21 octobre, une cérémonie solennelle est organisée à 19h30 en son honneur dans la cour intérieure de l’université de la Sorbonne. Le président Macron y a officié en tenue de grand prêtre et a eu notamment ces mots numineux dans sa fleuve élégie : « Celui qui montre la grandeur de la pensée, enseigne le respect, donne à voir ce que c’est que la civilisation. Celui qui s’est donné pour tâche de faire des Républicains. » [remplacer Républicains par Chrétiens et on confondrait Samuel Paty avec un père missionnaire]. « Pourquoi a-t-il été tué ? Parce que les Islamistes volent notre futur et qu’ils savent qu’avec des héros tranquilles tels que lui, ils ne l’auront jamais. Eux séparent les fidèles des mécréants [on pourrait dire la même chose de la « République »]. Samuel Paty ne connaissait que des citoyens. Eux se repaissent de l’ignorance. Lui croyait dans le savoir. Eux cultivent la haine de l’autre. Lui voulait sans cesse en voir le visage, découvrir les richesses de l’altérité. » Samuel Paty « est devenu vendredi le visage de la République, de notre volonté de briser les terroristes, de réduire les islamistes, de vivre comme une communauté de citoyens libres dans notre pays.(…) Nous continuerons, oui, ce combat pour la liberté [quelques jours plus tard il annonçait, en suivant l’avis d’un Conseil Scientifique mouillé jusqu’au cou dans les conflits d’intérêt, le reconfinement général de toute la population !] et pour la raison dont vous êtes désormais le visage, parce que nous vous le devons, parce que nous nous le devons, parce qu’en France, professeur, les Lumières ne s’éteignent jamais. » La légion d’honneur lui a ensuite été remise à titre posthume à huis clos ; il a également reçu le titre de « commandeur des palmes académiques », une distinction spéciale réservée au monde de l’enseignement. A cette cérémonie ont assisté 400 personnes parmi lesquelles les principales figures du clergé républicain président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand et du Sénat Gérard Larcher, les anciens Premiers ministres Édouard Philippe, Manuel Valls et Alain Juppé, la maire de Paris Anne Hidalgo, Marine Le Pen (RN), Jean-Luc Mélenchon (FI), Olivier Faure (PS) ou encore Benoît Hamon, Vincent Peillon. Le lendemain, un hommage régional a été organisé à Saint-Dié, au cimetière de la Côte-Calot, à côté de la tombe de Jules Ferry, Saint-patron de l’école laïque obligatoire et chantre du « devoir des races supérieures de civiliser les races inférieures », en présence de la préfète de région Josiane Chevalier, le recteur de la région académique Jean-Marc Huart ou le président de la région Jean Rottner.

Image extraite de la retransmission en direct par France 2 de la cérémonie d’hommage à Samuel Paty dans la Cou d’honneur de la Sorbonne. Au centre, devant le cercueil qui est masqué, le président Macron
Le lundi 2 novembre, enfin, de la rentrée scolaire, au retour, quel symbole (!), des vacances de la Toussaint un hommage solennel a été rendu en plusieurs temps au martyr dans toutes les classes du pays : une minute de silence, ce qui peut se comprendre, mais, ce qui est beaucoup plus discutable, une séance pédagogique très encadrée et infantilisante pour les professeurs, avec la lecture de la « lettre aux instituteurs de Jean Jaurès », qui a été retouchée pour l’occasion. Comme le fait remarquer Grégoire Souchay dans Libération, peu soupçonnable d’arrière-pensées hérétiques : « De nombreux enseignants ont eu la surprise de découvrir qu’il leur avait été envoyé une version fortement raccourcie. »/ « il manque trois paragraphes »/ la «fierté alliée à la tendresse», mentionnée par Jean Jaurès pour expliquer la «grandeur» de l’enseignant, s’est transformée en « fermeté alliée à la tendresse » »/ « Manque encore le paragraphe où Jaurès défend l’autonomie de l’enseignant et critique vertement le recours excessif aux évaluations. ». Il est vrai que Jaurès écrivait dans sa lettre : « J’en veux mortellement à ce certificat d’études primaires qui exagère encore ce vice secret des programmes. Quel système déplorable nous avons en France avec ces examens à tous les degrés qui suppriment l’initiative du maître et aussi la bonne foi de l’enseignement en sacrifiant la réalité à l’apparence ! Mon inspection serait bientôt faite dans une école. Je ferais lire les écoliers, et c’est là-dessus seulement que je jugerais le maître. » Et dire que la lourde et infantilisante brochure pédagogique concoctée pour l’occasion recommande de mettre en garde les élèves contre les fausses informations et les théories du complot…

De nouveau, Charlie Hebdo est devenu, à la suite de la décapitation de Samuel Paty, le symbole de la liberté d’expression. Les hommes politiques, dans leurs tweets et déclarations publiques, ont multiplié les fades et vibrants panégyriques de l’hebdomadaire porno-satyrique, rivalisant de figures dans une grotesque danse de Saint-Guy autour du totem républicain. Les unes de Charlie représentant Mahomet se lamentant « c’est dur d’être aimé par des cons » ont été projetées en grand sur les façades des hôtels de ville de Toulouse et Montpellier.

Les présidents de 13 régions de France ont pris l’initiative de diffuser dans les établissements scolaires un livre de caricatures politiques et religieuses. Comportant des caricatures de Charlie Hebdo et d’autres qui seront choisies par un collège d’historien de confession républicaine, ils seront distribués à tous les lycéens et lycéennes de France. Le président de l’association des maires de France, François Baroin, a salué dans cette initiative de diffuser à grande échelle auprès de tous les lycées de France « l’une des expressions de la liberté ». On aurait envie de dire, comme François Bayrou en 2006, au demeurant parfaitement aligné dans le rang dans le contexte actuel : « Si nous pensons tous la même chose, c’est que nous ne pensons plus rien. »

Le tabou de la liberté d’expression de pacotille

Toutes ces bonnes consciences républicaines, dans le même temps, n’ont pas eu un mot de protestation contre la censure et la persécution dont sont de plus en plus victimes tout un ensemble d’écrivains, intellectuels, hommes politiques, blogs, sites internet. Il n’y a certes que les associations juives et « antiracistes », organes d’inquisition dont toute l’existence consiste, a-t-on l’impression, à dénoncer et intenter procès sur procès à tous les penseurs dissidents d’un certain relief pour les ruiner et s’en féliciter bruyamment – le verdict étant presque toujours couru d’avance -, mais tout le reste du spectre médiatique garde un silence à peu près complet sur ces persécutions, ce qui au fond ne peut s’interpréter que comme un sentiment de honte inavouable, car nul ne mord la main qui le bat et le nourrit. Petit passage en revue de quelques cas de censure en République ces dernières années. On remarquera que tout tourne, comme dans un système stellaire avec ses planètes et leurs satellites, autour d’un unique centre de gravité : le judaïsme, le sionisme, Israël, les associations de la communauté juive organisée, l’ambiguïté de nombre d’intellectuels et hommes politiques juifs, la révisionnisme de certains aspects de la seconde guerre mondiale. Les quelques cas que nous allons énumérer ne concernent que la France, mais il faut savoir que le même type de censure insidieuse ou brutale est à l’œuvre, à l’identique, dans toutes les autres « démocraties occidentales » (USA, Canada, Royaume-Uni, Italie, Allemagne, Espagne, Autriche, Belgique, Pays-Bas, Suisse, etc.). Il est éclairant à ce propos de faire remarquer que, par contraste, tous les pays qui échappent à cette influence y sont uniformément diabolisés (Vénézuela, Russie, Syrie, Corée du Nord, Cuba).

L’écrivain et judéologue Hervé Ryssen a été incarcéré le 19 septembre 2020 à la prison de Fleury-Mérogis pour une durée de 21 mois, pour délit d’opinion. Aucun de ses ouvrages n’a pourtant été attaqué sur le fond. Charlie Hebdo n’en a pas dit un mot…
Le cas le plus récent et le plus emblématique est sans doute l’emprisonnement, dans un silence religieux, de l’écrivain et judéologue Hervé Ryssen, auteur de nombreux ouvrages16 dont aucun n’a jamais été attaqué sur le fond en justice. En 2015, l’écrivain Vincent Reynouard a été contraint de s’exiler en Angleterre, pour échapper à l’emprisonnement, en raison de ses positions révisionnistes sur la Shoah et le massacre d’Oradour-sur-Glane. Le 6 février 2019, l’essayiste Alain Soral est condamné à un an de prison ferme pour avoir publié sur son site la plaidoirie de son avocat concernant la publication d’un dessin satyrique parodiant une une de Charlie Hebdo. Le 18 mars 2019, sous la pression du CRIF et de la DILCRAH, François Roby, maître conférence en physique à l’université de Pau, est exclu pur une durée de quatre années pour avoir publiquement rejeté, sur la base d’arguments de nature scientifique, la version officielle de l’effondrement des tours du World Trade Center le 11 septembre 2001. En décembre 2019, facebook supprime le compte d’Alain Soral et celui d’Égalité &Réconciliation. Le 1er avril 2020, Amazon supprime de manière autoritaire et sans préavis l’ouvrage de Laurent Guyénot, JFK-9/11 : 50 Years of Deep State, version américaine de son livre JFK-11 Septembre : 50 ans de manipulation, publié chez Progressive Press. Le 6 juin 2020, Youtube supprime le compte E&R TV, la chaîne de télévision d’Égalité &Réconciliation, l’association et le site d’information fondés par Alain Soral en 2007. Le 14 juin 2020, Youtube supprime le compte de la web-chaîne TV libertés. Le 29 juin, Youtube ferme définitivement la chaîne de Dieudonné M’bala M’bala. Le 19 juin 2020, Jérôme Bourbon, le directeur de l’hebdomadaire Rivarol est condamné à trois mois de prison avec sursis pour trois tweets jugés antisémites. Le 10 juillet 2020, Tweeter ferme sans explication les comptes de Génération Identitaire et de tous ses militants, qui se servaient de cette plate-forme pour relayer leurs opérations anti-migrants. Le 29 juillet 2020, Alain Soral est arrêté en pleine rue à Paris par trois policiers et placé en garde-à-vue pour « provocation à commettre un crime ou délit portant atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ». Il échappe de peu à la prison ferme pour délit d’opinion, le juge du Siège refusant de suivre les recommandations du Parquet. Laurent Guyénot résume ainsi la situation générale : « Mon livre a déjà rejoint le catalogue de livres bannis par Amazon du site de la Unz Review. En consultant ce catalogue, on remarque qu’il regroupe pour l’essentiel des livres traitants de deux sujets précis : d’une part, le révisionnisme de la Seconde Guerre mondiale, d’autre part, le nationalisme blanc. Ce courant intellectuel, qui constitue une part non-négligeable de l’Alt-Right, est qualifié par ses détracteurs de « suprématiste blanc » et assimilé au néonazisme, mais il se présente comme un mouvement de défense des Blancs qui se sentent menacés de devenir une minorité ethnique, et victime d’une forme de ségrégation, puisque eux seuls n’ont plus le droit d’affirmer leur identité ethnique (ce que la censure d’Amazon confirme). Même le livre d’Alexandre Dugin, Ethnos and Society, a subi le même sort. La censure sur Amazon, qui s’est intensifiée en 2017 – tout comme sur YouTube et Facebook – vise donc, d’une part, à protéger le nationalisme israélien des attaques contre son mythe fondateur, d’autre part, à réprimer toute résurgence de nationalisme chez les peuples européens ou d’origine européenne. Cela suffit à démontrer qui est détenteur de ce pouvoir de censure. Les deux idées fixes de ce pouvoir sont les deux piliers de l’idéologie biblique : sanctification de la nation juive destinée à régner sur le monde, et haine impitoyable des nations non-juives, qui doivent se soumettre à Israël ou périr : « Tu dévoreras donc tous ces peuples que Yahvé ton Dieu te livre, ton œil sera sans pitié. » (Deutéronome 7,16).

Plus généralement, il existe tout un ensemble de sujets fondamentaux afférents sur lesquels la parole publique, la rédaction, la réalisation et la diffusion d’ouvrages et de vidéos est extrêmement contrainte sinon impossible voire persécutée. Dans l’ordre chronologique : le rôle des loges maçonniques dans l’organisation de la Révolution Française, la signification réelle de la révolution bolchevique de 1917 et de ses 30 millions de morts, l’origine des banques centrales et la création de l’argent-dette, de très nombreux aspects de la Seconde Guerre Mondiale, l’holocauste en particulier, les origines de la construction européenne, la nature réelle du « génocide rwandais », la version officielle des attentats du 11 septembre 2001, plus généralement le recours systématique depuis un siècle aux « opérations sous faux drapeau » pour déclencher des guerres, la guerre en Syrie, l’invasion de la Libye, la nature non météorologique des « printemps arabes », la dénonciation de la pédocriminalité de réseau en général et dans les hautes sphères du pouvoir en particulier, la réduction en esclavage des États par la dette publique, la mascarade des élections dans les démocraties, la remise en cause du caractère « républicain » des institutions, la nature non exclusivement anthropique du réchauffement climatique, le poids écrasant et hors de contrôle des grands laboratoires pharmaceutiques dans la mise au point et la diffusion des vaccins à grande échelle… et donc le pouvoir démesuré du lobby pro-israélien dans toutes les « démocraties occidentales » et les mythes fondateurs de l’État d’Israël.

La lettre ouverte de Charlie Hebdo du 23 septembre pour « défendre la liberté » d’expression est d’autant plus hypocrite et immorale qu’elle est librement exprimée dans un contexte où la censure se fait de plus en plus féroce. Citons à ce propos les premières lignes de l’éditorial de Jérôme Bourbon le 30 septembre 2020 dans Rivarol : « Difficile d’aller plus loin dans le cynisme et la tartufferie. Alors qu’Hervé Ryssen était incarcéré depuis près d’une semaine à la prison de Fleury-Mérogis pour délit d’opinion, plus d’une centaine de journaux, de revues, de magazines, dont les principaux quotidiens et hebdomadaires, signaient un texte s’inquiétant des menaces extrêmement graves pesant sur la liberté d’expression. (…) Aucun de ces journaux qui proclament pourtant de manière grandiloquente leur « amour de la liberté » n’a cité, même de façon allusive, le cas d’Hervé Ryssen condamné à rester en prison 19 mois (aux dernières nouvelles) pour avoir simplement usé de sa liberté d’expression. Leur attachement à la liberté d’expression est donc à géométrie variable. (…) Ces directeurs dénoncent les pressions exercées sur la presse par certains États mais il se gardent bien de citer l’entité sioniste et ses courroies de transmission comme le CRIF (dont le président, Francis Khalifat, a été reçu deux fois en un mois par le ministre de la justice!) et la LICRA qui exercent un chantage permanent à l’antisémitisme dès qu’on critique les crimes de l’État-voyou ou que l’on dénonce les menées liberticides d’un certain lobby judéo-sioniste. »

La lettre ouverte de Riss et Charlie Hebdo en une du n°1470 de Charlie Hebdo du 23 septembre. La liste des médias signataires fait sourire et soupçonner un canular. Mais non ! Il ne s’agit pas d’une plaisanterie !
La lettre ouverte de Charlie Hebdo intitulée « défendre la liberté » a en effet été cosignée et relayée, c’est un comble ! par tout ce qui compte en France de médias corsetés et possédés par des milliardaires et des grands groupes privés, parmi lesquels BFM TV, TF1, L’Express, le Figaro, le JDD, Le Monde, le Point, pour ne citer que quelques uns des plus engagés dans le mensonge organisé quotidien, la diffusion de fausses nouvelles sur tous les sujets cruciaux, et la dénonciation calomnieuse des lanceurs d’alerte comme « complotistes », « fascistes », et « antisémites ». Celle-là il fallait l’oser ! C’est aussi peu crédible, par exemple, qu’une lettre ouverte de Greta Thumberg intitulée « Défendons l’enfance en danger : manifeste contre la pédophilie », qui serait cosignée par Thierry Levy, Jeffrey Epsteïn, Marc Dutroux, Frédéric Mitterrand, Roman Polanski, Daniel Cohn Bendit, Gabriel Matzneff, etc.

Pour se rendre compte des limites de l’exercice dans un pays comme la France, nous suggérons à Charlie Hebdo d’oser en une le dessin satyrique suivant suivante, à l’occasion du prochain dîner du Conseil Représentatif des Institutions (Juives) de France (CRIF), grand messe annuelle républicaine à laquelle se presse chaque année en Bel-Amis serviles et sans scrupules tout ce qui compte comme personnalités politiques avides d’exercer un simulacre de pouvoir en France : Le président du CRIF Francis Khalifat en train de sodomiser Emmanuel Macron tout nu la bite gouttant et le regard au septième ciel. Francis Khalifat serait vêtu d’un T-shirt arborant le drapeau israélien et fanfaronnerait dans une bulle : « On est chez nous et on vous encule ! ». En bas de l’attelage, en miniature, Sarkozy et Hollande amoureusement suspendus chacun à une couille du président du CRIF, le premier disant dans une bulle : « Putain qu’est-ce que c’était bon ! », le second « Euheu… ». Cette caricature serait barrée par une manchette disant en lettres capitales : « DÎNER DU CRIF : LA FRANCE SOUS INFLUENCE ». Cette une serait accompagnée d’un dossier de quatre pages qui aurait pour titre : « CRIF : comment prendre les juifs en otages », sous-titré : « enquête sur un collectif qui a pris les juifs en otages d’un pseudo-antisémitisme ». Remplacez dans ce qui précède « juif » par « musulman », et « CRIF » par « CCIF » et vous avez le numéro de Charlie Hebdo du 28 octobre 2020 !

Cela n’arrivera évidemment jamais. En France la fameuse « liberté de blasphème », invoquée par le président Macron à Beyrouth le 1er septembre, comme dans un camp de concentration a ses miradors et ses rideaux de barbelés électrifiés, sans oublier ses vicieux et vigilants kapos ! Ainsi que l’a rappelé Charybde dans un autre article : « Il apparaît que les caricatures violemment pornographiques de « Charlie Hebdo » ont, à ce jour, toujours visé, de manière renouvelée, l’islam et le christianisme. Siné, un dessinateur qui a jadis travaillé au sein de l’équipe de Charlie Hebdo, a raconté comment il en a été licencié pour avoir un jour proposé d’aborder le sujet du judaïsme. »

L’autorisation des grands rassemblements républicains malgré la redoutable seconde vague

Le 13 juin 2020, le pouvoir avait déjà autorisé la grande manifestation parisienne du mouvement « justice pour Adama », déclinaison du mouvement étasunien « black lives matter », « au nom de l’émotion légitime », malgré les consignes de distanciation impossibles à respecter.
Il ne se passe pas une journée, depuis mars 2020, et l’entrée dans ce que l’on pourrait appeler « l’ère pandémique », qu’on ne relève, à titre individuel ou collectif, des anomalies, absurdités, contradictions, insultes répétées au bon sens le plus élémentaire, toutes plus monstrueuses et à peine croyables les unes que les autres, à tel point que le jeu de l’enrichissement du bêtisier du Covid, rigolo au départ, a fini à la longue par devenir à la longue, et de plus en plus inquiétant. Enfin, il est impossible de passer à côté des grands rassemblements populaires organisés et autorisés le lendemain-même du durcissement des mesures de lutte contre la menace fantôme de la terrible « deuxième vague »17, avec en particulier l’instauration du couvre-feu dans les grandes villes à partir de 21 heures, et la recommandation de ne pas être plus de six à table dans un espace privé. Au nom de « l’émotion légitime », exactement l’argument utilisé pour justifier les rassemblements en faveur du délinquant violeur Adama Traoré et le mouvement « black lives matter » en juin 2020, des foules denses et compactes ont pu se rassembler sur la place de l’hôtel de ville de toute les villes moyennes et grandes du pays. Certains rassemblements dépassaient allègrement les 5000 personnes comme sur la place de la République à Paris, et la promiscuité entre les personnes présentes n’avait rien à envier à celle du métro aux heures de pointe. C’est complètement contradictoire avec les règles très dures et à vrai dire incompréhensibles énoncées la veille par le Président, mais bon c’est comme ça : il faut croire que les Valeurs de la République ont une vertu immunisante, entourant tous les adeptes processionnaires d’une aura protégeant contre tout atteinte. Un morceau de tissu consacré devant la bouche et on est bon ! on peut aller s’immerger dans la foule avec tous les fidèles. Ce n’est pas la première fois qu’une dérogation exceptionnelle est accordée de la sorte. Nous avons déjà parlé des manifestations de « black lives matter » ; on doit également se souvenir qu’alors que tous les rassemblements avaient déjà été interdits, le pouvoir avait tenu envers et contre tout à ce que se tienne le premier tour des élections municipales le 15 mars 2020, la carte d’électeur fonctionnant comme chacun sait comme une amulette magique imparable pour éloigner le malin sous toutes ses formes, qu’il s’agisse de la méchante extrême droite ou du méchant coronavirus. Et à l’époque, non seulement le masque n’était pas obligatoire, mais il était fortement déconseillé !

Encore au nom de « l’émotion légitime », de grands rassemblements républicains en hommage à Samuel Paty ont été autorisés le 17 octobre 2020, ici Place de la République à Paris. On remarque que seule une très grande femme en bronze, au centre de la photo, respecte les règles de distanciation, mettant vainement en garde la foule inconsciente en contrebas du péril mortel qui la guette. (AP Photo/Michel Euler)
Après tout, François Hollande n’avait pas utilisé un argument très différent lorsqu’il avait expliqué à son ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, légèrement inquiet, que l’autorisation des manifestations monstres du 11 janvier 2015 ne posait aucun problème de sécurité, malgré le curseur de la menace terroriste élevé à son niveau maximal : « Il ne se passera rien [remplacer par « personne ne sera contaminé »], parce que nous sommes la France et que les Français seront là en masse pour le rappeler18. » A quoi nous ajouterions, en reprenant la célèbre interjection de sa regrettée marionnette de feus les Guignols de l’info : « Euheu… »

29 octobre 2020 – Triple assassinat dans la basilique Notre-Dame de Nice – 29 octobre 2020

Alors que je mets la dernière main à cet article, vient d’être perpétré l’assassinat de trois paroissiens dans la basilique de Notre-Dame de Nice par un jeune migrant tunisien. Le peu qu’on en sait ne faisant que conforter ma démonstration, je l’intègre succinctement, en n’apportant in extremis que des accommodements légers à tout ce qui précède, avant de passer à la conclusion.

Vue de l’intérieur de la cathédrale de Nice, ou le triple assassinat du 29 octobre 2020 a été perpétré
Les faits

Le jeudi 29 octobre, peu avant 8h30, un homme pénètre à l’intérieur de la Basilique Notre-Dame de l’Assomption à Nice, qui fait face à l’avenue Jean-Médecin, l’artère la plus passante et la plus commerçante de la ville, où il s’attaque avec une lame de 17 cm à trois paroissiens. La première victime est une femme d’une soixantaine d’années venue prier de bon matin : elle est retrouvée égorgée, presque décapitée, à côté du bénitier. Le sacristain, âgé de 45 ans, marié et père de deux filles, est également retrouvé égorgé dans l’église. Une seconde femme, une mère de famille brésilienne, parvenue à se réfugier dans un café voisin, est décédée une heure et demie plus tard des suites de ses blessures. En sortant de l’église, le meurtrier tombe sur la police municipale qui a été alertée, et se rue sur eux en criant « Allah ouakbar ». Les policiers ripostent, d’abord au taser, puis au pistolet, en le blessant grièvement. Dans son sac d’effets personnels, on trouve un coran, deux téléphones, et deux autres couteaux non utilisés. Le président Macron, qui la veille à 20 heures a annoncé le reconfinement du pays pour quatre semaines, se rend aussitôt sur place et prend la parole sur le parvis de la basilique, déclarant : « Je veux ici dire, d’abord et avant tout, le soutien de la nation tout entière aux catholiques de France et d’ailleurs ». Le plan Vigipirate est élevé à son niveau maximal « Urgence attentats », ce qui n’était pas arrivé depuis le massacre du marché de noël de Strasbourg le 8 décembre 2018, et ce qui fait que pour la première fois la France se trouve en double état d’urgence, sanitaire et sécuritaire. Des députés soulignent le caractère extraordinaire de la situation, ainsi Francis Chouat, apparenté LRM : « On est dans un enchevêtrement de crises. Elles se cumulent, se confondent, et jettent le pays dans un effroi absolu. Jamais, en cinquante ans de vie de publique, je n’ai connu une telle situation. » Il s’agit de la troisième fois que la ville de Nice est touchée par une attaque terroriste depuis 2015, après celle à l’arme blanche de trois militaires de l’opération Sentinelle le 3 février 2015 par Moussa Coulibaly, vagabond d’origine sénégalaise et délinquant multirécidiviste, et surtout celle de la Promenade des anglais le 14 juillet 2016 au camion bélier, qui avait fait 86 morts et près de 500 blessés, par Mohamed Salmène Lahouaiej-Bouhlel, 31 ans, Tunisien disposant d’une carte de résident grâce à son mariage avec une franco tunisienne, bisexuel, toxicomane, divorcé et ayant perdu son emploi.

Le profil

« Migrants » arrivant en bateau sur l’île de Lampedusa
Brahim Issaoui, 21 ans, Tunisien, arrivé le 20 septembre 2020 dans un bateau chargé de « migrants » en Italie sur l’île de Lampedusa, l’un des principaux points d’entrée de ces derniers en Europe. Mis en quarantaine par les autorités italiennes, il était visé par une obligation de quitter le territoire mais a été laissé libre et a pu débarquer à Bari le 9 octobre. Il a pu ensuite entrer en France comme dans un moulin le 28 octobre, sans même effectuer de demande d’asile. A son arrivée il a contacté sa famille en Tunisie pour lui expliquer qu’il était venu en France car c’était plus facile pour y trouver du travail. Il était inconnu des services de renseignement. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin s’est montré immédiatement très compréhensif envers les autorités italiennes qui l’ont relâché : « Il n’a pas été exclu pour des raisons que l’on peut éventuellement comprendre, à cause du Covid ou du manque de place dans les centres de rétention. Je n’en veux pas au gouvernement italien (mais) il a été repéré sur (leur) territoire, et est venu (en France) commettre un attentat. » Issu d’une famille pauvre et extrêmement nombreuse de Sfax, il s’était selon ses proches ces dernières années isolé, et ne faisait la prière que depuis deux ans et demi. Auparavant, il buvait de l’alcool et consommait de la drogue, au désespoir de sa mère qui le sermonnait à se sujet. Jusqu’à maintenant, aucun criminel n’était passé à l’acte aussi rapidement après son arrivée en Terre Promise, ce qui amène les enquêteurs à supposer qu’il puisse avoir été projeté depuis l’étranger.

Conclusion

La résurgence du terrorisme en France à l’automne 2020 peut surprendre dans la mesure où depuis près de deux ans, les « opérations terroristes » en France attribuables à Daech avaient pratiquement cessé, ou alors s’étaient extrêmement espacées. Elle peut d’autant plus surprendre que les médias ont complètement cessé d’en parler à partir de mars 2020, avec le début de l’épidémie de Covid 19, et l’intense et totalitaire propagande associée. Cette résurgence est plus concevable si on la replace dans le contexte de l’automne 2020, à savoir la tenue du procès des attentats de janvier 2015, la large couverture médiatique dont il a à juste titre bénéficié, la republication en cette occasion par Charlie Hebdo des fameuses caricatures de Mahomet, le président Macron les justifiant publiquement à Beyrouth au nom du « droit au blasphème », et les nombreuses prises de position publiques et médiatisées érigeant l’hebdomadaire porno-satyrique en symbole de la liberté d’expression contre la barbarie.

A ce titre en se souviendra longtemps, comme d’un symbole particulièrement méphitique, de la « lettre ouverte à tous nos concitoyens » du 23 septembre 2020, intitulée « Ensemble, défendons la liberté » et initiée par Laurent Sourisseau (Riss), l’actionnaire majoritaire de Charlie Hebdo19, et signée et relayée par tout ce qui compte en France comme médias alignés, subventionnés par l’État, et possédés par des milliardaires et des grands groupes privés.

Le profil des trois criminels, maintenant, pousse à exclure résolument l’hypothèse d’une hydre terroriste qui viserait la France, lui aurait déclaré la guerre, et appellerait en réponse les autorités françaises à y répondre comme si nous nous trouvions en guerre. Médias et politiques ont abusé ad nauseam de ce terme hyperbolique, comme ils en ont abusé pour présenter la lutte contre l’épidémie de covid-19. Zaheer Hassan Mahmoud et son attaque au hachoir nous rappellent Abdallah el Hamahmy, le touriste égyptien qui a attaqué à la machette 3 militaires de l’opération sentinelle au Carrousel du Louvre le 3 février 2017 ; ou Ahmed Hanachi, l’assassin au couteau de Laura et Maurane à la gare Marseille Saint-Charles le 1er octobre 2017, ou encore Nathan C, assassin au couteau d’un joggeur dans un parc de Villejuif le 3 janvier 2020. Abdoullakh Anzorov nous rappelle Yassin Selhi, l’assassin de son patron Hervé Cornara le 26 juin 2015, parce qu’il lui avait « mal parlé » ; lui aussi à l’époque, en plus de le décapiter après l’avoir assassiné, avait pris le temps d’envoyer une photo de la tête plantée sur un grillage encadrée de drapeaux de Daech à un copain parti faire le coup de feu en Syrie. Anzorov nous rappelle également, encore, jusqu’à la quasi homonymie, Khamzat Azimov, l’auteur de l’assassinat de la place de l’Opéra le 12 mai 2018, lui aussi tchétchène, âgé de 20 ans et né hors de France. Quant à Brahim Issaoui, en plus de rappeler l’assassinat et la décapitation du père Jacques Hamel le 26 juillet 2016 par Adel Kermiche et Nabil Abdelmalik Petitjean, il originaire, c’est triste à signaler mais c’est ainsi, de Tunisie, la nationalité la plus représentée dans la cour des miracles des tarés daéchophyles. J’ai résumé toutes ces affaires avec le profil des assassins dans la base de données de l’activité de Daech en France. Nihil novum sub sole.

Non seulement ces opérations n’ont été revendiquées par aucune organisation terroriste, Daech ou autre, mais les trois nouveaux criminels s’intègrent parfaitement dans la désespérante et de plus en plus grande « photo de famille » des terroristes ayant sévi sur le sol français depuis 2015, jusqu’à la caricature : de jeunes hommes, bas de plafond, à peu près sinon complètement analphabètes, non nés en France, arrivés en France sur le tard voire le très tard, même si l’on doit leur concéder qu’ils relèvent très légèrement le niveau puisque aucun des trois n’était délinquant multirécidiviste passé par la case prison et/ou vagabond atteint de troubles psychiatriques.

Le soupçon envers les autorités de vouloir jeter de l’huile sur le feu et de hisser l’angoisse collective à un niveau oblitérant toute forme de lucidité est confirmée par l’étouffement délibéré du comportement héroïque de « Youssef », l’ouvrier algérien musulman qui a permis d’arrêter le migrant pakistanais. Son profil était sans doute beaucoup trop rassurant dans un contexte politique ou le pouvoir profond, symbolisé par le CRIF, s’efforce d’attiser les braises de la guerre civile entre Gaulois et néo-français, afin de préserver ses positions dominatrices dans notre pays.

Le passage en revue de ce genre de profil permet de se rendre compte du caractère insensé de la politique d’État d’immigration toujours plus massive et incontrôlée menée par les autorités « françaises », adjectif que nous sommes de nouveau obligés de mettre entre guillemets, puisque sont toujours victimes en premier lieu des Monsieurs tout le monde qu’on ne daigne jamais consulter sur cette question, quand on ne les accuse pas préventivement d’intolérance et de racisme afin de désamorcer tout débat à ce sujet. Cette politique délibérément criminelle est aggravée par le laxisme des autorités qui ont fait très fort dans ces trois nouveaux cas : accorder l’asile à un homme de 23 ans qui en prétendait 16, issu d’une famille dont le père a ensuite considéré l’agression comme un titre de gloire familiale ; casser l’avis de refus d’accorder l’asile politique à la famille opposante à Poutine et au passé terroriste du criminel tchétchène ; laisser franchir la frontière à migrant venu d’un pays – l’Italie – qui avait décidé son expulsion après la période de quarantaine.

Ce n’est pas non plus une bonne publicité pour les « migrants » dont « nos » élites nous tressent avec un enthousiasme éhonté les louanges à longueur d’articles et d’émissions20, et qu’on impose à tous les pays de la Communauté européenne sans jamais leur demander leur avis, et en saisissant la moindre occasion pour pointer le racisme congénital des « blancs » et leur refus coupable de s’ouvrir à « l’autre », se privant ainsi d’un inestimable enrichissement culturel et génétique.

La photo envoyée par Anzorov à l’ami d’Idlib et les menaces de l’AQPA (Al Qaida au Yémen) contre la France formulées le 11 septembre 2020 doivent nous rappeler également la double culpabilité des autorités françaises, qui loin de tenter d’affaiblir les organisations terroristes à l’étranger, et en l’occurrence nous parlons d’Al Qaida, sont de fait leurs alliés sur place, à qui elles livrent indirectement ou directement des armes.

Afin de faire condamner les dix pigeons inculpés pour les attentats de janvier 2015, les parties civiles rappellent à l’envie que « fournir des armes, même si l’on ignore l’usage qui en sera fait, c’est être complice des criminels qui s’en serviront pour tuer »21. Fort bien ! Mais alors suivons cette logique du « responsable donc coupable » jusqu’au bout et allons chercher les plus gros coupables à la racine : les Fabius, Valls, Le Drian, Hollande, Macron, Juppé, Cameron, Merkel, Obama, qui marchent main dans la main depuis une décennie avec les sponsors en chef de l’idéologie salafiste, l’Arabie saoudite et le Qatar, à qui ils vendent des armes sous toutes leurs formes par milliards de dollars, armes qui passent ensuite entre les mains d’organisations comme al Qaida en Syrie (le front al Nosra), ou al Qaida au Yémen (AQPA).

Nous avons dans la partie synthèse du passage en revue de l’activité de Daech en France que plus de la moitié des opérations les plus sanglantes et les plus symboliques, c’est-à-dire les plus susceptibles d’être instrumentalisées par le pouvoir, étaient entachées de criantes anomalies et coïncidences. Il est trop tôt pour se prononcer concernant cette nouvelle série d’actions sanglantes de « loups solitaires malades », mais quand a admis un tel niveau de duplicité et de double discours, on est obligé de relever les coïncidences troublantes quand elles se présentent.

Comment en l’occurrence ne pas relever que deux de ces actions (Conflans Sainte-Honorine et Nice) ont été perpétrées chacune le lendemain de l’annonce du président Macron des nouvelles mesures de couvre-feu de sanitaire puis de reconfinement, dont a vu les conséquences économiques mortelles à court et moyen-terme, ce qui a permis à « Jupiter » l’éborgneur de Gilets jaunes d’endosser la tunique du sauveur juste après avoir enfilé la cagoule du bourreau.

Le peuple français ressemble ainsi à un prisonnier ligoté à sa chaise, surchargé de violentes et obsédantes stimulations sensorielles contradictoires, dont l’effet vif et constant est d’égarer complètement son jugement et le rendre impropre à envisager son intenable situation avec le froid et serein recul nécessaire.

Et alors que médias et politiques parlent encore de renforcer les lois et dispositifs antiterroristes existants – comme si tous ceux votés depuis 2015 ne suffisaient pas – force est de constater que notre pays prend de plus en plus l’apparence d’une maison dont toutes les portes internes seraient équipées de dispositifs de surveillance toujours plus sophistiqués, toutes les chambres et pièces à vivre équipées d’intrusives et multiples caméras, très contraignantes pour les habitants à la surveillance desquels elle semble tout bien pesé en premier lieu destinées, et en même temps dont les différentes portes d’entrée continueraient d’être accessibles à n’importe qui, des traîtres secondés par des idiots utiles assumant la fonction rémunérée de faciliter l’entrée des futurs terroristes et autres « chances pour la France », leur déroulant le tapis rouge et insultant les Gaulois qui oseraient protester contre cette criminelle générosité. Dans le même temps, tous les gouvernements qui se succèdent depuis dix ans mènent une politique extérieure dont l’effet et peut être l’objectif sont de faire prospérer la menace terroriste au dehors, tout en expliquant mensongèrement aux habitants qu’ils mettent tout en œuvre pour les en protéger.

François Belliot, 6 novembre 2020

Ils appellent « les musulmans de France, d’Europe et de l’extérieur (…), les moujahidines de tous les fronts et nos héroïques lions solitaires à les poignarder à leur retour. »/ « Vous avez diffusé une première fois vos dessins en pensant être à l’abri de toute attaque (…) Nous rappelons à la France et à son journal que, depuis l’attaque de nos deux héros [les frères Kouachi], plus de 251 Français sont morts lors d’opérations djihadistes et des centaines ont été blessés sur son sol. Qui vous assure que vous ne ferez pas partie des prochaines centaines. » [↩]
L’existence de la carte d’identité de Saïd Kouachi n’aurait jamais dû être diffusée dans les médias quelques heures seulement après sa découverte, mais une fuite a poussé certains à diffuser la nouvelle. En octobre 2016, Pierre Martinet, ancien de la DGSE, et le journaliste Jean-Paul Ney, sont condamnés à 3000 euros d’amende, pour recel de violation du secret de l’enquête. Cette fuite en effet a ruiné tout espoir de surprise dans la traque des frères Kouachi. L’IGPN ne parviendra cependant jamais a remonter à l’auteur de la fuite initiale. La condamnation de Jean-Paul Ney sera confirmée en appel un an plus tard, Pierre Martinet choisissant quant à lui de se désister. [↩]
Lors de son audition au procès des attentats, le 11 septembre 2020, Fabrice Nicolino, l’un des miraculés de la salle de rédaction a ainsi expliqué : « Quand on arrive à Charlie, il y a une première porte métallique, des caméras, un premier sas, puis une deuxième prote métallique, puis une cour, avec un système de rayons X comme à l’aéroport pour s’assurer que les colis ne sont pas piégés. Puis une troisième porte résistante aux balles, un nouveau sas, une quatrième porte. Un bureau bourré de flics surarmés, avis aux amateurs. Puis il y a un ascenseur, une cinquième porte épaisse comme ça [il écarte les bras] qu’on a du mal à ouvrir, une sixième porte pareille. On entre, on passe devant un agent de sécurité. Et là, faut s’asseoir à une table et se mettre à rigoler parce que Charlie un journal rigolo. » [↩]
Compilé de « Attaque rue Nicolas Appert : le cauchemar se répète », Nicolas Chapuis Lorraine de Foucher et Élise Vincent, le Monde, 27/09/2020 [↩]
Sur le site de l’association France Terre d’Asile qui propose des « ressources pratiques pour les étrangers en France », et dont le slogan est « Ensemble en France », on peut ainsi lire : « Un mineur isolé étranger (MIE) est un jeune de moins de 18 ans qui n’a pas la nationalité française et se trouve séparé de ses représentants légaux sur le sol français. De sa minorité découle une incapacité juridique, et de l’absence de représentant légal une situation d’isolement et un besoin de protection. Il n’existe pas de statut juridique propre aux MIE. Ces derniers se trouvent donc à un croisement, relevant à la fois du droit des étrangers et, au titre de l’enfance en danger, du dispositif français de protection de l’enfance, qui ne pose aucune condition de nationalité. Cette dualité imprègne l’ensemble des enjeux liés à la problématique des MIE. Pourtant, le statut d’enfant devrait prévaloir, conformément aux engagements de la France, au titre de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant. » Cette association consacrée par la loi du 1er juillet 1901 est financée grâce à des subventions publiques à hauteur de 25 millions d’euros par an, gonflées par une Dotation Globale de Financement (DGF) en constante et régulière augmentation depuis 2015 (de 34 millions euros en 2015 à 67 millions euros en 2020). [↩]
Il s’agit d’un prénom modifié ; l’homme a souhaité garder l’anonymat. [↩]
Cf le conte de fées nauséabonds du faux héros de l’Hyper Cacher, François Belliot, mai 2019 [↩]
Nicolas Poincaré sur RMC le 28/09, Cyril Hanouna dans Balance ton post le 15/10. [↩]
Compilé de : « Ce que révèle l’enquête », JDD, Pascal Sceaux et Stéphane Joahny, 18/10/2020 ; « A Évreux, cette radicalisation que personne n’a vu », JDD, Plana Radenovic, 18/10/2020 ; « Samuel Paty, « un prof très calme et attentif », JDD, Pierre Bafoil, 18/10/2020 ; « Terrorisme, l’école frappée en plein cœur », le Monde, Nicolas Chapuis et Élise Vincent, 18/10/2020 ; « ce professeur ne portait jamais de jugement », le Monde, Louise Couvelaire, 18/10/2020. [↩]
Un pistolet airsoft est une pistolet tirant des billes de 6 millimètres de diamètre, propulsées par du CO2 sous pression, pour une puissance de 1 à 2 joules. Les pistolets airsoft peuvent reproduire des modèles existants mais ne sont pas létaux. [↩]
Des organisations comme le Réseau Voltaire et son hyperactif président Thierry Meyssan, ont joué un rôle de premier plan dans le combat en faveur de la libre diffusion de la pornographie dans la années 1990. Il s’agissait à l’époque de défendre la liberté des minitels roses, lesquels assuraient à l’époque, avec la presse pornographique, grâce à la participation du sioniste Michel Sitbon, l’essentiel du financement du Réseau Voltaire. [↩]
Le lendemain de l’agression, le 26 septembre 2020, il avait donné une grande interviou alarmiste qui avait été diffusée et mis en une à la fois par Libération et le Parisien, dans laquelle il déclarait notamment : « C’est difficile, admettons-le. Mais ne faisons pas semblant d’ignorer la menace terroriste, car elle existe depuis longtemps. C’est une menace lourde car elle vient de l’extérieur, mais aussi de l’intérieur de la société. Il y a des milliers d’individus qui peuvent passer à l’acte, comme nous l’avons vu vendredi ou ces derniers mois, à cause d’une radicalisation plus ou moins rapide dans nos quartiers, sur Internet ou dans nos prisons. Il faut clairement désigner l’islamisme comme l’ennemi et le défi de ce début de siècle. » On ne savait pas alors que le criminel était un migrant pakistanais qui avait su profiter de l’incroyable incompétence du juge pour enfant qui avait jugé crédible son âge de 16 ans alors qu’il en avait 23. Plus loin dans l’interview, Manuel Valls fait la leçon : « l’ennemi terroriste se nourrit de nos faiblesses, de nos naïvetés, de nos demi-mesures. » Nous sommes bien d’accord, mais nous ne pensons pas du tout à la même chose ! [↩]
Manuel Valls a lui aussi une très grande responsabilité dans ce qui s’est passé en France alors qu’il était Premier ministre, ce pourquoi il devrait, pour reprendre une formule ponctuant fréquemment les sketches de Dieudonné « la fermer à tout jamais ». Il a en particulier refusé aux autorités syriennes les listes de terroristes qu’elles proposaient de lui fournir en échange du rétablissement des relations diplomatiques. Et le soir du 15 novembre, une colonne de gendarmes chargée de protéger son domicile située à 500 mètres s’est vu interdire d’intervenir alors qu’elle commençait à s’y rendre d’initiative. [↩]
Ministre de l’Intérieur puis Premier ministre pendant les sanglantes années 2015/2016, Bernard Cazeneuve lui aussi devrait avoir la pudeur de « la fermer à tout jamais ». [↩]
François Belliot, Guerre en Syrie, quand médias et politiques instrumentalisent les massacres, Sigest, 2016. Dans la seconde partie de cette série de chroniques sur la guerre en Syrie, qui peut s’aborder de façon indépendante, je passe en revue les différents assassinats et massacres instrumentalisés par les médias et les politiques français pendant les cinq années de la guerre en Syrie. Trois affaires en particulier sont passées au crible dans leurs moindres détails : l’affaire Hamza al-Khatib de mai 2011, le massacre de Houla du 25 mai 2012, le tir à l’arme chimique dans la banlieue de Damas le 21 août 2013. Ces exactions horribles, en particulier les deux dernières, ont été unanimement présentées par les médias et les politiques, avant toute enquête, comme des œuvres du « régime » syrien, et devaient servir de prétexte au déclenchement d’une expédition militaire punitive contre la Syrie, prélude à un « changement de régime », alors qu’il s’agissait, comme je le démontre, d’opérations sous faux drapeau perpétrées par des « rebelles ». [↩]
les espérances planétariennes, histoire de l’antisémitisme, le racisme anti-blanc, la mafia juive, psychanalyse du judaïsme, le miroir du judaïsme, le fanatisme juif, la guerre eschatologique, les milliards d’Israël, aux éditions Baskerville [↩]
Cette deuxième a été artificiellement créée, médias et politiques confondant délibérément cas positifs et personnes malades, ne signalant pas que si la maladie perdure, c’est sous des formes très bénignes ou asymptomatiques, ne précisant pas que les tests font quantité de « faux positifs », mettant dans la catégorie « morts du Covid » des gens testés positifs in extremis alors qu’ils sont dans une phase terminale d’une autre maladie. [↩]
Propos rapportés par Bernard Cazeneuve dans son livre de souvenirs de ministre de l’Intérieur, à l’épreuve de la violence, Stock, p. 130 [↩]
Les conditions dans lesquelles Laurent Sourisseau a pris le contrôle de Charlie Hebdo après les attentats sont expliquées dans Charlie le jour d’après, sous-titré l’histoire interdite, de Marie Bordet et Vincent Telo, éditions Fayard, dont nous recommandons vivement la lecture. [↩]
Jacques Attali le 13 septembre 2015 : « Un ami a eu récemment cette phrase très juste : Vous n’avez vu que la bande-annonce du film Les Migrants. Les migrants climatiques vont suivre et toutes les autres formes ensuite. A partir du moment où on admet que les libertés sont fondamentales, la première liberté c’est celle de circulation. Et donc les gens vont venir et c’est très bien. (…) Normalement, ce qui se passe avec les migrants devrait entraîner la construction d’une Europe plus intégrée, plus puissante, se donnant les moyens de recevoir ces personnes. Leur arrivée est une incroyable chance car cela transforme la démographie européenne. Et nous, au contraire, on a une réaction de petits. » [↩]
« Et l’enquêtrice de la sous-direction anti terroriste qui était à la barre pendant près de quatre heures, décrivant minutieusement le trafic qui pourrait incriminer plusieurs des accusés qui sont dans le box, a eu cette phrase décisive, et d’une justesse sans réplique : « Quand on vend des armes, on s’expose à ce qu’elles soient utilisées », Charlie Hebdo, Yannick Haenel, 7 octobre 2020. [↩]

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