Aller à…
RSS Feed

28 mars 2024

Pléthore de candidats à la présidentielle en Libye


 

Publié par Gilles Munier sur 24 Novembre 2021, 08:57am

Catégories : #Libye

Par Maryline Dumas, avec agences (revue de presse : Deutsche Welle (DW) – 23/11/21)*

Plus de 90 candidats, dont seulement deux femmes, ont déposé leur dossier, en vue de la présidentielle du 24 décembre. La liste précise est publiée ce mardi.

La Haute commission nationale électorale (HNEC) publie ce mardi la liste exacte des candidatures déposées, avant de rendre officielle dans environ deux semaines, la liste définitive suite à l’examen des dossier et d’éventuels recours.

Pour Jalel Harchaoui, chercheur à l’organisation Global Initiative, cet engouement s’explique par l’absence de parti politique.

« Cela reflète le fait qu’il n’y ait pas de parti. Tout individu, parfois jeune, parfois isolé, qui pense pouvoir ramasser 5.000 signatures parce qu’il a des connexions, parce qu’il est un peu connu sur les réseaux sociaux ou des choses comme ça, se rend compte qu’il peut déposer son dossier. Ce n’est pas un signe de bonne santé démocratique mais ce n’est pas non plus une mauvaise tendance », soutient Jalel Harchaoui.

L’analyste note cependant que les candidatures ont été moins nombreuses par rapport au nombre d’habitants dans la région est libyenne dominée par le maréchal Haftar.

Il estime que « cela vient confirmer que le régime qui domine la vie quotidienne en Cyrénaïque – c’est-à-dire la partie orientale de la Libye – ressemble beaucoup plus à l’Egypte ou à la Syrie qu’à un pays comme la Tunisie. Et donc quand on va un peu plus vers l’ouest, les gens ont moins peur de se porter candidat ».

Plusieurs poids lourds en lice

Parmi les candidats les plus en vue figurent notamment Seif al-Islam Kadhafi, fils de l’ancien dirigeant libyenMouammar Kadhafi, le maréchal Khalifa Haftar, qui contrôle de facto l’est et une partie du sud libyen, l’influent ex-ministre de l’Intérieur, Fathi Bachagha, et le chef du gouvernement intérimaire, Abdelhamid Dbeibah.

Deux femmes seulement se sont portées candidates : Laila Ben Khalifa, 46 ans, présidente et fondatrice du parti le Mouvement National, et Hounayda Al-Mahdi, chercheuse en sciences sociales.

« Les trois principales candidatures sont celles de Seif Al-Islam pour les nostalgiques du régime Kadhafi et aussi d’une Libye stable et souveraine. Il y a Haftar qui est attirant pour les prometteurs de l’ordre et la sécurité. Enfin, il y a Dabeiba qui attire les prometteurs d’une gouvernance économique libérale, pragmatique », estime Jean-Louis Romanet Perroux, directeur de Napi, une ONG dont le but est de renforcer la gouvernance participative en Afrique du Nord.

Aucun de ces candidats n’est pourtant en mesure de se déplacer dans l’ensemble de la Libye. Avec ces candidatures clivantes, ce calendrier serré et cette loi électorale controversé, le processus électoral est en danger selon Jean-louis Romanet Perroux.

Élections majeures

Pour l’élection présidentielle du  24 décembre, le dépôt des candidatures a eu lieu uniquement dans trois bureaux de la Haute commission électorale: à Tripoli (ouest), Benghazi (est) et Sebha (sud).

Les explications de Maryline Dumas

Avec le scrutin législatif qui doit se tenir en janvier 2022, ces élections générales, aboutissement d’un processus politique laborieux parrainé par l’ONU, sont censées tourner la page d’une décennie de chaos depuis la chute du régime de Kadhafi en 2011 et mettre fin aux divisions et aux luttes fratricides entre deux camps rivaux, l’un dans l’ouest du pays et l’autre dans l’est.

Plus de 2,8 millions de Libyens sur environ sept millions d’habitants se sont inscrits pour voter.

*Source : Deutsche Welle (DW)

Partager

Plus d’histoires deLibye