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28 avril 2024

L’occupant israélien s’enlise à Ghaza


Tel-Aviv a subi de lourdes pertes depuis le début de son agression barbare :
17/12/2023 mis à jour: 09:23
Madjid Makedhi, pour Al-Watan
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Photo : D. R.
Sur le terrain, les bombardements et le siège de Ghaza aggravent de plus en plus la situation humanitaire. Les conditions de vie, selon l’ONU et les ONG, sont «cauchemardesques». L’acheminement des aides humanitaires nécessaires pour les 2 millions de civils déplacés devient impossible.

L’occupant israélien s’enlise à Ghaza. Prétendant vouloir éliminer la résistance palestinienne qui lui tient tête depuis plus de deux mois avec peu de moyens, il continue de commettre des crimes et des erreurs stratégiques qui l’isolent de plus en plus. Après les massacres de milliers de civils dans la Bande de Ghaza qu’il pilonne toujours, l’assassinat des journalistes et photographes ainsi que des fonctionnaires des agences de l’ONU, l’Etat hébreux s’en prend également aux prisonniers qu’il prétend vouloir récupérer.

Trois d’entre eux ont été tués, vendredi, par des soldats de l’occupation dans le quartier de Choujaïya, dans la ville de Ghaza assiégée. Aussitôt, les autorités militaires israéliennes invoquent «l’erreur». Mais l’enquête, dont les premiers éléments ont été révélés hier, démontre que l’acte était prémédité. Et pour cause, les trois détenus, âgés de 25 à 28 ans, ont brandi un drapeau blanc et parlé en hébreu.

«Ils ont surgi à quelque dizaines de mètres de l’une de nos positions. Un des soldats les a vus lorsqu’ils sont apparus. Ils ne portent pas de t-shirts et ils ont un bâton avec un tissu blanc dessus. Le soldat s’est senti menacé et tire, il déclare qu’ils sont terroristes. Deux (otages) sont tués», justifie une source militaire israélienne, citée par des médias.

Et d’ajouter : «Immédiatement, un autre est blessé et se rue dans le bâtiment», précisant que les soldats ont ensuite «entendu un appel à l’aide en hébreu». «Le commandant du bataillon ordonne de cesser les tirs, mais de nouveau des rafales sont tirées en direction de la troisième personne et elle meurt», poursuit la même source.

Ce fait commence d’ores et déjà à faire retourner l’opinion publique israélienne contre ses dirigeants politiques et militaires. Les familles des prisonniers mettent pression sur le gouvernement de l’extrémiste Benyamin Netanyahu. Peu de temps après l’annonce de la mort des trois détenus, des familles et des sympathisants ont manifesté à Tel-Aviv.

90 journalistes et photographes assassinés

«Chaque jour, un otage meurt. Le seul moyen de libérer les otages vivants est la négociation», dénoncent les manifestants, insistant sur la conclusion d’un nouvel accord avec la résistance palestinienne. L’occupation israélienne continue aussi de cibler des journalistes, considérés comme des témoins gênants de sa barbarie en cours dans la Bande de Ghaza.

90 professionnels de la presse ont été assassinés depuis le début de cette agression. Le dernier est le photojournaliste d’Al Jazeera Samer Abou Daqa, ciblé par des tirs de l’armée d’occupation dans la ville de Khan Younès. Un lourd bilan. Réagissant, le ministère palestinien de la Presse, cité par l’agence Wafa, appelle à nouveau les comités et les institutions internationales à respecter leurs engagements «concernant les journalistes palestiniens qui travaillent conformément aux législatifs et lois des Nations unies».

Dans un communiqué, ce ministère affirme que «l’armée de l’occupation israélienne cible délibérément les journalistes». «L’exécution du photojournaliste Samer Abou Daqa et l’interdiction faite aux équipes de secouristes de l’aider, en le laissant saigner pendant cinq heures, est un nouveau crime odieux d’Israël».

«Les aides ne peuvent être acheminées»

Sur le terrain, les bombardements et le siège de Ghaza aggravent de plus en plus la situation humanitaire. Les conditions de vie, selon l’ONU et les ONG, sont «cauchemardesques». Et l’acheminement des aides humanitaires nécessaires pour les 2 millions de civils déplacés devient impossible. «Il n’est pas possible d’acheminer de l’aide à la Bande de Ghaza sous les bombardements», affirme Juliette Touma, directrice des médias et de la communication à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (Unrwa).

Dans une interview accordée hier à British Broadcasting Corporation (BBC), elle indique que les équipes de l’agence peinent à arriver «à ceux qui sont dans le besoin». «Nous ne pouvons pas fournir de l’aide sous les bombardements», précise-t-elle, ajoutant que les «restrictions d’accès, les approvisionnements limités et la poursuite des bombardements massifs empêchent l’aide d’atteindre Ghaza».

Depuis le 7 octobre, date du début de l’agression israélienne contre la Bande de Ghaza, 19 088 civils palestiniens sont tombés en martyrs et 54 450 autres ont été blessés, la plupart sont des enfants et des femmes.

Appel à la fin de l’agression sioniste
Des responsables politiques de plusieurs pays arabes et d’Europe ont renouvelé, vendredi à Oslo, en Norvège, leur appel à «la fin de l’agression sioniste» contre Ghaza et à promouvoir la stabilité dans la région. Une conférence ministérielle organisée par le chef de la diplomatie norvégienne, Espen Barth Eide, a été convoquée en réponse à une demande de son homologue saoudien, Fayçal Ben Farhane Al Saoud.

Des représentants du Qatar, de la Jordanie, de la Palestine et de la Turquie, ainsi que les ministres des Affaires étrangères du Danemark, de l’Islande, de la Suède, de la Belgique, des Pays-Bas et du Luxembourg y ont participé. «Nous sommes tous conscients de la gravité de la situation» à Ghaza et «nous avons tous dit très clairement que cela devait cesser», a déclaré M. Eide dans un communiqué.

Il a réitéré l’engagement de la Norvège à soutenir la Palestine après l’agression. Depuis le début de l’agression, son pays a augmenté son aide à la Palestine de près de 800 millions de couronnes norvégiennes (76,5 millions de dollars). Le communiqué indique que le financement passe principalement via des organisations internationales, telles que les Nations unies, la Banque mondiale, le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et les organisations humanitaires norvégiennes opérant dans la Bande de Ghaza. (APS)

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