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22 novembre 2024

Crise avec l’Algérie : l’Espagne assume sa position et compte « défendre ses intérêts »


Publié par Gilles Munier sur 29 Juin 2022, 07:49am

Catégories : #Algérie, #Maroc, #OTAN

Revue de presse : Observ’algérie (27/6/22)*

Escalade et tentatives d’apaisement : la crise diplomatique entre l’Algérie et l’Espagne continue de défrayer la chronique. L’Espagne, qui fait partie d’un bloc puissant qui est l’Union européenne et également d’une alliance de défense, l’OTAN, peut compter sur ces deux organisations pour défendre ses intérêts. Ainsi, après les déclarations de l’UE en faveur du Royaume ibérique, c’est autour de l’OTAN de s’aligner – c’est du moins ce qu’espère le ministre espagnol des Affaires étrangères sans l’exprimer explicitement.

En effet, à la veille du sommet de l’OTAN à Madrid (28-30 juin), le ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Albares s’est exprimé sur la crise avec l’Algérie dans une interview accordée au journal El Pais.

José Manuel Albares a affirmé que « le sommet sera marqué par l’agression illégale de la Russie contre l’Ukraine » et que « les plus grandes menaces à la sécurité de l’OTAN, donc à la sécurité de l’Espagne et des Espagnols, viennent du flanc oriental ». Il a également évoqué la question migratoire ainsi que l’utilisation du gaz comme armes en faisant allusion à l’Algérie sans la citer.

Sur ces deux questions, le ministre déclare que « s’ils veulent en faire une arme politique, ce qui est inacceptable, ils peuvent le faire. On l’a vu à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, avec des émigrants venus du Moyen-Orient. On le voit avec le gaz russe pour faire pression sur les pays qui en dépendent. Aujourd’hui, c’est une évidence. Mais il y en a d’autres, les cyberattaques, le terrorisme, la désinformation, le changement climatique. Ce sont des menaces hybrides ».

L’Espagne assume son changement de position

Par ailleurs, dans ces déclarations sans ambiguïté sur l’Algérie, le ministre a réaffirmé que l’Espagne assume le changement de position par rapport au Sahara occidental et a également indiqué que l’Espagne « n’a rien fait pour se retrouver dans cette situation » et que « chaque pays a le droit de prendre des décisions souveraines ».

Le ministre a une nouvelle fois espéré de meilleures relations avec l’Algérie, « basées sur le respect mutuel, la souveraineté et la non-ingérence dans les affaires intérieures » pour que « la diplomatie, le dialogue, l’amitié entre les deux peuples reprennent ».

Sur le commerce entre l’Algérie et l’Espagne, l’Espagne affirme défendre ses intérêts avec fermeté

Concernant, la situation des transactions commerciales entre l’Algérie et l’Espagne, le ministre a affirmé que « la politique commerciale est entièrement communautarisée, elle appartient à la Commission européenne, et c’est le vice-président exécutif et commissaire à la politique commerciale Dombrovskis qui analyse actuellement cette situation ». Il souligne qu’à « chaque fois que nous détectons le blocage d’une opération, nous la transférons à la Commission, qui est celle qui vérifie la situation et dispose des instruments pour y répondre ».

José Manuel Albares a également affirmé que « l’Espagne n’a rien à demander » à l’UE étant donné que « la politique commerciale est commune. C’est la Commission qui agit ». Il promet que son pays défendra avec fermeté ses intérêts sans pour autant médiatiser toutes ses actions. « J’étais en réunion avec le commissaire. Nous avons fourni la certification de l’association bancaire et nous avons envoyé toutes ces opérations qui étaient bloquées à ce moment-là. Ce que j’espère, c’est que cette situation revienne dans les canaux de l’amitié entre les deux peuples, mais je veux aussi dire aux hommes d’affaires espagnols : nous serons fermes dans votre défense », promet donc Albares.

Il faut dire que depuis la suspension du traité d’amitié liant l’Espagne à l’Algérie, plusieurs entreprises du Royaume ont subi de plein fouet cette crise diplomatique. L’Algérie, qui s’estime trahie par l’Espagne, a donc décidé de plusieurs sanctions envers le Royaume. Il s’agit notamment de la réduction de la quantité de gaz exporté vers ce pays et également l’augmentation de son prix qui est en négociation.

*Source : Observalgérie

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