Quatre-vingts employés de l’Hôpital Hadassah, à Jérusalem, médecins, infirmières et administratifs, ont été placés en congé sans solde car ils ont refusé de se faire vacciner. Un décision que les Israéliens semblent comprendre alors que la vie reprend dans le pays ou 85% des plus de 40 ans ont été vaccinés.
En Israël, on n’hésite pas à employer la manière forte avec les soignants qui ne veulent pas se faire vacciner. Le directeur général de l’hôpital Hadassah à Jérusalem a ainsi placé en congés sans solde 80 employés qui ont refusé la vaccination. Comme l’a révélé Haaretz ils sont médecins, personnels soignants ou administratifs. C’est très peu par rapport aux 6 500 salariés de ce célèbre hôpital israélien dont l’immense majorité ont été inoculés, mais c’est un geste fort. Et parmi les personnels et les patients, la plupart approuvent cette sévérité.
Dans le hall immense du bâtiment principal rien n’a changé. Patients et soignants vont et viennent. Interrogé par France Inter, Benny est psychologue et il soutient son directeur. « Je suis d’accord avec lui, oui. On ne devrait mettre aucun patient en danger. Je sais bien qu’il y a des questions éthiques, mais un patient qui vient à Hadassah, il veut être guéri, pas attraper une autre maladie ! On doit trouver l’équilibre entre droits individuels et collectifs. Normalement, je suis bien plus à gauche sur ces questions », sourit-il, « mais là, je crois qu’on n’a pas le choix. »
« Tu veux soigner des malades et tu n’es pas vacciné ? Non ! Ce n’est pas un jeu. »
Deux visiteurs ressortent en direction du parking. Yaelle avec ses très vieux parents et Shaï venu chercher un certificat de vaccination. « Je n’avais pas compris qu’ils ne pouvaient plus travailler à l’hôpital, mais je suis d’accord, admet Yaelle. « En Israël nous avons une chance extraordinaire si on compare avec le monde entier. Je ne veux pas que quelqu’un perde son emploi mais ils doivent réaliser où ils travaillent. »
Shaï est très ferme sur cette question. « Ils devraient rester à la maison, ne pas être au contact des gens. Regarde ce qui se passe, il ne faut pas le prendre à la légère ! C’est une pandémie, ça tue des gens. Tu veux soigner des malades et tu n’es pas vacciné ? Non ! Ce n’est pas un jeu. »
Mais tous les employés ne l’entendent pas ainsi, comme Israël, un infirmier. « La démocratie doit être la démocratie. Si quelqu’un ne veut pas le faire, il peut ne pas le faire. » Et quand on demande à Israël s’il est vacciné, il répond : « Oui, ils m’ont forcé à le faire. »
Ce genre de mesures coercitives fait débat en Israël mais le pays les met en place sans état d’âme, comme le passeport vert obligatoire pour aller à la piscine ou au restaurant, et la possibilité donnée aux collectivités locales de contacter les personnes non vaccinées pour les inciter à le faire.
En Israël, on vaccine dès 16 ans. 55% des Israéliens ont déjà reçu une dose. Et plus d’un tiers deux doses. Le nombre de nouveaux cas et de morts quotidiens a fortement reculé.