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27 avril 2024

Ils ont privatisé le curcuma !


Chère lectrice, cher lecteur,

Les remèdes naturels sont EN DANGER.

Et cette fois-ci, ce n’est pas l’État qui veut les interdire…

Mais l’industrie pharmaceutique qui veut se les accaparer pour elle toute seule !

Ilrès peu de gens le savent, mais ils ont déjà failli réussir avec… le curcuma !

En 1995, deux chercheurs de l’Université du Mississipi aux Etats-Unis ont obtenu un brevet sur son utilisation pour la cicatrisation des blessures !!1

Un brevet ?

Cela veut dire qu’il fallait impérativement l’accord de ces 2 scientifiques pour utiliser du curcuma pour vous soigner.

En d’autres termes, la molécule était à eux. Les milliards d’autres êtres humains devaient leur payer des droits pour l’utiliser !!

Il a fallu deux ans de lutte acharnée du Conseil Scientifique et de la Recherche Industrielle indien pour obtenir l’annulation de ce brevet.

Mais sans cette intervention in extremis, le curcuma appartiendrait aujourd’hui à un laboratoire.

Il l’a échappé belle, mais il faut savoir que tous les jours, d’autres tentatives de vol sont organisées par l’industrie du médicament.

Et ce n’est pas prêt de s’arrêter pour une raison simple : c’est sa propre survie qui en dépend.

L’industrie pharmaceutique dépend à 100% de la nature !

Rendez-vous compte :

Sur les 155 cures contre le cancer développées par l’industrie pharmaceutique…

UNE SEULE a été créée entièrement en laboratoire à partir de “rien” depuis 1940.

Les 154 autres sont des imitations de molécules naturelles

Et ce n’est pas tout.

À votre avis d’où viennent les 20 médicaments les plus vendus dans le monde ?

Eh bien de plantes, d’algues et de champignons médicinaux…

C’est ce qui s’est passé avec l’aspirine.

Qui n’est RIEN d’autre que l’isolation du principe actif présent dans le Saule Blanc…

Autrement dit, Big Pharma a juste pris ce qui l’intéressait…

Pareil pour les statines…

Qui sont une copie d’un principe actif présent dans la levure de riz rouge.

Ce phénomène n’est pas neuf.

C’est ce qu’on appelle la « biopiraterie ».

Mais ces dernières années il a pris une dimension phénoménale.

Vous reconnaissez la feuille d’Artemisia sur cette photo :

artemisia

Cette plante permet de soigner le paludisme dans 99,5% des cas.

Mais bizarrement l’OMS ne la recommande pas…

Plus fou encore, elle est carrément interdite en France !

Eh bien vous serez surpris d’apprendre qu’un brevet a été déposé pour protéger une version synthétique du principe actif de l’Artemisia…

Mais ce n’est pas tout…

Les scientifiques ont découvert un alcaloïde révolutionnaire extrait d’un poivre très particulier qui DOUBLE l’assimilation des vitamines et minéraux par votre organisme.

minéraux

Eh bien l’entreprise Sami Chemicals and Extracts Ltd en voudrait la propriété exclusive…

Je pourrais aussi parler d’une solution naturelle à base de Nigella Sativa, utilisé contre le cancer et pour améliorer l’immunité, qu’un business man d’Arabie Saoudite a tenté de privatiser grâce aux brevets.

Sativa

Etc. Des exemples comme ça il y en a des centaines.

Car les enjeux financiers sont colossaux :

En 2020, le marché mondial du médicament représentait 1 200 milliards d’euros …

Rien qu’en France, le chiffre d’affaires des labos a été multiplié par 6 en 30 ans !

Et partout où le vivant offre ses trésors, l’industrie du médicament n’est pas loin, avec ses avocats prêts à déposer leurs « brevets » sur la dernière molécule naturelle découverte.

Et rien ne les arrête …

Même l’eau, ils veulent la privatiser !

Il y a quelques années, le PDG de la firme multinationale Nestlé Waters a été accusé d’avoir dit qu’« un être humain ne devrait pas accéder à l’eau gratuitement » !2

La firme s’est alors défendue avec l’argument classique des « propos sortis de leur contexte », et chacun est retourné à ses petites grosses affaires.

Pourtant la menace ne paraît pas complètement insensée…

Car au moment même où j’écris ces lignes…

Dans les Vosges par exemple, alors que Nestlé Waters se sert dans les nappes phréatiques de la région. Plusieurs villages sont obligés d’amener l’eau en camion-citerne.

La plus grande nappe devrait disparaître en 2050 à cause de cette extraction frénétique

Si ce n’est pas une privatisation du vivant, ça y ressemble plutôt, non ?

Alors qui pour arrêter les biopirates ? Qui pour rappeler que les trésors de la Nature sont ceux de l’humanité entière.

Hélas, pas grand monde.

Depuis quelques années, l’indienne Vandana Shiva lance l’alerte et elle a reçu pour cela un prix Nobel… « alternatif ». Autant dire pas grand-chose.

Mais elle a posé le premier acte d’un combat qu’il nous appartient de poursuivre.

Santé !

Gabriel Combris

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