Aller à…
RSS Feed

26 avril 2024

Je suis «objecteur de croissance»


Je suis «objecteur de croissance»

Olivier Cabanel

Jan 9

OLIVIER CABANEL — La confusion qui s’est imposée, tant dans le domaine financier, que dans le domaine social, vient de faire naître un nouveau mouvement dont on commence à parler.

Aujourd’hui, l’écologie est une mode, et chaque parti saupoudre son programme avec un peu d’écologie, à tel point que l’électeur ne s’y retrouve plus.
Observons le cas du très médiatique Nicolas Hulot, et de son pacte écologique.
Il a réuni 700 000 signatures qui lorsqu’il a abandonné sa candidature présidentielle, sont allées gonfler le nombre des voix de l’autre Nicolas, son ami.
Si on y regarde de plus près, 700 000 votes, ça peut faire basculer une élection.
Les « objecteurs de croissance » sont ailleurs.
Ils disent :
« Si les 225 personnes les plus riches du monde donnaient seulement les 4 % de leur fortune, ça permettrait l’accès aux besoins et aux services des 6 milliards d’humains de notre planète ».
Les dépenses annuelles d’armement mondiales sont de 1 000 milliards de dollars au moment ou 2 milliards d’humains vivent avec 2 dollars par jour.
Le mouvement écologiste français se disperse :
Entre les imprudents institutionnels qui sont allés risquer leur vertu au Grenelle de l’environnement, et les professionnels de l’écologie politique, il n’y a pas photo.
Borloo en est l’exemple type :
Avocat d’affaire célèbre, il a défendu Bernard Tapie, Coca-Cola…
C’est le même qui a admiré Mao dans les années 70, et qui en 80 était professeur HEC.
En 1992, il publie sans honte dans Minute, et dit qu’il n’a rien contre une alliance avec le Front national (journal L’Humanité du 11 février 1993) puis rejoint Bayrou en 2001 pour rejoindre Sarko plus tard.
La boucle est bouclée.
Nicolas Hulot surnommé par Paul Ariess (dans son dernier livre la décroissance/ éditions Golias) « l’hélicologiste » enfonce les portes ouvertes faisant de l’écologie, une « écologie du pauvre », un gadget à culpabiliser le citoyen lambda, comme si celui-ci avait la solution finale pour empêcher à lui tout seul le réchauffement planétaire.
Soyons sérieux, couper le robinet d’eau froide lorsqu’on se lave les dents économise bien sûr un peu d’eau, et ne pas dépasser le 90 km/h sur route économise un peu d’essence, mais ces gestes citoyens ne sont que peccadilles face au gaspillage industriel monstrueux organisé en toute impunité par les grandes multinationales.
Saviez-vous qu’un yaourt faisait en moyenne 3 000 km pour atterrir sur votre table, au nom d’un profit maximum ? Qu’une pomme de terre était épluchée en Espagne, lavée en Allemagne, cuite en Italie et consommée en France ?
Eteindre la veilleuse d’un téléviseur, contrairement aux affirmations des « hulocologistes », coûte plus cher que de laisser la veilleuse allumée.
En allumant/éteignant sans arrêt la TV, on raccourcit sa durée de vie, et le bilan est négatif en termes de protection de l’environnement.
La question que l’on est en droit de se poser, au sujet de cette charte hulotiste de l’environnement, est : « Pourquoi le nucléaire n’est-il jamais abordé ? »
La réponse est facile : EDF est avec TF1 (dont le patron est champion de l’extraction de pétrole et d’uranium en Afrique) le plus important sponsor de la fondation Nicolas Hulot.
Le « geste pour sauver la planète » que propose Hulot n’est jamais qu’un majeur dressé au milieu d’une main fermée.
Le défunt programme commun de la gauche envisageait dans les années 70 un rapport de 1 à 4 dans les écarts de salaires.
En 1974, le salaire des 10 Américains les mieux payés était 47 fois supérieur à celui d’un ouvrier, en 1999 il est 2 381 fois plus élevé.
La réalité environnementale est très cruelle :
La Terre ne peut absorber par an que 3 milliards de tonnes équivalent carbone, alors que nous en émettons aujourd’hui 7 milliards.
Selon Jean-Marc Jancovici, les Etats-Unis devraient en produire 12 fois moins, et les Européens 6 fois moins.
Par contre, les Népalais pourraient en produire 20 fois plus.
Mais aujourd’hui, l’heure n’est plus aux projets, le réchauffement planétaire est lancé, et fin 2012 (d’après la mission TARA et d’autres) la fonte totale de la banquise et des glaciers provoquera une probable montée des eaux, de 7 à 80 mètres, dont on sait qu’un seul mètre déplacera 100 millions d’humains.
Comme disait un vieil ami africain :
«Posséder deux paires de baskets ne permet pas de courir deux fois plus vite».
Partager

Plus d’histoires deAnalyses