ARMISTICE

« 11 novembre 1918 »

La mère de tous les leurres

IV/V.

 

 

Théroigne – 11.11.2021

 

 

On a du mal à imaginer aujourd’hui, surtout en Europe Occidentale, ce qui a poussé tant d’hommes, principalement les très jeunes mais pas seulement, à se précipiter tête baissée dans cette guerre, comme des colonies de lemmings traversant la route pour aller se suicider, et ce, dans tous les sens, qui contre « le Kaiser », qui à son service, sans qu’aucun se soit interrogé jamais sur les causes ou la finalité de cette guerre de tout un continent contre lui-même.

 

 

https://www.britannica.com/story/do-lemmings-really-commit-mass-suicide

 

 

Il faut chercher sans doute les origines – psychologiques, de masse – de cet engouement dans « l’épopée » napoléonienne. Car, si jamais Napoléon eut du génie, ce fut celui-là : l’art de manipuler les foules pour les conduire sans résistance et même avec joie à l’abattoir.

 

Petit aparté :

En 1936, il a paru en Belgique, un livre intitulé Lettres de Grognards. Agrémenté d’une préface enthousiaste de Louis Madelin, bonapartiste s’il en fut. L’ouvrage reproduisait des lettres de soldats de la Grande Armée jamais remises à leurs destinataires, c’est-à-dire tombées au rebut, principalement pendant la campagne de Russie. La plupart de ces prétendus grognards étaient des adolescents enrôlés de force, non seulement en France mais dans tous les pays conquis (un garçon sur deux prélevé dans les familles rurales), où, généralement, l’aîné se sacrifiait pour que le petit frère puisse étudier et peut-être devenir quelqu’un. Il va sans dire qu’un paysan, après avoir vu réquisitionner son blé, ses patates, ses chevaux, ses vaches, ses veaux, ses cochons et ses couvées pour sustenter les héros et vu partir aussi une de ses paires de bras, ne pouvait même plus nourrir l’autre, et que le petit frère, en guise d’études, s’en allait grossir le volume du cheptel asservi au fond des mines ou dans les fabriques de l’industrie naissante.

Or, ce qui frappe surtout, à la lecture de ces lettres, c’est qu’au bout de quelques semaines (pas plus de deux ou trois parfois), ces soldats de quinze ans se retrouvaient transformés en prédateurs sans états d’âme, qui avaient adopté tout naturellement, comme une seconde langue maternelle, le langage et la mentalité de leurs ravisseurs : « … aujourd’hui, nous avons délogé et tué trois brigands », le mot « brigand » qui leur avait été appliqué à leurs familles et à eux-mêmes si peu de temps auparavant servant à rendre compte à leurs parents de leurs exploits guerriers. « Celui qu’il fallait tuer » était devenu « le brigand ». Tellement plus simple.

 

 

Parfois, ils agrémentaient leurs lettres d’illustrations de leur cru.

 

 

 

Cette espèce de syndrome de Stockholm de masse devait finir par contaminer jusqu’à leurs vainqueurs (l’épisode des bolcheviks et de Lénine en 1917, rapporté dans un de nos posts précédents, en fait foi), mais le même phénomène est avéré partout : le fait est qu’au début du siècle suivant, une génération entière, chauffée à blanc depuis le berceau par une propagande héroïco-fallacieuse, s’est jetée à corps perdu dans la « défense-du-droit-et-de-la-liberté-contre-les-méchants-sans-autre-précision », qui a laissé bien loin derrière elle jusqu’aux grands mouvements de masse des croisades. On n’allait plus « délivrer le tombeau du Christ » mais apporter la liberté au monde. En le massacrant un peu pour qu’il se laisse faire. Et sans s’encombrer, surtout, de l’égalité et de la fraternité dont les marionnettistes n’avaient que cirer.

Mais l’enthousiasme guerrier de ces jeunes soldats de la Grande Guerre (du moins dans les débuts) ne fut rien  en regard de l’hystérie qui s’empara un peu partout des foules civiles de l’arrière. C’est ainsi qu’entre les rescapés de la génération précipitée par ce leurre dans l’enfer des tranchées, de la mitraille et de l’équarrissage aveugle et la masse excitée des autres, le fossé allait devenir, irrémédiablement, un abîme. Y compris à l’intérieur des familles. Cela est attesté par quantité d’auteurs français, à commencer par l’œuvre entière de Céline.

Et c’est ce dont témoigne aussi un des livres les plus importants écrits en anglais sur ce conflit qui, contrairement aux idées reçues, dure encore  : l’Adieu à tout cela de Robert Graves, qui l’écrivit à l’âge de trente ans, au moment de s’exiler d’Angleterre, en tournant le dos à tout ce que son pays représentait à ses yeux : sa religion conformiste, ses méthodes d’éducation des élites, ses modes opératoires en politique, sa morale victorienne en passe de devenir moderniste puis décadente, etc. etc.

Il faut bien sûr rappeler aussi qu’il n’y eut pas, chez les anglophones  qui combattirent en France et en Belgique, seulement des Anglais, mais également des contingents d’Irlandais, d’Écossais, de Canadiens, d’Australiens, de Néo-Zélandais, et, en fin de parcours, même de Nord-Américains.

 

 

 

Royal Irish Rifles sur la Somme – 19 juillet 1916  – (Distribution des rations)

 

 

 

Gordon Highlanders quittant Culter, le 6 août 1914

 

 

 

Gordon Highlanders réparant une route près de Hamel, sur le front de la Somme, septembre 1916

 

 

 

Entraînement de charge à la baïonnette par des hommes du 8e Black Watch. Camp de Bordon (Hampshire) –  1915

 

 

 

Quelques soldats de la Black Watch fêtant le Nouvel An de 1917 dans les baraquements de Hénencourt

 

 

 

Des soldats du 7e bataillon de Highlanders Argyll & Sutherland portant les tampons respirateurs en déchets de coton censés les protéger des gaz décrits par Robert Graves

 

 

 

Des hommes du même régiment recevant leurs premiers masques à gaz

 

 

 

Retraite de Mons : les Allemands bombardent une église servant d’hôpital. Les blessés aident les blessés à s’enfuir. (Illustration de presse).

 

 

 

Des soldats écossais transportent un Allemand blessé  pendant la bataille de la crête de Menin, le 21 septembre 1917

 

 

 

Cameron Highlanders à la bataille de l’Yser (carte postale)

 

 

 

Quelques blessés anonymes au repos

 

 

 

Curieusement, pour la Grande Bretagne proprement dite, cette Première mondiale semble avoir été une affaire de poètes. Car, même si le gros des troupes (et des morts) ne furent pas des hommes de plume, on ne compte plus les poètes qui, dans l’emballement général, l’ont faite, en ont écrit et ont eux aussi fourni leur contingent de morts. Nous ne mentionnerons ici, faute de science et faute de place, que les plus connus du grand public : Siegfried Sassoon, Wilfrid Owen, Rupert Brooke, Robert Graves, Edward Thomas. Que ceux que nous ne mentionnerons pas nous pardonnent.

Robert Graves est le principal à nos yeux, à cause de son livre autobiographique, Mais Siegfried Sassoon ne le lui cède en rien. Non seulement pour son œuvre et sa participation à la guerre, mais parce qu’après s’être conduit en héros et même en héros casse-cou sur le théâtre des opérations, il a fini par risquer l’exécution capitale en refusant de continuer « une guerre injuste ». Ajoutons que les deux hommes se sont rencontrés au front et que, rapprochés par leur passion littéraire commune, ils y sont devenus assez amis pour que l’un réclamât le dangereux privilège de défendre l’autre devant le conseil de guerre.

Sassoon était homosexuel, bien qu’il ait fini, après la guerre, par se marier et engendrer un fils qui lui a donné des petits-enfants. Graves, qui s’est marié juste à la fin du conflit, a eu des enfants et des petits-enfants de deux épouses différentes, mais surtout, les femmes – et le principe féminin – ont eu, par le biais de son œuvre immense, peu de champions de son envergure. On peut dire sans exagérer que Robert Graves est le plus féministe des auteurs. (Pour ce qui tient lieu de féminisme aujourd’hui, c’est une tout autre histoire.)

Si l’influence des pacifistes – surtout Philip et Lady Ottoline Morrell d’une part, Bertrand Russell de l’autre – a joué un rôle certain dans la prise de conscience antimilitariste de Siegfried Sassoon, celle d’un poète américain – Robert Frost –, a déterminé en sens inverse l’engagement dans la guerre du poète gallois Edward Thomas et, aussi involontairement qu’indirectement, causé sa mort.

 

 

 

 

Les hommes et leurs œuvres

 

 

 

 

Robert Graves

 

 

Robert Graves à 19 ans, lorsqu’il passa de l’école aux tranchées pour reculer le moment d’entrer à Oxford

 

 

Robert von Ranke Graves (Wimbledon, 1895) – (Deia, Majorque, 1985) est le fils d’Alfred Perceval Graves, écrivain irlandais et d’Amalia von Ranke, fille de nobles bavarois réputés comme éducateurs et petite-nièce de l’historien Leopold von Ranke.

En 1914, sur le point de passer de « l’enfer de Charterhouse » à ce qu’il redoute être « l’enfer d’Oxford », il s’engage. Il n’a que dix-neuf ans, mais, dans la société anglaise, quand on appartient aux « élites », on ne s’engage pas comme simple soldat, on achète ou on se fait confier un brevet d’officier. C’est ainsi qu’il entre avec le grade de capitaine au régiment gallois des Royal Welsh Fusiliers, qu’il commence son entraînement à leur dépôt de Wrexham et qu’en mai 1915, il part pour la France, où il commandera des hommes dont certainsi, parfois, seront des soldats professionnels aguerris, assez vieux pour être son père, dont la vie dépendra de ses décisions et de leur obéissance. À leur tête, il participera à la bataille de Loos, puis à celle de la Somme, où il sera grièvement blessé et même laissé pour mort, au point que le ministère de la Guerre annoncera, par lettre, son décès au feu à sa mère et que le Times lui consacrera une notice nécrologique très anticipée.

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Siegfried Sassoon

 

 

 

 

 

Siegfried Loraine Sassoon, (Matfield 1886) – (Heytesbury 1967), est un homme de lettres anglais et un héros de la Première Guerre mondiale.

Fils d’Alfred Sassoon, descendant d’une lignée de riches marchands juifs baghdadi, déshérité par son propre père, David, pour avoir épousé une non-juive. La non-juive, Theresa Thornycroft, était anglaise et protestante, mais surtout issue d’une famille d’artistes et elle-même passionnée par la musique de Richard Wagner. C’est en l’honneur du maître que le futur poète fut prénommé Siegfried, Son second prénom, Loraine, hommage rendu à un pasteur ami de la famille.

 

 

 

David Sassoon et ses fils (dont Albert, deuxième en partant de la gauche), membres de la communauté Baghdadi en Inde.

 

 

 

Alfred avait un autre fils, prénommé Hamo, qui se fit tuer en 1915 à Gallipoli, juste avant Rupert Brooke.

Siegfried était un jeune homme brillant : ce qu’on appelait alors un homme de loisirs. Il avait fait, à Cambridge, des études de droit et d’histoire non sanctionnées par un diplôme. Ses revenus lui permettaient de vivre sans travailler mais pas sur un grand pied. Il s’en contentait, chassant, faisant du sport et publiant ses premiers recueils de vers à compte d’auteur, mais sans succès notable.

Quand survint la guerre. Il s’engagea le 3 août 1914 et sa vie, dès lors, prit une tout autre direction.

C’est sa poésie, succédant aux actions d’éclat qui lui avaient valu de recevoir plusieurs distinctions militaires, qui l’a fait remarquer d’abord et qui lui vaut, de nos jours encore, des légions d’admirateurs.

Aujourd’hui, nous sommes plus qu’habitués aux horreurs de la guerre : nous nous en repaissons tous les jours aux informations, si bien qu’elle est devenue, à nos yeux, banale. À l’époque de la Première Guerre mondiale, la machine à décerveler s’y prenait différemment : on partait défendre son roi et son pays ; on se voyait chevaucher ; l’héroïsme était à la mode ; la guerre serait terminée à Noël ; on était en train de la gagner, bref, les gens sans méfiance pouvaient l’imaginer comme une sorte de match de foot juste un peu plus dangereux, où, d’accord on pouvait se faire tuer, mais bon… Sassoon a déboulé dans le match et bouleversé l’Establishment en décrivant – quoi qu’en vers – les vraies horreurs de la guerre. Il n’est pas étonnant que les maîtres du jeu aient tout tenté pour les occulter.

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Edward Thomas

 

 

 

 

 

 

Philip Edward Thomas (Lambeth, Londres, 1878) – (Arras, France, 1917) est un poète et essayiste britannique d’origine galloise moins connu du public français, qui est considéré comme un « poète de guerre » bien que son nom ne figure même pas dans l’article wikipedia qui leur est consacré, et en dépit du fait que très peu de ses poèmes aient réellement trait à la guerre, mais sans doute parce qu’il y a trouvé la mort.

Àgé de 36 ans et père de famille au moment de la déclaration de guerre, jouissant d’une forte réputation de critique et d’une réputation de poète en plein essor, il devait s’engager en 1917 dans des circonstances très particulières et mourir devant Arras, le jour de Pâques 1917, peu après son arrivée en France.

Nous nous retrouvons, ici encore, dans une histoire de profonde amitié entre deux poètes.

 

 

Edward Thomas, Robert Frost et

le chemin de la guerre

 

 

Leur amitié était si étroite qu’ils avaient prévu de vivre côte à côte en Amérique

 

 

Si Thomas avait 36 ans à l’été 1914, Frost en avait 40. Aucun des deux hommes ne s’était encore fait un nom comme poète. Thomas avait publié deux douzaines de livres en prose et rédigé près de deux mille critiques, mais il lui restait à écrire son premier poème. Il travaillait de façon épuisante et précipitée, « brûlant ma chandelle par les trois bouts », disait-il à Frost, pour respecter les délais des éditeurs littéraires londoniens, et il était convaincu de n’être guère plus qu’un amateur.

Thomas était psychiquement malade : depuis l’université, il était la proie d’une humeur noire et d’une dépression incoercibles, qui le poussaient à s’en prendre à sa famille, à humilier sa femme Helen et à provoquer les pleurs de ses trois enfants. Il se méprisait alors pour la douleur qu’il leur infligeait et quittait la maison, parfois pendant des mois, pour leur épargner de nouvelles angoisses. « Notre vie commune n’a jamais été, pour ainsi dire, à niveau » devait dire Helen après sa mort, « c’étaient soit de grandes hauteurs soit d’insondables profondeurs ». Mais les hauteurs d’Edward n’étaient pas celles d’Helen, et ses profondeurs étaient bien plus profondes. Il a cherché de l’aide chez les psychiatres à une époque où il y en avait fort peu, et a quand même eu la chance de tomber sur un jeune pionnier de la discipline, futur élève de Carl Jung, qui a tenté, sur son cas, une cure par la parole. Une cure qui progressait tant bien que mal depuis un an, quand Thomas, brusquement, y a mis fin.

Pourtant, il a continué d’espérer que « quelqu’un » arriverait à l’arracher à son découragement chronique. « Je suis sûr que mon salut dépend d’une personne », a-t-il prophétisé un jour, « et cette personne ne peut être Hélène, car elle me ressemble trop ». Une telle personne allait effectivement surgir pour l’aider dans sa détresse : Robert Frost.

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Un autre livre

 

de femme… sur cette guerre

 

 

Il me reste à parler d’un « roman de guerre » dont les personnages principaux sont Siegfried Sassoon, Wilfrid Owen et le Dr Rivers dont parle Robert Graves. L’action se passe à l’hôpital psychiatrique de Craiglockhart (le « Dingoland » de Sassoon) et est basé sur le traitement qu’ils y suivirent.

Publié en 1991, Regeneration est l’œuvre de Pat Barker, qui dit qu’à l’origine de ce livre, il y a la passion de son époux neurologue pour les travaux du Dr Rivers. Elle-même avait lu, dans sa jeunesse, non seulement les œuvres des poètes concernés mais aussi le livre de Rivers Conflict and Dreams.

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ARMISTICE 11/11/1918

(la mère de tous les leurres)

 

Serbie : I/V  – À la guerre comme à la guerre – Gatalika

Italie-France II/V – Viva Caporetto ! – Malaparte

France – III/V – La bataille du Styx – Céline

Angleterre – IV/V – Àdieu à tout ça ! – Graves, Sassoon, Thomas

D’ici et d’ailleurs – V/V – Quelques-uns des autres

 

 

 

 

 

 

L’arme de la prochaine ?

 

 

 

 

 

 

 

 

Yasser Arafat – 11 novembre 2004 – 11 novembre 2021 : 17 ans déjà – Les héros ne meurent pas !

 

Jean-PierrePalestine Solidarité – 11 Nov 2021

 

Par Ziad Medoukh

 

 

 

 

 

Yasser Arafat
Vous êtes toujours le père
D’un peuple digne
Vous serez à vie le présent
Malgré votre absence
Vous resterez à jamais
Dans les mémoires
De tous les engagés.

Vous étiez un homme exceptionnel
une nation, une lutte, un combat
Une révolte, une force.
Vous le résistant,
Le symbole de la lutte mondiale,
Vous l’humaniste.

 

 

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Heureusement qu’on a Bruno Guigue !

Heureusement qu’on a le Dr. Christophe Oberlin !

Heureusement qu’on a Jacques-Marie-Bourget !

Heureusement qu’on a Maxime Vivas !

Et quelques autres, qui se reconnaîtront à un air de famille

 

 

 

Impérialisme et Anti-Impérialisme

 

Bruno Guigue –  Afrique-Asie  – 13.11.2021

 

 

 

 

1 –  L’Impérialisme, stade suprême du capitalisme est un livre majeur écrit par Lénine en 1916 et publié en 1917. En pleine guerre mondiale, alors que des armées de millions d’hommes s’affrontaient dans des carnages sans nom, alors que l’économie des pays les plus développés s’était transformée en une vaste production d’engins de mort, que toute la planète était mise à contribution pour la guerre, Lénine voulait répondre à la question : « Comment en est-on arrivé là ? »

Lors du vingt-cinquième sommet des pays membres de l’Organisation de l’unité africaine, le 26 juillet 1987, le président du Conseil national révolutionnaire du Burkina Faso dénonce le nouvel asservissement de l’Afrique : « Les origines de la dette remontent aux origines du colonialisme. Ceux qui nous ont prêté de l’argent, ce sont ceux-là qui nous ont colonisés, ce sont les mêmes qui géraient nos États et nos économies, ce sont les colonisateurs qui endettaient l’Afrique auprès des bailleurs de fonds ».

 

Bruno GUIGUE

La dette du tiers-monde est le symbole du néo-colonialisme. Elle perpétue le déni de souveraineté, pliant les jeunes nations africaines aux desiderata des ex-puissances coloniales. Mais la dette est aussi l’odieuse martingale dont se repaissent les marchés financiers. Prélèvement parasitaire sur des économies fragiles, elle enrichit les riches des pays développés au détriment des pauvres des pays en voie de développement. « La dette dominée par l’impérialisme est une reconquête savamment organisée pour que l’Afrique, sa croissance, son développement, obéisse à des normes qui nous sont totalement étrangères, faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier, c’est-à-dire l’esclave tout court de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer les fonds chez nous avec l’obligation de rembourser ».

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Source : https://www.afrique-asie.fr/imperialisme-et-anti-imperialisme/

 

 

 

 

 

Le nouveau manifeste communiste de Xi

 

Pepe Escobar – Entelekheia – 15.11.2021

 

Paru sur Asia Times sous le titre Xi’s new Communist Manifesto

 

 

 

 

 

 

Xi Jinping est devenu leader à vie, ce qui a fait grincer des dents en Occident et l’a fait traiter de toutes sortes de noms d’oiseau de type « tyran » ou « dictateur » qui « renforce son emprise sur le pouvoir ». L’explication est beaucoup plus simple : on ne change pas une équipe qui gagne.

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Source : https://www.entelekheia.fr/2021/11/15/le-nouveau-manifeste-communiste-de-xi/

 

 

 

 

 

 

Dernière minute…

(On ne boycottera jamais assez le jargon inclusif et le pidgin ignare !)

 

Covid, journalistes neuneux et langue française

 

Patrick – L.G.S. – 18.11.2021

 

 

 

 

Patrick, linguiste de profession, est doué d’une ouïe particulièrement fine. Il débusque dans ce qui suit les travers de notre langue malmenée par les médias dans leur ensemble. En particulier, à l’occasion de la crise du COVID. Il nous rappelle ce théorème d’Orwell* selon lequel lorsqu’on écrit mal c’est parce qu’on pense mal. Et vice-versa.

 

Chers.§/èr.e !s ami.e.?s ! dispersé.\e.??s dans les territoires,

Alors que le coronavirus est en situation de montée en charge de remontada, l’angoisse dont auquel je suis sujet m’incite personnellement à vous écrire.

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Source : Covid, journalistes neuneux et langue française — PATRICK (legrandsoir.info)

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* Ce n’est pas d’Orwell ! Si ce n’est pas de Diderot, c’est que c’est encore d’avant. [LGO]

 

 

 

 

Festivités saisonnières :

 

Pfizer vous offre son calendrier de l’Avent en avance…

 

Jbl1960 – 17.11.2021

 

 

 

 

Théoriquement publié le 11  novembre 2021