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28 mars 2024

Libye : dix ans après, l’impossible retour des anciens pro-Kadhafi de Tawarga dans leur ville toujours en ruine


Dix ans après la chute de Mouammar Kadhafi, la plupart des habitants de la ville de Tawarga, accusés d’avoir combattu en 2011 pour l’ancien guide libyen, et d’avoir attaqué la ville voisine de Misrata, n’ont toujours pas pu retourner chez eux et vivent éparpillés dans des camps de déplacés. Malgré un accord de réconciliation signé en 2018, leur ville est sous la tutelle de Misrata, et encore largement détruite et sans accès suffisant à l’électricité.

Sept ans après le conflit, un accord de réconciliation a été signé avec les rivaux de Misrata en juin 2018. Mais à ce jour, seuls 1300 familles originaires de Tawarga ont pu regagner leurs foyers, parmi les 48 000 habitants qui occupaient la ville avant la chute de Mouammar Kadhafi.

Dans le but d’étouffer le soulèvement contre son régime en février 2011, le régime de Kadhafi avait envoyé les forces armées de Tawarga, qui abrite une des rares minorités noires dans le nord du pays, tenter de contrer les rebelles dans la ville portuaire de Misrata, à 40 km au nord. Mais en août 2011, les milices misratis ont pris le dessus, et le contrôle de la ville, se livrant à de violentes représailles.

Cette date marque le début d’un exode massif et forcé, qui dure depuis bientôt dix ans. Dispersés dans des camps de déplacés dans l’ouest comme dans l’est du pays, ils vivent partout dans des conditions précaires, comme le montre par exemple cette vidéo tournée le 14 février aux abords d’une école provisoire, construite en tôle d’acier, dans le camp de Fellah 1 près de Tripoli.

Légende : des images du camp de déplacés de Tawarga ,“Fellah1”, prises le 15 février 2021. Crédit : Mohamed Radouane

L’accord de réconciliation de 2018 prévoit que Tawarga reconnaît avoir commis des crimes au cours de la révolution, mais aussi un dédommagement de l’État en faveur de Tawarga et de Misrata. Un budget de 170 millions de dinars (soit 31 millions d’euros) est prévu pour la reconstruction de Tawarga. En 2019, le gouvernement a débloqué 25 millions de dinars (soit 4,62 millions d’euros) de ce budget.

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