Depuis les années 60, un certain nombre de pays dont la France, la Belgique et la Suisse mais aussi les Etats-Unis ou la Chine pour n’en citer que quelques-uns, utilisent de l’énergie nucléaire pour produire de l’électricité.En général, on se sert de plutonium ou d’uranium qui permet de faire chauffer de l’eau. La vapeur fait tourner une turbine qui permet de produire de l’électricité. Or, il suffit d’avoir un peu d’uranium pour faire chauffer beaucoup d’eau. C’est une énergie qui jusqu’à présent avait été considérée comme très efficace par rapport à d’autres. Elle présente l’avantage de ne pas émettre de CO2 contrairement aux énergies fossiles. En revanche, elle produit des déchets radioactifs. Qui produit des déchets radioactifs ?Si 60 % des déchets radioactifs viennent de la filière énergie nucléaire, il reste 40% de déchets produits par d’autres acteurs économiques. (1,2) En effet, la recherche, les soins médicaux, les armées et d’autres industries produisent également des déchets radioactifs. On distingue schématiquement deux grandes catégories de déchets radioactifs : - les déchets à durée de vie courte ou moyenne (Catégories : VTC, TFA, FMA-VC)
Ils proviennent essentiellement de l’exploitation, de la maintenance et de la déconstruction des centrales nucléaires ou des autres filières qui produisent des déchets. Ce sont des gravats, des pièces usagées, des matériaux qui ont été soumis à une certaine radioactivité.
Ils sont compactés dans des fûts en acier ou en béton. Puis on les transporte dans des cellules de béton. En France, les centres de stockage de ces déchets sont gérés par l’Andra : l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs. Ils représentent 90% des déchets radioactifs. Leur radioactivité n’excède pas 300 ans. Ces déchets ne posent pas de problème majeur. - les déchets à durée de vie longue (Catégories : MA-VL et HA-VL)
Il s’agit des 10% restants. Ce sont les déchets du combustible usé. 95% sont recyclés pour en faire à nouveau du combustible. Mais le résidu est très, très radioactif. Ils seraient mortels durant plus de 100 000 ans pour les humains. Ce n’est pas grand chose à l’échelle de la planète mais cela fait beaucoup de générations à l’échelle d’Homo sapiens ! La gestion des déchets longue durée dont l’activité radioactive est moyenne ou haute.Ce sont les déchets MA-LV, aussi appelés “B” et les déchets HA-VL, aussi appelés “C”(3) Les déchets B sont cimentés. Ils sont entreposés sur leur lieu de production. Les déchets C sont vitrifiés. Ils sont incorporés dans du verre en fusion où ils restent figés. Cette matière est à son tour enfermée dans des conteneurs en acier inoxydable dont le couvercle est soudé. Ils sont entreposés à Marcoule dans le Gard ou la Hague dans la Manche. Le nucléaire sera-t-il toujours utilisé ?La gestion des déchets nucléaires est en lien direct avec la production d’électricité nucléaire. Il s’agit d’une seule et même filière. Elle est considérée comme sûre aujourd’hui. Mais cela est dû au fait que l’énergie nucléaire est considérée comme très efficace. Toutefois ce statut est en train d’évoluer. D’autres technologies font leur apparition notamment au niveau des énergies renouvelables. Et si demain, le nucléaire n’était plus une référence, n’était plus un choix ? La production serait sans doute abandonnée, mais qu’en est-il de la gestion des déchets ? Aujourd’hui l’Andra fait un inventaire complet des matières et déchets radioactifs présents sur le territoire national. Qui s’en occupera dans 100 ans ? dans 500 ans ? dans 1000 ans ? dans 100 000 ans ? |