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28 mars 2024

Le gouvernement israélien s’acharne sur Salah Hamouri : la France doit agir


Un appel de personnalités pour que la France agisse afin que les autorités israéliennes rétablissent le statut de résident permanent à Jérusalem de l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri et empêche son expulsion.

 

La ministre de l’Intérieur du gouvernement israélien, Ayelet Shaked a, le 18 octobre, signifié à l’avocat franco-palestinien Salah Hamouri la révocation de son statut de résident de sa ville natale, Jérusalem, ouvrant la voie à son expulsion.

Cette décision, qui viole à la fois l’article 45 de la Convention de La Haye et l’article 49 de la 4e Convention de Genève, prétend se fonder sur des dossiers pourtant déjà jugés, d’autres « secrets ». Elle invoque une loi – « sur l’entrée en Israël », modifiée en 2018 pour permettre aux autorités de révoquer administrativement le statut de « résident permanent des Palestiniens de Jérusalem-Est » pour « défaut d’allégeance » à Israël.

Rappelons que l’annexion de Jérusalem-Est par Israël est condamnée par de nombreuses résolutions de l’ONU et que l’Union européenne « ne reconnaît pas la souveraineté d’Israël sur les Territoires occupés, y compris Jérusalem-Est ».

Ce faisant, le « nouveau » gouvernement israélien s’acharne, comme son prédécesseur, sur Salah Hamouri. Celui-ci a déjà passé 7 ans de sa jeune vie en prison, pour une tentative d’assassinat imaginaire attestée par des dénonciations d’agents provocateurs. S’y sont ajoutées près d’une année d’emprisonnement administratif sans le moindre motif et des restrictions de circulation en Cisjordanie. De surcroît, sa femme – expulsée enceinte de six mois en 2016 – et ses deux enfants sont interdits d’entrée en Israël. Il s’agit, a déclaré en substance Ayelet Shaked, de faire un exemple pour intimider tous les Palestiniens de Jérusalem.

Cette démarche incarne bien la politique du nouveau gouvernement israélien, dont les gestes cosmétiques cachent mal la violence accrue de la répression israélienne contre la population palestinienne. Selon les dernières statistiques de l’OCHA, le Bureau de l’ONU pour le Territoire occupé, depuis le 1er janvier 2021 l’armée a tué 331 Palestiniens (contre 30 en 2020) et en a blessé 15 860 (contre 2 668), alors que dans le même temps, 15 Israéliens ont perdu la vie (contre 3 en 2020).

L’ordre du ministre de la Défense Benny Gantz, le 22 octobre, déclarant comme «organisations terroristes » six grandes ONG palestiniennes de défense des droits de l’Homme, illustre aussi de manière inédite et particulièrement grave l’offensive du gouvernement
israélien contre la société civile palestinienne. Rappelons que Salah Hamouri exerce son métier d’avocat auprès de l’une d’entre elles.

Le président de la République et le ministre des Affaires étrangères avaient manifesté de longue date l’attention qu’ils portaient au cas de Salah Hamouri. La décision du gouvernement israélien représente donc à leur égard, s’agissant d’un citoyen français, un défi, voire une humiliation. Voilà qui le prouve à nouveau, s’il en était besoin : la complaisance à l’égard du gouvernement Bennett, comme de son prédécesseur, ne peut que l’encourager dans son escalade anti-palestinienne. Salah Hamouri, sa femme et ses enfants ont droit de vivre librement à Jérusalem !

C’est pourquoi nous appelons les autorités françaises à tout faire pour empêcher ce nouvel acte arbitraire, symbole de tous les autres. Il revient au président de la République de poser des gestes forts, notamment en recevant personnellement l’épouse de Salah Hamouri, d’exiger du gouvernement israélien l’annulation des mesures prises contre Salah Hamouri, et de prendre des sanctions vis-à-vis d’Israël si ses demandes ne sont pas suivies d’effet.

François Asensi, maire de Tremblay-en-France, député honoraire.

Jean-Christophe Attias, professeur de pensée juive médiévale à l’EPHE (Université PSL)

Clémentine Autain, député, conseillère régionale.

Isabelle Avran, journaliste et militante associative

Bertrand Badie, professeur émérite des Universités à Sciences Po Paris

Etienne Balibar, philosophe

Esther Benbassa, sénatrice écologiste de Paris

Pascal Boniface, géopolitologue

Philippe Bouyssou, maire d’Ivry.

Rony Brauman, médecin et essayiste

Cécile Casey, militante écologiste

Jean-Paul Chagnollaud, professeur émérite des universités

Geneviève Coudrais, avocate retraitée.

Laurence De Cock, historienne

Nadia Essayan, députée

Elsa Faucillon, députée des Hauts-de-Seine

François Gèze, éditeur

Alain Gresh, journaliste

Nacira Guénif, sociologue,  anthropologue, professeure Université Paris 8

Bertrand Heilbronn, président de l’AFPS

Pierre Laurent, vice-président du Sénat

Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers

Jean-Paul Lecoq, député.

Jean-Claude Lefort, Comité de soutien à Salah Hamouri, député honoraire

Patrick Le Hyaric, député européen 2009-2019, directeur de L’Humanité 2000-2021

Renée Le Mignot, co-présidente du MRAP

Claude Léostic, présidente d’honneur de la Plateforme des ONG pour la Palestine

François Leroux, président de la Plateforme des ONG pour la Palestine

Nadège Magnon, avocate

Daniel Mermet, journaliste

François Pradal, enseignant

Gilbert Roger, sénateur, président du groupe d’amitié France-Palestine

Gwendal Rouillard, député

Taoufiq Tahani, président d’honneur de l’AFPS

Bérenger Tourné, avocat

Dominique Vidal, journaliste et historien

Daniel Voguet, avocat

Francis Wurtz, ancien membre du Parlement européen

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