Pourquoi le Hezbollah n’a pas profité de l’opération Déluge d’Al Aqsa
20 novembre 2023
Pourquoi le Hezbollah n’a-t-il pas profité du « Déluge d’Al-Aqsa » pour déclarer une guerre totale à Israël?
Publié par Gilles Munier sur 19 Novembre 2023, 09:10am
Catégories : #Hezbollah, #Gaza, #Hamas
Par Elijah J. Magnier (17 novembre 2023)*
Traduction : Daniel G.
Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les raisons pour lesquelles le Hezbollah ne s’est pas engagé dans une guerre totale dans le cadre du « Déluge d’Al-Aqsa ». Le Hezbollah a choisi de maintenir un rôle de soutien et de veille plutôt que de plonger totalement dans ce conflit, même si les forces d’occupation israéliennes étaient fortement engagées sur le front sud à Gaza. Cette décision peut être abordée sous plusieurs angles stratégiques, politiques et régionaux. Elle peut être fondée sur des considérations stratégiques, dans la mesure où une telle action aurait pu entraîner une escalade du conflit à un niveau susceptible d’avoir des implications régionales plus larges, d’entraîner potentiellement d’autres pays et de déboucher sur une guerre à grande échelle que le Hezbollah aurait pu juger indésirable ou insoutenable, qui n’aurait pas permis d’atteindre ses objectifs.
L’implication totale du Hezbollah aurait-elle pu détourner l’attention d’Israël et de la communauté internationale de la cause palestinienne au profit d’un conflit régional plus étendu susceptible d’éloigner les feux de la rampe de la situation qui prévaut à Gaza et en Cisjordanie? Cela aurait-il pu avoir des conséquences imprévisibles pour le Liban et sa population?
La décision du Hezbollah de ne pas déclarer une guerre totale pendant le Déluge d’Al-Aqsa semble avoir été influencée par un mélange de retenue stratégique, de calculs politiques, de considérations sur la dynamique régionale et de difficultés opérationnelles.
Malgré sa rhétorique enflammée et son arsenal considérable, la réponse discrète du Hezbollah a soulevé des interrogations au Liban et au Moyen-Orient. Acteur clé de l’Axe de la Résistance, le Hezbollah avait déjà fait part de sa capacité et de sa volonté de lancer des attaques massives contre les colonies israéliennes et la région de Galilée dans le cadre de « l’unité des théâtres » réunissant le Liban, la Syrie, le Yémen et la bande de Gaza dans une attaque simultanée contre Israël. Ces déclarations, associées à la possession par l’organisation d’armes avancées et destructrices capables d’infliger des dommages considérables à Israël, ont amené bien des gens au Liban et dans le monde arabe en général à s’attendre à une attitude plus agressive de la part du Hezbollah.
Pourtant, malgré ces attentes, le Hezbollah ne s’est pas encore engagé entièrement dans le conflit. Cette réticence soulève des questions quant aux facteurs qui influencent les décisions stratégiques de l’organisation.
Depuis le 8 octobre, l’implication du Hezbollah dans le conflit a été marquée par des développements notables, notamment la perte de quelque 80 de ses membres, appelés « sur la route de Jérusalem », et l’assassinat par Israël de six civils libanais. Cet engagement a attiré à la frontière libanaise une partie importante des forces israéliennes prêtes au combat, ainsi que la majeure partie de sa puissance aérienne et navale. Ces forces étaient auparavant engagées dans des opérations dans le nord de Gaza.
Dans le monde arabe, les réactions à la retenue du Hezbollah ont été mitigées. Beaucoup n’ont pas apprécié la décision du Hezbollah de ne pas se lancer dans une guerre à grande échelle contre Israël en même temps que le Hamas. Certains espéraient qu’Israël subirait une défaite décisive et de graves dommages, tandis que d’autres s’attendaient à un revers important pour le Hezbollah et ses partisans. Les motivations de ces attentes varient, les unes étant ancrées dans des croyances religieuses, les autres dans l’espoir qu’un coup décisif soit porté au principal allié de l’Iran dans la région. Ces perspectives soulignent la complexité des sentiments régionaux à l’égard de la stratégie et des actions du Hezbollah dans le conflit en cours.
Au sein de la direction du Hezbollah, les opinions variaient quant au calendrier et à la stratégie d’engagement dans le conflit. Certaines factions croyaient que l’ouverture simultanée des fronts nord (avec le Liban) et sud (avec Gaza) submergerait stratégiquement les opérations israélo-américaines. Selon ce point de vue, cetengagement sur plusieurs fronts mettrait à rude épreuve les capacités logistiques d’Israël et la volonté des États-Unis à renforcer Israël en établissant un pont aérien élargi et en lui livrant les missiles nécessaires.
Ce point de vue pourrait toutefois avoir négligé d’autres considérations essentielles. L’une des principales questions posées à la direction du Hamas consistait à savoir si l’entrée en guerre du Hezbollah mettrait fin au conflit à Gaza ou empêcherait la création d’une zone tampon dans le nord de la bande de Gaza. Une autre considération abordée avec le Hamas au cours d’un dialogue ouvert était de savoir si l’implication du Hezbollah conduirait à des destructions plus importantes en Israël par rapport aux semaines précédentes. Les réponses inopinées de plusieurs responsables du Hamas donnent à penser que la réponse à ces questions était négative. Ils estiment qu’Israël et les États-Unis seraient en mesure de gérer les conflits sur les deux fronts, compte tenu de la présence et des capacités de coordination des forces militaires américaines en Israël, et d’infliger des destructions considérables à Gaza et au Liban.
Depuis le début du conflit, le 7 octobre, des développements importants ont influencé les stratégies des différents acteurs de la région. Le commandant militaire des Brigades Al-Qassam, l’aile militaire du Hamas, Mohammad al-Deiyf, a appelé l’Axe de la Résistance au Liban, en Syrie, en Irak et au Yémen à intervenir et à ouvrir simultanément tous les fronts contre Israël. Cet appel a constitué un moment charnière qui a entraîné une réaction importante de la part de Washington.
Les États-Unis, qui ont interprété cet appel aux armes comme le signal d’une possible escalade généralisée contre leur plus proche allié, ont déployé des unités spécialisées en Israël. Ce déploiement comprend une présence navale importante avec des porte-avions, des sous-marins, d’autres forces navales et des forces spéciales. Cette réponse militaire américaine musclée s’explique par la conviction qu’une opération coordonnée contre Israël pourrait se dérouler sur plusieurs fronts, comme l’a suggéré l’annonce de Muhammad Al-Deif. Le déploiement des forces américaines en soutien à Israël dans le cadre de l’opération du 7 octobre émane d’une décision stratégique fondée sur la perspective d’une offensive coordonnée sur plusieurs fronts. La décision américaine d’intervenir avec un soutien militaire significatif signale une croyance en une coordination préalable entre les différentes factions de l’Axe de la Résistance.
Ce déploiement indique que les États-Unis ont estimé que la situation risquait de dégénérer en un conflit plus vaste, nécessitant leur intervention pour empêcher Israël d’y faire front seul. La présence des forces américaines était probablement une réponse à la menace perçue d’une vaste campagne synchronisée contre Israël, comme le suggéraient l’appel aux armes du Hamas et les développements ultérieurs.
Cette décision des États-Unis souligne la complexité de la dynamique géopolitique dans la région, où les actions et les déclarations des principaux acteurs sont suivies de près et sont susceptibles d’entraîner des réponses militaires et stratégiques importantes de la part des puissances mondiales. L’engagement des États-Unis dans ce contexte n’était pas seulement une preuve de soutien à Israël, mais aussi une précaution contre l’escalade des hostilités dans un conflit régional plus large, incluant également l’Iran.
Toutefois, le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a déclaré que l’Axe de la Résistance, y compris ses factions, n’était pas au courant des plans opérationnels spécifiques ou du calendrier de l’action du 7 octobre, qui était une décision prise indépendamment par le Hamas. Cette déclaration fait ressortir la nécessité d’une coordination préalable au sein de l’Axe de la Résistance concernant le calendrier et la nature d’une telle opération.
L’annonce d’une opération coordonnée de cette ampleur nécessiterait plus qu’une déclaration publique de la direction militaire du Hamas. Elle entraînerait une évaluation complète des capacités, des circonstances et des objectifs stratégiques de chaque partie formant l’Axe de la Résistance. Cette approche nuancée souligne la complexité des alliances et des stratégies individuelles des parties impliquées dans la région.
Les attitudes et les actions du Hamas expriment son point de vue sur le conflit israélo-palestinien en cours, une situation caractérisée par des complexités historiques, politiques et sociales profondément enracinées.
Contrairement au Hezbollah, l’organisation militante palestinienne Hamas a des objectifs spécifiques dans son conflit avec Israël. Il s’agit notamment de ramener la question palestinienne au premier plan de l’attention mondiale, d’obtenir la libération de plus de 7 000 Palestiniens incarcérés dans les prisons israéliennes et de réagir à ce qu’il perçoit comme les politiques agressives du gouvernement israélien. Ces politiques, en particulier celles adoptées sous la direction du premier ministre Benjamin Netanyahou, sont considérées par le Hamas comme éliminant toute possibilité d’établir un État palestinien.
La déclaration de Netanyahou selon laquelle les accords d’Oslo de 1993 et 1995 sont nuls et non avenus et sa présentation aux Nations unies d’une carte sur laquelle Gaza et la Cisjordanie ne figuraient pas ont exacerbé les tensions encore plus. Le Hamas accuse également l’armée israélienne de mener des actions répressives en Cisjordanie, notamment des actes de torture, des arrestations, des meurtres et des confiscations de terres. Ces actions ont eu cours pendant les 16 années de règne de Netanyahou et ont été particulièrement prononcées depuis la formation d’un gouvernement d’extrême droite. Les politiques de ce gouvernement ont non seulement mécontenté une grande partie de la population israélienne, mais ont également tendu les relations d’Israël avec nombre de ses alliés internationaux.
Quant à l’objectif « d’éliminer et de détruire Israël », tant le Hamas que l’Axe de la Résistance au sens large sont conscients qu’il est irréaliste dans les circonstances géopolitiques actuelles. L’appel à l’élimination d’Israël lancé par l’ancien président iranien Mahmoud Ahmadinejad a été perçu comme une rhétorique populiste plutôt que comme un objectif stratégique réalisable.
La possession par Israël de capacités nucléaires et d’une force militaire redoutable rend la perspective de son élimination hautement improbable. En outre, l’alliance stratégique et militaire étroite entre Israël et les États-Unis renforce encore la sécurité et la position régionale d’Israël. Israël considère le matériel militaire, les soldats et les forces américaines dans la région comme une extension de son infrastructure de défense.
La dynamique est complexe lorsqu’il s’agit de faire pression sur Israël pour qu’il respecte le droit international, cesse ses activités militaires et annexionnistes et respecte les droits des Palestiniens. L’influence des États-Unis en tant que superpuissance mondiale et leur soutien à Israël demeurent un facteur essentiel. En l’absence d’une force compensatrice ayant une influence internationale significative et des intérêts au Moyen-Orient, il est difficile d’obliger Israël à modifier ses politiques et à respecter les résolutions des Nations unies ayant trait à la cause palestinienne et au droit au retour. Une telle force devrait être capable d’user de son influence pour persuader Washington de faire pression sur Tel-Aviv afin qu’il se conforme aux lois et aux normes internationales, qu’il cesse de construire des colonies illégales et qu’il prenne en compte les droits et les préoccupations du peuple palestinien.
L’idée de remporter la victoire sur Israël en gagnant progressivement des « points », comme l’a déclaré le secrétaire général du Hezbollah, Sayyed Nasrallah, relève d’une stratégie qui met l’accent sur l’impact cumulatif plutôt que sur la conquête militaire pure et simple. Cette approche sous-entend que chaque opération menée par des groupes tels que le Hamas contre Israël contribue à un objectif plus large consistant à remettre en cause la stabilité israélienne et à envoyer un message à la communauté internationale. Perturber la paix en Israël est considéré comme un moyen de saper la confiance du monde dans les projets internationaux concernant la Palestine occupée que les États-Unis promeuvent, comme les itinéraires alternatifs au projet « la ceinture et la route » de la Chine.
En outre, les messages de Sayyed Nasrallah à l’armée israélienne et aux colons visent à lancer la possibilité de surprendre et de vaincre les capacités militaires israéliennes, favorisant ainsi un état d’incertitude et d’insécurité. Selon cette perspective, les victoires revendiquées par le Hamas à Gaza ne se mesurent pas seulement en gains territoriaux ou en succès militaires, mais aussi en gains psychologiques et stratégiques derrière et au-delà des lignes de front du conflit.
Les commentaires de Nasrallah annoncent également une stratégie qui n’implique pas une guerre totale avec Israël, mais plutôt des escarmouches frontalières ciblées et des frappes précises. Cette approche est apparue clairement lorsque le Hezbollah a lancé une série d’attaques qui ont touché de nombreuses cibles, tuant 13 Israéliens et 31 civils – des victimes qu’Israël n’a pas officiellement reconnues afin d’éviter tout embarras sur le plan national. Ces actions ont conduit le ministre israélien de la Défense, Yoav Galant, à se préparer à une éventuelle escalade significative sur le front libanais, ce qui a incité les médiateurs américains à intervenir. Les responsables américains ont contacté le Hezbollah indirectement, par l’intermédiaire du gouvernement libanais, pour lui demander de clarifier ses intentions.
Cette réaction mesurée du Hezbollah, en particulier après la frappe aérienne israélienne à Homs, en Syrie, qui a tué plusieurs membres du Hezbollah, et une autre attaque dans le sud du Liban qui a tué six civils en deux attaques distinctes, semble maintenir l’équilibre des forces et adhérer aux règles d’engagement établies. Ces réactions ont permis d’éviter une escalade vers un conflit à grande échelle le long de la frontière libanaise, une situation qui était au bord d’une confrontation majeure.
Les armes de pointe que possède le Hezbollah servent davantage de moyens de dissuasion pour empêcher la guerre que d’outils pour amorcer un conflit plus étendu dont les bénéfices sont inconnus et les conséquences graves. Ce rôle dissuasif de l’arsenal du Hezbollah a été souligné par un autre message des États-Unis, qui indiquait que les forces américaines déployées au Moyen-Orient n’étaient pas destinées à combattre le Hezbollah.
Cela suggère que l’équilibre actuel de la dissuasion, alors qu’Israël et le Hezbollah s’échangent des tirs transfrontaliers, est délicat et crucial pour prévenir un conflit plus large dans la région.
Selon des sources au sein de la direction du Hamas, l’organisation a d’abord exigé la participation du Hezbollah au conflit. Le Hamas s’est ensuite convaincu que l’ouverture d’un front nord avec le Hezbollah ne dissuaderait pas en fait Israël de se concentrer sur le front sud à Gaza. En conséquence, le Hamas aurait demandé à Sayyed Nasrallah, du Hezbollah, d’expliquer publiquement les raisons des actions du Hamas. Le discours de Nasrallah, prononcé dans son style unique, a attiré une attention médiatique considérable et a fourni une plate-forme pour faire connaître le point de vue et les motivations du Hamas qu’il n’aurait peut-être pas pu atteindre seul.
Les actions et l’engagement du Hezbollah dans le conflit en faveur de Gaza au cours de cette période ont également eu des répercussions plus larges. Le groupe a pu désamorcer certaines des tensions sectaires quela guerre en Syrie et en Irak avait exacerbées pendant son implication dans cette guerre. Ceci est d’autant plus remarquable que le Hamas n’a pas reçu de soutien militaire direct ou de promesse de participation au conflit de la part des pays arabes sunnites voisins, qui n’ont pas subi de pertes humaines ou matérielles importantes. En revanche, la solidarité du Hezbollah avec Gaza a conduit à l’évacuation de milliers de résidents dans le sud du Liban, soulignant son engagement en faveur de la cause malgré les risques et les répercussions possibles pour la région qu’il défend.
L’implication du Hezbollah dans les conflits récents a également été l’occasion de tester de nouvelles armes et stratégies sur le champ de bataille. L’organisation a suivi de près l’efficacité de ces armes contre Israël, ainsi que les réponses d’Israël aux attaques du Hezbollah. Le Hezbollah a notamment utilisé des drones et diverses tactiques opérationnelles, ce qui lui a permis d’acquérir des connaissances précieuses sur la manière de mener la guerre et de trouver des moyens de contrer les capacités militaires d’Israël.
Des enseignements importants ont été tirés sur les forces d’Israël, les types d’infrastructure à cibler et les zones du Sud-Liban considérées comme vulnérables à une infiltration. Le Hezbollah a expérimenté des technologies anti-drones et antiaériennes afin de minimiser les pertes humaines. Il a également réservé certaines de ses armes de pointe pour plus tard, en choisissant de ne pas les utiliser dans le conflit actuel.
La guerre en cours fait subir à Israël d’importants revers sur le plan économique. La reprise de la production de gaz israélien, qui avait été interrompue pendant un mois pour soutenir l’économie, fait de ses plates-formes offshore des cibles possibles pour les missiles de précision sol-sol du Hezbollah dans un futur conflit.
Le Liban, quant à lui, a évité une guerre à grande échelle, une situation qui aurait pu s’aggraver de manière dramatique sans l’intervention diplomatique américaine, une perspective que le Liban ne souhaitait pas particulièrement. Toutefois, la situation à Gaza, en particulier dans la partie nord de la bande, reste instable et non résolue. Par conséquent, différentes issues restent possibles, ce qui maintient la région dans l’incertitude et l’anticipation.
La décision du Hezbollah de ne pas s’engager pleinement dans le conflit a été influencée par une compréhension nuancée de la dynamique régionale, des résultats possibles et des limites de leurs répercussions sur le conflit plus large impliquant Gaza. Elle reflète une approche calculée, qui met en balance les gains potentiels avec les risques et les complexités d’une guerre sur plusieurs fronts dans la région.
La perspective d’un futur conflit entre le Hezbollah et Israël fait monter la tension, en particulier parmi les colons israéliens vivant près de la frontière libanaise. Ces colons ont fait part au premier ministre Netanyahou de leur réticence à retourner chez eux tant que les forces spéciales du Hezbollah (Al-Ridouane) seront positionnées le long de la frontière. Ce sentiment traduit une insécurité accrue et l’anticipation d’hostilités éventuelles.
L’opinion qui prévaut dans ces communautés est qu’une confrontation entre le Hezbollah et Israël est presque inévitable, ce qui en fait une question de temps plutôt qu’une possibilité. La présence des forces du Hezbollah le long de la frontière, que les colons israéliens perçoivent comme une menace directe, ajoute à la tension et à la probabilité d’un éventuel affrontement. Tout n’est qu’une question de temps.
*Source : emagnier.com