Des migrants délogés de leur tente par la force, des soutiens jetés à terre, des élus malmenés. Lundi 23 novembre au soir, sur la place de la République, des centaines de migrants et leurs soutiens s’étaient donné rendez-vous pour ériger en urgence un campement. L’action intervenait une semaine après l’évacuation de milliers de migrants dans un campement de Seine-Saint-Denis. Depuis, des centaines de personnes dormaient dehors, sans solution de relogement.
Mais cette action a donné lieu à une forte répression policière. De fait, dès le 17 novembre, le préfet de police de Paris, Didier Lallement, avait prévenu, déclarant à l’AFP : « Il est absolument nécessaire que ces camps puissent être traités et surtout ne pas se reconstituer. »
Le camp de la place de la République a donc été « traité » une heure après son installation par des gendarmes mobiles, CRS et policiers en civil. Sans solution de logement, les exilés ont, eux, de nouveau dû prendre leurs maigres affaires et sortir de la capitale.
- Notre reportage avec Armel Baudet et Youmni Kezzouf
Les images ont forcé le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin à sortir de son silence. Dans un tweet nocturne, le ministre affirme avoir demandé « un rapport circonstancié sur la réalité des faits au Préfet de police d’ici demain midi » (ce mardi donc) et annonce qu’il prendra « des décisions dès sa réception ».
Peu après 12 heures, c’est dans un autre tweet que le ministre a annoncé avoir reçu le rapport. Un document dans lequel le préfet Didier Lallement a « proposé la saisine de l’IGPN sur plusieurs faits inacceptables ». L’IGPN a donc été saisie et devrait, toujours selon Gérald Darmanin, « remettre ses conclusions sous 48 heures ». Celles-ci devraient être rendues publiques, a ajouté le ministre.