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28 mars 2024

« Tirailleurs » : l’image qui déshonore la classe qui nous gouverne,


16 Janvier 2023

par Jean Lévy

De nos jours, politiques et médias célèbrent à tous propos l’Occident, qualifié de « monde libre ». Celui-ci serait constitué d’états qui se proclament « démocraties, » et de ce fait modèles pour l’univers.

Et ces moralistes de la géographie du bien et du mal placent la France à la meilleure place.

Ainsi, cela permet de faire la leçon à la terre toute entière, et de désigner les pays, qui ne se plient pas à nos critères, comme les mauvais élèves de la classe, celle qui nous gouverne.

Mais notre passé – pour ne point parler du présent – est-il si paré de vertus  pour nous permettre de juger sévèrement ces pelés,  ces galeux du monde oriental ?

Un film sur nos écrans met en doute ces critères.

Il se nomme « Tirailleurs ».

Allez, courez le voir : c’est l’histoire d’Africains, volontaires à coup de fouet , projetés de leur village dans les tranchées, pleines de bruit et de fureur, des bombes et des obus qui, sur eux, éclatent dans la grande tuerie de 14-18.

On découvre d’abord, ces femmes, ces hommes, ces marmots de la brousse africaine, comme les nôtres, attaché aux valeurs familiales, au calme quotidien fait de rire et de larmes. Et d’un coup, leur vie brisée par des recruteurs à cheval, qui des Africains en font du bétail. Ils ont beau se cacher, des soldats armés les débusquent pour les enrôler et les conduire à la mort dans de fétides tranchées.

Ce film plein de vérités, autour d’un père et d’un fils, noirs de peau, parlant peul, perdus au milieu des piou-pious bleu-horizon, baïonnette¨ en avant sous la mitraille…

C’est une vision noire de la guerre, de la mort pour ceux qui refusent de la faire, un général qui décore loin des obus.

Les « Tirailleurs » seront, dans les mots, déclarés « volontaires » pour la propagande des fauteurs de guerre. Les rescapés bénéficieront d’une minime pension, et encore, à conditions.

Et ça remet çà en 39-40, les troupes noires, toujours « volontaires ». Ils seront, pendant la débâcle, des « sauvages » pour les Allemands, qui les massacrent joyeusement.

Mais, le temps des tirailleurs,  c’est fini : nous n’avons plus de colonies.

JEAN LEVY

 

 

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