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20 avril 2024

Les États-Unis impose l’unité à ses alliés européens (sabotage de NordStream)


Robert Bibeau

Sep 30

Depuis l’an 2000 l’oukase fait loi: « vous êtes avec nous ou vous êtes contre nous » (Georges W. Bush). Le sabotage des gazoducs russes NordStream 1 et 2 est un geste de guerre d’une extrême gravité qui fait craindre l’escalade militaire jusqu’a y compris la guerre nucléaire entre la Russie et les États-Unis-OTAN. Le sabotage des pipelines qui approvisionnaient la Germanie et l’Europe de l’énergie russe à bas prix signifie pour l’Allemagne, de  brûler ses navires , ou plutôt de se soumettre au diktat de son principal allié américain qui les a brûlés pour l’acculer à la guerre totale.

L’Ukraine apparaît de plus comme un

pantin dont le rôle est de créer les conditions d’une guerre nucléaire contre l’empire russe comme première étape vers un affrontement total et global contre l’empire Chinois, le véritable prétendant à l’hégémonie impérialiste mondiale. Pour la Russie, ce sabotage implique de perdre le dernier instrument pour reconquérir un jour l’Union Européenne. Les pipelines NordStream étaient, en fin de compte, le cordon ombilical du capital russe avec le reste de l’Europe capitaliste décadente et désespérée. (voir:  Le sabotage des gazoducs du dernier recours européen…ça pu la guerre totale! – les 7 du quebec).

Le danger est évident. L’attaque ouvre grand la boîte de Pandore nucléaire.  Le gouvernement polonais, avec l’infatigable volonté génocidaire de toutes les bourgeoisies nées de l’hystérie  stalinienne, de la Russie à l’Albanie, s’est pratiquement félicité et a tout de suite misé sur une riposte « dévastatrice » de l’OTAN.  Il est clair que les classes dirigeantes de l’ancien bloc russe de l’époque de la guerre froide touchent le ciel de leurs rêves : elles mènent une guerre contre la Russie avec toute la force des États-Unis et de l’OTAN derrière elles. Ce qui n’est pas clair, c’est contre qui les États-Unis font la guerre au final. Comme l’ a rappelé hier Sigmar Gabriel , ministre des Affaires étrangères sous Merkel jusqu’à l’entrée de l’actuel gouvernement allemand:

« L’entrée dans une escalade militaire jusqu’à la grande guerre entre l’OTAN et la Russie ne laisserait pas une Ukraine libre, mais une Europe dévastée…pour une troisième fois consécutive »

Les forces de la résistance prolétarienne internationaliste ne peuvent compter sur les bourgeoisies nationalistes (petite-moyenne-grande) européennes ou occidentales pour stopper cette marche forcée vers la guerre nucléaire, bactériologique, virale, climatologique, globale et totale. Le prolétariat, qui constitue déjà en Ukraine et en Russie la chair à canon de cette guerre de succession à l’hégémonie mondiale, peut seul mettre un frein à cette course vers l’abysse. .

L’article de Moon of Alabama ci-dessous présente une analyse complète de la conjoncture de guerre que l’empire américain déploie en Europe.

 


 

Par Moon of Alabama – Le 26 septembre 2022

Disclose.tv @disclosetv – 10:03 UTC – Sep 26, 2022

Dernières nouvelles – L’économie allemande s’est considérablement détériorée en septembre. L’indice IFO du climat des affaires continue de chuter.

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Le 7 février, le professeur d’économie Michael Hudson expliquait pourquoi les véritables adversaires de l’Amérique sont ses alliés, européens et autres :

 

Ce qui inquiète les diplomates américains, c’est que l’Allemagne, les autres pays de l’OTAN et les pays situés le long de la « Nouvelle route de la soie » comprennent les gains qui peuvent être réalisés en ouvrant leur commerce et leurs investissements de manière pacifique. S’il n’existe aucun plan russe ou chinois pour les envahir ou les bombarder, pourquoi l’OTAN serait-elle nécessaire ? Et s’il n’existe pas de relation intrinsèquement conflictuelle, pourquoi les pays étrangers doivent-ils sacrifier leurs propres intérêts commerciaux et financiers en s’appuyant exclusivement sur les exportateurs et les investisseurs américains ?

Ce sont ces préoccupations qui ont poussé le président français Macron à invoquer le fantôme de Charles de Gaulle et à exhorter l’Europe à se détourner de ce qu’il appelle la guerre froide « sans cerveau » de l’OTAN et à se débarrasser des accords commerciaux pro-américains qui imposent des coûts croissants à l’Europe tout en la privant des gains potentiels d’un commerce avec l’Eurasie. Même l’Allemagne rechigne à l’idée de se geler jusqu’en mars prochain en se privant du gaz russe.

Au lieu d’une réelle menace militaire de la part de la Russie et de la Chine, le problème pour les stratèges américains est l’absence d’une telle menace.

Ce dont les États-Unis avaient besoin, c’était de provoquer la Russie, et plus tard la Chine, pour qu’elles réagissent aux menaces arrangées par les États-Unis de manière à obliger leurs « alliés » à suivre leurs politiques de sanctions.

Les dirigeants européens, plutôt stupides, sont tombés dans le panneau.

Les États-Unis ont organisé une attaque ukrainienne contre la région du Donbass, tenue par les rebelles. Cette attaque a commencé le 17 février par d’intenses tirs d’artillerie contre les positions du Donbass, comme l’ont enregistré les observateurs de l’OSCE à cette frontière. La Russie devait réagir ou voir les Russes ethniques de ces régions être blessés et tués par des Ukrainiens dévoués aux nazis.

Il n’y avait aucun moyen d’empêcher cela autrement que par des moyens militaires. Le 22 février, la Russie a reconnu les républiques du Donbass comme des États indépendants et a signé des accords de défense avec elles.

Le même jour, le chancelier allemand Olaf Scholz annulait le lancement du gazoduc sous-marin Nord Stream II qui devait transporter le gaz russe vers les industries et les consommateurs allemands.

Les Européens ont lancé une série de sanctions économiques extrêmement sévères contre la Russie, sanctions qui, sous l’impulsion des États-Unis, avaient été préparées des mois à l’avance.

L’opération militaire spéciale de la Russie, en vertu de l’article 51 de la Charte des Nations unies, a commencé le 24 février.

Un article de Michael Hudson, publié le 28 février, observe que l’Allemagne a été vaincue pour la troisième fois en un siècle :

Depuis 1991, la force militaire active est celle des États-Unis. En rejetant le désarmement mutuel des pays du Pacte de Varsovie et de l’OTAN, il n’y a pas eu de « dividendes de paix« . Au contraire, la politique américaine de l’administration Clinton visant à mener une nouvelle expansion militaire par le biais de l’OTAN a rapporté des dividendes pendant 30 ans, sous la forme d’un déplacement de la politique étrangère de l’Europe occidentale et d’autres alliés américains hors de leur sphère politique intérieure, vers leur propre sphère de « sécurité nationale » (terme désignant des intérêts rentiers spéciaux qui ne doivent pas être nommés). L’OTAN est devenue l’organe de politique étrangère de l’Europe, au point de dominer les intérêts économiques nationaux.

La récente provocation contre la Russie en soutenant la violence ethnique anti-russe instaurée par le régime néo-nazi ukrainien de l’après-2014 visait à forcer une épreuve de force. Il s’agit d’une réponse à la crainte des intérêts américains de perdre leur emprise économique et politique sur leurs alliés de l’OTAN et d’autres satellites de la zone dollar, car ces pays voyait que leurs principales opportunités de gain étaient dans l’augmentation du commerce et des investissements avec la Chine et la Russie.

Comme l’a expliqué le président Biden, l’escalade militaire actuelle (« Provoquer l’ours ») ne concerne pas vraiment l’Ukraine. Biden a promis dès le départ qu’aucune troupe américaine ne serait impliquée. Mais il exige depuis plus d’un an que l’Allemagne empêche le gazoduc Nord Stream 2 d’approvisionner son industrie et ses logements en gaz à bas prix et se tourne vers les fournisseurs américains, dont les prix sont beaucoup plus élevés.

Ainsi, l’objectif stratégique américain le plus urgent dans cette confrontation de l’OTAN avec la Russie est la flambée des prix du pétrole et du gaz. En plus de créer des profits et des gains boursiers pour les entreprises américaines, les prix plus élevés de l’énergie vont enlever une grande partie de la vapeur de l’économie allemande.

(Certaines personnes colportent actuellement une « étude secrète de la RAND daté de janvier 2022« . Il s’agit manifestement d’un faux. Il s’agit simplement d’une copie de l’analyse d’Hudson).

Nord Stream II a été créé pour rendre l’Allemagne indépendante des pipelines traversant la Pologne et l’Ukraine. Le bloquer était la chose la plus stupide à faire pour l’Allemagne et le chancelier Scholz l’a donc fait.

Dans les mois qui ont suivi, la Pologne a bloqué le gazoduc Jamal, qui acheminait également du gaz russe en Allemagne. L’Ukraine a suivi en fermant deux pipelines russes. Les principales stations de compression du gazoduc Nord Stream I, que la société allemande Siemens a fait construire et dont elle assure la maintenance, sont tombées en panne les unes après les autres. Des sanctions interdisent à Siemens de les réparer.

Ce n’est pas la Russie qui a bloqué son gaz et son pétrole sur les marchés européens. Ce sont les gouvernements allemand, polonais et ukrainien qui l’ont fait.

En fait, la Russie serait heureuse de vendre davantage. Récemment, Poutine a encore proposé de faire passer autant de gaz russe que possible, par le Nord Stream II vers l’Allemagne :

Après tout, s’ils en ont besoin d’urgence, si les choses vont si mal, il suffit de lever les sanctions contre le Nord Stream 2, avec ses 55 milliards de mètres cubes par an – il leur suffit d’appuyer sur le bouton et ils le feront démarrer. Mais ils ont choisi eux-mêmes de le fermer ; ils ne peuvent pas réparer un pipeline et ont imposé des sanctions contre le nouveau Nord Stream 2 et ne l’ouvriront pas. Sommes-nous à blâmer pour cela ?

C’est le gouvernement allemand qui est à blâmer pour avoir rejeté cette offre.

La guerre économique contre la Russie, qui était censées être gagnée à coup de sanctions, n’a pas réussi à ébranler la Russie. Le rouble est plus fort que jamais. La Russie réalise des bénéfices records, même si elle vend moins de gaz et de pétrole qu’avant la guerre. La Russie connaîtra peut-être une petite récession cette année, mais son niveau de vie n’est pas en déclin.

Comme il était facile de le prévoir, et comme l’a expliqué Michael Hudson, les conséquences économiques des sanctions anti-russes en Europe ont, en revanche, des conséquences catastrophiques pour les industries de l’Europe, ses sociétés et sa position politique dans le monde.

Les gouvernements et les médias s’étaient jusqu’à présent abstenus de noter les problèmes gigantesques qui se profilent et que les chefs d’entreprise avaient signalés très tôt. Ce n’est qu’au cours des deux dernières semaines environ qu’ils ont commencé à avertir.

Der Spiegel, le grand hebdomadaire allemand, s’interroge : Quelle sera l’ampleur de la récession allemande ? et constate l’évidence :

Les premières entreprises allemandes ont commencé à jeter l’éponge et la consommation s’effondre sous l’effet des retombées de l’explosion des prix de l’énergie. L’économie glisse de manière quasi incontrôlée vers une crise qui pourrait affaiblir durablement le pays.

L’article évoque les cinq étapes au cours desquelles la catastrophe se produira.

Premier acte : le gel de la production – Le coût de la production en Allemagne devient prohibitif.

Deuxième acte : le piège des prix – Personne n’achète des produits allemands au prix trop élevés.

Troisième acte : La crise de la consommation – Obligés de payer les prix élevés de l’énergie, les consommateurs allemands achètent moins de tout le reste.

Quatrième acte : La vague de faillites.

Cinquième acte : L’acte final sur le marché du travail.

Lorsque l’Allemagne comptera entre 6 et 10 millions de chômeurs, et que le gouvernement aura moins de recettes fiscales car seules quelques entreprises seront rentables, le système social s’effondrera.

« L’industrie européenne plie sous le poids de la flambée des prix de l’énergie« , titre l’Irish Examiner :

Volkswagen, le plus grand constructeur automobile européen, a prévenu la semaine dernière qu’il pourrait délocaliser sa production hors d’Allemagne et d’Europe de l’Est si les prix de l’énergie ne baissent pas.

L’Europe paie son gaz sept fois plus cher que les États-Unis, ce qui souligne l’érosion dramatique de la compétitivité industrielle du continent et menace de causer des dommages durables à son économie. Avec le président russe Vladimir Poutine qui redouble ses efforts de guerre en Ukraine, il y a peu de signes que les flux de gaz – et des prix sensiblement plus bas – soient rétablis en Europe à court terme.

OilPrice.com indique que l’Europe fait face à un exode des industries à forte intensité énergétique.

En fait, l’UE sombre dans l’anarchie :

Tous les regards sont tournés vers les résultats des élections italiennes de ce matin, mais l’Europe a des problèmes bien plus graves que la perspective d’un gouvernement de droite. L’hiver arrive, et les conséquences catastrophiques de la crise énergétique que l’Europe s’est imposée se font déjà sentir sur tout le continent.

Alors que les politiciens continuent d’élaborer des plans irréalistes de rationnement de l’énergie, la réalité est que la flambée des prix de l’énergie et la baisse de la demande ont déjà provoqué la réduction de la production ou la fermeture de dizaines d’usines dans un large éventail d’industries à forte intensité énergétique – verre, acier, aluminium, zinc, engrais, produits chimiques – entraînant le licenciement de milliers de travailleurs. Même le New York Times, favorable à la guerre, a récemment été contraint de reconnaître l’impact « paralysant » que les sanctions de Bruxelles ont sur l’industrie et la classe ouvrière en Europe. « Les prix élevés de l’énergie frappent l’industrie européenne, obligeant les usines à réduire rapidement leur production et à mettre des dizaines de milliers d’employés au chômage technique« , a-t-il rapporté.

Le fait qu’en dépit de la falaise qui se rapproche à grands pas, personne ne puisse se résoudre à dire l’évidence, à savoir que les sanctions doivent prendre fin, est un véritable signe de la faiblesse des politiciens européens. Il n’y a tout simplement aucune justification morale à la destruction des moyens de subsistance de millions d’Européens simplement pour faire la leçon à Poutine, même si les sanctions contribuaient à atteindre cet objectif, ce qui n’est clairement pas le cas.

Les États-Unis, tout en entrant eux-mêmes également en récession, profiteront, comme ils l’avaient prévu, de la catastrophe européenne.

Le Handelsblatt, un quotidien économique, rapporte que les entreprises allemandes déplacent leur production vers l’Amérique du Nord.

Washington attire les entreprises allemandes grâce à son énergie bon marché et à ses impôts réduits.

Le gouvernement allemand prétend vouloir empêcher cela, mais c’est impossible sans mettre fin aux sanctions énergétiques.

Le New York Times se réjouit bien sûr de cette situation. Alors que les producteurs européens sont évincés de leurs marchés par les prix, les États-Unis prennent le relais :

L’emploi dans les usines explose, comme dans les années 70.

L’industrie manufacturière américaine connaît un rebond, les entreprises ajoutant des travailleurs dans un contexte de forte demande des consommateurs pour des produits…

Les États-Unis, avec l’aide des politiciens européens, mènent une guerre contre les peuples d’Europe et leur niveau de vie. Ils sont maintenant sur le point de gagner cette guerre.

Aucune aide ne viendra de l’extérieur pour empêcher que cela se produise :

L’Allemagne n’obtient qu’un seul pétrolier pendant la tournée de Scholz dans le Golfe.

L’Europe, et en particulier l’Allemagne, ne peut échapper à ce piège évident que si elle ouvre les gazoducs venant de Russie. Il serait grand temps de le faire.


 

La guerre contre l’Allemagne vient d’entrer dans sa phase chaude

 

Par Moon of Alabama – Le 27 septembre 2022

Hier j’expliquais comment les États-Unis sont en train de gagner leur guerre contre les industries et les populations européennes.

Cette guerre, cachée derrière la crise ukrainienne créée par les États-Unis, est conçue pour détruire l’avantage manufacturier de l’Europe par rapport aux États-Unis. Il est cependant plus probable qu’elle renforce la position économique de la Chine et d’autres économies asiatiques.

 

J’ai fait valoir que l’Allemagne doit ouvrir le gazoduc Nord Stream II, qui peut acheminer du gaz naturel russe en Allemagne sans traverser le territoire d’autres pays. Elle doit également autoriser Siemens à réparer les compresseurs défectueux du Nord Stream I. C’est en fait inévitable si l’on veut que l’industrie allemande survive.

D’autres sont arrivés à la même conclusion que moi et ont décidé de saboter les gazoducs pour rendre leur réouverture impossible :

Trois lignes sous-marines du réseau de gazoducs Nord Stream ont subi des dommages « sans précédent » dans la même journée, a déclaré mardi Nord Stream AG, l’opérateur du réseau, à cause de ce qu’un responsable allemand a suggéré être une « attaque ciblée« . Nord Stream 2 a subi une fuite de gaz qui a ensuite été suivie d’une chute de pression du Nord Stream 1.

La société a également déclaré qu’il était impossible d’estimer quand la capacité de fonctionnement du réseau gazier serait rétablie.

L’endommagement simultané, sous la mer, de trois gazoducs n’est évidemment pas un accident.

Un fonctionnaire allemand de l’économie a déclaré au Tagesspiegel : « Nous ne pouvons pas imaginer d’autre scénario qu’une attaque ciblée« .

Ils ont ajouté : « Tout plaide contre une coïncidence« .

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Les va-t-en-guerre du Telegraph britannique affirment sans aucune preuve ni logique que la Russie est le coupable :

On craint un sabotage russe de l’approvisionnement en gaz de l’Europe après que trois lignes sous-marines du système de gazoducs Nord Stream ont subi des dommages « sans précédent » dans la même journée.

La Russie a suspendu ses livraisons de gaz à l’Europe pour se venger des sanctions occidentales imposées pour l’invasion illégale de l’Ukraine. Les journaux allemands ont rapporté des sources affirmant que les fuites étaient le résultat d’une « attaque ciblée« .

Comme indiqué dans notre article d’hier, l’affirmation selon laquelle la Russie retient le gaz destiné à l’Europe est totalement fausse :

Nord Stream II a été créé pour rendre l’Allemagne indépendante des gazoducs traversant la Pologne et l’Ukraine. Le bloquer était la chose la plus stupide à faire pour l’Allemagne et le chancelier Scholz l’a donc fait.

Dans les mois qui ont suivi, la Pologne a bloqué le gazoduc Yamal, qui acheminait également du gaz russe vers l’Allemagne. L’Ukraine a suivi en coupant deux pipelines russes. Les principales stations de compression du gazoduc Nord Stream I, que la société allemande Siemens a fait construire et dont elle assure la maintenance, sont tombées en panne les unes après les autres. Des sanctions interdisent à Siemens de les réparer.

Ce n’est pas la Russie qui a bloqué son gaz et son pétrole sur les marchés européens. Ce sont les gouvernements allemand, polonais et ukrainien qui l’ont fait.

En fait, la Russie serait heureuse de vendre davantage. Poutine a encore récemment proposé de faire passer autant de gaz russe que possible vers l’Allemagne, par le Nord Stream II: …

Si la Russie devait couper les gazoducs de la mer Baltique, elle endommagerait ceux qui acheminent le gaz norvégien vers l’Europe, et non les gazoducs qu’elle possède et qui lui donnent un certain poids.

La Russie n’a donc aucun intérêt plausible à saboter le système Nord Stream. D’autres pays ont cependant de tels intérêts. Ils veulent probablement que l’Allemagne « reste en ligne » dans leur guerre contre la Russie. Les principaux acteurs potentiels derrière tout cela sont les États-Unis, les Britanniques, les gouvernements ukrainien et polonais ou un mélange de ceux-ci.

La géographie et la faible profondeur de la mer Baltique semblent exclure que les dommages aient été causés par un sous-marin américain ou britannique. L’Ukraine n’a pas d’accès à la mer Baltique. La Pologne, qui a déjà tenté d’empêcher ou d’entraver la construction du Nord Stream II, est l’acteur le plus probable derrière tout cela, même si je doute qu’elle ose agir seule.

Prenons l’exemple d’avril 2021 :

Les promoteurs du gazoduc Nord Stream 2 ont accusé des forces navales étrangères de mener des activités « provocatrices » à proximité des travaux de construction. Le gazoduc controversé est achevé à environ 93 %, et deux navires russes de pose de gazoducs sont à poste et travaillent sur le projet dans les eaux danoises.

Andrei Minin, directeur de la filiale de Gazprom Nord Stream 2 AG, a déclaré à l’agence TASS que « des navires de guerre et des navires étrangers faisaient preuve d’une activité accrue » à proximité des travaux, et que « de telles actions sont provocatrices et peuvent entraîner des dommages au gazoduc« . Il a également accusé la Pologne d’avoir déployé un avion de patrouille militaire M-28 pour inspecter le site.

« La marine polonaise ne mène pas d’opérations de provocation et s’est acquittée de ses tâches statutaires en accord avec les lois internationales« , a répondu le commandement central de l’armée polonaise dans un message sur les médias sociaux. « Les avions M-28B Bryza effectuent régulièrement des vols de patrouille dans la région de la mer Baltique« .

La Pologne s’oppose fermement au développement du Nord Stream 2, qui donnerait à Gazprom une route alternative sous-marine pour fournir du gaz naturel aux clients d’Europe occidentale. À l’heure actuelle, ce gaz doit passer par des réseaux de pipelines terrestres passant par la Pologne et l’Ukraine, ce qui rapporte de précieux frais de transit et offre aux deux nations – qui n’ont pas toujours des relations cordiales avec la Russie – une certaine sécurité énergétique.

Puis celui de mai 2021 :

La Pologne a réagi avec colère à la décision du président Joe Biden de lever les sanctions américaines sur le Nord Stream II, avertissant que cette décision pourrait menacer la sécurité énergétique de l’Europe centrale et orientale.

« L’information n’est absolument pas positive du point de vue de la sécurité, car nous savons parfaitement que Nord Stream II n’est pas seulement un projet commercial – c’est surtout un projet géopolitique« , a déclaré Piotr Muller, un porte-parole du gouvernement polonais.

Le 7 février, Biden déclarait qu’il se prononcerait sur l’ouverture du Nord Stream II :

Après que les deux dirigeants aient semblé éviter de mentionner le gazoduc, malgré les questions répétées des journalistes lors d’une conférence de presse dans l’après-midi, M. Biden, debout à côté de la chancelière allemande, a déclaré que le Nord Stream 2 n’avancerait pas si la Russie envahissait l’Ukraine, dans un avertissement au président russe Vladimir Poutine des conséquences économiques potentielles.

« Si la Russie envahit l’Ukraine, ce qui signifie que des chars ou des troupes traversent à nouveau la frontière ukrainienne, il n’y aura plus de Nord Stream 2« , a déclaré M. Biden lors de la conférence de presse avec M. Scholz, qui n’est pas allé aussi loin que M. Biden, mais a insisté sur le fait que les États-Unis et l’Allemagne restaient « absolument unis« .

Le 27 février, Biden sanctionnait la société propriétaire du gazoduc.

Sous sa direction actuelle de droite, la Pologne s’est montrée extrêmement hostile envers l’Allemagne. Ce mois-ci, elle a même renouvelé sa demande de réparations de guerre à l’Allemagne, une question qui avait été réglée il y a plusieurs décennies :

Le principal homme politique polonais a déclaré jeudi que le gouvernement allait demander à l’Allemagne l’équivalent de quelque 1 300 milliards de dollars de réparations pour l’invasion et l’occupation de son pays par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.

Jaroslaw Kaczynski, chef du parti Droit et Justice, a annoncé cette énorme demande à l’occasion de la publication d’un rapport très attendu sur le coût pour le pays des années d’occupation nazie allemande, alors que la Pologne célèbre les 83 ans du début de la Seconde Guerre mondiale.

Le ministère allemand des Affaires étrangères a déclaré jeudi que la position du gouvernement restait « inchangée« , à savoir que « la question des réparations est close. »

« La Pologne a renoncé il y a longtemps, en 1953, à de nouvelles réparations et a confirmé à plusieurs reprises cette renonciation« , a déclaré le ministère dans une réponse par courriel à une demande d’Associated Press concernant le nouveau rapport polonais.

Il est grand temps pour le gouvernement allemand de se réveiller et de reconnaître qu’une guerre a été lancée contre son pays.

Et ce n’est pas la Russie qui la mène.

Moon of Alabama

Note du Saker Francophone :

RT donne quelques infos supplémentaire sur cette affaire :

« Des scientifiques danois et suédois ont enregistré des explosions sous-marines près des pipelines Nord Stream lundi, alors que plusieurs fuites importantes étaient signalées. On pense désormais qu’un sabotage est à l’origine de ces dégâts.

« Il ne fait aucun doute qu’il s’agissait d’explosions« , a déclaré mardi le sismologue Bjorn Lund, du Centre national de sismologie de Suède (SNSN), à la chaîne de télévision publique SVT.

L’armée danoise a diffusé des images aériennes des fuites, montrant de grandes taches et des bulles visibles dans l’eau. Nord Stream 1 a subi deux fuites au nord-est de l’île danoise de Bornholm, tandis que Nord Stream 2 a été endommagé au sud de Dueodde, une plage située à l’extrémité sud de l’île, a indiqué l’armée.

https://www.rt.com/russia/563614-explosions-detected-near-nordstream/

 

La police suédoise a ouvert une enquête préliminaire sur un possible sabotage des pipelines russes Nord Stream 1 et 2, après que plusieurs fuites importantes ont été signalées suite à des pertes soudaines de pression sur trois des lignes du réseau lundi.

« Nous avons établi un rapport et la classification du crime est le sabotage grossier« , a déclaré mardi un porte-parole de la police nationale, selon Reuters.

https://www.rt.com/news/563628-police-investigate-nord-stream-pipeline/

 

Alors que les États-Unis, la Russie et la plupart des gouvernements européens ont réservé leur jugement quant à savoir qui pourrait être derrière l’explosion de lundi qui a endommagé les deux pipelines Nord Stream et coupé l’Allemagne du gaz russe, l’ancien ministre polonais et membre du Parlement européen Radoslaw Sikorski n’a pas eu ces scrupules.

« Merci les États-Unis« , a tweeté Sikorski mardi, à côté d’une photo de la fuite massive de gaz dans les eaux de la mer Baltique.

M. Sikorski a ensuite tweeté, en polonais, que les dommages subis par Nord Stream signifient que la Russie devra « discuter avec les pays qui contrôlent les gazoducs Brotherhood et Yamal, l’Ukraine et la Pologne » si elle souhaite continuer à livrer du gaz à l’Europe. « Bon travail« , a-t-il conclu.

https://www.rt.com/news/563632-sikorski-usa-nordstream-poland/

 

Commentant les informations selon lesquelles les pipelines Nord Stream 1 et 2 ont été mis hors service par des sabotages ou des attaques délibérées, le secrétaire d’État américain Antony Blinken a déclaré mardi qu’une telle attaque n’était « dans l’intérêt de personne« . Il a toutefois ajouté que la situation actuelle représente une opportunité pour l’Europe.

Répondant à la question, M. Blinken a déclaré que la priorité des États-Unis était d’imposer un plafonnement des prix sur les exportations de pétrole russe et d’augmenter les livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) à l’Europe. Les États-Unis sont devenus le premier exportateur mondial de GNL cette année, en partie grâce à l’embargo contre la Russie imposé par Washington et ses alliés.

Bien qu’il y ait « des défis évidents dans les mois à venir » en termes d’approvisionnement énergétique de l’Europe, « il y a aussi une opportunité très importante de faire deux choses« , a souligné M. Blinken. La première est de « mettre enfin un terme à la dépendance de l’Europe vis-à-vis de l’énergie russe » et la seconde est d’ »accélérer la transition vers les énergies renouvelables » afin que l’Occident puisse relever le « défi climatique. »

https://www.rt.com/news/563626-blinken-nord-stream-sabotage/

Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.

 

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