Revue de presse : Rachad (24 août 2021)
Rachad a pris connaissance de la déclaration faite aujourd’hui par le régime algérien, lue par son ministre des Affaires étrangères, dans laquelle il annonce la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc. Cette déclaration comprend un certain nombre d’accusations infondées contre notre mouvement.
Rachad considère que la rupture des liens, qui étaient déjà tendus, est préjudiciable aux intérêts des deux peuples frères, des deux pays voisins et de toute la région du Maghreb. Rachad considère que, quels que soient les différends entre les régimes algérien et marocain, la solution ne passe pas par une rupture totale, mais par le dialogue et la négociation de manière à garantir les intérêts des deux pays.
Rachad estime que cette décision est une fuite en avant d’un régime militaire confronté à une crise interne multidimensionnelle, qu’il cherche à éluder en exacerbant les tensions avec son voisin marocain.
Rachad a déjà dénoncé des déclarations de certains responsables marocains, en particulier celles menaçant l’unité nationale et la sécurité de l’Algérie, appelant à la sécession de la région de Kabylie. Rachad a également critiqué à plusieurs reprises la normalisation des relations entre le Maroc et Israël.
Dans ses arguments pour rompre les relations avec le Maroc, Lamamra a affirmé que Rachad est une organisation terroriste utilisée par le Maroc pour nuire à la sécurité nationale algérienne par les incendies des forêts et l’assassinat de Djamel Bensmain. Ceci n’est rien d’autre qu’une resucée de vieilles accusations sans fondement qui sont maintenant opportunément liées au Maroc.
Rachad rejette totalement la calomnie du “terrorisme”. Notre mouvement a été fondé en 2007 sur le principe de la non-violence dans tout changement politique ou social. Ses productions intellectuelles et audiovisuelles au fil des années sur la résistance non violente comme méthode de changement témoignent de cette conviction et de cet engagement. Le discours et le comportement irréprochables de Rachad et de ses membres au fil des ans sont un démenti du mensonge selon lequel Rachad pourrait être lié au terrorisme ou à la violence.
Nous rejetons également fermement l’affirmation selon laquelle Rachad entretiendrait des relations avec le régime marocain. Rachad nie catégoriquement cette accusation, et défie quiconque de prouver l’existence de relations, quelle que soit leur nature, avec des parties officielles externes, qu’il s’agisse de gouvernements, d’agences ou d’organisations, quelles que soient les circonstances. Il ne faut pas oublier que dans la première année du Hirak, le régime militaire a accusé Rachad de servir un agenda franco-atlantique, dans la deuxième année du Hirak, sa propagande a dépeint Rachad comme un pantin du Qatar et de la Turquie, et maintenant, dans la troisième année du Hirak, il tisse une nouvelle toile de mensonges liant Rachad au Maroc et à Israël.
Quant aux allégations ridicules liant Rachad aux incendies de forêt de cet été dans le pays, ou au lynchage odieux du martyr Djamel Bensmain, nous les avons déjà réfutées et considérées comme étant de nature politique motivées par le désir de vengeance, sans fondement factuel ou juridique.
Rachad met en garde les deux régimes contre une nouvelle escalade des tensions, qui pourrait déraper et conduire à une guerre, entraînant l’effusion de sang, l’affaiblissement des deux pays et ouvrant la voie à l’intervention des puissances régionales et internationales.
Rachad appelle le régime militaire à abandonner la logique de la coercition et à adopter le dialogue et la négociation pour faire face à l’escalade des crises dans notre pays, ainsi qu’avec les pays voisins.
Rachad renouvelle ici son engagement à poursuivre la non-violence comme seul moyen pour changer la nature du régime militaire, ce que le peuple algérien réclame et pratique depuis le début du Hirak le 22 février 2019, afin d’établir un Etat de droit et un ordre civil démocratique dans le pays.
*Source : Mouvement Rachad