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18 mars 2024

Pas de guerre impérialiste, mais la guerre de classe. L’ennemi principal est chez-nous!


Pas de guerre impérialiste, mais la guerre de classe. L’ennemi principal est chez-nous!

Robert Bibeau

Août 15

Pas de guerre, mais la guerre de classe

L’ennemi principal est à la maison !

(SECTION MONTRÉAL)

 

Les slogans des capitalistes sur la démocratie, l’autodétermination nationale, l’État de droit et la paix entre les nations sont vides. Que signifient ces idéaux abstraits dans la réalité, si ce n’est qu’ils servent d’excuse aux pénuries alimentaires en Afrique, à l’hiver froid qui s’annonce à Berlin, aux villes réduites en ruines en Ukraine et aux masse de réfugiés? Vides sont tous les slogans capitalistes d’unité nationale et de paix sociale quand c’est  la classe ouvrière qui est en première ligne de cette souffrance, comme nous le voyons clairement ici à Montréal. Les slogans russes de  » dé-nazification « , de partenariat égalitaire et de souveraineté sont vides de sens à côté des bombardements de civils, des profits énergétiques et du massacre d’une génération de jeunes travailleurs russes et ukrainiens.

Ce n’est que par la prise en charge par notre classe de sa propre perspective politique que la spirale de l’ordre capitaliste vers la barbarie peut être défait.

Face à leur crise économique, les patrons et leurs États se préparent à la confrontation militaire tout en essayant de gérer l’effondrement économique en pressurant la classe ouvrière. Ainsi, la politique de la classe capitaliste canadienne devient claire : s’opposer au rival russe en utilisant la dernière goutte de sang des travailleurs ukrainiens tout en attaquant les conditions de vie et de travail de leur « propre » classe ouvrière.

Depuis la fin du boom de l’après-guerre dans les années 1970 et l’éclatement de la bulle spéculative en 2007-8, la classe capitaliste a pu éviter l’effondrement économique grâce à la détérioration du niveau de vie de la classe ouvrière. Les patrons d’aujourd’hui, qui prévoient une  prochaine récession, craignent que cela ne soit pas suffisant. Au contraire, ils sont de plus en plus poussés à se lancer dans une concurrence impérialiste des plus féroces, chaque économie nationale cherchant à se décharger de ses pertes sur ses rivales.

Alors que la Russie cherche à conquérir pour relancer son économie en difficulté, les membres de l’OTAN veulent faire durer la guerre en Ukraine aussi longtemps que possible pour nuire à l’industrie et à l’armée russes – pas la paix, mais la victoire. Comme l’a dit le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, « nous voulons voir la Russie affaiblie au point qu’elle ne puisse plus faire le genre de choses qu’elle a faites en envahissant l’Ukraine. » Fin juin, lors du sommet de l’OTAN, Trudeau a rencontré ses collègues conspirateurs pour décider de la meilleure façon de poursuivre cette politique barbare. Il a allègrement engagé plus de bataillons dans les pays baltes, plus d’armes en Ukraine, et des navires et avions à réaction canadiens dans le Pacifique. En juillet, il est rentré au Canada pour généraliser la guerre des patrons contre la classe ouvrière canadienne, alors que le prix des loyers, des denrées alimentaires et de l’énergie monte en flèche.

Seule la lutte de la classe ouvrière, sur son propre terrain économique et politique indépendant, peut combattre la double menace de la crise et de l’impérialisme. Il est clair que la crise généralisée exige une lutte généralisée de la classe ouvrière. Bien qu’il y ait eu un regain notable de la lutte des travailleurs québécois face à la baisse des salaires réels causée par l’inflation, ces luttes sont restées sectorielles et trop souvent dominées par les syndicats. Comme on peut le constater avec les récentes grèves des travailleurs du CPE, de la SQDC et de l’hôtellerie, l’isolement sectoriel donne aux patrons un net avantage dans la lutte. Il ne s’agit pas de diminuer ces luttes, mais il est révélateur que, parmi les nombreuses luttes récentes, seuls les travailleurs de Molson ont remporté une victoire défensive en obtenant un contrat qui égale l’inflation actuelle. Lorsque les travailleurs et travailleuses de tous les milieux de travail et de tous les secteurs unissent leur lutte, leur force est multipliée, comme on peut le constater lors des moments forts de la lutte de notre classe au Québec, que ce soit en 1972 ou en 2012.

Les luttes récentes des travailleurs québécois ont montré que la domination syndicale ne fait qu’entraver l’initiative personnelle, le militantisme et les perspectives de succès de la classe ouvrière. Outre le nombre de grèves récentes, de nombreux mandats de grève ont été ignorés par les syndicats en faveur de la paix sociale et des négociations entre avocats. Dans la grève des travailleurs du port de Montréal de 2020-2021, le syndicat a mis fin à une grève de dix-neuf jours en faveur d’un retour aux négociations. Le gouvernement fédéral a ainsi eu amplement le temps de se préparer à la prochaine série de grèves, ce qui lui a permis de mettre en place une injonction, mettant fin à la lutte au nom de l’unité nationale pendant la pandémie. Aujourd’hui, Biden mets en place des injonctions à l’encontre des travailleurs américains du rail et l’État norvégien a déclaré illégale la grève des travailleurs des plateformes pétrolières au nom de l’économie nationale imprégnée de concurrence impérialiste. Sur le front même de la guerre, l’État ukrainien a entrepris de rendre illégal tout semblant de lutte de la classe ouvrière pour ses propres intérêts, y compris la possibilité pour le patron de déchirer les contrats existants.

Face à ces menaces auxquelles notre classe est confrontée, la Tendance Communiste Internationaliste a lancé l’initiative « Non à la guerre, mais pour la guerre de classe » (NWBCW), qui a été reprise par des camarades du monde entier. L’initiative NWBCW sert de point de référence politique ouvert pour tous ceux qui voient la nécessité de la lutte des travailleurs contre les attaques économiques du capital et sa confrontation dans des rivalités impérialistes. Nous sommes ceux qui n’ont aucune illusion sur le pacifisme ou la possibilité de passer par les institutions capitalistes pour éviter l’imposition de la barbarie par le capitalisme. Nous reconnaissons au contraire que la seule réponse adéquate à cette situation est la lutte indépendante de la classe ouvrière. Les luttes défensives de notre classe contre les attaques du capital doivent être transformées en une offensive politique contre le système capitaliste.

Pour nous, travailleurs de Montréal, la hausse des loyers et les armes à l’Ukraine sont le revers de la même crise capitaliste. Notre lutte contre ces conditions révèle clairement que l’ennemi principal est chez-nous !

 

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