Vers une confrontation aérienne entre Russes et Américains dans le ciel syrien sur fond de recrudescence de la résistance populaire armée contre l’occupation américaine.
Philippe Tourel
Le 13 juin 2023, le Commandement central américain (CENTCOM) a annoncé dans un communiqué de presse que 22 soldats américains ont été blessés dans un « accident d’hélicoptère » dans le nord-est de la Syrie. A la suite de cet incident, le commandement de l’Armée de l’Air américain a renforcé sa présence aérienne dans la région du Moyen-Orient.
Ces 22 blessés américains, dont dix dans un état grave, s’ajoutent à cinq militaires américains blessés et un contractant (sous-traitant) tué par la frappe d’un drone (inconnu, probablement d’origine iranienne) contre une installation de maintenance d’une base militaire située près de la ville de Hasakah, au nord-est de la Syrie.
A cette recrudescence des actes de résistance, s’ajoute l’escalade des incidents aériens entre pilotes russes et américains depuis quelques mois.
Depuis la guerre d’Ukraine, les protocoles de « déconfliction », signés en 2015 entre la coalition américaine et l’armée russe basée en Syrie, dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, sont de moins en moins respectés par les pilotes russes, selon le Pentagone.
La Syrie, de son côté, exige le départ immédiat des troupes américaines qui occupent illégalement un tiers du territoire syrien et offrent un sanctuaire à des groupes terroristes qui, de temps à autres, perpétuent des massacres contre des civils syriens dans le désert de Palmyre. La Russie, dont la présence en Syrie est légale puisqu’elle a été sollicitée par le gouvernement pour l’aider à combattre les organisations terroristes, considère, elle aussi, cette présence comme illégale et exige son départ. Idem pour la Turquie qui accuse les Etats-Unis de protéger les groupes terroristes kurdes du PKK à ses frontières.
Jusqu’ici le gouvernement syrien n’a pas voulu entrer en guerre ouverte avec l’occupant américain, ni avec ses supplétifs kurdes, tout en préparant le terrain à une résistance armée populaire et tout en permettant aux groupes soutenus par l’Iran à mener une guérilla contre eux.
Les États-Unis annoncent officiellement que leur contingent en Syrie s’élève à environ 900 soldats dans l’est de la Syrie. Ce chiffre ne prend pas en compte le nombre des mercenaires, pudiquement appelés « contractants » dont le nombre s’élève à près de trois milles.
Notons que le Congrès américain n’a pas jusqu’ici autorisé le gouvernement fédéral à s’engager en Syrie. Cette occupation est cependant « tolérée » sous prétexte qu’elle participe à la lutte contre le terrorisme.
En réalité, l’occupation américaine de l’Est de la Syrie fait partie de la politique de blocus économique puisqu’elle met la main sur les principaux champs pétroliers et gaziers du pays et sur les régions agricoles céréalières les plus riches.
Philippe Tourel