La mobilisation va crescendo depuis des semainesCes derniers mois, la colère grandit vis-à-vis de la major pétrolière. TotalEnergies a annoncé son intention d’atteindre la neutralité carbone (soit l’équilibre entre le CO2 rejeté par ses activités et celui qu’elle peut stocker) à l’horizon 2050. Mais elle continue d’investir massivement dans l’expansion de projets gaziers et pétroliers. À l’heure actuelle, 70 % des investissements de la multinationale sont dédiés aux énergies fossiles et 20 % à l’exploration de nouveaux projets (Reclaim Finance). À ce titre, une mobilisation mondiale se coordonne peu à peu contre le développement par TotalEnergies de nouveaux projets pétroliers ou gaziers, notamment au Mozambique, ainsi qu’en Ouganda, où l’entreprise prévoit d’implanter l’« EACOP », le plus long oléoduc chauffé au monde (1 445 kilomètres, soit à peu près la distance entre Paris et Séville) et de forer 400 puits de pétrole au sein d’une réserve naturelle. Pour rappel, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) ainsi que l’Agence internationale de l’énergie (AIE) ont rappelé qu’il fallait abandonner tout nouveau projet pétrolier ou gazier si l’on espérait contenir le réchauffement climatique en dessous de +1,5 °C par rapport aux températures pré-industrielles (Vert). Soit l’objectif de l’Accord de Paris. Lundi, à Paris, les ONG 350.org et Notre affaire à tous ont intenté un procès simulé à TotalEnergies dans une représentation volontairement théâtrale. Des activistes d’Ukraine, d’Ouganda, du Mozambique ou de Pologne, ainsi que des figures françaises du mouvement pour le climat sont intervenu·es pour évoquer les atteintes aux droits humains et aux droits de l’environnement perpetrées, selon elles et eux, par la major pétrolière. La compagnie française a été jugée coupable à l’unanimité et « condamnée à la mobilisation générale », a ironisé Clémence Dubois, chargée de campagne chez 350.org. |