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18 décembre 2024

En détruisant Nord Stream, les Etats-Unis ont inauguré une nouvelle ère de chaos mondial


lecridespeuples

Fév 27

Déclaration du Représentant permanent Vassily Nebenzia lors du briefing du Conseil de sécurité des Nations unies sur les menaces à la paix et à la sécurité internationales, dédié au sabotage du gazoduc Nord Stream, le 21 février 2023.

Source : Mission permanente de la Russie aux Nations Unies

Traduction : lecridespeuples.fr

Mme la Présidente,

Aujourd’hui, nous sommes réunis ici pour une réunion tout à fait remarquable. Elle s’inscrit dans le droit fil de la réunion précédente concernant l’acte de sabotage du gazoduc Nord Stream que nous avons convoquée le 30 septembre dernier, mais cette réunion est totalement différente par son ton. Comme beaucoup d’entre vous s’en souviennent sûrement, il était déjà clair à l’époque qui pouvait être à l’origine de cet acte de terrorisme international (car c’est ainsi que nous qualifions cet incident), et les organes d’enquête russes ont entamé des procédures pénales en vertu d’un article correspondant du code pénal russe. Les dirigeants américains avaient fait des déclarations qui se résument à un message : si la Russie continue à faire ce que les États-Unis désapprouvent, le Nord Stream sera détruit. Puis, de manière plutôt inopportune, l’ancien ministre polonais des affaires étrangères Sikorski (qui savait manifestement quelque chose) s’est retrouvé sous les feux de la rampe, après avoir remercié les États-Unis [d’avoir détruit Nord Stream] sur les réseaux sociaux dans un paroxysme de russophobie. Ajoutez à cela un SMS plutôt indiscret de l’ancienne chef du gouvernement britannique Liz Truss [à Anthony Blinken juste après l’explosion de Nord Stream indiquant « C’est fait »], qui est également connue pour sa haine farouche envers mon pays. Pourtant, officiellement, les États-Unis ont fermement nié leur implication, réalisant les conséquences potentielles d’un tel sabotage d’une infrastructure internationale critique de pipelines. Ils le font toujours, d’ailleurs.

Depuis lors, la malveillance des fonctionnaires de Washington s’est accrue, notamment grâce à une autre célèbre russophobe, « marraine » du coup d’État anticonstitutionnel en Ukraine, Victoria Nuland. Cependant, nous ne convoquerions pas cette réunion uniquement pour cette raison. En effet, le 8 février, grâce à un éminent journaliste d’investigation américain et lauréat du prix Pulitzer, Seymour Hersh, nous avons appris non seulement le « qui », mais aussi le « comment ». Nous avons appris comment les États-Unis ont agi avec l’aide de la Norvège, leur allié au sein de l’OTAN. S’appuyant sur des faits et des témoignages, il prouve de manière convaincante que, lors de l’exercice BALTOPS de l’OTAN de l’été 2022, des plongeurs de l’US Navy ont placé des explosifs sous les pipelines, qui ont été déclenchés par les Norvégiens trois mois plus tard, le 26 septembre 2022. Nous savons donc maintenant avec un haut degré de certitude non seulement qui a fait sauter notre gazoduc, mais aussi comment ils l’ont fait. Fondamentalement, ces faits nous permettent de dire qu’il s’agit d’un usage de la force effectué d’une manière incompatible avec les objectifs de la Charte des Nations unies.

Voir Seymour Hersh : Comment les Etats-Unis ont détruit le gazoduc Nord Stream

Dans cette déclaration, je n’entrerai pas dans les détails de l’enquête de base de Seymour Hersh, car nos deux informateurs, Jeffrey Sachs et Ray McGovern [voir ci-dessous], en ont parlé en détail. Je dirai seulement que la profondeur des informations qu’il a recueillies est vraiment frappante. Son expertise professionnelle antérieure et son intégrité sans compromis ne nous laissent aucun doute sur le fait que ce journaliste américain dit la vérité.

Ce qui est également frappant, c’est le niveau de cynisme et le sentiment d’impunité totale avec lesquels ce crime sans précédent a été commis. Nous nous sommes habitués au fait que nos collègues américains se placent au-dessus de la loi ou plutôt prétendent être la loi, ce qui, selon eux, leur donne le droit de s’immiscer dans les affaires intérieures des États impunément, de mener des coups d’État anticonstitutionnels, de mener des actions agressives contre des États indépendants (je rappelle que, selon les estimations du service de recherche du Congrès américain, depuis la fin de la guerre froide, les États-Unis ont utilisé leurs forces armées à l’étranger à 251 reprises), de tuer et de torturer des populations pacifiques dans des pays tiers tout en refusant de traduire les auteurs de ces actes devant la justice internationale. Avec leurs alliés qui chantent en chœur, ils appellent cela « l’ordre fondé sur des règles », où les règles sont fixées par eux-mêmes.

Cependant, jusqu’à présent, ils ne sont jamais allés jusqu’à faire sauter des pipelines étrangers appartenant à des États avec lesquels les États-Unis n’étaient pas en guerre. Eh bien, ce jour est arrivé. Peut-être présage-t-il une nouvelle ère, dans laquelle les infrastructures transfrontalières et transcontinentales deviendront une cible légitime pour des opérations visant à affaiblir tels ou tels États. Comme vous pouvez l’imaginer, ce serait une ère de chaos et de dommages indescriptibles pour l’humanité entière. Les chances sont énormes que cette ère puisse réellement arriver, à moins que les responsables du sabotage du Nord Stream ne soient identifiés et tenus dûment responsables. Et à moins que ceux qui sont à l’origine de ce crime ne remboursent les dommages subis aux États touchés, comme le prévoit le droit international (et les principes fondamentaux de la justice). Alors et seulement alors, nous aurons une chance d’éviter ce chaos. Tout est entre nos mains, et le choix est fait aujourd’hui même, lors de cette réunion du Conseil de sécurité.

M. le Président,

Contrairement à ce que nos anciens partenaires occidentaux s’apprêtent à dire, nous ne diffusons pas de désinformation au sein du Conseil de sécurité, et nous n’essayons pas de rendre un verdict de culpabilité sur la base d’allégations dans l’esprit du « hautement probable ».

C’est ce qu’ont fait les représentants britanniques il y a cinq ans, lorsqu’ils ont fait une tentative peu convaincante de nous accuser de l’empoisonnement des Skripal, qui ne reposait que sur des allégations et des spéculations n’ayant rien à voir avec les faits ou le bon sens. Dans le cas du sabotage de Nord Stream, ni le motif du crime, ni les auteurs, ni la méthode ne suscitent le moindre doute. C’est encore plus que le « pistolet au canon fumant » que les détectives rêvent toujours de trouver dans les superproductions hollywoodiennes. Avec de telles preuves, aucun avocat ne s’aventurerait à défendre nos collègues américains devant un tribunal, et prédire le verdict du jury serait une évidence.

Mais nous ne sommes pas réunis ici pour faire un procès. Comme vous le savez, nous avons présenté un projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies qui charge le Secrétaire général de mener une enquête internationale indépendante et de vérifier les faits cités par Seymour Hersh et d’autres journalistes indépendants.

Nous devons le faire, car nous avons de fortes raisons de douter de l’efficacité, de la transparence et de l’impartialité des enquêtes menées sous certaines juridictions nationales. Nous ne voyons pas nos partenaires désireux de coopérer. Nous avons pris note de la lettre des représentants permanents de l’Allemagne, du Danemark et de la Suède indiquant que les autorités de ces États avaient informé la Russie de l’avancement de l’enquête. Les choses sont différentes dans la réalité. Les dirigeants des États en question ont ignoré les communications que le Premier ministre russe, M. Mishustin, leur a adressées en octobre 2022 concernant la participation des agences russes concernées et de Gazprom aux enquêtes. Les demandes pertinentes du bureau du procureur général de la Fédération de Russie ont été rejetées. Puisque nous parlons d’un crime commis au moyen d’un engin explosif, ce qui le soumet à la Convention internationale pour la répression des attentats terroristes à l’explosif du 15 décembre 1997, nous attendons de tous les États concernés par l’incident, à savoir les États-Unis, la Norvège, le Danemark et la Suède, qu’ils remplissent leurs obligations en vertu de ce document. Mais les dirigeants de ces États ne font preuve d’aucune volonté politique, ou plutôt n’en ont aucune.

Malheureusement, il n’y a pas d’autre moyen pour nous d’atteindre la vérité. Ces soi-disant enquêtes menées par les États scandinaves et l’Allemagne non seulement manquent de transparence, mais, et c’est devenu évident maintenant, elles visent à brouiller les pistes et à disculper le grand frère américain. Nous ne sommes pas autorisés à participer, et toutes nos demandes sont ignorées avec arrogance. D’ailleurs, il est assez bizarre que les États qui mènent les enquêtes n’aient pas demandé à participer au briefing aujourd’hui. Dans d’autres réunions, il n’y a pas de fin à ceux qui veulent prendre la parole. Bien sûr, nous n’avons et ne pouvons avoir aucune confiance en eux. Mais nous avons toujours confiance dans le Secrétaire général et nous espérons que vous aussi. C’est pourquoi nous suggérons qu’il soit chargé de cette enquête.

Nous avons fait circuler comme documents officiels du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale une adresse de la Douma d’État de l’Assemblée fédérale de la Fédération de Russie qui contient une demande correspondante, ainsi que des notes verbales sur cette question que nos ambassades respectives ont adressées aux ministères des Affaires étrangères de l’Allemagne, du Danemark, de la Norvège, de la Suède et des États-Unis. Tous ceux qui le souhaitent peuvent lire ces documents.

Si nos collègues américains n’ont effectivement rien à craindre et s’ils ne doutent pas que leur concitoyen [Seymour Hersh] ait eu tout faux, alors les États-Unis ne risquent rien, ce dont nous pourrons bientôt nous assurer. Dans ce cas, nous nous efforcerons d’identifier et de faire rendre des comptes à quiconque a empiété sur la paix et la sécurité internationales par ses actions. Nous espérons donc que notre proposition sera soutenue. Ces jours-ci, les experts sont en train de discuter de notre projet. Après le premier tour, cependant, nous sommes enclins à penser que les experts occidentaux ne sont pas intéressés par une enquête internationale objective, ce qui ne fait que confirmer nos soupçons.

Chers collègues, votre approche de notre projet de résolution, votre intérêt (ou votre manque d’intérêt) à rechercher les auteurs et à les tenir pour responsables définiront nos prochaines étapes dans le contexte de l’acte de sabotage qui a eu lieu. Nous voulons vraiment croire que vous ne nous décevrez pas, ni votre propre peuple, et que vous contribuerez à établir la vérité comme le prescrit la Charte de cette Organisation.

Nous vous remercions.

***

Témoignage du Professeur Jeffrey D. Sachs, Professeur d’université à l’Université de Columbia

Session du Conseil de sécurité de l’ONU sur la destruction du gazoduc Nord Stream, 21 février 2023.

Source : jeffsachs.org

Traduction : lecridespeuples.fr

Mon nom est Jeffrey D. Sachs. Je suis professeur d’université à l’Université de Columbia. Je suis un spécialiste de l’économie mondiale, notamment du commerce mondial, de la finance, des infrastructures et de la politique économique. Je me présente devant le Conseil de sécurité des Nations Unies en mon nom propre. Je ne représente aucun gouvernement ou organisation dans le témoignage que je vais livrer.

La destruction des pipelines Nord Stream le 26 septembre 2022 constitue un acte de terrorisme international et représente une menace pour la paix. Il est de la responsabilité du Conseil de sécurité de l’ONU de se saisir de la question de savoir qui a pu commettre cet acte, afin de traduire l’auteur devant la justice internationale, de poursuivre l’indemnisation des parties lésées, et de prévenir de telles actions à l’avenir.

Les conséquences de la destruction du Nord Stream 2 sont énormes. Elles comprennent non seulement les vastes pertes économiques liées aux pipelines eux-mêmes et à leur utilisation potentielle future, mais aussi la menace accrue qui pèse sur les infrastructures transfrontalières de toutes sortes : câbles internet sous-marins, pipelines internationaux pour le gaz et l’hydrogène, transport transfrontalier d’électricité, parcs éoliens en mer, etc. La transformation mondiale en énergie verte nécessitera une infrastructure transfrontalière considérable, y compris dans les eaux internationales. Les pays doivent avoir la certitude que leurs infrastructures ne seront pas détruites par des tiers. Certains pays européens ont récemment exprimé leur inquiétude quant à la sécurité de leurs infrastructures offshore.

Pour toutes ces raisons, l’enquête du Conseil de sécurité de l’ONU sur les explosions du Nord Stream est une priorité mondiale.

La destruction des pipelines du Nord Stream a nécessité un très haut degré de planification, d’expertise et de capacité technologique. Les pipelines du Nord Stream 2 sont une merveille d’ingénierie. Chaque section de conduite est constituée d’acier laminé d’une épaisseur de 4,5 cm et d’un diamètre interne de 1,15 mètre. La conduite est enrobée de béton de 10,9 cm d’épaisseur. Le poids de chaque section de conduite enrobée de béton est de 24 tonnes métriques. Les pipelines de Nord Stream 2, d’une longueur de 1 200 kilomètres, contiennent environ 200 000 tuyaux. Les pipelines reposent sur le fond de la mer.

La destruction d’un pipeline en acier laminé lourd, enrobé de béton, à une profondeur de 70-90 mètres, nécessite des technologies très avancées pour le transport des explosifs, la plongée pour installer les explosifs et la détonation. Le fait de le faire sans être détecté, dans les zones économiques exclusives du Danemark et de la Suède, ajoute beaucoup à la complexité de l’opération. Comme l’ont confirmé un certain nombre de hauts fonctionnaires, une action de ce type doit avoir été menée par un acteur étatique.

Seule une poignée d’acteurs étatiques disposent à la fois de la capacité technique et de l’accès à la mer Baltique pour mener à bien cette action. Il s’agit de la Russie, des États-Unis, du Royaume-Uni, de la Pologne, de la Norvège, de l’Allemagne, du Danemark et de la Suède, soit individuellement, soit en combinaison. L’Ukraine ne dispose pas des technologies nécessaires, ni de l’accès à la mer Baltique.

Un rapport récent du Washington Post a révélé que les agences de renseignement des pays de l’OTAN ont conclu en privé qu’il n’y a aucune preuve que la Russie ait mené cette action. Cela concorde également avec le fait que la Russie n’avait aucune raison évidente de commettre cet acte de terrorisme sur sa propre infrastructure critique. En effet, la Russie devra probablement supporter des dépenses considérables pour réparer les pipelines.

Trois pays auraient mené des enquêtes sur le terrorisme du Nord Stream : le Danemark, l’Allemagne et la Suède. Ces pays en savent vraisemblablement beaucoup sur les circonstances de l’attaque terroriste. La Suède, en particulier, est peut-être le pays qui a le plus à dire au monde sur la scène du crime, sur laquelle ses plongeurs ont enquêté. Pourtant, au lieu de partager ces informations au niveau mondial, la Suède a gardé les résultats de son enquête secrets pour le reste du monde. La Suède a refusé de partager ses conclusions avec la Russie et a rejeté une enquête conjointe avec le Danemark et l’Allemagne. Dans l’intérêt de la paix mondiale, le Conseil de sécurité des Nations unies devrait exiger que ces pays lui remettent immédiatement les résultats de leurs enquêtes.

Il n’existe à ce jour qu’un seul récit détaillé de la destruction du Nord Stream, celui récemment présenté par le journaliste d’investigation Seymour Hersh, ostensiblement basé sur des informations divulguées à Hersh par une source anonyme. Hersh attribue la destruction du Nord Stream à une décision ordonnée par le président américain Joe Biden et exécutée par des agents américains dans le cadre d’une opération secrète que Hersh décrit en détail. La Maison Blanche a qualifié le récit de Hersh de « complètement et totalement faux », mais n’a fourni aucune information contredisant le récit de Hersh et n’a pas proposé d’explication alternative.

De hauts responsables américains ont fait des déclarations avant et après la destruction de Nord Stream qui ont montré l’animosité des États-Unis envers les pipelines. Le 27 janvier 2022, la sous-secrétaire d’État Victoria Nuland a tweeté : « Si la Russie envahit l’Ukraine, d’une manière ou d’une autre, Nord Stream 2 n’avancera pas. » Le 7 février 2022, le président Biden a déclaré : « Si la Russie envahit… à nouveau, alors il n’y aura plus de Nord Stream 2. Nous y mettrons fin. » Lorsque le journaliste lui a demandé comment il s’y prendrait, il a répondu : « Je vous promets que nous serons en mesure de le faire. »

Le 30 septembre 2022, immédiatement après l’attaque terroriste contre le gazoduc, le secrétaire d’État Antony Blinken a déclaré que la destruction du gazoduc est « également une formidable opportunité. C’est une formidable opportunité de supprimer une fois pour toutes la dépendance à l’énergie russe et donc de retirer à Vladimir Poutine l’armement de l’énergie comme moyen de faire avancer ses desseins impériaux. » Le 28 janvier 2023, la sous-secrétaire Nuland déclarait au sénateur Ted Cruz : « Je suis, et je pense que l’administration est, très satisfaite de savoir que Nord Stream 2 est maintenant, comme vous aimez le dire, un morceau de métal au fond de la mer. »

Un tel langage n’est pas du tout approprié face au terrorisme international. J’espère que les États-Unis, ainsi que tous les autres membres du Conseil de sécurité, condamneront cet acte odieux de terrorisme international et s’associeront à une enquête urgente menée par le Conseil de Sécurité de l’ONU sur ce crime international afin de déterminer la vérité. La vérité n’est pas encore connue du monde entier, mais elle peut l’être.

Plus que jamais, le monde dépend du Conseil de sécurité de l’ONU pour faire son travail afin d’arrêter l’escalade vers une nouvelle guerre mondiale. Le monde ne sera en sécurité que lorsque les membres permanents travailleront ensemble diplomatiquement pour résoudre les crises mondiales, y compris la guerre en Ukraine et les tensions croissantes en Asie de l’Est. Le Conseil de sécurité des Nations unies est le lieu unique au monde où s’effectue ce travail d’affirmation de la paix. Plus que jamais, nous avons besoin d’un Conseil de sécurité de l’ONU sain et fonctionnel, qui s’acquitte de la mission que lui assigne la Charte des Nations unies.

Une enquête objective du Conseil de sécurité des Nations unies sur le terrorisme du Nord Stream, dans laquelle tous les pays apportent ce qu’ils savent, est importante pour la confiance mondiale dans cet organe et, surtout, pour la paix mondiale et le développement durable.

Voir notre dossier sur la situation en Ukraine.

 

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